C'est à cette question que répondra le Pr Lauric Guillaud au Salon des Littératures Maudites de Charleville-Mézières .
dimanche 28 août 2016
UNE EXPOSITION SUR LE NECRONOMICON ?
Mais oui, ça sera au Salon des Littératures Maudites de Charleville-Mézières à partir du 9 septembre.
LE MANUSCRIT VOYNICH EST-IL UNE VERSION ILLUSTRÉE DU NECRONOMICON ?
Joslan Keller répondra à cette question lors du SALON DES LITTÉRATURES MAUDITES DE CHARLEVILLE-MÉZIÈRES.
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE DEFI D'OUTRE-ESPACE, Lovecraft
Le défi d’Outre Espace (1935, The
Challenge from Beyond in Fantasy
Magazine, 1935). Un texte très original, réalisé sous forme de « round
robin » avec C.L. Moore, A. Merritt, HPL, Robert Howard et Franck B. Long.
Il s’agit du récit d’un campeur, George Campbell, qui découvre un petit cube au
sein duquel se trouve un disque avec des inscriptions qui semblent être en
cunéiforme. Ce disque scintille et finit par absorber le campeur pour l’amener
ailleurs. Il se souvient en esprit de l’étude réalisée par le Révérend Arthur
Brooke Winter-Halls sur les mythiques « tessons ou elytres d’Eltdown »
dont il avait réalisé le décryptage. Il existerait une race d’extra-terrestres,
en forme de vers, capables par ce cristal d’absorber un individu pour lui
soutirer ses connaissances, et vice-versa pour le ver à l’apparence humaine. Et
Campbell de visiter l’immense bibliothèque de ces créatures qui n’est pas sans
rappeler celles de Dans l’Abîme du Temps.
Le campeur réussira à s’enfuir et pénétrera dans le temple du Dieu indigène
qu’il tuera, prenant sa place. Pendant ce temps, le corps de Campbell se traînera
dans la forêt sous forme de loup-garou et finira par se noyer dans un lac.
vendredi 26 août 2016
L'ODS, INVITÉ D'HONNEUR DU SALON DES LITTÉRATURES MAUDITES (Charleville Mézières les 9, 10 et 11 septembre)
Le Salon ouvrira ses portes vendredi 9 septembre. De nombreux odésiens sont attendus.
Le programme est ici :
Tous à Charleville !
mercredi 24 août 2016
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE MODELE DE PICKMAN, Lovecraft
Le modèle de Pickman (1926, The
Pickman Model in Weird Tales, 1927).
Ce texte est certainement celui dans lequel Lovecraft exprime le mieux sa
fascination pour l’art macabre. Il s’agit du récit d’un dénommé Thurber,
fasciné par les créations du peintre Richard Upton Pickman qu’il rencontre à
l’Art Club de Boston, musée qui vient de refuser d’exposer un de ses tableaux
intitulé Le Festin des Goules.
Les artistes, les vrais artistes connaissent
l'anatomie de la terreur, la physionomie de la peur. Ils savent lier leurs
tracés, leurs perspectives avec nos instincts les plus profonds et nos terreurs
ancestrales. Leurs contrastes si singuliers, leurs jeux de lumière éveillent en
nous ce sentiment latent d'étrangeté. Je n'ai pas besoin de vous expliquer
comment une œuvre de Fuseli nous fait frissonner tandis qu'on se mettra à rire
devant la couverture d'une nouvelle fantastique à dix cents. Ces créateurs
perçoivent quelque chose,
quelque chose qu'ils parviennent, l'espace d'un instant, à nous transmettre.
Doré y parvenait. Sime y parvient. Angarola de Chicago aussi. Et Pickman y
parvenait à un degré qui n'avait jamais été atteint auparavant et, que le ciel
m'entende, qui ne sera plus jamais atteint.
Il finit par
sympathiser avec l’artiste avec lequel il a de longues discussions, dans le
cadre de la rédaction d’une monographie sur laquelle il travaille et consacrée
à L’Art Ésotérique. Pickman l’entraîne
dans le vieux quartier de Copp’s Hill où il réside, et où habita le démonologue
Cotton Mather. Je pourrais vous montrer
la maison où il a vécu et une autre dans laquelle, malgré ses rodomontades, il
était trop lâche pour entrer. Il en savait plus long que ce qu'il a écrit dans
ce stupide Magnialia ou dans Les merveilles du monde invisible. On dirait le titre d'un livre pour enfants !
