lundi 28 janvier 2013
L'ATLANTIDE, Paris
05 – L’Atlantide (4 rue du Pot de Fer, 75005 Paris, tél 01 43 36 23 38). Une adresse bien
franchouillarde dans ce quartier bobo/branché. Pas de grandes surprises dans
une impressionnantes panoplie de menus, mais c’est varié et de bonne qualité :
huitres, escargots, steak au poivre, sardines grillées. Le patron, truculent,
est en train de mettre la dernière virgule à ses mémoires « 40 ans à la
Mouffe ». Ah oui, un petit truc encore : si vous ne voulez pas le
dessert du menu, vous pouvez choisir une seconde entrée. A savoir, non ?
A LA MEMOIRE DE JEAN-JACQUES BARLOY
JJ Barloy s'est éteint hier à l'âge de 75 ans. C'était un chercheur hors normes, ami de Bernard Heuvelmans et féru de cryptozoologie. C'était un compagnon agréable, fidèle de notre association et collaborateur précieux de notre maison d'éditions. L'ironie du sort voulait que je fasse une conférence samedi avec lui sur les dinosaures du Razès... On fera sans lui, et à sa mémoire.
A sa mère et à sa famille, nous adressons toutes nos condoléances.
samedi 26 janvier 2013
UNE CRECHE BALNORENNAISE
Carcassonne Une crèche remarquable
Le 26 janvier à 6h00 par Correspondant
LES TAPIS VOLANTS ATTAQUENT TOULOUSE
Si vous n'avez pas encore vu la très belle exposition "tapis volants" à
Toulouse, vous avez encore la chance de la voir ce weekend.
A travers près d'une centaine d'oeuvres, cette exposition nous permet de
renouer les liens entre Orient et Occident, ici et ailleurs, présent et
passé.
Pour l'instant regardez ce documentaire, lequel était réalisé à partir d'une
visite guidée avec le guide Eric Vidal.
Documentaire
vendredi 25 janvier 2013
SAUNIERE AU THEATRE
Claude Cals nous offre, avec L’Etrange Invité de l’Abbé
Saunière (auto édition, 1998) une véritable originalité, puisqu’il ne
s’agit rien de moins que du livret d’une pièce de théâtre en trois actes. Une
pièce qui met en scène, aux côtés de l’abbé, Marie et Emma Calvé. Et un étrange
visiteur qui, sous le nom d’Ange, cache en fait le diable….. Un diable
particulièrement vicieux, puisqu’il prend un malin plaisir à révéler l’avenir
des protagonistes. Ce qui arrachera Emma des bras de l’abbé pour se précipiter
à la rencontre de son futur nouvel amour. Ce qui détruira Saunière lorsqu’il
apprendra ce que deviendra l’affaire de Rennes après sa mort et ce que l’on
racontera sur lui. A découvrir.
CATHARES & PROTESTANTS AU PROCHAIN DINER-DEBAT DU RAZES
Le prochain dîner-débat du Razès sera animé par le pasteur Michel Jas sur le thème "Cathares et Protestants". Nous vous donnerons prochainement les indications pratiques concernant cette soirée.
Save the date : le vendredi 22 février à 19h30 à Rennes-le-Château.
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : L'ENFER DE RENNES-LE-CHAREAU, Bluche
Avec L’Enfer de
Rennes-le-Château (Ecomarine-Techniscience, 1996), François M.
Bluche ouvre la voie du polar saunièrisant. Un vrai polar, puisqu’il s’agit des
enquêtes du Commissaire Guilhem qui semble s’être distingué, dans un précédent
roman, en résolvant une mystérieuse affaire ayant pour cadre le Mont Alaric.
Nous sommes cette fois en présence de meurtres en série commis dans une
région-mouchoir de poche dont le centre serait Rennes-le-Château. Le fil :
un chercheur de trésors fou, acoquiné avec un réseau d’antiquaires peu
scrupuleux. Et lorsque le chercheur tarde à trouver, le réseau achète des
antiquités à des locaux, puis les trucide afin de ne pas avoir à les payer. Un
thriller somme toute assez classique dont le point d’orgue sera la découverte,
dans les ruines du château de Blanchefort, du tombeau du roi wisigoth Théodoric
Ier, mort en 451.
jeudi 24 janvier 2013
LES CHRONIQUES D'EL BIB : LE CHEVAL DE DIEU, Gérard Bavous
Avec Le Cheval de
Dieu ou le secret de l’abbé Boudet (Gérard Bavoux, Pygmalion 1995), la
littérature de fiction castelrennaise s’enrichit d’un nouveau genre, celui du
roman initiatique. Un message initiatique du reste assez enfantin, celui qui
nous décrit un monde agité par le combat entre les forces du bien et les
puissances du mal, avec sa cohorte d’illuminés qui souhaitent accélérer le
processus de destruction pour hâter la renaissance. On connaît hélas trop bien
ce type de philosophie.
Alors quel est le secret
de l’abbé Boudet ? Alors qu’il était en poste à Durban dans les Corbières,
Boudet aurait reçu la visite d’Eugène Delacroix qui lui aurait remis des
documents laissés par Charles Maurice de Tayllerand à Rennes-les-Bains. Et ces
documents auraient permis à Boudet de découvrir un livre, ou plutôt Le
Livre ! Un livre écrit de la main de Dieu, révélant tous les secrets de
l’univers et donnant à son lecteur de fabuleux pouvoirs. Boudet le décrypte et
le remet, avant de mourir, à l’un de ses amis du Bugarach, un certain Baillard.
