Publié le 20/09/2011 09:36 | La Dépêche du Midi
Castelnaudary. Claude Marti ou quand l'occitan fait recette
patrimoine
La salle côté patio du présidial de Castelnaudary s'est avérée
trop petite pour contenir toutes celles et tous ceux qui étaient venus
voir et écouter le troubadour des temps modernes, le «
chanteur-musicien-poète-conteur » occitan Claude Marti. Que s'est-il
passé dans cette salle pleine comme un œuf ? Comment se fait-il que toi,
le Lyonnais, toi l'Alsacienne, ou moi le Catalan, sommes devenus, comme
par magie, occitans jusqu'aux bouts des ongles, cathares dans l'âme ?
Tout simplement, parce que, comme il le dit si bien lui-même, « Claude
est entré par effraction dans la partie de notre cœur où sont rangées
nos cordes sensibles ». Comment est-il possible, en effet, de rester
insensible à cette « crosada » entreprise par les Français contre le
peuple occitan, avec son lot de massacres, de terreur, de pillages, de
mise sous l'éteignoir d'un peuple qui ne demandait qu'à vivre libre et
en paix. « Je suis de la race de ceux que l'on opprime », disait Aimé
Césaire. Dimanche, dans le présidial de la capitale du cassoulet, nous
étions un certain nombre « d'Aimé Césaire ». Un certain nombre à vibrer
quand Claude parlait, quand Éric chantait ou quand Guillaume jouait. Et
lorsqu'à la fin du spectacle, car c'en était un, et un bon, avec les
artistes, tout le public a entonné un « Se canta, que cante », sortant
directement des tripes, personne n'a eu honte d'avoir la chair de poule.
On pourrait penser que l'insubordination est contagieuse, en fait c'est
la liberté qui est contagieuse, et c'est tant mieux.
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