Loge ouverte chez les francs-maçons
À l’occasion des Journées du patrimoine, la Grande Loge de France entrebâille pour la première fois ses portes.
Elles pensaient qu’elles ne feraient pas la
queue. Aux dernières Journées du patrimoine, Nassera et Louisa avaient
visité l’Élysée, cette année elles ont opté pour un lieu "plus
confidentiel", l’hôtel de la Grande Loge de France, dans le 17e
arrondissement de Paris. Hier, il fallait pourtant s’armer de patience
pour pouvoir pénétrer l’imposante bâtisse en pierre ocre qui fête cette
année son centenaire.
La connaissance des deux
jeunes femmes en franc-maçonnerie se limite aux ouvrages de Dan Brown,
aux "templiers bâtisseurs de cathédrales" et aux symboles "équerre,
compas et pyramides". Michel, de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), en est
sûr : "Les “francs-macs” sont partout, et surtout aux manettes du
pouvoir." "C’est quoi, ici, l’Opus Dei?", ose Benjamin, 19 ans.
"Nous ne sommes pas une secte"
Le
visiteur est pris par la main, les frères se veulent accueillants.
"Transparence" est le mot du jour pour offrir aux profanes un visage
ouvert. Dans le temple Franklin-Roosevelt, debout sous "l’œil de la
connaissance", deux frères arborant leurs sautoirs expliquent le
processus pour entrer en franc-maçonnerie. "Par cooptation, d’accord,
mais comment fait-on pour en sortir?", s’enquiert Georges, de Saint-Ouen
(Seine-Saint-Denis). "On met à peu près un an et demi pour y entrer et
une minute pour en sortir! Nous ne sommes pas une secte, nous ne
retenons personne", assure l’un des deux guides.
"Alors
pourquoi tant de secret, qu’avez-vous à cacher?", insiste Benjamin, le
lycéen. "Nos obédiences sont des associations loi 1901. Loin du secret,
donc! Nous faisons preuve de discrétion parce que la franc-maçonnerie
est une démarche personnelle, privée." "Leur message est beau,
humaniste. Vouloir améliorer la société, c’est louable", s’enthousiasme
Marie-Cécile, une retraitée. La Danoise Lisa est un peu déçue :
"J’aurais aimé assister à la reconstitution d’une cérémonie
d’intronisation et découvrir la crypte." Pour cela, il fallait faire
partie des 150 invités du premier dîner annuel de la Grande Loge de
France, qui s’est tenu hier soir.
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