La bibliofiction continue de remplir nos étagères, et c’est
au tour de Henry Lœvenbruck de tester le genre, à grand renfort de publicité
médiatique, avec Le Mystère Fulcanelli (Flammarion
2013). Un thriller fort agréable, produit d’une investigation manifestement
très poussée sur la vie et l’œuvre de ce grand alchimiste fantôme. Très
poussée, car l’auteur, au fil de l’enquête, nous donne toute une série de
« fiches techniques » sur les « fulcanellisables » qui font
également de ce roman une véritable étude sur le sujet, à la façon d’un
« Fulcanelli pour les nuls ». Le but est ici de chercher à percer
l’identité de l’Adepte dont il est loisible de penser qu’il n’a jamais existé,
si ce n’est sous la forme d’un canular érudit signé Canseliet, Champagne et
Dujols. Mais lorsque l’on retrouve la trace, dans la bibliothèque d’un
passionné mystérieusement assassiné, d’un carnet signé du Maître, l’affaire
prend rapidement une toute autre dimension. L’étude de ce carnet pourrait en
effet mettre sur la piste d’un troisième ouvrage du Philosophe, le fameux Finis
gloriae mundi, jamais publié. Meurtres en série (l’univers des bibliophiles fous est
impitoyable !), amours glauques et enquêteurs haut en couleur sont bien
sûr au rendez-vous du genre. Mais faut admettre que l’auteur, pour une fois, ne
nous plaque pas au sol du rationalisme et laisse une belle porte ouverte :
celle de la véritable identité du Souffleur ! Bravo l’artiste, car ici
« on rêve » !
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