mercredi 30 novembre 2016

JACQUES MOUGENOT A LA MICHODIERE

Jacques Mougenot est un ami et l'un de nos auteurs. Son talent est immense !

ECRIRE AVEC LOVECRAFT





Notes sur l’écriture de la fiction surnaturelle (1932, Some Backgrounds on the Fairy Tale in Amateur Correspondent, 1937). Il ne s’agit pas ici de revenir sur les Admirations de Lovecraft dont il a déjà largement traité dans Épouvante et Surnaturel en Littérature (cf 1927), mais de s’interroger sur sa technique d’écriture. Un petit texte intéressant dans lequel il explique que pour lui le surnaturel est le meilleur moyen de pénétrer l’indicible et que la peur est le plus vieux sentiment de l’humanité auquel le lecteur sera toujours sensible. De façon concrète, il faut toujours commencer par dresser un synopsis chronologique (dans l’ordre où les choses se produisent) avant de le bouleverser pour créer la trame du récit. Il ne faut pas hésiter à modifier au fur et à mesure que le travail prend corps, tout en éliminant le superflu. Il faut encore rester toujours réaliste car l’extraordinaire n’est jamais un fait acquis. Enfin, et c’est la clef suprême, il convient de particulièrement soigner l’atmosphère.

samedi 26 novembre 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : H.P. LOVECRAFT'S COMMONPLACE BOOK





Les lovecraftiens apprécient à sa juste mesure le travail effectué par François Bon en matière de traductions. Il nous fait de surcroît un joli cadeau en nous proposant une version bilingue du H.P. Lovecraft Common Place Book (Tiers Livre Editeur), document resté inédit à de jour. Il s’agit d’un recueil de courtes notes de l’écrivain, sur les sujets les plus divers, destinées à alimenter des fictions ultérieures. Il en avait fait cadeau à R.H. Barlow en 1934, en contrepartie de quoi son ami lui avait remis une version dactylographiée. Barlow en fera une micro-édition en 1938 sous le timbre de « Futile Press », maison d’édition créée pour les besoins de la cause.
Il est assez fascinant de se promener dans « une littérature à inventer », lecture d’autant plus agréable qu’elle est accompagnée des commentaires du traducteur.
A consommer par petites gorgées, sans modération !

mercredi 23 novembre 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : KADATH, LE GUIDE DE LA CITÉ INCONNUE





J’ai ouvert Kadath, le Guide de la Cité Inconnue (David Camus, Mélanie Fazi, Laurent Poujois, Raphaël Granier de Cassagnac, illustrations de Nicolas Fructus, Mnémos 2010) avec gourmandise, car l’objet est superbement illustré. Mais j’ai vite déchanté, pour deux raisons principales :
° la typographie est catastrophique, et utiliser des polices de caractère gris foncé sur un fond gris clair rend la lecture à la limite du possible et à tout le moins s’apparente à de la torture !
° il n’est pas indiqué que c’est un « supplément jeu de rôle », mais tout est fait pour entretenir la confusion. Nombreux sont les « encarts » explicatifs en marge sur les lieux, les temples, les coutumes et même les moyens de transport à Kadath ! De surcroît, un barème en forme d’icônes vous précisera l’importance des Mythes que vous allez rencontrer ainsi que le plus ou moins grand risque de folie dans laquelle vous êtes susceptible de sombrer. Cela rappelle évidemment le système de « points de santé mentale » du jeu L’Appel de Cthulhu.

Cela dit, et armé d’une puissante lampe de bureau à halogène, j’ai essayé de pénétrer dans le texte. Dans les textes, devrais-je dire, car le récit est formé de plusieurs contributions qui s’intercalent défiant souvent la logique la plus élémentaire. Il faut donc, pour se faire une idée, extraire en premier le morceau de « choix » qui n’est autre qu’un inédit de Randolph Carter, Ce que les Dieux doivent aux hommes. Manifestement un hoax créé pour les besoins de la cause et qui, par rapport à l’œuvre originale du Maître de Providence, inverse les rôles. Randolph met en scène en effet Lovecraft himself qui, une fois de plus, va reprendre sa quête. Un récit sans grande surprise dans lequel « le héros » va encore chercher à gravir la montagne pour atteindre le château des Dieux. Il sera distrait de son objectif par la fille de la sorcière Goody Fowler, institutrice pour petites filles décédées. Mais elle trouvera les potions nécessaires pour soigner Lovecraft, fort mal en point. Cela ne l’empêchera pourtant pas de décéder, car nous allons arriver au 15 mars 1937 ! Lovecraft se retrouvera dans un jardin, avec son grand père et ses tantes, prêt à reprendre ses pérégrinations à la recherche des Dieux. Ah, j’oublie de signaler que lors de son périple, Lovecraft avait un appareil photo et le livre reproduit, entre autres, celle de la maison de la sorcière !

