lundi 10 octobre 2011

LES TEMPLIERS DU LARZAC


Le pays des Templiers et des Hospitaliers

Publié le dimanche 09 octobre 2011 à 16H09 - (L'Union)


Les Grands Causses furent une terre de prédilection pour les moines-soldats de l'ordre des Templiers qui ont dès le XIIe siècle organisé la vie économique et agricole de la région, construisant des cités fortifiées transmises aux Hospitaliers et demeurées quasiment intactes. Un circuit permet de les découvrir. Les cités templières transmises aux Hospitaliers lors de la suppression de l'ordre du Temple en 1312, constituent pour l'Aveyron un patrimoine unique au monde. Cinq sites sont conservés dans un état remarquable et ont été récemment restaurés. Le conservatoire Larzac templier et hospitalier, émanation du conseil général de l'Aveyron, est l'instrument de la sauvegarde et de la mise en valeur du paysage culturel du Larzac et des sites des Grands Causses. L'ordre religieux et militaire des Templiers s'est installé à partir du XIIe siècle autour de la Commanderie de Saint-Eulalie-de-Cernon. Un village fortifié autour de son église et de la forteresse qui abrite encore quasiment intacts, la salle du chapitre et le dortoir des moines.
Le village est à découvrir absolument comme celui de La Couvertoirade, dans son jus avec son église, son château et ses magnifiques remparts. Une balade dans les ruelles où courent les caniveaux collecteurs de la précieuse eau de pluie et où des boutiques d'artisans se sont installées, s'impose. Le charme de ces cités hospitalières du XVe siècle opère assurément. 700.000 visiteurs les découvrent chaque année.
Un circuit routier fléché a été mis en place en 1997 pour découvrir également La Cavalerie, le fort de Saint-Jean d'Alcas qui a appartenu à l'abbaye cistercienne de Nonenque et Viala-du-Pas-de-Jaux. Un topo guide Tour du Larzac templier et hospitalier vient également d'être édité. Il propose aux randonneurs des circuits dans et autour des sites avec découverte de l'histoire mais aussi de la flore et de la faune.

Les Causses et les Cévennes, patrimoine de l'humanité

Sainte-Eulalie de Cernon, où la Commanderie des Templiers qui régnait sur toute la région est quasiment intacte. 
 
 
Sainte-Eulalie de Cernon, où la Commanderie des Templiers qui régnait sur toute la région est quasiment intacte.

La nature à l'état pur. Deux régions, le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, quatre départements, l'Aveyron, le Gard, l'Hérault et la Lozère, 134 communes, 3.000 mètres carrés au cœur des Cévennes et des Grands Causses de terre aride, crêtes déchirées par les vents, profondes et vertes vallées, plateaux semés de chaos rocheux. Les paysages grandioses façonnés depuis des millénaires par troupeaux et bergers, sont désormais inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité. Il a fallu dix ans pour que l'Unesco accorde le classement des Causses et des Cévennes au Patrimoine mondial de l'humanité. Le fruit d'un travail de longue haleine pour les hommes d'aujourd'hui, mais rien qu'une seconde au regard des millénaires nécessaires à la composition de ces paysages heureusement préservés par l'activité agropastorale miraculeusement pérenne et bien vivante. Dix ans aussi pour que le trésor culturel inscrits depuis le XXIIe siècle dans les terres aveyronnaises du Larzac, patrimoine architectural unique légué par les Templiers et les Hospitaliers, bénéficie d'une restauration exemplaire. Cette belle récompense obtenue dans la catégorie des paysages culturels évolutifs et vivants, couronne les efforts conjugués des initiateurs de deux projets qui ont bien compris que la vocation pastorale commune de ce territoire en faisait toute la valeur. Ils ont uni leur candidature. L'élevage des moutons, mais aussi tous les produits issus de l'agropastoralisme participent de ce patrimoine vivant.
Les atouts naturels deviennent culturels quand c'est l'homme qui les façonne depuis des millions d'années.
De la production de fromages dont le fameux roquefort aux ganteries de Millau, la reconnaissance par l'Unesco doit désormais garantir la protection de cet agropastoralisme méditerranéen original.
Le pays des brebis
C'est un bonheur pour ces régions qui reçoivent chaque année de plus en plus de touristes à la recherche d'authenticité. De la nature plein les yeux et rien que de la nature traversée par l'une des plus belles autoroutes de France, l'A75, qui a ouvert les fenêtres d'un décor fantastique. Si la halte sur l'aire de l'aérien viaduc de Millau est aujourd'hui un rituel incontournable, les villages fortifiés templiers et hospitaliers, les fermes d'élevage de brebis, les caves de fromages de Roquefort et de Bleu des Causses, les fabriques artisanales de gants de luxe, ou de sacs de berger, les caves séculaires du vin des Côtes de Millau, les colonies de vautours fauves nichant dans les parois abruptes des Grands Causses et les randonnées à couper le souffle sur les sentiers escarpés des hauts plateaux semés de clapas, ces tas de pierres jetés à perte de vue où l'érosion donne à voir parfois de fantasmagoriques ruines séculaires de châteaux imaginaires, composent un intrigant paradis où s'arrêter longtemps. A vous alors les grands espaces désertiques, arides et mystérieux où dénicher grottes et dolines ces cuvettes au fond argileux cultivé, dolmens, gorges, avens, puits naturels et lavognes collecteurs des eaux de pluie où venaient boire les bêtes, mais aussi ces cités templières médiévales quasiment intactes comme la commanderie de Saint-Eulalie d'où les moines soldats contrôlaient cet immense territoire dont le bornage originel est encore en place, et d'abord l'eau comme un trésor pour que vivent cultures, élevages et artisanat et pour qu'ils s'enrichissent des trois ors blancs de l'humanité : l'eau, la laine et le lait.
Textes et photos :
Françoise Kunzé

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