Le roman va mettre en
scène le petit-fils de Baillard, Benoît, dont la famille a été décimée dans des
circonstances atroces. Un héros malgré lui, à la recherche de son passé et du
sens à lui donner. Une queste qui lui fera rencontrer la secte du mal, la
Confraternité Hermétique de Bélial, dirigée par Aleister Crowley, entouré de
Georges Monti, Dietrich Eckart, Jules Bois, Anna Sprengel etc… On l’aura deviné, cette assemblée de joyeux
drilles vouent un culte passionné à Adolf Hitler, seul à même d’entreprendre le
processus de régénération salvateur. Mais pour venir à bien de sa glorieuse
mission, Hitler aura besoin du Livre…..
Ce qui nous vaudra un chapitre grandiose sur la rencontre entre le
gentil petit Benoît et le Maître de Berchtesgaden……
Bon, un roman dont on
peut faire l’économie, sauf si, comme moi, vous êtes un fervent admirateur de
Lovecraft. Car sans être cité, l’Ermite de Providence est omniprésent dans le
récit. Le Livre ressemble furieusement au Necronomicon, et les rituels
prononcés par Boudet ou les membres du Bélial’s
Club semblent directement issus d’un certain…. Appel de Cthulhu !
lundi 21 janvier 2013
LE BUGARACH RETROUVE SES PIERRES
Un mois après la fin du monde : Bugarach récupère ses pierres par la Poste
Le maire de la petite commune à la notoriété éphémère reçoit des colis de personnes déçues que la fin du monde n'aie pas eu lieu
Bugarach a été durant de longs mois sous les feux de la rampe (Suire Thierry)
Le calme retrouvé. C'est cet immense soupir de soulagement, même pas voilé, que retranscrivent ce lundi matin nos confrères du quotidien Midi Libre.
Celui d'un village assiégé depuis deux ans qui se voit libéré tour à tour des illuminés, des rigolos, des journalistes et de la perspective d'un déjeuner de Gérard Depardieu à la ferme de Janou. Le calendrier Maya a repris son cycle sans moufter et le village son petit train-train pré-Apocalypse.
Des scories de la grande foire médiatique que fut cette farce mondiale ? Quelques carte de vœux. Et des pierres parvenant à la mairie... par la Poste. En colissimo s'il vous plaît. "Ce mec me renvoie des pierres qu’il a ramassées sur le pic ! Il me les retourne car, écrit-il, la fin du monde n’a pas eu lieu, donc ces pierres ne lui servent plus à rien".
Celui d'un village assiégé depuis deux ans qui se voit libéré tour à tour des illuminés, des rigolos, des journalistes et de la perspective d'un déjeuner de Gérard Depardieu à la ferme de Janou. Le calendrier Maya a repris son cycle sans moufter et le village son petit train-train pré-Apocalypse.
Des scories de la grande foire médiatique que fut cette farce mondiale ? Quelques carte de vœux. Et des pierres parvenant à la mairie... par la Poste. En colissimo s'il vous plaît. "Ce mec me renvoie des pierres qu’il a ramassées sur le pic ! Il me les retourne car, écrit-il, la fin du monde n’a pas eu lieu, donc ces pierres ne lui servent plus à rien".
dimanche 20 janvier 2013
LES FRITES D'EL JICE : LATERRE EST UN BERCEAU d'Arthur C. Clarke
Arthur C. CLARKE + Gentry
LEE
La Terre est un Berceau
(The Cradle)
J’ai Lu - 1999 – 447
pages
Décidément, l’association
de ces deux écrivains (qui nous ont livré la fabuleuse épopée de RAMA) fait
merveille. Le mariage du style
scientifique de Clarke et de l’analyse des personnages vus par Lee, le tout
agrémenté d’un soupçon d’érotisme bien marqué dans certaines descriptions
plutôt osées font de ce roman un petit bijou.
Des extraterrestres dont
le vaisseau a été accidenté par un de nos satellites qu’ils tentaient
d’analyser se retrouve au fond de la mer et ils ont besoin des humains pour
s’en sortir au plus vite. Leur
mission : parcourir des centaines de planètes et y prélever des
échantillons de tout ce qui est vivant afin de les embellir encore et de les
réimplanter sur leur monde d’origine sous la forme première de
« zygotes » à l’intérieur d’un « berceau » déposé au fond
de la mer. Louable projet mais….
Mais finalement, sur
Terre, un trio d’humains les convaincra que ce n’est pas une si bonne idée que
d’implanter des êtres parfaits sur un monde peuplé de gens imparfaits.
Fatalement, un jour ou l’autre, ces demi-dieux asserviront la population
existante ou, pour le moins, entreront en conflit avec les humains d’origine,
bourrés de défauts comme on le sait.
Si les descriptions de
Clarke, fort techniques, sont parfois un peu lourde sà digérer, Lee apporte ce
qu’il faut de fraîcheur, d’humour et d’érotisme pour faire de ce roman une
agréable aventure. Sans atteindre le
chef-d’œuvre de la tétralogie de RAMA qui restera une pièce maîtresse de la
science-fiction, tous genres confondus.
LES FRITES DE EL JICE : Y A QUELQU'UN ? de Philippe Curval
Philippe CURVAL : Y a quelqu’un ?
Edition J’ai Lu – 1985 – 250
pages
A Paris, un couple se promène sur
les Champs-Elysées et s’arrête devant une vitrine de magasin qui expose des
colonnes de téléviseurs. Soudain, ceux-ci implosent et Nina disparait. Son mari
part à sa recherche. Cette quête
incroyable lui fera découvrir que des étrangers, venus d’un univers parallèle
tentent de pénétrer notre monde et de l’envahir en remplaçant ses habitants par
leurs doubles vivant dans leur univers.
Basé sur l’hypothèse scientifique qu’au moment
du big bang deux univers ont été mis en expansion, l’un allant vers le futur
(le nôtre) et l’autre vers le passé, Curval exploite brillamment le concept en démontrant
que si nous perdons toutes nos valeurs spirituelles et artistiques c’est parce
que les envahisseurs ont déjà investi la place (dans les domaines politique et
spirituel, notamment). Ces “aliens” sont tournés vers le passé et risquent donc
de mener notre humanité à l’obscurantisme et au retour à zéro.
