mardi 31 octobre 2017
lundi 30 octobre 2017
DRACULA A LA FOLIE THÉÂTRE DEMAIN 31 OCTOBRE
A la Folie Théâtre
6 rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris
dimanche 29 octobre 2017
SI LA NOTION N'EST PAS MAINTENUE DE JC PICHON dans la Lettre du Crocodile
Samuel Beckett et Jean-Charles Pichon
www.oeildusphinx.com
La pensée de Jean-Charles Pichon englobe de vastes domaines dont les sciences quantiques et la métaphysique. Cet essai court et particulièrement dense constitue autant un commentaire qu’une exploration du texte de Samuel Beckett intitulé Le dépeupleur.
« Toutes ces machines, précise-t-il, nous sont données comme singulières, uniques, bien que toutes prétendent à recouvrir l’univers entier (astrophysique ou biologique, mathématique ou psychanalytique, mythologique ou poétique) ou, plus exactement la localisation du JE dans l’univers. »
Parmi les auteurs de ces machines littéraires, nous trouvons Edgar Poe (Eureka, 1848), Wronski, Saint Yves d’Alveydre, Villiers de l’Isle-Adam, Mallarmé, Yeats, Jarry, Kafka, Daumal… Souvent, un auteur apparaît comme le traducteur, le redécouvreur ou le schismatique d’un autre. Jean-Charles Pichon y distingue l’action de machines littéraires à l’œuvre à travers ou indépendamment des auteurs. Ce qui n’est pas sans évoquer les machines répliquantes de Gilles Deleuze.
« La machine de Beckett a pour objet, nous dit-il, de définir et de préciser le fonctionnement du « séjour où les corps vont cherchant chacun son dépeupleur. »
Beckett raconte tout de la vie des habitants de ce cylindre, sorte de boîte de conserve, sauf le début et la fin. Cette machine est close, désespéramment close. Jean-Charles Pichon en imagine une sortie, en basculant le cylindre, réinterrogeant la « Forme Vide où viennent mourir les dieux et en naître d’autres ». Beaucoup des questionnements suggérés par Jean-Charles Pichon, à travers les mathématiques, ou le rapport à la langue, relèvent des philosophies de l’éveil :
« « L’affaire du cylindre », chère à Beckett, ne serait-elle autre, encore, que l’affaire du seuil, non plus distingué de l’appareil, son séjour ? Et le possesseur de la boîte de corned-beef, du cornet de glace, du bull-roarer, le Jupiter justicier ou l’Apollon flûtiste, seraient-ils autre que JE ? Non plus seulement le seul hôte de l’imaginaire séjour, mais l’unique auteur de toutes ces merveilles.
Sans doute, en ce point, Dieu est mort. Et la Mère elle-même, la première vaincue, n’est plus que la mariée pendue, la demoiselle, la hie, de toute machine célibataire, Jésus est crucifié, Iahvé enrage, le Créateur n’a plus que faire, le Double est un reflet ou un écho, la science se love en vain – le vieux serpent, le Directeur ne dirige plus rien. Tout se passe en dehors des dieux, inutiles. Mais quel ressort secret anime le culbutant ? »
Le texte de Jean-Charles Pichon est accompagné d’un commentaire et de dix études graphiques de Silvanie Maghe.
En 1990, Sylvanie Maghe illustre Le Dépeupleur de Beckett et envoie le texte avec ses illustrations à Jean-Charles Pichon qui écrit alors Si la notion n’est pas maintenue…
L’une et l’autre sont préoccupés par la même question : Comment échapper à la « Forme Vide », au cylindre de Beckett ? A la perte de sens ? A la stérilité de la machine ?
De même que Jean-Charles Pichon prolonge et d’une certaine manière libère Le Dépeupleur, Sylvanie Maghe prolonge le travail de Jean-Charles Pichon par ses gravures talentueuses, qui illustrent ce qui se passe, ce qui apparaît, quand la notion que Beckett voulait à tout prix maintenir s’échappe…
samedi 28 octobre 2017
COLIN WILSON, UNE PLUME TREMPÉE DANS L'OCCULTE
Une nouvelle réalisation d'ODS TV à l'occasion de l'AG de l'ODS du 14 octobre.
vendredi 27 octobre 2017
jeudi 26 octobre 2017
JEAN-CHRISTOPHE PICHON ET L'AVANT-DERNIER LIVRE SUR ODS'PROD
Une nouvelle réalisation enregistrée lors de l'AG de l'ODS d'octobre.
