Limoux "A Rennes-le-Château, il n'y a jamais eu de trésor"
Le trésor de l'abbé Saunière, à Rennes-le- Château, se résume à une affaire de dons, de factures, avec des fournisseurs se plaignant de ne pas être payés... Je le sais, j'ai lu leurs lettres, et elles sont nombreuses !"
André Galaup, notre ex- confrère de Midi Libre (à Limoux), sourit. Avec lui, l'affaire de Rennes et de son célèbre curé se réduit à des explications prosaïques, très matérielles, voire politiques ! Autant dire que le merveilleux en prend un coup, et tant pis pour les doux rêveurs... C'est qu'il planche sur le sujet depuis 1970. Sans rêver.
Il s'appuie sur des documents réels attestés par des historiens. Il va là où l'histoire tient ses pénates officiels : aux Archives départementales, sans oublier de puiser dans les thèses universitaires. Bref, il n'a rien de ces imaginatifs armés de pelles et de pioches qui s'autoproclament "chercheurs".
André Galaup va d'ailleurs publier un livre. Il n'y révélera aucune vérité. Il donnera simplement des explications dûment vérifiées. Que des faits.
La comtesse de Chambord par exemple : elle offre 3 000 francs or (somme énorme à l'époque) à Saunière : "Elle était dévote et Saunière royaliste. Alors ce don ne doit pas surprendre, d'autant plus qu'elle en a fait beaucoup d'autres ailleurs à travers la France".
Autre exemple, le curé de Rennes commande un nouvel autel à un artisan de Toulouse : "Et c'est une dame de Coursan, dévote elle aussi, qui a payé la facture". Une manière détournée de faire la quête.
Et puis il y a tous ces organismes religieux (notamment les couvents) qui envoient des dons afin que l'abbé puisse construire son lieu de pèlerinage dédié à Marie-Madeleine : "Il vouait une grande adoration à cette femme qui tient un si grand rôle dans l'Évangile", explique André Galaup : "Et puis il y a ces milliers de demandes de messes, dument enregistrées à l'évêché de Carcassonne et qu'on peut aller lire. Là encore, il s'agit d'une pratique courante à l'époque. Souvent, un particulier (catholique pratiquant) demandait même à ce qu'on célèbre plusieurs messes pour sa famille, un défunt, etc.
Or il faut savoir qu'une messe coûtait 1,50 F à la fin du XIXe siècle. Et 1,50 F multiplié par X messes, ça fait beaucoup..."
Dans l'escarcelle de l'abbé, l'argent rentrait donc régulièrement... A tel point qu'il put entreprendre les travaux et faire réaliser le domaine qui porte aujourd'hui son nom. "S'il avait découvert un trésor, il n'aurait pas eu de difficultés à rembourser les travaux..."
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