Le fait d’avoir choisi un héros
alcoolique, Clément Volgré, est bien pensé dans le sens où l’on met évidemment ses
élucubrations sur le compte d’hallucinations éthyliques. En outre, Clément est rationaliste
et a donc du mal à admettre les événements fantastiques et inimaginables qui
lui arrivent (les retours et disparitions consécutives de sa femme Nina). Pour
son ami Saint Aude, au contraire, le fantastique fait partie du quotidien. L’un
et l’autre finissent par s’allier pour affronter l’ennemi.
Nina est cependant perdue. Elle
est passée de l’autre côté et la «fausse» Nina qui la remplace et pour laquelle
Clément s’est aussi pris d’amitié ne survivra pas. Elle lui avouera la finalité
des choses et persuadera Clément de ne rien révéler à l’humanité de peur de
perdre les deux mondes. Ses amis et lui agiront donc seuls pour tenter de
sauver la planète en éliminant les conspirations naissantes.
Un roman au départ un peu lent
mais qui va crescendo, basé sur une théorie d’ailleurs reconnue dans certains
milieux scientifiques : celle de ces deux univers parallèles en expansion
inverse où un jour les “présents” doivent s’aligner et se confondre. Un présent
commun qui prendra alors une direction unique.
samedi 19 janvier 2013
UNE AUTRE MONTAGNE MAGIQUE
Le Snæfelsjökull
Le joyau de la péninsule. Souvent appelé le Fujiyama islandais,
car de loin, sa calotte glaciaire lui donne des faux-airs du mont Fuji.
D’ailleurs, comme son homologue japonais, le Snæfelsjökull est réputé
détenir des pouvoirs ésotériques, mystiques : il est considéré comme
l’un des sept chakras, ou points d’énergie, de la planète.
Le Snæfelsjökull, est à la fois volcan et glacier. 1448m de haut. Sa calotte de glace, qui malheureusement se réduit année après année (11km² à l’heure actuelle) cache l’entrée du cratère, profond de 200m. Le volcan est inactif depuis plus de 2000 ans.
La première ascension du Snæfelsjökull eut lieu en 1754. Aujourd’hui, avec l’aide d’un guide, grimper au sommet du volcan est monnaie courante. Et la vue d’en haut vaut le détour : entouré par l’océan, surplombant le plus beau glacier d’Islande. Parfois, un curieux arc-en-ciel circulaire accueille les visiteurs.
"Je voyais les
vallées profondes se croiser en tous sens, les précipices se creuser
comme des puits, les lacs se changer en étang, les rivières se faire
ruisseaux. Sur ma droite se succédaient les glaciers sans nombre tels
les pics multipliés, dont quelques-uns s’empanachaient de fumées
légères. Les ondulations de ces montagnes infinies, que leur couche de
neige semblait rendre écumante, rappelaient à mon souvenir la surface
d’une mer agitée. Si je me retournais vers l’ouest, l’Océan s’y
développait dans sa majestueuse étendue, comme une continuation de ces
sommets moutonneux. Où finissait la terre, où commençaient les flots,
mon œil le distinguait à peine."
Jules Verne, Voyage au centre de la terre
vendredi 18 janvier 2013
DECES DE JACQUES SADOUL
Une grande Entreprise du Rêve vient de nous quitter. Adieu au papa (entre autres) des Petits Rouges chez J'Ai Lu.
UNE TOILE BALNORENNAISE
Quillan. «Au-delà de l'amour, mon amour» première
«Au-delà de l'amour, mon amour» est le dernier long-métrage de Malgorzata Debowska et Konstanty Udala. Debowska Productions Films vous invite à la première du film qui se déroulera, ce dimanche 20 janvier, à partir de 15 heures, à la salle des fêtes de Rennes-les-Bains. Ce film illustre parfaitement la nouvelle approche du cinéma qui commence à émerger de nos jours. Une approche simple et authentique, sobre et spontanée, qui laisse la part belle au ressenti plutôt qu'à la raison. «Au-delà de l'amour, mon amour» est un film enthousiasmant et rafraîchissant comme une brise de printemps. «Le magnifique environnement où se joue le film, les Corbières cathares entre Rennes-le-Château et le pic de Bugarach, fournit l'écrin idéal à la recherche intime que mène Magdalena. Dans ce paysage somptueux, où le soleil d'été exalte les couleurs et fouette les sens, les séquences en apparence anodines se succèdent, et sans que l'on s'en aperçoive, on se trouve pris au jeu d'une narration qui se déroule subtilement mais imparablement, et qui, l'air de rien, tisse une trame aussi fine que profonde dans laquelle on se laisse glisser avec plaisir», analyse Alexandre Rougé. Dans ce film, vous pourrez admirer la performance des acteurs comme Laura Rucinska, Pascal Bolantin, Mathias Liebig et la participation exceptionnelle de Montserrat Gascon, Jeanlin, Jean-Michel Raoux, Estaryia et Henry Lincoln… L'entrée est gratuite !Réservations au 0468698723 ou www.debowska.fr
La Dépêche du Midi
mercredi 16 janvier 2013
LA SAPINIERE DANS LA LETTRE DU CROCODILE
L'affaire de La sapinière. Intégrisme et
catholicisme intégral par Emile Poulat, Editions L'Oeil du Sphinx, collection La Bibliothèque d'Alexandrie.