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : ÊTRE ASSASSIN, Colin Wilson
Etude – Être assassin (1972, Order of
Assassins, the Psychology of Murder ; Alain Moreau, 1977 ; Le Pire des
Mondes, Durante, 2002). Ce livre se
présente comme le troisième opus de la trilogie du meurtre de Wilson, après L’Encyclopédie du Meurtre (1961) et le Répertoire du Meurtre (1969). Il est
tout à fait intéressant, car il traduit une étape importante dans la maturation
de la pensée de l’auteur. Le thème est certes le crime, ou plus exactement le
« true crime », appuyé par une galerie impressionnante de « cas
concrets ». Mais la recherche reste la même – on l’a vu dans les romans
noirs précédemment évoqués – à savoir que se passe-t-il dans la tête de
l’assassin ? Et quelle est la mécanique du crime dit
« gratuit » ?
Wilson
déroule une nouvelle fois son cheminement philosophique, partant de
« l’outsider », engoncé dans sa quotidienneté au point de devenir
« robot », prisonnier de ses habitudes avant de réussir à se libérer
de ses chaînes. Il débouche sur la notion « d’homme de droit » qui
est aussi un homme violent, thèse développée par A.E. Van Vogt qu’il
considère comme particulièrement importante en matière de psychologie. Il
s’agit du bourreau domestique, qui martyrise sa femme parce qu’il a tous
pouvoirs sur elle, ou du dictateur, qui comment les pires méfaits au nom du
régime dont il a instauré les règles. Mais c’est dans le schéma d’évolution
proposé par le psychologue Abraham Maslow que Wilson trouvera les
clés nécessaires à son analyse. Selon ce chercheur, l’évolution de l’individu
passe par plusieurs stades : satisfaire ses besoins de sécurité et de
nourriture, puis ses besoins sexuels ; c’est ensuite qu’il cherchera la
réussite sociale et éprouvera le besoin de reconnaissance ; et de là, il
pourra se tourner vers des besoins plus sophistiqués qu’il pourra satisfaire
par la culture, l’art ou la religion et parvenir enfin à une conscience
élargie. Et toute entrave au bon déroulement de ce schéma peut entraîner des
dégâts importants à l’individu. On peut compliquer évidemment cette approche
apparemment simpliste, notamment en examinant tous les types d’obstacles, mais elle
donne certainement une bonne grille de lecture des cas criminels étudiés.
D’autant plus que Wilson fait une nette différence entre le crime et
l’assassinat. Le crime est le meurtre à la petite semaine, celui qui obéit à un
médiocre mobile passionnel, amoureux ou financier en général. L’assassinat a
une fin en soi et n’a d’autre raison que le dégoût de la banalité du quotidien
conjugué à un énorme besoin de reconnaissance. C’est une façon de se réaliser
en se faisant remarquer. Manson était un garçon sympathique et apprécié par son
entourage qu’il érigea en Famille dont il était le chef naturel. Et il lui
fallait sans cesse aller plus loin pour asseoir son emprise, débouchant sur le
meurtre gratuit. Il était devenu un « homme de droit » qui n’avait
plus de limites.
Wilson
intégrera de façon curieuse Lovecraft dans sa démonstration, le présentant
comme un « outsider » qui sublimera son besoin de reconnaissance non
par le meurtre mais par la rédaction d’histoires d’horreur pour choquer le
public. Il fera une longue analyse de Loved
Dead, une révision pour C.M. Eddy (1922), dans laquelle la nécrophilie est
portée au rang des beaux-arts. Une publication qui vaudra du reste quelques
soucis à l’éditeur [1].
Colin
Wilson nous a quitté en 2013 et n’a pas connu la barbarie islamiste qui nous
infecte désormais quotidiennement. En reprenant le schéma de Maslov et le
besoin de tendre en permanence vers un idéal, il nous aurait certainement
expliqué que nos djihadistes se sont fait injecter un rêve absurde par sa
cohérence, les transformant en « hommes de droit » aveugles.
