samedi 28 juillet 2012

LE BUGARACH PRET POUR LA SUITE


 Bugarach prépare ... l'après fin du monde

- Publié le 27/07/2012 à 15:30

La toile fourmille de théories sur l'apocalypse, qu'il s'agisse du résultat d'une inversion des pôles ou de la fin du calendrier maya. Certaines théories désignent le pic, ou pech, de Bugarach et ses 1.231 m d'altitude comme figurant parmi les lieux qui seraient épargnés. La toile fourmille de théories sur l'apocalypse, qu'il s'agisse du résultat d'une inversion des pôles ou de la fin du calendrier maya. Certaines théories désignent le pic, ou pech, de Bugarach et ses 1.231 m d'altitude comme figurant parmi les lieux qui seraient épargnés.


Depuis que les tenants de l'apocalypse veulent s'y réfugier pour échapper à la fin du monde, Bugarach est célèbre dans le monde entier. Touristes et curieux de tout poil se pressent dans ce minuscule village qui inspire moult propositions farfelues, voire malhonnêtes.
Malgré les dérives dues à cet engouement et l'agacement de certains des 194 habitants face à la réputation faite au village audois, son premier magistrat ne regrette pas d'avoir sonné l'alarme.
Voici un an et demi, Jean-Pierre Delord faisait part de ses craintes de voir débarquer des centaines sinon des milliers "d'illuminés" le 21 décembre 2012, date réputée dans certains cercles être celle de la fin du monde. Depuis, il a eu les honneurs de la presse nationale et internationale, du New York Times au Bild, en passant par El Pais et le Daily Telegraph.
En ce mois de juillet, les petits groupes de touristes qui déambulent dans les rues expliquent être venus par curiosité, après avoir entendu qu'il "y aurait éventuellement des trucs bizarres, des soucoupes volantes, des ésotériques", dit Patrick, habitant de l'Oise.
Véronique, une Bretonne, est attirée par la "montagne" dite "sacrée", qui émet "beaucoup d'énergie". Richard et Karen, des Britanniques, passent leur lune de miel dans les parages et rigolent. "Personne ne croira qu'on cherchait des vaisseaux spatiaux et des aliens cinq jours après notre mariage".
La toile fourmille de théories sur l'apocalypse, qu'il s'agisse du résultat d'une inversion des pôles ou de la fin du calendrier maya. Certaines théories désignent le pic, ou pech, de Bugarach et ses 1.231 m d'altitude comme figurant parmi les lieux qui seraient épargnés.
A la mairie, Jean-Pierre Delord a amassé une pile impressionnante de courriers. Certains y évoquent leurs états d'âme; un "spécialiste du calendrier maya" calcule la fin du monde pour 2027; un entreprenant offre d'organiser un concert géant avec Pink Floyd; un autre propose aux angoissés d'aller prier pour eux contre la modique somme de 60 euros.
Quand certains ont voulu vendre sur internet d'"authentiques" pierres de Bugarach, Jean-Pierre Delord a porté plainte. Mais il n'est pas a priori hostile à la proposition d'archiver des lettres testamentaires.
Sous surveillance
La mairie a reçu des courriers plus sinistres. Ainsi une carte postale annonce "un sacrifice humain dans les bois".
"Celle-là, je l'ai montrée aux RG", dit le maire. Désormais, "le lieu est sous surveillance, la Miviludes (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) est saisie du problème". "Je ne voulais pas me retrouver avec des mouvements apocalyptiques qui nous feraient un massacre".
Pour autant, il n'est pas mécontent d'une publicité énorme qui, d'après lui, perdurera, passé le 21 décembre. "Je serais l'idiot de service si je ne capitalisais pas là-dessus. On est en train d'écrire l'histoire à venir", assure-t-il.
Il en veut pour preuve le village proche de Rennes-le-Château, qui attire 120.000 visiteurs chaque année à cause d'une histoire presque centenaire: nombre d'optimistes y recherchent encore le magot de l'abbé Saunière, un ecclésiastique mort en 1917 et qui aurait laissé une mystérieuse fortune.
De fait, la fréquentation de Bugarach a doublé (20.000 passages sur le pic en 2011), d'après la mairie. Mais le nombre des pancartes signalant des maisons à vendre montre qu'il n'y a pas eu la razzia annoncée sur les biens et certains, en colère, estiment que les retombées économiques pour le village où, disent-ils, les gens ne font que passer, ne compensent pas une publicité jugée néfaste.
"On nous prend pour le village des fous et c'est ça qui va nous rester", dit Sigrid Benard, de la Maison de la nature. Sa clientèle, 70% d'"ésotériques" et 30% de randonneurs, s'est effondrée. "Les randonneurs ne viennent plus. Et les ésotériques qui venaient pour être tranquilles ne veulent pas se retrouver filmés" par la presse mondiale.
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