La
Sapinière est une société secrète catholique intégriste
anti-républicaine et anti-maçonnique dont le fondateur Mgr Benigni
fut proche des mouvements fascistes de l’époque. Anti-moderniste,
Cette « Compagnie de Pie », « Sodalitium Pianum » en latin, qui s’opposa
notamment à la « Compagnie de
Jésus », fut fondée en 1909, sous le pontificat de Pie X et dissoute
en 1921 mais elle connut des prolongements, au moins idéologiques,
jusqu’à notre époque.
Emile
Poulat, directeur d’études à l’EHESS et au CNRS, consacra une étude
importante à La Sapinière, publiée en 1969 chez
Casterman. Cette étude fait toujours référence et il semblait
nécessaire de la rééditer. En effet, Emile Poulat analyse une
documentation originale importante, mettant en évidence les activités
réelles de ce réseau, démontrant l’absence de fondements de nombre
d’écrits de l’époque consacrée à La Sapinière. Il clarifie une période
trouble de l’Eglise et ce que recouvre le terme
d’intégrisme :
« Qu’est-ce alors que l’intégrisme ? En son sens strict et premier, un parti
politique espagnol fondé vers 1890 sous l’invocation du Syllabus,
avec lequel, cependant, Benigni ne veut avoir aucun lien (…). Au début
du siècle, du temps même de Léon XIII, le mot
s’oppose en France à progressisme en matière d’exégèse biblique ;
dans les dernières années de Pie X, il désignera tous ceux qui
combattent l’ouverture politique et sociale du catholicisme
par n’importe quel moyen, y compris la délation ; plus tard, les
adversaires de toute ouverture, qui confondent « la dévotion au passé
avec la fidélité à l’éternel ». En Espagne,
ce sont les intégristes eux-mêmes qui se sont choisis ce nom ; en
France, il ne s’applique jamais qu’à des adversaires ; hors de ces deux
pays, on l’ignore, bien qu’il commence à faire
ça et là son apparition, et par exemple en Italie. Ceux qu’il vise
se présentaient sous pie X comme des « catholiques intégraux » ou en
Autiche-Hongrie, des
« inconditionnels » (unbedingt).»
Depuis 1969, le mot a connu un développement considérable et est désormais utilisé pour désigner de multiples crispations,
religieuses, politiques, culturelles, intellectuelles ou même personnelles.
Emile Poulat poursuit :
«
La banalité du phénomène l’a longtemps dissimulé. En réalité, il
correspond à cette longue période de
l’Eglise en état de siège, qui s’étend entre l’Eglise en état de
mission dont on parle tant aujourd’hui et l’Eglise en état de chrétienté
dont commence seulement à disparaître la nostalgie.
L’image de deux camps opposés, tirant chacun de son côté depuis plus
d’un siècle, les uns pour « réconcilier l’Eglise et la société
moderne », les autres pour « défendre l’héritage
du passé », n’est pas seulement simpliste : plus encore, elle est
fausse et gravement déformante. (…)
Il
faut en revenir à Pie IX : « Ce qui afflige votre pays et l’empêche de
mériter les
bénédictions de Dieu, c’est ce mélange de principes. Je dirai le mot
et je ne le tairai pas : ce que je crains, ce ne sont pas tous ces
misérables de la Commune, vrais démons de l’enfer qui
se promènent sur la terre. Non ce n’est pas cela ; ce que je crains,
c’est cette malheureuse politique, ce libéralisme catholique
qui est le véritable fléau », déclarait-il le
18 juin 1871 à une députation de catholiques français venus lui
remettre une adresse qui portait plus de deux millions de signatures. Au
catholicisme libéral s’oppose dès lors le catholicisme
intégral, qui, par nature, ne peut être qu’un catholicisme social ; à
la tentation du compromis, le devoir d’intransigeance ; au refus d’une
société condamnée par ses propres erreurs,
la vision d’une Eglise porteuse de la société à instaurer ; à
l’athéisme social du laïcisme, l’ordre social chrétien du Christ-roi. »
A travers l’affaire de La Sapinière, Emile Poulat pose une question complexe : « Comment
catholicisme social et catholicisme intégral en vinrent-ils donc à
s’opposer après n’avoir été qu’un ? Voilà bien le cœur de l’affaire.
Chacune de ces deux
lignées divergentes s’affirme seule fidèle à l’héritage et reproche à
l’autre d’avoir changé de camp. »
La
Sapinière ne peut se réduire à une société conservatrice,
anti-moderniste, anti-laïque et anti-maçonnique, elle est le
symptôme d’une crise de l’Eglise de Rome qui a des prolongements de
nos jours. Le travail d’Emile Poulat permet, encore aujourd’hui, de
sortir du champ de la polémique pour entrer dans celui de
l’histoire et de la sociologie des religions.
Les Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris, France.
OVNI A IXELLES
Curieuse apparition dans le ciel d'Ixelles, ce 5 janvier dernier. Juste avant l'arrivée de la neige ! Une chance inouïe d'avoir été là pour immortaliser cet objet vibrant d'une lumière bleue très forte. Il n'est resté dans le ciel que quelques secondes avant de s'évanouir comme il était venu. Aurore boréale lenticulaire ou véritable OVNI ?
El Jice
El Jice
lundi 14 janvier 2013
4 ème JOURNEE DU LIVRE ET DE L'ETRANGE A RENNES-LE-CHATEAU
Save the date : Le Samedi 17 août 2013
Rennes-le-Château se ransformera en village du livre ; plusieurs conférences seront organisées à la salle de la Capitelle.
Le programme est en cours d'élaboration.
Bouquinistes libraires, auteurs, vous pouvez d'ores et déjà vous manifester.
11 ème Colloque d'Etudes et de Recherches sur Rennes-le-Château
Save the date : Samedi 1er Juin 2023.
Il aura pour thème "L'Aude au temps de Bérenger Saunière".
Il sera suivi le Dimanche 2 juin par un pique-nique conférence à Alet-les-Bains.
