samedi 7 juillet 2018

UN INÉDIT DE JEAN-CHARLES PICHON


Un recueil de souvenirs intimistes, très agréable à lire.

GERALD MESSADIÉ, RIP


Gérarld Messadié nous a quitté. Un grand Monsieur qui nous a fait rêver. On se souvient de Jésus, l'homme qui devint Dieu.
Ici avec Fabienne La Louve et Étienne.

Un hommage lui sera rendu à Charleville-Mézières :

Dans deux semaines... C'est à Gérald Messadié - paix à son âme - que je dédierai cette double conférence organisée autour de Rimbaud, avec comme invités Yann Frémy, universitaire rimbaldien, et Guillaume Meurice & Olvera Cosme, respectivement auteur-humoriste-chroniqueur sur France Inter, et poète. La Société des Écrivains Ardennais et le Musée Rimbaud sont donc heureux de vous inviter le 21 juillet 2018 à 16h à la Librairie Rimbaud (dédicaces), puis à 18h au Musée Rimbaud (l'Auberge verte) pour une double conférence.
 

mercredi 4 juillet 2018

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : SHERLOCK HOLMES ET LES OMBRES DE SHADWELL, James Lovegrove





J’adore les pastiches holmésiens ; j’adore les récits néo-lovecraftiens. Et les crossover entre les deux genres sont une de mes friandises préférées. Aussi Sherlock Holmes et les Ombres de Shadwell de James Lovegrove (Bragelone 2018) a-t-il à priori tout pour plaire, d’autant plus que l’objet, avec sa tranche dorée, est magnifique. Mais cela commence mal, avec une histoire emberlificotée de manuscrit reçu par l’auteur, qui est d’une branche éloignée de la famille Lovecraft, avec pour instruction de le mettre dans un coffre après lecture et de l’oublier. Un artifice qui n’était pas vraiment nécessaire.
Le récit est celui du Dr Watson qui raconte la vérité sur sa rencontre avec Holmes et qui nous explique que tout ce qu’il a écrit par la suite n’est que de la poudre aux yeux pour dissimuler l’atroce vérité : les Grands Anciens sont de retour et réclament leur dû.
Récrire le Mythe Holmésien à la lumière du Mythe de Cthulhu est un exercice audacieux, mais périlleux. Et l’auteur n’arrive pas à convaincre, car les ficelles sont grosses et donnent à l’ensemble un caractère très téléphoné. On démarre avec d’étranges meurtres dans le quartier de Shadwell, les victimes étant retrouvées dans un état de maigreur squelettique, comme complétement « vidées ». Holmes découvre l’existence des Grands Anciens après avoir absorbé une drogue proposée par un chinois des plus louches alors que Watson se souvient d’avoir visité un temple de l’horreur lors de sa campagne militaire en Afghanistan. Et de se livrer à des recherches érudites dans le Département des Livres Réservés du British Museum. Las, l’ouvrage convoité, le Necronomicon, a été dérobé au grand dam de la bibliothécaire. La fiche de consultation indique que le dernier lecteur est un certain Moriarty. Le reste s’enchaîne sans surprise : Moriarty a conclu un pacte avec Ceux du Dehors dont il doit assurer la nourriture. Holmes, son frère Mycroft, Watson et un inspecteur de police seront les prochaines proies. Et on a droit à une interminable scène de bagarres dans un souterrain sous une église de Shadwell où, bien sûr, la créature émergera du lac enfoui. De façon curieusement hérétique, le monstre écailleux aux nombreux tentacules n’est pas Cthulhu mais Nyarlathotep. Ouf, Moriarty sera vaincu, on ne s’en doutait pas…
Deux autres ouvrages sont annoncés pour poursuivre la réécriture de la saga holmésienne. Espérons que l’auteur fera montre de plus d’originalité !

mardi 3 juillet 2018

CONAN DOYLE CONTRE SHERLOCK HOLMES, Emmanuel Le Bret




Emmanuel Le Bret, avec Conan Doyle contre Sherlock Holmes (éditions du Moment, 2012), nous donne un excellent aperçu de la vie de Conan Doyle, véritable roman en elle-même. Né en 1859 d’une famille modeste à Édimbourg, il connaitra une enfance de « pauvreté épanouie ». Il fera ses classes chez les jésuites, avant de rejeter la religion chrétienne et se réclamer de l’agnosticisme. Et sa personnalité va se développer en un certain nombre de sous-ensembles qui se recoupent souvent mais gardent toujours une couleur d’autonomie. On trouve le Doyle médecin, un peu malgré lui, mais dont la pratique lui permettra de faire deux expéditions lointaines, au Groenland puis en Afrique comme médecin naval. On croise le Conan Doyle patriote, défendant la guerre des Boers, dénonçant les atrocités commises au Congo et s’engageant dans la première Guerre Mondiale comme « Chroniqueur Officiel de la Grande Bretagne ». On sourit à l’évocation de l’écrivain amoureux d’une jeune fille alors qu’il était marié ; ses relations avec l’élue de son cœur resteront platoniques jusqu’au décès de son épouse légitime. On apprécie encore le Conan Doyle redresseurs de torts, s’impliquant directement dans plusieurs « erreurs judiciaires » pour sauver les victimes d’une justice aveugle, comme dans les affaires Eladji (chantage à « l’abattage de bétail ») ou Slater (agression d’une personne âgée).
Mais c’est surtout le passionné d’écriture qui donne son unicité au personnage. On pense immédiatement à Sherlock Holmes avec 4 romans et 56 nouvelles publiées entre 1887 et 1930. Cette œuvre lui apportera la gloire, même s’il la considérait comme secondaire, voire alimentaire. Il tentera de se défaire de son héros devenu trop envahissant en le faisant mourir dans les chutes de Reichenbach, mais devra le ressusciter suite au tollé de protestations de toute l’Angleterre ; une affaire qui remontera du reste au Parlement ! Car Conan Doyle avait beaucoup d’autres cordes à son arc. Ses romans d’aventures passeront également le cercle de la postérité, comme les exploits du Professeur Challenger dans le cycle du Monde Perdu. Une sorte d’Indiana Jones au background scientifique qui sera porté à l’écran du vivant de l’auteur. Citons également Le Gouffre Maracot, récit d’un autre savant sur les traces de l’Atlantide. Mais c’est le roman historique qui avait la faveur de Conan Doyle. On lui doit de nombreux récits aujourd’hui oubliés comme un cycle « napoléonien » en quatre romans.
On ne serait pas complet sans évoquer l’implication de Conan Dolyle dans le spiritualisme. Malgré son agnosticisme et son grand scepticisme, l’écrivain était torturé par les choses de l’esprit, au point de s’adonner au spiritisme de Léon Denis. Peut-être parce qu’il avait été profondément affecté par de nombreux décès familiaux (épouse, enfants, jeune frère, tous foudroyé par la pneumonie). Il écrira beaucoup sur le sujet et fera du Pr Challenger un adepte du monde des esprits. On lui doit également une contribution sur les « fées de Cottingley » et plus généralement sur l’existence du « Petit Peuple ».