Mais le véritable
atelier du peintre se trouve dans la cave d’une vieille masure abandonnée où il
entraîne l’étudiant. Et là, c’est le choc : Je n'essayerai pas de décrire ces œuvres : l'atrocité, l'horreur
blasphématoire, une incroyable abhorrence et l'abomination morale émanaient de
touches subtiles, que les mots seraient impuissants à décrire. Il n'y avait là
nulle ressemblance avec les techniques saisissantes de Sidney Sime ou les
étendues trans-saturniennes, les thallophytes lunaires qui glacent le sang dans
les toiles de Clark Ashton Smith. Les paysages ne représentaient que des
cimetières, des forêts, des falaises de bord de mer, des tunnels de briques,
des pièces lambrissées ou de simples caveaux de pierre. Le cimetière de Copp's
Hill, tout proche, était le panorama le plus représenté. Mais ce qui
terrifie le plus le visiteur, c’est l’incroyable vérité des visages des
monstres représentés, ces maudits visages qui semblaient lorgner hors
du cadre en bavant, comme animés d'une vie propre ! Bon sang, mon vieux,
j'avais vraiment l'impression qu'ils étaient
vivants ! Pour animer ce cauchemar, cet infect sorcier avait étalé sur
sa palette les feux de l'enfer et employé un bâton de sorcier comme pinceau.
Et de pénétrer dans le
sanctuaire secret de Pickman, une pièce voûtée au milieu de laquelle se trouve
un puits recouvert d’un couvercle en bois. Découvrant avec horreur un tableau
en cours, Thurston se met à hurler. Il s’enfuit, un croquis entre les mains
alors que l’artiste tire plusieurs coups de feu. Il explique à son visiteur que
son cri a réveillé un troupeau de rats. L’étudiant découvrira en rentrant chez
lui que le croquis est en fait une photo représentant un monstre abominable
sortant du puits. On ne retrouvera jamais Pickman.
lundi 22 août 2016
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : AIR FROID, Lovecraft
Air Froid (1926, Cool Air in
Tales of Magick and Mystery, 1928, Weird Tales, 1939). Un récit au décor
autobiographique mettant en scène un jeune écrivain sans le sous qui migre dans
un appartement bon marché dans la 14 ème rue Ouest de New York[1]. Il
est perturbé par des odeurs d’ammoniaque qui filtrent de l’appartement du
dessus. La concierge lui explique qu’il s’agit de la demeure du Dr Munoz, un
médecin célèbre gravement malade qui vit en recourant à de nombreuses drogues.
Frappé une nuit par une crise cardiaque, l’écrivain se précipite chez son
voisin. Il est reçu dans un appartement magnifique par un personnage distingué
qui le sauve. Il lui explique que pour survivre, il doit vivre dans le froid
produit par une machine qui fonctionne à l’ammoniaque. Suite à une panne de
pompe, le médecin appelle à l’aide son voisin qui, à défaut de trouver rapidement
la pièce de rechange, part quérir de la glace. Il retrouvera le médecin dans
son laboratoire, liquéfié, mais ayant eu le temps de griffonner quelques mots
sur un papier expliquant qu’il était mort depuis 18 ans.
dimanche 21 août 2016
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE CAVEAU, Lovecraft
Le Caveau (1925, In the
Vault in Tryout, 1925 et Weird Tales, 1932). Une courte nouvelle
macabre, mettant en scène George Birch, fossoyeur dans un cimetière de la Pek
Valley quelque part en Nouvelle Angleterre. Alcoolique et d’une violence
primaire, il « stocke » une dizaine de cadavre dans une grange durant
l’hiver, en attendant le dégel pour procéder au creusement des tombes. Il est
surpris une nuit dans ladite grange par une bourrasque qui ferme et bloque la
porte d’accès. Il empile alors des cercueils pour accéder à une lucarne et sortir
du piège. Il croit mettre au haut de la pile le cercueil de Matthew Fenner, une
brave petit vieux et en dessous celui de Asaph Sawyer, une personne de grande
taille particulièrement agressive. Une fois grimpé, le cercueil du dessus
craque et il se sent comme emprisonné par les chevilles. Il parviendra avec
difficultés à s’échapper. Gravement blessé, il fera appel au médecin local qui
mènera une enquête discrète. Le fossoyeur s’était trompé dans l’obscurité et
avait mis en haut le cercueil d’Asaph. Dans le cercueil ébréché, il découvrira
un cadavre dont on avait scié les chevilles pour le faire rentrer dans « la
boîte ».