Le programme est en cours d'élaboration.
samedi 12 janvier 2013
LE CALME REGNE A RENNES-LES-BAINS
Rennes-les-Bains. Apaisement et solidarité aux vœux de la municipalité
Le foyer communal était plein pour assister aux vœux du maire récemment élu André Authier. À cette occasion, il avait invité le président de la communauté de communes Henri Barbaza, le maire et conseiller général Jacques Hortala et le sous-préfet de Limoux Sébastien Lanoye. Le maire présenta ses vœux à la population, une population qu'il souhaite rassemblée dans un village apaisé et convivial, un objectif commun, être tous solidaires. De rappeler un passé récent avec la fermeture des thermes, les investissements réalisés qui ont grevé les possibilités financières de la commune et le rappel des conditions de reprise. Le thermalisme, outre son rôle historique, est un pourvoyeur d'emplois, environ trente personnes. Il faut des curistes et pour avoir des curistes, il faut les accueillir et pour cela il faut rendre le village gai, accueillant dans un village réuni. Au nom de l'intercommunalité, Henri Barbaza apporta son soutien et son aide à Rennes-les-Bains, précisant que chaque fois qu'il le faudra, la communauté de communes sera là. Jacques Hortala, qui présentait ses vœux aux Rennois pour la trentième fois (dix-huit ans en tant que maire et douze en tant que conseiller général), appuya le maire dans sa démarche, précisant que Rennes-les-Bains doit aller de l'avant avec le développement de la station et le développement de la terrasse. À son tour, le sous-préfet Sébastien Lanoye a dit son plaisir d'être là, rappela que Rennes-les-Bains est sur la bonne voie avec une progression des curistes, un avenir dans le comportement des habitants dans une commune très agréable, un village reconstruit et les plaies pansées. Et de conclure que «la sous-préfecture et l'État sont à vos côtés». Le pot de l'amitié avec le partage de la galette républicaine clôtura cette soirée.
La Dépêche du Midi
jeudi 10 janvier 2013
LES FRITES D'EL JICE : LES NUITS DE L'OMBRE JAUNE
Bob Morane - Les Nuits de l’Ombre Jaune –
Ananké – 2006
Voici un nouvel épisode de la guerre éternelle entre
le grand Bob et le mongol demi-démon immortel. Bob, enrôlé une fois de plus de
force par la Patrouille du Temps qui, comme on le sait, ne peut intervenir
directement mais le fait allègrement quand les choses tournent mal pour ses
agents spéciaux comme Bob, se retrouve plongé dans la Rome antique, 60 ans
avant JC, puis à Londres à l’époque victorienne et ensuite à Bruxelles, à notre
époque, pour surveiller les agissements de Ming qui veut mettre le chaos dans
l’Histoire. Donc, à la base, on pouvait s’attendre une fois encore à quelque
chose d’excellent. Et après la mauvaise expérience des Géant de MU, je m’étais
pris à espérer !
Mais, une fois encore, il nous faut vite
déchanter : la bonne idée n’aboutit à rien du tout.
Un premier hic démarre déjà au tout premier
chapitre. Un dessin représentant le
“carré de l’hypoténuse” est gravé soi-disant par boutade dans un os de
dinosaure par Monsieur Ming himself. Comme on n’en parlera plus avant le
dernier chapitre, on ne voit pas ce que ça apporte au scénario. Et de fait on
n’en donnera aucune explication satisfaisante si ce n’est le fait que L’OJ aime
“jouer”. Du n’importe quoi comme, hélas, on en trouve trop souvent dans les
récentes aventures de super Bob.
Patrouille du temps oblige : on voyage dans le
temps allègrement mais sans fil conducteur solide. On dirait que Vernes lance une idée sans
savoir comment il va conclure et donc on change d’époque pour assurer une
continuité qui n’en est pas une. Petit clin d’oeil à la BD de Christin et Mézières Valérian et Laureline
: la Patrouille du Temps de Henri Vernes a aussi ses agents dans le différentes
époques de l’Histoire. Bob et Bill changent donc d’époque donc sans jamais
résoudre le problème, ce pourquoi ils ont pourtant été envoyés. Pire,
l’écrivain sombre dans le burlesque lorsqu’il fait téléphoner Ming à Bob (sur
son portable) alors que celui-ci est à l’époque de Catilina et ce juste pour
lui demander de lui foutre la paix. Je ne savais pas qu’il y avait déjà des
satellites à l’époque. A propos, je me demande combien coûte une communication
téléphonique extra-temporelle ! Et cela ne s’arrête pas là : les gladiateurs de
cette époque poursuivent, dans la foulée, Bill et Bob dans le Londres
victorien. Comme nos héros sont harcelés par ces redoutables combattants, Bob fait
usage de son pistolet ionique sur l’un d’eux. Ca ne les surprend pas le moins
du monde, pas plus que le fait d’avoir fait un bon dans un futur lointain. Ils ont l’air de trouver ça tout naturel de se
faire descendre avec une arme dont il n’aurait jamais soupçonné la moindre
possibilité d’existence. Ajoutons encore que c’est une Tania Orloff fillette qui
aide Bob à échapper aux sicaires de l’OJ. Ming l’anéantira parce qu’elle n’a
pas été correcte avec lui (tiens donc !). Comme elle n’est qu’une sorte de
robot, on ne peut pas considérer l’OJ comme un criminel (re-tiens donc !). On continue
à côtoyer l’absurde et le grotesque page après page. Marque de fabrique des
aventures de Bob Morane post 2000, celui-ci n’arrête pas de se répéter (“sans
doute Bill, sans doute”) et l’éternel tic de la main dans les cheveux en brosse
et le sempiternel : “je t’ai déjà dit mille fois de ne plus m’appeler commandant”
et j’en passe. A cela on ajoute une vague cousine de Bill, aussi balaize que
lui, et qui veut l’épouser ! Elle est prise en otage par Ming. Bouglione n’est vraiment
pas loin.
