Le passionné d’histoire Daniel Dugès a enquêté sur un manuscrit ancien expédié par un Creusois
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LE POPULAIRE
Retour sur l’ésotérique et mystérieuse prédiction sostranienne. Enquête dans les pas d’un érudit, Daniel Dugès.
E
rudit bien connu à Bellac et dans la région de Montauban, Daniel Dugès a reçu un courrier non signé d'un Creusois lui demandant son avis « éclairé » sur un vieux papier trouvé dans la maison de famille. Que dit précisément ce message mystérieux ( lire ci-dessous) trouvé froissé, plié dans un vieux livre, dans le débarras d'une maison de La Souterraine et quelle maison ?
Enquête sur le terrain Daniel Dugès a fait le déplacement lors des Journées du patrimoine (notre édition du mardi 17 septembre) sans s'attacher vraiment à la prédiction qu'il contient – somme toute fantaisiste – mais plutôt aux lieux qui lui donnent des informations dans ses recherches sur les similitudes entre le symbolisme catholique et franc-maçon.
D'autres indices pourraient permettre aussi un rapprochement avec la région audoise et Rennes-le-Château dont il est un des spécialistes, détaché de tout ésotérisme de pacotille même s'il a su abandonner quelquefois le chemin de l'historien pour des escapades romancières.
Le document creusois fut un beau prétexte pour croiser les
données qu'il a pu recueillir là-bas avec celles qu'il a pu observer
samedi dernier lors de son passage à La Souterraine. Il attendait de
voir l'original promettant de reprendre contact dès réception. C'est
fait. Si le texte est abscon, les investigations de Daniel Dugès
pointent cependant quelques indices troublants entre Rennes-le-Château,
le trésor de l'abbé Saunière ou plutôt sa fortune – dont il fut dit
qu'il aurait pu provenir d'une société secrète soit monarchiste ou
franc-maçonne catholique – et La Souterraine.
De quelle porte
Saint Jean s'agit-il ? Dans ce poème, il est question d'abord de la Porte Saint-Jean : faut-il y voir celle de l'entrée de l'église de Rennes-le-Château qui ouvre face à Saint Jean Baptise Jésus, le Sauveur ? Les catholiques rapprochent Saint Jean de l'apocalypse ; pour Daniel Dugès, la célébration de Saint Jean est un des rites majeurs de la franc-maçonnerie : Saint Jean-Baptiste du solstice de l'été et Saint Jean l'évangéliste au solstice d'hiver, le 21 décembre, sont deux temps forts du calendrier maçonnique.
Concernant le Sauveur, il a bien sûr pensé à la chapelle éponyme de La Souterraine : outre le bénitier ressemblant à celui de Rennes-le-Château, qu'il a voulu retrouver lors de sa visite samedi, la chapelle lui a donné d'autres informations troublantes. Ainsi, l'architecte Jean-Baptiste Chevalt fut curé avant de prendre une mission de bâtisseur et Rocamadour et la chapelle du Sauveur sont citées parmi ses réalisations, tout comme les peintures murales de l'église de Verdun-sur-Garonne, commune tout à côté de Seilh et du château de Rochemontès où est née Joséphine du Bourg, mère fondatrice.
Verdun-sur-Garonne, au coeur de Midi-Pyrénées, donne à voir la curieuse architecture de la tour de la reine Margot, construite au XIX e et qui ressemble à celle de la tour Magdala de Rennes-le-Château que construira plus tard Beranger Saunière. D'ici à rapprocher la petite cure de Rennes-le-Château à la chapelle du Sauveur, Daniel Dugès ne s'y risque pas. Il relève simplement les caractéristiques de ce patrimoine religieux de la fin du XIX e, témoin d'une résistance monarchiste et catholique à la Révolution de 1789 qui décima entre autres des familles toulousaines dont Mathias du Bourg, père de Joséphine, magistrat, conseiller du Parlement de Toulouse dissous en 1788.
Un indice dans le tableau Le message parle ensuite du promontoire et sa tour. Il pourrait évoquer le mont Bugarach (qui a fait courir les crédules en tout genre l'an dernier) et la tour Magdala. À La Souterraine, on pense évidemment à Bridiers, son donjon, communément appelé la Tour de Bridiers, et son promontoire peu élevé. Daniel Dugès n'avait pas le temps de s'y rendre, il a préféré terminer sa visite à l'église paroissiale de « l'Assomption de la très Sainte Vierge » ou église Notre Dame, halte de Saint Jacques de Compostelle.