Cette
nouvelle a été écrite sur une idée de C.W. Smith, responsable de Tryout.
vendredi 19 août 2016
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE RÔDEUR DEVANT LE SEUIL, Lovecraft & Derleth
Le Rôdeur devant le Seuil (Lovecraft & Derleth, 1945, The Lurker at the Thresold, Arkham House, 1945, version française
Christian Bourgois, 1971). Ce roman aurait été écrit selon des notes laissées
par Lovecraft. Selon Joshi, sur les 50.000 mots du texte, 1.200 sont de la
plume de l’écrivain. On y reviendra.
Il
s’agit d’un roman qui s’inscrit dans les canons purs et durs du Mythe version
Derleth. Nous sommes dans la Nouvelle-Angleterre, entre Arkham et Dunwich, dans
la maison de famille des Billington, entourée de sombres légendes. L’un des
descendants de cette famille, Ambrose Dewart, décide de rénover la demeure et
de s’y installer. Elle est située dans un grand parc dans lequel se trouvent
une tour et un cercle de pierres levées. Il fait bien évidemment des recherches
dans la bibliothèque de son grand père Alijah qui y vivait avec un indien et
son fils Laban. Grâce aux notes laissées par ce dernier, il découvre que les deux
adultes se livraient la nuit à de curieuses invocations. Il retrouve plusieurs
coupures de presse faisant état de disparitions mystérieuses dans la région,
les cadavres des malheureux étant retrouvés horriblement mutilés. Il étudie
également les livres maudits de la bibliothèque faisant état de redoutables
entités non-humaines et des techniques pour les invoquer.
Perturbé,
il demandera à son cousin Stephen Bates de Boston de venir passer quelques
temps avec lui. Il lui fait part de ses découvertes, mais il subira
progressivement une modification de personnalité. Bates le surveillera
discrètement et le surprendra la nuit, au haut de la tour, en train d’appeler
des créatures infernales. De nouvelles disparitions se produisent. Bates ira
consulter deux experts à l’Université de Miskatonic, le Dr Seneca Lapham et
Winfield Phillips. Ceux-ci mèneront une enquête sur le terrain. Bates a disparu
et Ambrose Dewart, dont le sorcier Richard Billington avait pris, sera vaincu
grâce aux talismans apportés par les deux érudits.
Un
récit archi-classique, on pourrait presque dire « téléphoné », qui
aurait mérité d’être ramassé en nouvelle plutôt que de se trainer péniblement
en roman. On y remarque les premières traces de la structuration du panthéon
lovecraftien par Derleth, à savoir entre les gentils (les Anciens Dieux) et les
méchants (les Grands Anciens). Petite curiosité, on y assiste, du chef des deux
universitaires, à un petit cours un petit cours de fortéanisme (Charles Fort
est nommément cité), sur le thème « rien n’est impossible, la preuve … »
Les livres :
Toute la bibliothèque maudite
est évidemment sollicitée, dont le Necronomicon
largement cité (cf infra). Deux autres créations lovecrafiennes font leur
apparition :
° Of Evill Sorceries Done in New-England of Daemons in no
Humane Shape; English. Derleth a modifié la date originale de publication de ce livre
(1788 au lieu de 1684 pour Lovecraft). Ce manuscript retrace les activités
occultes de Richard Billington et notamment ses invocations de Ossadagowah.
° Thaumaturgical
Prodigies in the New-England Canaan du
Révérant Ward Phillips (1788) de la Baptist Church d’Arkham. Un ouvrage qui
analyse également les activités occultes de Richard Billington et qui sera violemment critique
par son fils Alijah.
This
book was written in 1788 by the Reverend Ward Phillips of the Baptist Church of
Arkham,
Massachusetts. The treatise describes the blasphemous activities of witches,
warlocks, Indian shamans, and other evil-doers in colonial New England.