L’auteur
nous donne en annexe une petite étude sur Jack l’Éventreur dont les crimes ont
été une source d’inspiration pour ses premiers romans noirs (Le Sacre de la Nuit, 1960, par exemple,
qui est sa première fiction criminelle). On le sent hésiter, en ce qui concerne
l’identité du tueur, entre le Duc de Clarence (frère du futur roi George) et
l’un de ses amis, Sir Stephen. Mais ceci est une autre histoire !
[1] Le
Nécrophile (1922, une révision pour Clifford Martin Eddy,
The Loved Dead, in Weird Tales 1924). Une révision qui a dû être effectuée alors que
Lovecraft travaillait sur Le Molosse dont
la thématique est très proche. Un beau texte de poésie noire qui n’est pas sans
rappeler celle des Fleurs du Mal. Il
sera du reste repéré par les autorités qui protesteront contre ce genre de
publication ce qui conduira l’éditeur à mettre Lovecraft « sous
surveillance ». Il s’agit de l’histoire d’un jeune homme vivant en reclus
chez ses parents à Fenham, ne s’intéressant à rien et plongé dans une lourde apathie.
Jusqu’au jour où son grand-père décède et que l’enterrement de ce dernier lui
apporte la révélation : une fascination morbide pour les cadavres, une
passion dévorante pour les cimetières, une intoxication méphitique aux parfums
des « ailes de la mort ». Ces mêmes délices seront à nouveau dégustés
lors de l’inhumation de ses parents, puis ce sera le grand saut :
travailler aux Pompes Funèbres. Pour assurer l’approvisionnement, il se
transformera la nuit en sérial killer, mais se fera renvoyer de son emploi, son
patron l’ayant retrouvé au petit matin enlacé avec un cadavre encore tout
chaud. Il se fera affecter dans une morgue militaire lors de la Grande Guerre,
et, de retour au pays, reprendra ses méfaits. Traqué finalement par la police,
il se suicidera en s’ouvrant les veines.
mercredi 25 octobre 2017
LE BUGARACH DE CHARLY SAMSON DANS LA LETTRE DU CROCODILE
Si Bugarach m'était confié
Publié le
22 Octobre 2017, 08:15am
Si Bugarach m’était conté de Charly Samson. Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
Bugarach
s’est fait connaître presque brutalement, et au grand dam de ses
habitants, quand certains crurent bon de le présenter comme un refuge
lors de la fin du monde soi-disant annoncée pour 2012 par des prophéties
mayas. Cette annonce fortement médiatisée a finalement masquée
l’intérêt que présente le pic de Bugarach.
Toute
montagne invite à la méditation et porte ses mystères. D’un point de
vue géologique tout d’abord, Bugarach est étonnant puisque les couches
les plus anciennes sont les plus visibles. Ce fait rare justifierait de
faire le détour vers ce haut lieu du Razès pour découvrir la majesté
inquiétante du lieu et les paysages magnifiques qui l’entourent.
Le
Razès est une terre de légendes, anciennes ou modernes, du tombeau de
Marie-Madeleine aux bases secrètes d’ovnis. Nous sommes tout prêt de
Rennes-le Château et de Rennes-les-Bains qui concentrent nombre de
mystères mais aussi Marcelle, Alet-les-Bains… Les mythes se chevauchent
aux interprétations multiples et souvent fantaisistes. Cependant, la
matière mythologique est réelle. Il y a beaucoup à travailler et à
explorer.
Charly
Samson rend compte de sa relation personnelle avec le site et des
recherches qu’il lui a consacrées en lien avec le groupe des Amis de la
Salz, du nom de la source salée qu’il souhaitait préserver. Recherche
d’un trésor, présence extra-terrestres, couloirs du temps, arche
d’alliance… voici quelques-unes des préoccupations du groupe.
« Le
Pic de Bugarach est vraiment un lieu magique…, confie l’auteur, mais
dans le véritable sens de ce mot. Tel un souverain accueillant mais
secret, il domine sa région. Il semble maîtriser les forces de la nature
qui l’envahissent et lui confèrent une personnalité redoutable dans sa
majesté.
Il
est né de bouleversements géologiques particuliers qui sont à la base –
dans tous les sens de cette expression – des intenses vibrations qui
l’animent : forces cosmiques, forces telluriques, courants d’eau,
réserves de sel, et multiples grottes et cavernes pour la plupart
inconnues qui sillonnent ses profondeurs. Le vent caresse ses flancs,
mais parfois semble lui manifester une certaine hostilité. Il joue avec
le soleil en créant des illusions qui nous rappellent la beauté de
récits bibliques.
