lundi 3 février 2014

SHERLOCK, BERENGER & YVES DANS HELLOCOTON



L’aventure du grand voyageur – Yves Lignon

Yves Lignon, L'aventure du grand voyageur
(titre complet : L’aventure du grand voyageur ou un curieux exploit de Sherlock Holmes)
(emprunt bibliothèque)
Le livre :
Sur fond poétique d’un Toulouse à la fin du XIXème siècle, Yves Lignon amène notre enquêteur à répondre à l’appel désespéré de Georges Labit, fortuné collectionneur  et voyageur impénitent. Celui-ci a perdu toute trace de l’un de ses meilleurs amis, Jean Orth, de souche impériale austro-hongroise, et ce à la suite d’un voyage à Rennes-le-Château.
Dans l’un de ses derniers courriers, l’archiduc lui a joint quelques croquis des inscriptions relevées sur une tombe du village, en lui demandant de les conserver précieusement. Des documents, bien sûr, activement recherchés par d’inquiétants personnages…
L’avis du consulting blogger :
Ce livre est l’un des courts ouvrages que j’avais empruntés à la bibliothèque pour les vacances de Noël. Comme c’était une période où j’étais sensée réviser mes partiels, je ne voulais pas de page-turners chronophages mais finalement aussi vite lus qu’oubliés mais plutôt de petites choses courtes et qui sortent un peu des sentiers battus, qui puissent me donner matière à réflexion sur des sujets autres que mes cours. C’est ainsi que j’ai emprunté plusieurs ouvrages des éditions L’oeil du Sphinx, dont le texte de Sophie Bellocq-Poulonis évoqué il y a quelques jours, et cet autre ouvrage, donc.
Une fois de plus, je n’ai pas cherché à savoir de quoi il était question avant d’entamer ma lecture. J’ai donc été très agréablement surprise en découvrant sur la page de garde qu’il serait question de Rennes le Château dans cette aventure. Je n’ai pas attendu le Da Vinci code (que j’avoue sans honte avoir tout de même dévoré) pour être fascinée par les mystères en tous genres et celui de l’abbé Saunière en particulier. Et si je n’avais jamais personnellement pensé à mêler Sherlock Holmes à l’affaire, j’étais contente de voir que d’autres l’avaient fait. En tous cas, c’est une idée que j’ai trouvé plutôt intéressante.
Cependant, du mystère de Rennes le Château, il est finalement peu question ici (pour cela, il faut visiblement lire l’anthologie Rêves de Razès que je tiens absolument à me procurer). On s’attarde essentiellement sur une histoire dont je n’avais jamais entendu parler : la mort mystérieuse de Georges Labit, riche bourgeois toulousain, à quelques jours de son mariage. Plus étranges encore sont les circonstances ayant suivi sa mort : pas d’enquête, un enterrement mené dans la précipitation… Visiblement les spéculations sont allées bon train au moment de l’événement et encore aujourd’hui.
Yves Lignon propose donc une explication personnelle à cette disparition, impliquant Sherlock Holmes. Je dois reconnaitre que même si spontannément je ne suis pas fan de l’idée selon laquelle SPOILER : Moriarty aussi a survécu à Raichenbach, le résultat est plutôt convaincant. Après tout, pourquoi pas puisque l’on ne connait pas la vérité ? J’aime le romanesque de cette explication, je trouve qu’elle colle assez bien au personnage de Georges Labit pour ce que j’ai pu découvrir de son caractère à travers les pages de cet ouvrage.
Ce récit est également l’occasion d’une déambulation dans les rues de Toulouse, mêlant passé et présent, où les enseignes modernes défilent derrière les fenêtres des fiacres de la fin du XIXème siècle. Toulouse est une ville que je connais très mal, ne l’ayant visitée qu’une fois mais j’ai trouvé la balade dépaysante et les références à deux époques s’imbriquent finalement très bien, curieusement. Cela ne provoque aucun sentiment de rupture, d’incohérence. La description de la ville tient très bien la route, malgré le défi qu’un tel choix représentait. C’est vraiment bien joué de la part de l’auteur !
Enfin, un des aspects très intéressants de ce livre réside dans la présence de longues annexes en fin d’ouvrage concernant la chronologie réelle des faits évoqués au cours du récit. Au lieu de rompre le charme, cela aiguise encore d’avantage la curiosité du lecteur à mon sens et finalement rend d’autant plus probable la proposition d’Yves Lignon.
Bref, une aventure curieuse, qui m’a vraiment entraînée sur des sentiers dont je ne soupçonnais pas l’existence, mais captivante. Et tant que l’on aura pas résolu le mystère de la mort de Georges Labit, je continuerai d’adhérer aux explications du Dr Watson sur le sujet, telles qu’elles sont conservées à la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne. Merci M. Lignon d’avoir partagé cette découverte avec nous ! ^^

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