Terrible magicks, monstrous births, and dire Indian legends are all described.
Phillips pays particular attention to the events that supposedly took place in
and around Billington’s Woods, near Arkham, in the late 17th century.
Une
seconde version complétée a été publiée à Boston en 1801.Une version annotée
par le Révérant est détenue par un homme d’affaires de Providence, un de ses
descendants, Wipple Phillips.
Pour les puristes, cet
ouvrage contient de nombreuses citations du Necronomicon :
Il
ne faut point croire que l'homme est le plus vieux ou le dernier des maîtres de
la terre, ou que la masse commune de vie ou de substance soit seule à y
marcher. Les Anciens ont été, les Anciens sont, et les Anciens seront. Non dans
les espaces que nous connaissons, mais entre
eux. Ils vont sereins et primordiaux, sans dimensions et invisibles à nos yeux.
Yog-Sothoth connaît la porte. Yog-Sothoth est la porte. Yog-Sothoth est la clé
et le gardien de la porte. Le passé, le présent, le futur, tous sont un en
Yog-Sothoth. Il sait où les Anciens ont forcé le passage jadis, et où Ils le
forceront de nouveau. Il sait où Ils ont foulé les champs et la terre, et où
Ils les foulent encore, et pourquoi nul ne peut les voir quand Ils le font. A
leur odeur, les hommes peuvent parfois connaître qu'Ils sont proches, mais de
leur apparence aucun homme ne peut rien savoir, si ce n'est sous les traits
de ceux qu'Ils ont engendrés chez les hommes ; et de ceux-ci sont plusieurs
espèces, différentes par leur figure, depuis la plus véridique eidolon
de l'homme à cette forme invisible et sans substance qui est Eux. Ils
passent, nauséabonds et inaperçus dans les lieux solitaires où les Paroles ont
été prononcées et les Rites ont été hurlés tout au long en leurs Temps. Leurs
voix jargonnent dans le vent, et Leur conscience marmonne dans la terre. Ils
courbent la forêt et écrasent la ville, pourtant ni forêt ni ville ne peuvent
apercevoir la main qui frappe. Kadath Les a connus dans le désert glacé, et
quel homme connaît Kadath ? Le désert de glace du Sud et les îles englouties de
l'Océan renferment des pierres où Leur sceau est gravé, mais qui a jamais vu la
ville au fond des glaces et la tour scellée festonnée d'algues et de bernacles
? Le Grand Cthulhu est Leur cousin, encore ne les discerne-t-il qu'obscurément.
Ïa ! Shub-Niggurath ! Vous les connaîtrez comme une abomination. Leur
main est sur votre gorge, bien que vous ne Les voyiez pas ; et Leur demeure ne
fait qu'un avec votre seuil bien gardé. Yog-Sothoth est la clé de la porte, par
où les sphères communiquent. L'homme règne à présent où ils régnaient jadis ;
Ils régneront bientôt où l'homme règne à présent. Après l'été l'hiver, et après
l'hiver l'été. Ils attendent, patients et terribles, car Ils régneront de
nouveau ici-bas.
