dimanche 18 septembre 2011

LES FRERES MONTRENT TOUT

CASTRES (Tarn) - Les francs-maçons de Castres jouent l'ouverture sur leur patrimoine

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Créé le 17/09/2011 à 21h12 -- Mis à jour le 18/09/2011 à 11h41
CASTRES (Tarn) - Une petite maison neutre, sans aucun signe distinctif, située dans une triste zone industrielle de Castres, avait déjà attiré samedi matin près de 300 curieux pour les journées du Patrimoine: les francs-maçons du Grand-Orient ouvraient exceptionnellement leurs portes;
Avant même l'ouverture du temple, les Castrais commençaient à faire la queue pour découvrir ce lieu discret, où ne pénètrent en général que les membres des sept loges, dont une féminine, qu'il abrite.
"Je veux en savoir plus", admet Thierry Coronès, intrigué par les mystères de la franc-maçonnerie: "Il y a quelque chose de caché, de secret, comme les Templiers au Moyen-Age, ils sont accusés d'être responsables de plein de choses".
"Les gens nous remercient d'avoir démystifié" la franc-maçonnerie, se félicite un membre du Grand-Orient, Charlie Munoz, qui répond inlassablement aux questions des visiteurs. "Il y a tellement de fantasmes", admet-il, dus au secret qui entoure les rites maçonniques.
"Je me pose des questions, cela m'intrigue, ces lieux fermés", avoue Marie-Line. Quant à Jean, 17 ans, c'est la première fois qu'il entre dans le temple alors qu'un de ses parents est franc-maçon. "Je ne serais sûrement pas venu" si cela n'avait pas été ouvert au public, reconnaît-il.
La petite maison se limite à deux pièces et une kitchenette. Dans la première, très banale, les murs sont tapissés pour l'occasion de panneaux explicatifs sur la franc-maçonnerie, et en particulier sur le Grand-Orient de France.
Plus ancienne et plus importante obédience maçonnique d'Europe continentale, elle revendique aujourd'hui 47.000 membres dans plus de 1.150 loges. A peine 16 ans après sa naissance en 1728, ouvrait la première loge à Castres, "L'Ancienne de Saint-Jean", en 1744.
Les visiteurs découvrent que de nombreuses rues de la ville portent le nom de francs-maçons, et que deux de leurs maires - Henri Sizaire et Lucien Coudert - l'étaient.
Mais surtout, ils sont accueillis par des membres des loges, qu'ils peuvent interroger sans fin sur les rites ou les symboles, et avec lesquels il peuvent pénétrer dans la salle très fermée où ont lieu les "tenues", les réunions maçonniques.
La pièce est plongée dans la pénombre, tendue de tapisseries bleues. De chaque côté d'une allée centrale sont disposés plusieurs rangs de chaises se faisant face, sur lesquelles s'assoient les compagnons et les apprentis.
Au milieu de l'allée sont déposés les outils des bâtisseurs, symboles de la franc-maçonnerie: équerre, compas, maillet. Au fond, sur une estrade, le siège du président, le vénérable, est placé sous "l'oeil de la connaissance", autre symbole représentant le créateur de l'univers.
Malgré le passage incessant des visiteurs, un grand silence règne dans le temple, comme si le mystère entourant les francs-maçons s'imposait aux profanes pénétrant dans la salle.
Pour le vénérable d'une des loges, qui a voulu garder l'anonymat, ouvrir le temple à l'occasion des journées du Patrimoine permettait de montrer "un héritage culturel, un héritage qui appartient aux Castrais" et ne doit pas être "réservé à quelques-uns". "Et les gens font la démarche de venir !", se réjouit-il en accueillant les visiteurs sur le seuil du temple.
© 2011 AFP

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