Comme si ça ne suffisait pas, Ylang Ylang est
aussi de la partie. C’est elle qui le plus simplement du monde va loger une
balle dans la tête de l’OJ. Plus simple, tu meurs ! C’est le cas de le dire. Il
ne manque plus qu’elle dise : “et voilà le travail mon petit Bob” !
J’ose espérer que Vernes n’est pas à la base de
cet exécrable étron moranesque. Mais une fois encore, s’il n’en est pas le
créateur, il ferait mieux de virer les nègres qui commettent ces absurdités qui
ne peuvent que faire fuir les nouveaux fans potentiels.
Bon, je persévère et je vais en lire un autre !
En attendant j’ai reçu l’intégrale de La
Patrouille du Temps, celle de Poul
Anderson (quatre volumes) Pas de doute : ce sera de loin supérieur ! Je
vous tiens au courant.
mercredi 9 janvier 2013
BUGARACH CHINOIS
Expos - Installation - Sculpture
Huang Yong Ping : Bugarach
©
Note de la rédaction :
t
On aime un peu
Note des internautes :
(aucune note)
(aucune note)
Constat implacable, on a échappé à la fin du monde mais pas à l'artiste chinois Huang Yong Ping, révélé par l'exposition “Magiciens de la Terre” au Centre Pompidou, en 1989. Installé à Paris depuis cette date, il revient sur le site new age de Bugarach. A la galerie Kamel Mennour, on découvre une installation un peu naïve, faite d'une énorme montagne géologique, d'une soucoupe volante, d'animaux empaillés à la fourrure blanche, qui errent, décapités, en une arche déboussolée. Une fable à la symbolique appuyée...
Laurent Boudier
BEN, MERDE ALORS !!!
Fin du Monde : L'astéroïde Apophis frôle la Terre aujourd'hui
par (Melissakrazem) le 9/01/2013 12:20 | Dans l'actualité Infos
Un
astéroïde de 270 mètres de diamètre frôlera la Terre ce-soir. Le nom de
l'amas de roches, de métal et de glace qui nous rendra visite
aujourd'hui ? Apophis. melty.fr vous en dit plus sur l'astre qui causera
peut-être notre perte en 2036.
Ce soir, les amoureux de l'espace pourront délaisser un temps leurs observations du voyage de Curiosity sur Mars pour suivre un parcours céleste autrement plus angoissant. À partir de 2h du matin dans la nuit de mercredi à jeudi, les passionnés d'astronomie pourront se rendre sur le site anglophone Slooh afin d'observer le parcours de l'astéroïde Apophis. Un
nom tout trouvé puisque dans l'Egypte antique, Apophis n'était autre
que la divinité de la mort, du chaos et de la destruction. Trois
plaies qui pourraient survenir sur terre si le météore venait, comme le
prédisent certains astrophysiciens, nous frapper en 2036. Si ce soir,
Apophis passera à 14,4 millions de kilomètres de la Terre, l'une de ses
prochaines visites pourrait bien être la dernière.
Si l'on en croit les plus catastrophiques scénarios, en 2029, Apophis s'approchera plus près, beaucoup plus près de la Terre. Il devrait nous frôler de 22 208 kilomètres, autant dire qu'il s'en faudra alors d'un cheveu. Sept ans après son second passage, certains prédisent que la visite de l'astéroïde destructeur viendra nous percuter de plein fouet en 2036. Peu de chance alors que les habitants de notre chère planète s'en sortent indemnes. Sauf si d'ici là, l'humanité trouve un moyen de coloniser de nouveau territoires. Pourquoi pas d'ailleurs, le système solaire de Tau Ceti qui abriterait des planètes habitables. D'un diamètre de 270 mètres (soit trois terrain de football), la masse de l'objet céleste serait capable de dégager autant d'énergie que 25 000 bombardements atomiques d'Hiroshima. Un constat qui fait froid dans le dos, mais rien ne sert de tirer des plans sur la comète. Nous ne sommes pas encore en 2036, et peut-être trouverons nous le moyen de détourner la route de ce dieu de la destruction.
Si l'on en croit les plus catastrophiques scénarios, en 2029, Apophis s'approchera plus près, beaucoup plus près de la Terre. Il devrait nous frôler de 22 208 kilomètres, autant dire qu'il s'en faudra alors d'un cheveu. Sept ans après son second passage, certains prédisent que la visite de l'astéroïde destructeur viendra nous percuter de plein fouet en 2036. Peu de chance alors que les habitants de notre chère planète s'en sortent indemnes. Sauf si d'ici là, l'humanité trouve un moyen de coloniser de nouveau territoires. Pourquoi pas d'ailleurs, le système solaire de Tau Ceti qui abriterait des planètes habitables. D'un diamètre de 270 mètres (soit trois terrain de football), la masse de l'objet céleste serait capable de dégager autant d'énergie que 25 000 bombardements atomiques d'Hiroshima. Un constat qui fait froid dans le dos, mais rien ne sert de tirer des plans sur la comète. Nous ne sommes pas encore en 2036, et peut-être trouverons nous le moyen de détourner la route de ce dieu de la destruction.
Le passage d'Apophis près de la Terre vous inquiète-t-il ?
mardi 8 janvier 2013
LES FRITES MUSICALES D'EL JICE : L'histoire de Rael
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THE LAMB LIES DOWN ON
BROADWAY
Interprétation et
traduction : El Jice.
Il s’agit probablement du plus grand concept album
réalisé depuis toute l’histoire du rock et certainement du rock
progressif. Il est l’aboutissement de la
carrière du grand groupe sous l’inspiration magique de l’Archange. A la fois surréaliste et social, il rejoint
un peu la trame onirique d’un Alice au
Pays des Merveilles de Lewis Carroll.