Necronomicon,
page 751 de l'édition espagnole de la traduction latine
Il se passa donc comme cela avait été dit jadis ; Il fut emporté par Ceux Qu'Il Avait Bravés et plongé au plus Profond des Profondeurs de la Mer, et placé à l'intérieur de la Tour aux anatifes qu'on dit s'élever parmi les grandes ruines qui sont la Cité Engloutie (R'lyeh), et enfermé dedans par le Signe des Anciens et, dans sa Fureur contre Ceux qui L'avaient Emprisonné, Il continua de S'attirer Leur Courroux, et Eux, S'abattant sur Lui pour la seconde fois, Lui imposèrent l'apparence de la Mort, mais Le laissèrent rêver à cette place sous les eaux immenses, et retournèrent dans ce lieu d'où Ils étaient venus qui a pour Nom Glyn-Vho, et se trouve parmi les étoiles ; et Ils observent la Terre du moment où les feuilles tombent à celui où le paysan retourne une fois encore à ses champs. Et c'est là qu'Il reposera, à jamais rêvant, dans sa demeure de R'lyeh vers laquelle à ce moment tous Ses favoris nagent et se démènent contre toutes sortes d'obstacles et se disposent pour attendre Son réveil, impuissant à toucher le Signe des Anciens car ils craignent Son grand pouvoir et savent que le Cycle doit revenir et Il sera libéré pour étreindre la Terre encore et en faire Son Royaume et braver les Anciens Dieux de nouveau. Or, à Ses Frères il advint de même qu'Ils furent emportés et jetés en bannissement par Ceux Qu'Ils Avaient Bravés, Lui Qu'On Ne Doit Pas Nommer étant envoyé dans l'espace Extérieur, au-delà des Etoiles, et avec les autres pareillement, jusqu'à ce que la Terre fût libérée d'Eux et que Ceux Qui Etaient Venus en la forme de Tours de Feu soit retournés d'où Ils provenaient, et qu'on ne Les vît plus, et que sur toute la Terre la paix vînt alors et subsistât tandis que Leurs favoris se rassemblaient et cherchaient les voies et les manières de libérer les Anciens et attendaient alors que l'homme vînt prier en des lieux secrets et maudits pour ouvrir le Portail.
Al-Azif,
Le Livre de l'Arabe (XVIe siècle)
Il est écrit au sujet des Anciens, Ils attendent toujours au Portail et le Portail est partout de tout temps, car ils ne connaissent pas le temps ni l'espace mais sont en tous temps et tous lieux à la fois sans paraître, et il y a ceux parmi Eux qui peuvent prendre Formes et Traits variés et n'importe quels Forme et Visage, et les Portails sont pour moi, Savoir à Irem, la Cité des Colonnes, la ville sous le désert, mais là où des hommes érigent les Pierres et profèrent par trois fois les Paroles maudites, ils auront établi un Portail et devront sortir Ceux Qui Traversent le Portail, les Dhols et l'Abominable Mi-Go, et le peuple Tcho-Tcho, et les Ténébreux, et les Gugs et les Décharnés de la Nuit et les Shoggoth, et les Voormi, et les Shantaks qui gardent Kadath dans la Lande Froide et le Plateau de Leng. Ils sont tous les Rejetons des Anciens Dieux, mais la Grande Race de Yith et les Grands Anciens ne pouvant s'accorder ensemble et avec les Anciens Dieux, se séparèrent, laissant les Grands Anciens maîtres de la Terre, tandis que la Grande Race, revenant de Yith, élut comme Demeure Temporelle le Pays de Terre encore ignoré de ceux qui foulent aujourd'hui la Planète, et attendent ici que viennent à nouveau les vents et les Voix qui Les portaient en avant autrefois et Cela qui Marche sur les Vents par-dessus la Terre et les Espaces qui à jamais s'étendent parmi les Astres.
Al-Azif,
Le Livre de l'Arabe (XVIe siècle)
Ubbo-Sathla
est cette source inoubliée d'où vinrent ceux qui osèrent s'opposer aux Anciens
Dieux qui régnaient depuis Bételgeuse, les Grands Anciens qui combattirent les
Anciens Dieux ; et ces Grands Anciens étaient instruits par Azathoth, le dieu
aveugle et idiot, et par Yog-Sothoth qui est Tout-En-Un et Un-En-Tout et pour
qui les limites du temps et de l'espace n'existent pas et dont les aspects sur
terre sont 'Umr-At-Tawil et les Anciens. Les Grands Anciens rêvent depuis
toujours de ce temps à venir quand ils régneront à nouveau sur la Terre et sur
tout cet Univers dont elle fait partie... Le Grand Cthulhu se lèvera de R'lyeh
; Hastur, Celui Qu'On Ne Doit Pas Nommer, reviendra de la sombre étoile qui est
proche d'Aldébaran dans les Hyades ; Nyarlathotep mugira à jamais dans
l'obscurité qui est son domaine ; Shub-Niggurath, le Bouc Noir aux Mille
Chevreaux se multipliera encore et encore et recevra soumission de tous les
satyres, nymphes et lutins des bois ainsi que du Petit Peuple ; Lloigor, Zhar
et Ithaqua chevaucheront les espaces parmi les étoiles et ennobliront ceux qui
les servent, les Tcho-Tcho ; Cthugha exercera son pouvoir sur Fomalhaut :
Tsathoggua viendra de N'kai... Ils attendent depuis toujours aux Portails, car
le temps se rapproche, l'heure est bientôt venue, tandis que les Anciens Dieux
reposent, rêvant, ignorant qu'il y a ceux qui connaissent les envoûtements qui
ont servi aux Anciens Dieux contre les Grands Anciens, et apprendront comment
les rompre, alors que déjà ils savent ordonner aux servants qui attendent
au-delà des portes du Dehors.
