vendredi 18 juillet 2008

THE BASCHOUX 'TEAM IN GERONA



Le Baschoux ' Team est actuellement à Gerone afin de préparer une Mission Scientifique sur le thème :
SAUNIERE A GERONE
Toujours plus fort, tel pourrait être le commentaire global résumant le sentiment que j’ai éprouvé à la lecture de City of Secrets de Patrice Chaplin[1] (Robinson, 2007). Patrice Chaplin n’est pas une inconnue ; elle fut l’épouse du fils de Charlie Chaplin et a mené une carrière journalistico-littéraire variée, centrée notamment sur les milieux artistiques (on lui doit par exemple une biographie de Modigliani). Son dernier ouvrage, sur le ton de l’autobiographie, s’inscrit dans le cadre des Grandes Mystifications qui émaillent l’histoire de notre Mythe, un peu comme si l’auteure avait voulu tenter de surpasser les pères fondateurs, Plantard et de Chérisey. Mais de quoi s’agit’ il ?
Patrice, à l’âge de 15 ans, débarque à Gérone. Nous sommes en 1955. Elle s’installe peu à peu dans le milieu underground local, s’éprend d’un beau et mystérieux catalan, José, et part à la découverte d’une cité lourde d’indicibles secrets. José est alors en relations avec Maria Tourdes, connue sous le nom de la « french woman ». Native de Quillan (on approche), elle réside dans une étrange bâtisse située derrière la cathédrale de Gérone, d’autant plus étrange (on y est) que cette propriété s’orne…. d’une tour Magdala. Dans cette propriété se réunit une compagnie discrète, et il n’était pas rare, à l’époque, d’y rencontrer Jean Cocteau. Mais tout cela n’est qu’un agréable hors d’œuvre.
Bérenger Saunière, bien sûr, venait régulièrement rendre visite à la « french woman » avec laquelle il entretenait des relations qui n’étaient pas purement platoniques. Mais il aurait surtout pris les dimensions de la tour de Gérone (construite en 1851) pour en faire une reproduction à Rennes-le-Château. Mais pourquoi ? Alors là, ça se complique. Gérone aurait abrité un dépôt sacré, longtemps conservé dans l’église de la forêt de Besalu (Catalogne). Bigou était bien évidemment dans le coup. Ce dépôt sacré provenait d’Egypte et aurait été amené dans la région par Marie-Madeleine qui aurait débarqué dans la région de Narbonne. Et puis tout ce mystère explose en un monumental feu d’artifice : cette affaire est bien évidemment en liaison avec la légende du Graal, il existe d’étranges liens énergétiques entre les deux tours, liens énergétiques qui se ressourcent sur le Mont Canigou et ne dédaignent pas à l’occasion de passer par Périllos (tiens !). On ne sera pas surpris dans ces conditions que Gérard de Sède ait rendu visite à Maria Tourdes, véritable inspiratrice de l’œuvre fondatrice sur Rennes-le-Château.

Le bouquin est abondamment illustré, et heureusement. Car la maison de la « french woman », après avoir été acquise par la municipalité de Gérone, a été rasée avec sa tour en 1962. Mais de jolies cartes postales anciennes nous permettent d’en conserver le souvenir. On trouve également, dans le matériel iconographique, plusieurs lettres de Saunière à Maria (et d’autres lettres de Maria parlant des visites de Bérenger). Antoine Captier, qui est certainement celui qui connaît le mieux l’écriture du prêtre de Rennes-le-Château, les a classées dans la catégorie des « faux grossiers ». On trouve également dans le livre un croquis de la tour de Gérone annotée, croquis qui est une reprise trafiquée d’un autre croquis, figurant dans l’ouvrage de Corbu-Captier, l’Héritage de l’Abbé Saunière. Enfin, cerise sur le gâteau, et pour achever de nous convaincre, Patrice Chaplin nous livre sur son site internet WWW.cityofsecrets.co.uk plusieurs documents inédits. Les plus beaux sont les photographies de Saunière devant la tour Magdala de Gérone. Même le néophyte en matière de Saunièrologie verra tout de suite qu’il s’agit de montages effectués à partir de cartes postales de l’abbé, avec dans un cas une grosse erreur puisque c’est le visage d’Alfred qui a été utilisé……. Mais, dont acte, Patrice Chaplin reconnaîtra par ailleurs (interview, cf infra) ne pas les avoir incluses dans l’ouvrage, car son éditeur lui a fait remarquer qu’elles étaient douteuses….
On pourrait continuer à débunker ce travail en noircissant de nombreuses autres pages.
La question qui se pose, à ce stade de l’analyse, est bien évidemment celle-ci : comment Patrice Chaplin qui, encore une fois, n’est pas une inconnue en matière littéraire, a-t-elle pu se fourvoyer dans une telle affaire ? A-t-elle sciemment inventé cette histoire abracadabrantesque ? S’est-elle faite « enfumer » par d’habiles mystagogues ? Ou, motion de synthèse, a-t-elle utilisé les informations fournies par ces supposés derniers pour « enrichir » son récit autobiographique et le rendre plus commercial ? Force est de constater que la longue interview qu’elle a donné sur internet (http://www.andrewgough.co.uk/17questions_chaplin.html) à un webmaster pour le moins acquis à sa cause ne nous apprendra que peu de choses : elle se considère comme médium, nous affirme que Saunière a été choisi pour mener cette queste par « la société », qu’il allait à une époque une fois par semaine à Gérone, que son frère Alfred était également un familier des lieux, que la cabbale joue un grand rôle dans la recherche de notre abbé etc……………
Avant de terminer cette courte étude, il convient encore de souligner que la Société Périllos s’est immédiatement appropriée les thèses développées dans City of Secrets. Filip Coppens consacre à cet ouvrage toute une série d’articles sur http://www.societe-perillos.com/chaplin_1.html. Il y voit une confirmation des thèses d’André Douzet, que ce soient les voyages de Saunière (Lyon, Pilat), les carnets secrets de Bigou, le message codé contenu dans la maquette topographique dite de l’abbé Saunière etc…..
Sans autre commentaire !



[1] Merci à Robin Crookshank Hilton pour m’avoir procuré ce bouquin dont un premier exemplaire m’avait été emprunté sans retour……

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