Ce n'est pas de la science-fiction, et l'échéance se rapproche : un
satellite
américain, grand comme un bus, doit retomber sur Terre vendredi. A
quelle heure ? Difficile de le dire. Où ? Encore plus problématique. Ce
sera quelque part entre 57 degrés de latitude nord et 57 degrés de
latitude sud, une superficie qui couvre une grande partie de la Terre.
Mais la
Nasa
se veut rassurante : selon l'agence spatiale américaine, il n'y a que
0,03% de risque qu'un humain soit touché par les débris. Car il y aura
bel et bien des restes solides de l'engin qui auront résisté à la
traversée de l'atmosphère, et qui atteindront le sol : "
Si une grande partie du satellite va se briser en de nombreux morceaux (...), tous les débris ne vont pas brûler", a expliqué la
Nasa. Qui tient toutefois à préciser que jusqu'ici, "
il n'y a jamais eu d'accident provoqué par un engin spatial revenant dans l'atmosphère", et qui rappelle que sur toute l'étendue terrestre susceptible de servir de point d'impact, "
90% est inhabitée".
Le petit plaisantin dont on guette ainsi le retour "
from outer space",
comme le chantait Gloria Gainor, ou selon l'expression consacrée par
l'inoubliable nanar d'Edward Davis Wood Jr (l'un des plus mauvais films
de science-fiction qui ait jamais été projeté sur les écrans) répond au
doux patronyme d'
Upper Atmosphere Research Satellite. En bon anglais :
UARS, à prononcer "YOU-arz", à la façon d'un ours qui bâille. C'est un
satellite de la
Nasa
d'une dizaine de mètres pesant près de six tonnes. Il a été mis en
orbite en 1991 par la navette Discovery pour étudier la haute
atmosphère.
UARS a fini sa mission en 2005 et va retomber sur terre faute de carburant.
Une localisation du crash 20 minutes avant l'impact
En 2002, l'agence spatiale américaine avait mené un audit sur les risques induits par la retombée du satellite.
Il en découle que sur les 5668 kg du mastodonte, 532 kg seulement
pourraient survivre à l'entrée dans l'atmosphère. Soit 26 objets parmi
lesquels on compte des roues et des batteries. "Des engins de cette taille retombent en moyenne une fois par an", relativise Mark Matney, un scientifique de la Nasa
spécialiste des débris spatiaux. Le plus gros engin spatial à être
retombé sur terre est la station spatiale soviétique Salyut 7 dont les
débris ont arrosé une ville d'Argentine en 1991, sans faire de victime.
La Nasa a prévu de communiquer sur la chute 12 heures, 6 heures et 2 heures avant l'arrivée du satellite.
Mais, même deux heures avant, les ingénieurs ne pourront pas faire
mieux que d'avancer une zone d'impact large de 12.000 km. Et ce n'est
qu'à 20 minutes de la chute qu'ils pourront se prononcer précisément. "Cette incertitude s'explique notamment par la trajectoire vagabonde du satellite et par ses culbutes qui nous empêchent de savoir comment il va évoluer", a expliqué Mark Matney.
L'agence américaine de gestion des crises (Fema) "est mobilisée" comme toutes les agences américains qui s'occupent de la sûreté publique, a indiqué la porte-parole de la Nasa Beth Dickey. La Nasa
a demandé aux gens qui seraient en contact avec les débris de l'engin
de ne pas les toucher. Non parce qu'ils sont toxiques ou inflammables
mais parce qu'ils pourraient être coupants. Et aussi "parce que, formellement, ils appartiennent au gouvernement américain", a rappelé la porte-parole.
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