Necronomicon
(extrait)
Bouclier contre Sorcières et Daemons, contre les Etres des Profondeurs, les Dools, les Voormais, les Tacho-Tacho, les Mi-Go, les Shoggaoths, les Fantômes, les Valusiens et tous Peuples et Etres qui servent les Grands Anciens et les Rejetons d'Iceux, sera trouvé dans l'Etoile à Cinq Branches gravée de Pierre grise de l'antique Mnar ; qui est moins solide contre les Grands Anciens Eux-mêmes. Le Possesseur de la Pierre se trouvera capable de commander à tous les Etres qui rampent, nagent, grouillent, marchent ou volent même à la Source sans retour. A Yhe comme à R'lyeh la Grande, à Y'hanthei comme à Yoth, à Yuggoth comme en Zothique, à N'kai comme à Naa-Hk et K'nyan, à Carcosa comme à G'harne, dans les Villes jumelles d'Ib et Lh-yib, à Kadath dans le Désert Froid comme au Lac de Hali, il détiendra le Pouvoir ; cependant, comme les Etoiles pâlissent et refroidissent, comme les Soleils meurent et que les Espaces entre les Etoiles s'élargissent, ainsi décroît le Pouvoir de toutes choses, de l'Etoile-Pierre à Cinq Branches comme des Sorts jetés aux Grands Anciens par les Anciens Dieux bienveillants, et ce Temps viendra comme il y eut jadis un Temps, où il sera dit :
N'est pas mort ce qui peut éternellement demeurer, et en d'étranges Eres même la Mort peut mourir.
Notes
inédites de Feery sur le Necronomicon (traduction libre d'un passage de la
version latine)
mardi 9 août 2016
LE GRAAL A RENNES-LES-BAINS AVEC GEORGES BERTIN
Le sociologue Georges Bertin fera une conférence mercredi 10 août à 20h30 sur le GRAAL à la salle municipale de Rennes-les-Bains. Entrée gratuite.
LES CHRONIQUES D'EL'BIB, LUI, H.P. Lovecraft
Lui (1925, HE in Weird Tales,
1926). Un récit qui démarre de façon très autobiographique, dans lequel le
narrateur (non nommé) explique comment, après avoir été fasciné par New York
lors de son arrivée dans la cité, il a pris violemment en grippe la ville. Car
le vieux New York, contrairement aux vieux Paris ou Londres, est mort, définitivement.
Et d’explorer la nuit des ruelles oubliées et des passages reculés à la
recherche des traces de la ville légendaire. Il trouvera, dans une impasse obscure,
quelques restes décrépis de la cité oubliée et fera la rencontre d’un
personnage mystérieux, habillé de façon archaïque, qui lui fera visiter le
quartier. Il l’amènera dans sa vieille demeure. C’est un antiquaire dont l’un
des ancêtres pratiquait la sorcellerie et qui a éliminé nombre d’indiens qui
foisonnaient dans les parages, non sans leur avoir soutiré leurs connaissances
occultes. Il lui montrera une fenêtre magique, par laquelle il est possible de
voir le quartier (de Greenwich) avant l’édification de la ville, puis le
plongera dans le futur, avec un New York saturé, infesté par les immigrés, et
dont le ciel est sillonné par de bruyants engins volants. Mais cette vision
terrifiante est interrompue par des bruits de créatures qui envahissent la
maison. Ce sont les indiens massacrés qui viennent se venger. L’antiquaire se
transformera en hurlant en boue noirâtre et le narrateur aura juste le temps de
s’enfuir… pour rentrer « chez nous », à Providence !