Les
quatre éléments de notre univers jouent avec le Bugarach. La terre
depuis la poussière presque impalpable de ses sentiers jusqu’aux roches
cyclopéennes qui le coiffent. L’air et le feu du vent et du soleil qui
l’enlacent chaque jour. L’eau qui n’est pas que celle que lui offre la
pluie, mais aussi l’eau de ses sources qui puisent dans ses profondeurs
d’étranges saveurs.
Les
éléments de la matière ne font pas tout le Bugarach. Quelle vie anime
cette masse depuis ses entrailles jusqu’à sa surface que nous
connaissons plus ou moins bien ? »
L'IMI EN NOVEMBRE
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jeudi 19 octobre 2017
lundi 16 octobre 2017
FABIENNE LELOUP ET LA LITTERATURE DECADENTE SUR ODS'PRO
Retrouvez nos émissions sur YouTube. Fabienne Leloup inaugure les travaux de notre laboratoire, où chacun est invité à partager ses projets, ses idées, ses recherches.
vendredi 13 octobre 2017
jeudi 12 octobre 2017
mardi 10 octobre 2017
lundi 9 octobre 2017
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA CORRESPONDANCE DE CAMERON THADDEUS NASH, Ramsey Campbell
Ramsey
Campbell nous présente la très étrange correspondance
de Cameron Thaddeus Nash (in Les
Chroniques de Cthulhu, anthologie dirigée par S.T. Joshi, Bragelonne/Sans
Détour, 2017), . Un document récupéré par August Derleth
en 1968 qui devait être publié dans l’Arkham
Collector, puis, Derleth changeant d’avis, dans un essai de Campbell sur
HPL. Le projet n’a pas abouti, les originaux ont été perdus, mais heureusement
le narrateur en avait gardé une copie. Il s’agit d’un échange entre un
admirateur anglais, Nash, et le Maître de Providence, le premier, béat d’admiration,
se présentant comme un grand rêveur qui se propose de soumettre au second les
textes tirés de ses excursions oniriques. Lovecraft, comme à l’accoutumée, fera
son travail consciencieusement, suggérant ici un nouveau titre plus percutant,
là une révision complète. Il s’engage de surcroît à essayer de placer la prose
de Nash auprès de Weird Tales. Mais l’interlocuteur
anglais supporte mal les modifications et piaffe d’impatience de voir publier
ses écrits. Le ton se gâte, Nash devient de plus en plus agressif et commence à
injurier Lovecraft, le traitant de noms d’oiseaux (Lovecrotte !) tout en
critiquant sévèrement ses nouvelles. Il estime être un rêveur hors pair,
Lovecraft ne lui arrivant pas à la cheville et le menace de lui envoyer sa
photo afin que notre écrivain puisse mesurer comment ses voyages dans les
Contrées du Rêve ont pu le transformer. Ce qu’il finira par faire et, peu avant
l’aube du 15 mars 1937, Providence sera réveillé par un hurlement effrayant
provenant de la maison de Lovecraft. On y trouvera la photo d’un visage dont il
manque le bas, remplacé par un vide étoilé.
dimanche 8 octobre 2017
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE TEXTE DE R'LYEH OU LES PAGES SECRÈTES DU NECRONOMICON
Document : The R’Lyeh Text ou les pages secrètes du Necronomicon, 1995, avec George Hay et Robert
Turner (Skoob books, 1996)
Fort du succès de
leur Necronomicon (cf 1978), nous
trois compères récidivent en s’attaquant à une autre belle pièce du Mythe de
Cthulhu.
Pour bien saisir
toute la saveur de ce document, il nous faut plonger au préalable dans les
rayonnages sulfureux de la Bibliothèque
de l’Impossible de Lovecraft et de ses « suiveurs ». Dans Le
Retour d’Hastur (The Return of Hastur, in Weird
Tales 1939), Derleth nous livre l’une de ses premières
« collaborations posthumes » dans laquelle il introduit Le
Texte de R’lyeh, d’origine
extraterrestre. Il est en effet bien antérieur à la naissance de l’humanité.
On raconte qu’un certain Amos Tuttle se serait procuré
auprès d’un prêtre tibétain un exemplaire de ce Texte de R’lyeh
contre son âme et quelque cent mille dollars. En dépit de ses dernières
volontés, le neveu d’Amos n’a pas détruit l’ouvrage et a préféré le léguer à la
bibliothèque de l’université Miskatonic. Il s’y trouve toujours et fait l’objet
de nombreuses consultations (par le Pr Shrewsbury notamment).