Il a vu peu de chose sinon un immense tableau au symbolisme là encore surprenant : il s'agit d'une Vierge entourée d'un concert d'ange dit le « couronnement de la Vierge ». Classé aux Monuments historiques, il serait de Van Mol Pieter, peintre flamand de la première moitié du XVII e siècle. Il n'est pas éclairé, peu lisible. Pour autant, le flash met en lumière quelques caractères qui interpellent l'historien : la construction générale d'abord et la présence d'angelots portant triangle et cercle (ouroboros ou serpent qui se mord la queue) typiques de la symbolique maçonnique. La boucle est bouclée pour Daniel Dugès qui entend bien revenir ici affiner ses recherches… Il reste le message reçu qui ne correspond à rien. Il semble écrit sur une page d'un livret militaire de la fin du XIX e, par qui ? pour quoi ? Pour l'historien, cela reste anecdotique.
rudit bien connu à Bellac et dans la région de Montauban, Daniel Dugès a reçu un courrier non signé d'un Creusois lui demandant son avis « éclairé » sur un vieux papier trouvé dans la maison de famille. Que dit précisément ce message mystérieux ( lire ci-dessous) trouvé froissé, plié dans un vieux livre, dans le débarras d'une maison de La Souterraine et quelle maison ?
Enquête sur le terrain Daniel Dugès a fait le déplacement lors des Journées du patrimoine (notre édition du mardi 17 septembre) sans s'attacher vraiment à la prédiction qu'il contient – somme toute fantaisiste – mais plutôt aux lieux qui lui donnent des informations dans ses recherches sur les similitudes entre le symbolisme catholique et franc-maçon.
D'autres indices pourraient permettre aussi un rapprochement avec la région audoise et Rennes-le-Château dont il est un des spécialistes, détaché de tout ésotérisme de pacotille même s'il a su abandonner quelquefois le chemin de l'historien pour des escapades romancières.
De quelle porte
Saint Jean s'agit-il ? Dans ce poème, il est question d'abord de la Porte Saint-Jean : faut-il y voir celle de l'entrée de l'église de Rennes-le-Château qui ouvre face à Saint Jean Baptise Jésus, le Sauveur ? Les catholiques rapprochent Saint Jean de l'apocalypse ; pour Daniel Dugès, la célébration de Saint Jean est un des rites majeurs de la franc-maçonnerie : Saint Jean-Baptiste du solstice de l'été et Saint Jean l'évangéliste au solstice d'hiver, le 21 décembre, sont deux temps forts du calendrier maçonnique.
Concernant le Sauveur, il a bien sûr pensé à la chapelle éponyme de La Souterraine : outre le bénitier ressemblant à celui de Rennes-le-Château, qu'il a voulu retrouver lors de sa visite samedi, la chapelle lui a donné d'autres informations troublantes. Ainsi, l'architecte Jean-Baptiste Chevalt fut curé avant de prendre une mission de bâtisseur et Rocamadour et la chapelle du Sauveur sont citées parmi ses réalisations, tout comme les peintures murales de l'église de Verdun-sur-Garonne, commune tout à côté de Seilh et du château de Rochemontès où est née Joséphine du Bourg, mère fondatrice.
Verdun-sur-Garonne, au coeur de Midi-Pyrénées, donne à voir la curieuse architecture de la tour de la reine Margot, construite au XIX e et qui ressemble à celle de la tour Magdala de Rennes-le-Château que construira plus tard Beranger Saunière. D'ici à rapprocher la petite cure de Rennes-le-Château à la chapelle du Sauveur, Daniel Dugès ne s'y risque pas. Il relève simplement les caractéristiques de ce patrimoine religieux de la fin du XIX e, témoin d'une résistance monarchiste et catholique à la Révolution de 1789 qui décima entre autres des familles toulousaines dont Mathias du Bourg, père de Joséphine, magistrat, conseiller du Parlement de Toulouse dissous en 1788.
Un indice dans le tableau Le message parle ensuite du promontoire et sa tour. Il pourrait évoquer le mont Bugarach (qui a fait courir les crédules en tout genre l'an dernier) et la tour Magdala. À La Souterraine, on pense évidemment à Bridiers, son donjon, communément appelé la Tour de Bridiers, et son promontoire peu élevé. Daniel Dugès n'avait pas le temps de s'y rendre, il a préféré terminer sa visite à l'église paroissiale de « l'Assomption de la très Sainte Vierge » ou église Notre Dame, halte de Saint Jacques de Compostelle.
Il a vu peu de chose sinon un immense tableau au symbolisme là encore surprenant : il s'agit d'une Vierge entourée d'un concert d'ange dit le « couronnement de la Vierge ». Classé aux Monuments historiques, il serait de Van Mol Pieter, peintre flamand de la première moitié du XVII e siècle. Il n'est pas éclairé, peu lisible. Pour autant, le flash met en lumière quelques caractères qui interpellent l'historien : la construction générale d'abord et la présence d'angelots portant triangle et cercle (ouroboros ou serpent qui se mord la queue) typiques de la symbolique maçonnique. La boucle est bouclée pour Daniel Dugès qui entend bien revenir ici affiner ses recherches… Il reste le message reçu qui ne correspond à rien. Il semble écrit sur une page d'un livret militaire de la fin du XIX e, par qui ? pour quoi ? Pour l'historien, cela reste anecdotique.
Je ne suis pour rien dans ce manuscrit, il m'est arrivé par la poste, et j'en ai parlé en souriant à un journaliste. La suite ne me concerne pas même s'il est vrai que la chapelle de La Souterraine m'intéresse.
RépondreSupprimerGérard T... a encore frappé ?
RépondreSupprimerou Olivier C ?