Un
récit manifestement inspiré par les excursions nocturnes de l’auteur dans
Greenwich.
lundi 8 août 2016
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : HORREUR A RED HOOK, Lovecraft
Horreur à Red Hook (1925, Horror at Red Hook in Weird Tales, 1927). Un texte majeur dans lequel certains ont vu une
illustration du racisme de l’auteur. Pour moi, cette nouvelle est intéressante
par l’utilisation qui est faite de la magie noire, mais aussi parce qu’il
s’agit d’une des rares nouvelles policières de Lovecraft. Nous sommes en effet
dans une aventure de « détective de l’étrange », mettant en scène l’inspecteur
Thomas F. Malone qui se remet doucement d’un véritable effondrement nerveux
consécutif à une enquête menée dans le quartier de Red Hook à Brooklyn. Un
vieux quartier, en marge de Big Apple, refuge
d’immigrants de tous bords et considéré comme une « zone de non droit ».
Vit dans une ruelle décrépie, à proximité d’une vieille église réformée
transformée en salle de bal, un érudit expert en superstitions médiévales,
Robert Suydam. Il dilapide sa fortune en achetant de curieux volumes de magie,
importés de Paris et de Londres, et entretient des relations étroites avec
certains groupes d’immigrés, notamment des Yezids du Kurdistan. Il explique, à
qui veut l’entendre, qu’il se consacre à l’étude de leurs traditions. L’une de
ses maisons communique avec la mer, et l’on enregistre de curieux trafics d’embarcations
dans ces parages alors que des enfants disparaissent mystérieusement dans le
secteur. Le médiéviste subit alors une étonnante transformation physique,
rajeunissant et s’habillant de façon élégante. Il épousera une jeune fille de
bonne famille et partira en voyage de noces sur un yacht. Sa jeune femme sera
égorgée dans la cabine et on retrouvera Suydam mort avec un mot demandant de
rapatrier sa dépouille dans la cave sous sa demeure. Ce qui sera fait.
Le
jeune détective, chargé de l’enquête, assistera alors à une incroyable messe
noire et verra Suydam se réanimer au son de terrifiantes incantations magiques,
parmi des cadavres d’enfants et des sectateurs en transe : ils devaient être, ressentait-il
intérieurement, les héritiers de quelque tradition choquante et primordiale ;
les associés de bribes avilies et démantelées de cultes et cérémonies plus
vieux que
l’humanité. Suydam s’effondrera, transformé en masse gélatineuse et Malone se fera prescrire une cure de repos. Les maisons au-dessus de la crypte, s’effondreront.
l’humanité. Suydam s’effondrera, transformé en masse gélatineuse et Malone se fera prescrire une cure de repos. Les maisons au-dessus de la crypte, s’effondreront.
L’excellente
petite publication The Occult Lovecraft (Gerry
de la Ree, 1975) reprend une lettre de Lovecraft dans laquelle il revient sur
sa nouvelle. Il explique ne pas être un spécialiste de magie noire et indique
avoir été chercher les éléments de ses invocations chez A.E. Waite, Eliphas
Lévi et Sax Rohmer. Il liste les termes évoqués (Sabaoth, Tetragrammaton,
Agyros, Adonai….) en essayant de leur donner une signification, tout en
reconnaissant que certains d’entre eux lui échappent totalement.
dimanche 7 août 2016
mercredi 3 août 2016
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : THE ANCESTOR, Derleth & Lovecraft
L’Ancêtre (un texte de Derleth d’après des notes de Lovecraft,
The Ancestor in The Survivor and Others, Arkham
House 1957). Le narrateur (non nommé)
rejoint son cousin, le Dr Ambrose Perry, dans une demeure isolée du Vermont où
il s’est installé et a fait construire un vaste laboratoire. À l’aide de
drogues et de musique, il se livre à des expériences de régression, remontant
dans le passé à la recherche de sa mémoire ancestrale. Ambrose Perry le charge
de mettre en ordre et de retranscrire ses notes d’expérience. Il s’enferme dans
son laboratoire, ne prend plus ses repas et l’on entend dans la maison des
bruits inquiétants alors que le chien hurle à mort. Le cousin entendra une nuit
le bruit d’une créature pestilentielle s’éloigner vars la forêt. Il lancera le
chien à ses trousses et retrouvera, déchiqueté par ce dernier, une abominable
forme vaguement humaine : Ambrose Perry, bien sûr, qui était remonté trop
loin dans le temps.