Il s’agit d’une véritable Bible du Culte de
Cthulhu ! Derleth en donne quelques extraits :
Ph’nglui mgllw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’
nagl fhtagn :
Dans sa
demeure de R’lyeh, la Ville morte, Cthulhu attend et rêve
Le Grand Cthulhu s’élèvera de R’lyeh,
Hastur l’Indicible reviendra de l’étoile noire qui se trouve dans les Hyades
près d’Aldébaran... Nyarlathotep mugira éternellement dans l’obscurité dont il
a fait sa demeure, Shub-Niggurath pourra engendrer ses mille chevreaux.
Lllllll-nglui, nnnn-lagl, fhtagn-ngah,
ai Yog-Sothoth !
L’ouvrage s’ouvre sur une première préface,
signée George Hay. Un texte assez confus sur le déclin de notre civilisation et
le proche retour des Grands Anciens. C’est du reste ce qu’il a failli se
produire avec le IIIème Reich. Le
Mythe est réel… Si nous l’utilisez comme une métaphore pour analyser l’état
actuel de notre société, vous serez frappé par sa portée prophétique. On
croirait lire du Jean Robin ! [1]
Suit une introduction de Colin Wilson qui ne
fait pas moins de 56 pages et qui forme en fait le corps du livre. Un texte
étonnant qui est en fait un concentré de la pensée wilsonienne mâtinée de
sympathiques délires. La clef de la démonstration repose sur une recherche
approfondie sur le Mythe de l’Atlantide en compagnie du Pr Hapgood [2] et de son analyse des
cartes de Piri Reis. Un thème qui manifestement fascine Wilson, car nous le
retrouverons dans de nombreux autres textes (The Tomb of The Old Ones par exemple, 1999). En résumé, il existait
une civilisation évoluée très ancienne basée sur un continent qui « glissera »
après une catastrophe tellurique pour former, avant la glaciation, l’Antarctique.
Les habitants de ce continent, l’Atlantide, reçurent la visite d’amphibiens
venus de Sirius qui leur fournirent les rudiments de la civilisation et
initièrent leurs prêtres au maniement d’un cristal magique donnant une
conscience infinie, et donc de redoutables pouvoirs. Mais ils abusèrent de
cette énergie, occasionnant la destruction du continent. Les survivants
migrèrent en Antarctique puis en Egypte. Une démonstration qui fait appel à une
galerie de personnages que l’auteur affectionne comme Blavatsky, Steiner,
Cayce, Crowley, Kenneth Grant ou Bertiaux et accorde une large place à la magie
sexuelle atlantéenne. Lovecraft qui, comme chacun sait, allait pêcher ses
visions dans les rêves, était parfaitement au fait de cette histoire inconnue
qui est devenue l’un de ses sources d’inspiration ! On se demande pourtant
quel est le lien entre ce qui précède et le R’Lyeh
Text !
C’est ensuite au tour de l’occultiste Robert
Turner de nous présenter les fameuses pages cachées du Necronomicon. Elles sont numérotées de 19 à 29, pour assurer la
continuité avec les documents proposés dans le précédent ouvrage. Comme dans
celui-ci, le texte fait figure de tranche de jambon très fine, 23 pages dans un
sandwich de 176. Un texte qui ne présente aucun intérêt, débutant par deux
pages retraçant la quête d’Abdul Alhazred avant de nous asséner des rites et
sorts qui sentent bon le pastiche d’obscurs traités du Moyen-âge. Nous sommes
en fait en plein hors-sujet, nos trois compères semblant ignorer l’origine du R’Lyeh Text tel que proposé par Derleth.
Robert Turner reprend la plume sous prétexte
de commenter le texte. Un prétexte en effet pour nous présenter, avec beaucoup d’érudition
il est vrai, son point de vue ésotérique. Il débute par une analyse
eschatologique des trois grands courants spirituels (Perse, Christianisme avec
l’Apocalypse et Nordisme) pour nous montrer que le Mythe de Cthulhu est d’une
toute autre nature. Il ne s’agit plus d’un face à face entre l’homme et Dieu,
mais un combat interne entre les divinités qui ignorent superbement l’humanité.