Sexe, magie et absurde, tout y est.
Le dénouement lui-même rejoint l’hallucinante histoire du Prisonnier de Patrick Mac Goohan,
retranscrit en roman par Thomas Disch.
Voici l’histoire de Raël, héros intemporel.
Raël est donc le nom du héros de cette aventure
étrange mise en scène par Genesis et, surtout, Peter Gabriel en 1974. A l’instar d’une certaine tranche de zonards
de la fin du 20e siècle, le héros incarné sur scène par le chanteur de Genesis
passe son temps à étaler proses succinctes et images de goût douteux sur les
murs des tunnels du métro new-yorkais.
Il est Portoricain. Son
look ? Typique du voyou des villes, veste de cuir, blue-jeans,
baskets. L’uniforme parfait dont se
régale la matraque du flic qui ne vaut souvent pas mieux que le vandale.
Au moment où commence l’histoire, Raël sort des
bouches du métro New-Yorkais, le pistolet à peinture dans la main, fier de son
travail de badigeonneur. Devant lui
s’étale la ville qui gronde d’une éternelle vie nocturne. Mais quelque chose d’étrange est en train de
se passer. Une sorte d’entité solide et
éthérale à la fois descend sur la ville et fonce sur notre héros (Fly on the Windshield). Cette entité ressemble à un mur où sont
projetées les mémoires du passé. Raël y
voit Fred Astaire, des héros de papier, des majorettes et Caryl Chessman
lui-même (Broadway Melody of 1974). Ce masque sent la mort et tombe lentement sur
Time Square. Raël se trouve soudain paralysé, il assiste impuissant à la
progression rapide de ce mur vers lui et la chose finit par le percuter de
plein fouet, le dématérialisant au Réel.
Le voici dans une sorte de caverne, flottant et
emprisonné dans un cocon duveteux, se demandant ce qui a bien pu lui arriver si
soudainement (Cuckoo Cocoon). La caverne est gigantesque et
majestueuse. Les stalactites et
stalagmites se rejoignent en autant de colonnes naturelles. Au loin, il perçoit comme le battement
régulier d’un cœur. Alors qu’il inspecte
les lieux, il lui semble que les concrétions se rapprochent, se referment sur
lui, comme une cage dans laquelle il se retrouve bientôt prisonnier (In the Cage). Au dehors il voit une forme humaine qu’il
reconnaît pour être son frère John. Il
l’appelle à l’aide mais rien n’y fait, John le regarde impassible tandis que
les barreaux naturels formés par les concrétions se referment sur lui. « Get me out of this cage ! »,
crie-t-il, sans succès. Il passe dans un
nouveau plan tandis que, le regard fixe, son frère laisse échapper une larme de
sang.
L’endroit est rempli de gens qu’il reconnaît (The Grand Parade of Lifeless Packaging). Des potes de virée, des petits voyous comme
lui. Mais ils sont immobiles, figés dans
une sorte de catatonie qui ressemble à la mort.
Il a beau leur parler, rien n’y fait.
Chaque personnage est numéroté et au numéro 9 il reconnaît une fois de
plus son frère qui ne répond pas plus qu’auparavant à ses appels. Il comprend qu’il est en face d’une
caricature de la vie de tous les jours, d’un futur sans espoir où tout est
réglé d’avance, où tout est immuable dans l’ineptie. Alors, il fuit sans se retourner bien que
quelque chose l’invite à se joindre à eux.
Il court droit devant lui et franchit une porte qui donne sur New York.
Plutôt heureux de se retrouver dans un univers connu (Back in N.Y.C.), Raël pourtant va au
devant de nouvelles expériences frustrantes.
Ses pulsions de petite frappe reprennent le dessus et, à l’instar d’Alex
dans Orange Mécanique, il ne rêve que
de sexe et de viol (Hairless
Heart-Counting out Time). Mal lui en
prend, car la fille qu’il comptait prendre pour proie l’a pris elle-même pour
cible de ses propres instincts pervers.
Raël s’est procuré un bouquin qui va lui dévoiler tous les secrets de la
femme. Il va savoir où se trouvent les
magiques zones érogènes et pouvoir en user et abuser. C’est du moins ce qu’il croyait car il se
révèle impuissant à assouvir ses instincts.
Furieux il va rendre le livre à celui qui lui a vendu. Mais tout cela ne se passe-t-il pas dans sa
tête ? L’univers suivant a tellement l’air plus étrange et quiet à la
fois.
Il y a là un tas de gens qui semblent ramper sur un
épais tapis de laine (Carpet Crawl). Comme dans les rêves où, capturé par une
toile invisible, on tente d’échapper à un cauchemar, ces gens se dirigent vers
une porte où l’on peut fuir ce triste destin.
Il faut entrer pour en sortir.
Tel en est le paradoxe. Mais
qu’est-ce donc qui les retient ? Que l’on soit Superman ou simple mortel,
aucune puissance ne donne l’avantage à ces reptiles de carpettes qui
invariablement se dirigent vers cette lourde porte de bois.
Comme eux, Raël parvient finalement à la franchir et
il gravit un escalier en colimaçon qui se perd dans les ténèbres. Il ne peut en apercevoir le sommet. Au bout d’un temps indéfini, il parvient
malgré tout à l’atteindre et se trouve mêlé à une multitude de gens
complètement perdus qui courent en tous sens et parlent tous en même temps dans
une cacophonie indescriptible. Chacun y
va de son avis sans savoir de quoi il parle (The Chamber of 32 Doors). Il
y a là 32 portes dont une seule peut donner accès à la liberté. Raël, comme tout autre, entend les voix de
ses parents, depuis longtemps partis, de l’homme sage, de l’homme riche, du
citadin et du paysan. Chacun lui indique
une porte comme étant la bonne. Il en
devient dingue. Il ne sait qui
croire. Il a besoin de quelqu’un,
désespérément, en qui faire confiance.