Une
nouvelle horriblement téléphonée dans laquelle il est difficile de deviner la
patte du Maître !
lundi 1 août 2016
LE THRILLER ESOTERIQUE A RLC, samedi 6 août
Rennes-le-Château le samedi 6 août 2016
Journée sur le thriller ésotérique
Salle de la Capitelle à partir de 10 heures
10 h Présentation, Lauric Guillaud &
Philippe Marlin,
10h15- 11h15 Le polar ésotérique, un nouveau Matin des
Magiciens ? Lauric Guillaud, universitaire & auteur,
11h15 – 12 h
15 Le polar castelrennais, Philippe
Marlin, éditeur & auteur,
14h15 – 15h15 Roman ésotérique et Mythologie, Geneviève
Beduneau, auteur,
15h15 – 16 h 15 Le Club Dumas (A. Perez-Reverte) et La Neuvième porte (R. Polanski) :
du texte à l'écran, Gilles
Menegaldo, universitaire & auteur,
16 h 15 –
16h45 Pause
16h45 – 17h45 Le Pendule de Foucault, Georges Bertin,
universitaire & auteur,
17h45 18h15 Conclusion, débats, hypothèses, les
intervenants avec le public.
Inscription 20 € ; chèque
à l’ordre de l’ODS à l'ordre de l'Association Œil du Sphinx, 36.42 rue de la
Villette, 75019 Paris,
L'HOMME DE NEANDERTHAL (Heuvelmans) COMMENCE SA CARRIERE AMERICAINE
SKATING ON THIN ICE
Posted: 30 Jul 2016 12:26 AM PDT
Bernard Heuvelmans. Neanderthal: The Strange Story of the Minnesota Iceman. Translated by Paul LeBlond, afterword by Loren Coleman. Anomalist Books, 2016.
The story of the “Minnesota Iceman”, an alleged hairy humanoid displayed in a block of ice by a carnival grafter Frank Hansen in 1968 is perhaps one of the oddest in cryptozoology, not least because the overwhelming probability that the thing was a fake. One would have thought that the very facts that a carnival showman was displaying the thing, that no-one was ever allowed to see it outside the block of ice, and that the moment it looked as though scientists were taking an interest in it the individual displaying it claimed it had been replaced by a replica indicated that. The stories of how he got hold of it were constantly changing and above all it doesn’t actually resemble anything from bush of human evolution as understood by modern evolutionary biologists.
Despite this Bernard Heuvelmans, the Belgian pioneer of cryptozoology insisted that it was genuine, and that it was a surviving Neanderthal. Even at the time, paleoanthropologists considered this to be an incredibly grotesque insult to the poor old Neanderthals. Not even artists like Zdenek Burian, who portrayed them as shambling brutes, ever showed the Neanderthals as the hairy ape-like things that Ice Ma appeared to be. Today, as Loren Coleman acknowledges in his afterword, we know from genetic analysis that many Neanderthals had pale skins and fair or red hair and increasingly they are seen as people by no means as different from us as once thought, who interbred with incomers peoples from Africa, our majority ancestors.
For younger people who have read up on human evolution Heuvelmans’ text will be not just weird but actually incomprehensible. We now know he was wrong about everything, dates, lineages and the macroscopic view of human evolution. Even by the standards of the late 1960s and early 1970s his views were antique and eccentric and in good measure appear to have been strongly influenced by pre-Second World War texts.
To add to this, Heuvelmans emerges from this book, first written in French in 1974, as a classic crank, complaining constantly about the establishment suppressing inconvenient information and ganging up on him. Of course when paleoanthropologists were presented with a genuine major anomaly, the Flores “hobbit”, the response of the vast majority was quite different.
In his afterword Loren Coleman tries to shift the iceman back to Homo erectus, but again that won’t do. Homo ergaster, the ancestor of Homo erectus had already developed a modern human body shape below the neck and had shed its body hair in adapting to a fast paced savannah existence about two million years ago. To sind something rather resembling iceman you have to go back to the Australopithecines at least.
This strikes me as a sad book, and in selecting it as the work of Heuvelmans to republish it does him no favours, rather it does him a considerable disservice. -- Peter Rogerson.
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