Un petit commentaire pourtant. La « théologie » lovecraftienne est
loin d’être figée et L’Appel de Cthulhu par
exemple nous apprend que les Grands Anciens attendent que des humains
« éveillés » leur permettent
de revenir ; c’est en quelque sorte une « parousie » noire qui
se prépare !
Turner nous livre ensuite une intéressante
analyse des grimoires de magie, en montrant qu’ils procèdent tous de quelques
écrits anciens comme The Sword of Moses,
The Sefer Raziel, The Sibylline Books or Books of Destiny, écrits mutilés ou
délayés dans les traités moyenâgeux. Il passe en revue les manuscrits douteux
comme The Red Book of Appin[3]
ou The Book of Sogya[4].
Il pointe bien sûr le caractère imaginaire des livres sulfureux de
Lovecraft and co, sauf le Necronomicon qui
est tout ce qu’il y a de plus authentique. Et de nous donner la preuve
ultime : les feuillets publiés par nos compères comportent des références
à de vieux grimoires, s’inscrivant ainsi dans une tradition bien établie !
Il consacrera une large place à l’étude du Livre de Dzyan, tel que révélé dans la Doctrine Secrète de Blavatsky. Il est
vrai que ce compendium traite largement du monde avant l’apparition de l’homme
et du rôle d’entités non-humaines dans l’histoire de l’univers. Le Livre de Dzyan, vieux de quelque 18
millions d’années, serait la source
du plus ancien manuscrit hébreu d’occultisme, le Siprah Dzeniouta , du Shu-king
chinois, des Puranas hindous, du Book of Numbers chaldéen et du Pentateuque.
Et de conclure en mettant en garde le lecteur
car le Mythe de Cthulhu est une réalité et les forces noires rôdent et
attendent.
L’ouvrage se termine par deux magnifiques
hors-sujet qui sentent bon le « remplissage ». Patricia Shore
s’interroge sur le rôle des « familiers » auprès des sorcières,
prétexte pour nous parler du brave Brown Jenkin. Quant à un certain Arnold
Arnold, il nous livre une digression sur la relativité générale, la théorie du
tout pour terminer sur le principe anthropique. Le nom de Lovecraft n’est pas
cité dans cette contribution, alors qu’il y aurait beaucoup à dire !
Je ne peux m’empêcher de clore cette étude en
donnant l’opinion de Daniel Harms dans les Necronomicon
Files : En 1993, Georges Hay
publie une suite à son Necronomicon sous
le titre de R’Lyeh Text, supposé
contenir les feuillets cachés du Necronomicon. Dans l’univers de la fiction lovecraftienne, ce texte a été inventé par
August Derleth après la mort de Lovecraft ? Lovecraft n’a jamais écrit sur
ce sujet. De surcroît, Derleth n’a jamais dit que le document était une partie
du Necronomicon. Hay, Wilson et
Turner semblent ne pas en savoir plus sur Lovecraft que sur la Magie et
utilisent un titre inapproprié pour le dernier épisode de leur « soap
opera » occulte, claironnant qu’il s’agit de feuillets perdus de l’ouvrage
d’Abdul Alhazred. Qu’importe, le R’Lyeh Text est tout aussi débile et inefficace que son lamentable prédécesseur….
Le plus intéressant dans cet ouvrage est le dessin du crocodile sur la
couverture !
[1] 4 ème de
couverture de Lovecraft et le secret des
Adorateurs de Serpents (Trédaniel, 2017) :
Howard Phillips Lovecraft (1890-1937) est sans conteste le plus grand auteur
américain de récits fantastiques depuis Edgar Allan Poe. Considéré comme le
père spirituel de Stephen King, il a créé un univers de terreur hanté par des
entités extraterrestres, et très apprécié des jeunes générations... Tout le
monde - ou presque - ignore pourtant que cet univers envoûtant ne relève pas de
la fiction, mais d'une stupéfiante réalité dont les derniers développements de
la physique quantique nous donnent aujourd'hui la clé... Celle-ci était
jusque-là détenue par la tradition secrète d'Isaïs à laquelle appartenait le
grand initié Lovecraft ! Grâce à une source très proche de la présidence des
Etats-Unis, familière de cette tradition, Jean Robin a pu décoder l'œuvre du
"Prince Noir de Providence". Il nous apprend ainsi que les célèbres
"Grands Anciens" mis en scène par Lovecraft, loin d'être des
prédateurs d'outre-espace, sont des initiateurs chargés d'annoncer aux esprits
libres, aux chercheurs de Vérité, l'aube d'un monde nouveau étendu aux
dimensions du Cosmos et prêt à accueillir les humanités des autres planètes...
