lundi 30 janvier 2012
LES FRIANDISES DU CARDINAL : RUBEDO, LA CONSPIRATION DES LUMIERES, Franck Plasse
Rubedo la conspiration des Lumières
Ce premier roman de Franck Plasse, un nouvel auteur découvert par les Editions Mnémos et publié dans leur collection Dédales est un sympathique roman se déroulant sous le règne de Louis XV et au début de la Révolution, en 1789. L'auteur a de bonnes connaissances en matière d'histoire, de folklore et d'occultisme qui lui permettent de tisser une intrigue intéressante, très "barruelienne" si j'ose dire: les comtes de Saint-Germain ( car il n'y en a pas un seul immortel mais au contraire une succession de grands maîtres) ont pour but de renverser les monarchies afin d'instaurer des républiques et la liberté pour le peuple. Le Saint-Germain de 1789 raconte à son apprenti les prémices de cette révolution, initiées par son propre maître lorsqu'il était apprenti nigredo en 1764. Rien ne manque à cette histoire qui se laisse agréablement lire: Saint-Germain bien sûr, sociétés maçonniques, Jésuites, Vatican, prêtres réactionnaires et Philosophes des Lumières, Louis XV et la Pompadour, polices secrètes et alchimistes, tarot et Dame bleue de la forêt de Sénart. L'auteur y insère même quelques mentions de ce lieu favori des thrillers contemporains, Rhedae (Rennes-le-Château pour les rares personnes qui n'auraient pas lu Dan Brown ou Gérard de Sède), en mentionnant que le village se trouve dans la région de Rodez (p. 144, oui si l'on veut, car entre l'Aveyron et l'Aude il y a quand même une bonne distance... mais le bon emplacement géographique est mentionné dans le glossaire p. 235) et sans véritablement l'exploiter.
Les idées sont bonnes, l'écriture fluide, les coquilles quasiment absentes mais sont présents les défauts d'un premier roman: manque d'exploitation de certaines pistes mentionnées sans plus (Rennes-le-Château mais aussi Nicolas Flamel par exemple), personnages dont on aurait aimé que leur psychologie soit plus développée (en particulier le Saint-Germain de 1764 qui ne paraît quand même pas particulièrement futé, idem pour le général des jésuites) ou qui paraissent un peu caricaturaux (la fanatique envoyée du Vatican, Donia, en supposant qu'une femme puisse recevoir ce genre de mission de l'Eglise à l'époque). Cela n'ôte rien à la bonne tenue générale du roman et j'attends avec curiosité le prochain livre de ce nouvel auteur prometteur.
Jean-Luc Rivera
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