Car chaque issue semble le ramener au point de départ. Et en fin de compte, il lui faut en choisir
une. Derrière celle-ci l’attend une
étrange dame, aveugle, qui lui dit de le suivre. Elle est aveugle comme le Destin et
ressemble… à la Mort (Lilywhite Lilith).
Dans la salle d’attente, deux globes d’or flottent,
mystérieux (The Waiting Room). Une forte lumière, aveuglante, terrifie Raël
qui espère quelque miracle. Vers lui
s’est dirigé l’anesthésiste surnaturel (Anyway
– Here comes the Supernatural Anaesthetist). Est-ce la mort, sa mort, il n’en sait encore
rien mais une nouvelle féerie se présente à lui sous forme d’une magnifique
salle de marbre rose. Au centre de
celle-ci une sorte de piscine aux reflets oniriques. De grands candélabres, de part et d’autre du
couloir qui l’y mène, éclairent son chemin tandis qu’il respire des parfums
capiteux et aphrodisiaques. La couleur
de l’eau est rose tendre et l’appelle.
Raël, se sentant seul, y pénètre en toute confiance. Le liquide le régénère de forces nouvelles
qu’il croyait avoir perdues. Et c’est
alors que d’étranges créatures l’entourent, des femmes magnifiques et
amoureuses dont cependant la particularité physique singulière l’interpelle. Leur corps humain à la plastique
irréprochable se termine en effet par celui du serpent (The Lamia). Les Lamies, car
il s’agit bien de cela, prodiguent alors de multiples et voluptueuses caresses
à notre héros et celui-ci vaincu se laisse aller à leurs emportements. L’une après l’autre, alors enivrée par les
sens et la passion, le mord et goûte son sang.
Mal en prend à nos créatures fabuleuses car sonne à cet instant l’heure
de leur trépas. Dans un dernier souffle,
elles susurrent qu’elles l’ont toutes aimé.
En quelques instants il ne flotte plus à la surface de l’eau devenue
bleue comme la glace les cadavres de trois Lamies que toute vie a quitté. Sans pouvoir y résister, Raël se rue sur
elles et en dévore les cadavres.
Un nouveau flottement spatio-temporel (Silent Sorrow in Empty Boats), sorte de
limbes surréels, transporte notre héros dans un autre plan. Il découvre avec horreur que son corps s’est
transformé en chose informe et grotesque gratifiée d’un sexe énorme. Un corps purulent, plein de verrues, surmonté
d’une tête monstrueuse et énorme pourvue de gros yeux globuleux (The Colony of Slippermen). Il ne peut croire à pareil sort et se trouve
bientôt entouré d’une multitude d’êtres qui lui ressemblent en tout point. Ceux-ci lui expliquent qu’ils ont également
été victimes des Lamies, de leurs caresses et du sort peu enviable qu’elles
leur ont jeté. Désespéré, Raël ne peut
croire la chose irréversible. Il leur
demande s’il n’y a aucun moyen de conjurer le maléfice et on lui conseille de
consulter le Docteur. Peut-être a-t-il
la solution mais quel en sera le prix ?
Raël ne peut se résoudre à rester dans cette apparence
grotesque et c’est donc sans hésitation qu’il consulte l’homme de science qui
directement et sans tergiverser lui annonce que la seule solution réside dans
la castration pure et simple de notre héros.
Se rappelant sans cesse son aspect monstrueux, Raël sans hésitation
donne son accord au docteur pour qu’il procède à l’ablation de sa
virilité. Le docteur ayant opéré, il
place le sexe de Raël dans un tube de plastique jaune et le lui donne. L’infortuné héros veut le mettre autour de
son cou mais surgit alors du ciel un énorme corbeau qui lui fonce dessus. Sans pouvoir esquisser le moindre geste de
défense, Raël se voit voler une seconde fois sa virilité. L’oiseau, sa rapine faite, s’envole au-dessus
d’un grand fleuve et laisse notre héros sur la berge, anéanti.
Il erre alors, la tête basse, le long du ravin qui
borde le grand fleuve (Ravine). Des images du passé resurgissent dans sa
tête. Il sent la mélancolie l’envahir et
alors se passe un miracle : une porte s’ouvre dans la roche, donnant accès
au monde qu’il a quitté il y a tellement de temps. New York apparaît et l’invite à rejoindre son
monde, sa réalité. Il doit cependant
faire vite car déjà la porte se referme tandis que meurent les lumières sur
Broadway (The Light dies down on Broadway). Raël a presque pris sa décision quand un cri
retentit derrière lui venant des flots tumultueux du large fleuve. Le regard de Raël croise celui de son frère
John, en train de se noyer. Eperdu, Raël
voit la porte lentement mais sûrement se fermer, lui supprimant tout espoir de
rejoindre son univers. Il croise une fois de plus le regard implorant de John
en train de succomber aux flots (Riding
the Scree – In the Rapids).
N’écoutant que sa conscience, Raël plonge dans les
rapides et, remontant le courant du Scree tourmenté, il atteint la forme
presque mourante de son frère et l’agrippe.
C’est alors qu’il se rend compte que celui-ci n’est autre que lui-même. En fin de compte, tout cela n’était-il pas
sous ses yeux, dans sa tête, partout et toujours. Une sorte de reflet de sa propre
réalité ? Le miroir de son âme (It) ? La seule chose qui restera mystérieuse ou
tout simplement mystique, c’est la présence de cet agneau mort dans Broadway.
El Jice (septembre 2001).
UNE BELLE FECONDITE BALNO-RENNAISE
Carcassonne Les tops et les flops…
Le 07 janvier à 6h00