Tel est en effet le terme de l'Histoire, illustré par le mythe biblique de la
Jérusalem céleste qui, sous la forme de la "Citadelle solaire" des
Rose-Croix, descendra "du ciel en terre" à la fin des temps.
[2] (Wiki) Charles
Hutchins Hapgood (1904 - 1982) est un universitaire américain et
l'un des plus grands défenseurs de la théorie des changements des pôles.
Hapgood obtient une
maîtrise en histoire médiévale et moderne de l'Université Harvard en 1932. Son doctorat « Travaux sur la
Révolution française » est interrompu par la Grande Dépression de 1929. Il enseigne pendant
un an dans le Vermont et est secrétaire
exécutif de Franklin Roosevelt pour l'artisanat.
Pendant la Seconde
Guerre mondiale, Hapgood travaille dans les services stratégiques (OSS), dans les services de la CIA ainsi qu'au sein de la Croix-Rouge. Il est également
agent de liaison entre la Maison-Blanche et le Bureau du
Secrétaire de la Guerre.
Après la Seconde
Guerre mondiale, Hapgood enseigne l'histoire au Collège de Springfield dans le Massachusetts.
En 1955, Hapgood publie son premier
livre, The Earth's Shifting Crust. La préface est écrite par Albert Einstein, peu de temps avant
sa mort en 1955. Dans ce livre, ainsi que dans deux autres livres, Les
Cartes des anciens rois de la mer (1966) et Le Chemin du Pôle
(1970), Hapgood propose la théorie que la croûte terrestre s'est déplacée de
nombreuses fois au cours de l'histoire géologique en glissant sur le magma
interne. Hapggod n'est pas le seul géologue à avoir fait cette hypothèse qui
n'a pas reçu de confirmation et n'est plus considérée aujourd'hui.
Pour son livre
intitulé Les Cartes des anciens rois de la mer, Hapgood utilise de
nombreuses archives cartographiques trouvées notamment à la Bibliothèque du Congrès américain de Washington, y compris la carte de Piri Reis, dont il prétend
qu'elle montre le vaste continent Antarctique et la Sphère du monde du nommé Oronteus Finæus datant de 1531 (en latin ; 1549
en français). Il indique que les pôles avaient varié de 15 degrés vers 9600
av. J.-C., et qu'une partie de l'Antarctique était libre de glaces à
l'époque, suggérant implicitement qu'une civilisation glaciaire pourrait avoir
cartographié la côte à ce moment-là.
Les hypothèses
géologiques de Hapgood ont été infirmées par les recherches géologiques et
climatologiques récentes : l'analyse des carottes glaciaires montrant que
l'Antarctique serait couvert de glace depuis au moins 800 000 ans.
Néanmoins, certains auteurs actuels, comme Graham Hancock, évoquent toujours
son travail et démontrent à quel point « l'avis conventionnel »
accepté par les orthodoxes peut être dénué de bon sens logique face aux
vestiges de l'histoire. Ses thèses ont toutefois inspiré bon nombre de
spéculations fantastiques sur l'archéologie et le passé humain, thèses qui
selon Garret Fagan ne correspondent pas à la démarche scientifique mais égarent
le public. Pour l'historien des sciences Gordon L. Herries Davies ses
hypothèses sur la cartographie ancienne sont de la
« pseudo-science ».
Hapgood épouse Tamsin Hughes en 1941. Ils divorcent en 1955. Plus tard, il
habite en Arizona et à Richmond (New Hampshire). Alors qu'il habite
à Greenfield (Massachusetts), il est renversé par
une voiture et meurt le 21 décembre 1982. Il a eu deux fils, Frederick (né en
1942) et William (né en 1944), et deux petits-fils.
[3] Cité par Dennis Weathley
dans The Devil rides out.
[4] Aurait été possédé par
John Dee qui en fait référence dans son Liber
MysteriorumPrimus. Serait écrit en langage pré-adamique.
vendredi 6 octobre 2017
STARGATE à L'IMI LE 13 OCTOBRE
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