Après une petite pause, nouvelle extraction. Il s’agit cette fois du Kitab du Saigneur (pourquoi saigneur avec un A ?) qui n’est rien d’autre que le récit de la seconde vie d’Abdul Alhazred (ici Abd al-Azrad)). Sa fuite en 738 était devenue nécessaire, en raison du développement de l’Islam et de la croyance en un Dieu unique, doctrine incompatible avec sa théologie des Grands Anciens. Il se réfugie dans la Cité Murmurante (Irem ?) avec son Necronomicon (ici le Kitab Al Azif) et part à la recherche de sa défunte bien aimée Aicha. Mais, malgré une tentative de suicide, il revient à la vie et se retrouve en compagnie d’un hyperboréen (le Chuchoteur) sur la peau duquel il va continuer à écrire son manuscrit maudit. Suit alors toute une quête visant à pénétrer dans le Château d’Onyx des Dieux de Kadath afin de chasser les anciennes divinités et d’instaurer le culte des Grands Anciens qui ne sont guère en odeur de sainteté dans les Contrées du Rêve ! Il devient même « Le Seigneur du Lazaret » pour son aide à tous les « éclopés » de Kadath qu’il appelle à la révolte. Au détour d’une boucle temporelle, l’Arabe Dément rencontrera en 1896, un autre rêveur, le petit Lovecraft qui, passionné par Les contes de Mille et une Nuits, lui demande de lui raconter de belles histoires orientales…

Encore un découpage et nous arrivons au Témoignage de l’Innomé. Un récit curieux qui est en quelque sorte celui du « chef de projet » de l’ouvrage. Il rencontre dans les Contrées du Rêve Auguste Philistin, un dessinateur de grand talent qui dans le monde réel n’est autre que Nicolas Fructus. Il visite le bureau d’Abdul Alhazed et une petite église où il croise un jeune homme ensanglanté et en pleurs, certainement le Christ. Il se met également en quête du roi Kuranès, un rêveur établi dans les Contrées dans un sympathique cottage anglais, dont on nous laisse entendre qu’il pourrait s’agir de Lord Dunsany. Mais le plus drôle est la visite de l’éminence (comprendre le quartier) où Lovecraft s’est établi. Il y a une voiture (une Studbaker), une gare avec un train qui ne mène nulle part, une imprimerie, The Conservative, qui tire le journal local dont les pages sont blanches. Quant au cimetière, il abrite les tombes de toute la famille Carter, y compris un certain Pickman Carter né en 2118. Lovecraft, pour sa part, observe les étoiles en haut d’une tour….

Après avoir changé l’ampoule de ma lampe, j’attaque le dernier morceau, L’Évangile selon Aliènor qui est pour moi la bonne surprise du recueil. Mélanie Fazi apporte une petite touche de féminité dans cet univers où les femmes brillent par leur absence et nous conte, sous une plume élégante, l’histoire d’Aliénor de Villebon (1124-1145), religieuse qui sera retrouvée morte un matin, le visage extatique et le corps vidé de ses fluides. Serait-elle morte d’avoir contemplé le Visage de Dieu ? Aliénor est en fait partie pour les Contées de Rêve où elle va aimer un bel et mystérieux personnage dont elle se retrouvera enceinte. Une grossesse qui lui vaudra le respect de tous les prêtres de Kadath qui semblent attendre…. En effet, les Dieux disparaissent et on visitera en sa compagnie l’étonnant cimetière des Dieux Morts. Elle ira se recueillir devant la tête sculptée du mont Ngranek puis, comme tous ceux qui viennent du monde de l’éveil, fera édifier sa propre éminence, avec un temple magnifique et gigantesque pour accueillir Celui qui Doit Venir. Elle reconnaîtra sur le visage de son fils, après son accouchement, les traits de son amant divin. 




Soulignons pour terminer un encart intéressant, certainement dû à David Camus, nous explicitant la théologie de Lovecraft :
° Les Très Hauts sont les Dieux de la Terre. Ils ont oublié leurs noms et ne comptent pratiquement plus d’adeptes. On rencontre même un Dieu clochard qui pleure parce que ses disciples l’ont abandonné.
° Ils sont protégés des humains par les Autres Dieux. Nyarlathotep est leur messager et leur gardien dans le château d’onyx. On les appelle encore les Dieux de l’Extérieur ou les Dieux Ultimes.  Azathoth est au sommet de leur Panthéon.
° Les Grands Anciens sont plutôt des extraterrestres que de Dieux. Avec Cthulhu, ils cherchent à s’implanter dans les Contrées du Rêve. On y croise aussi Tsathogga, Shub-Niggurath et Hastur.
° Les Très Anciens, ou « Elder Ones », qui sont les plus puissants. On y trouve Nodens et Urm at-Tawil.

Je ne sais pas très bien, dans ce panthéon, où caser le fils d’Aliènor !

jeudi 17 novembre 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : A TRAVERS LES PORTES DE LA CLEF D'ARGENT, Lovecraft & Price





A travers les Portes de la Clef d’Argent (1932-1933, une collaboration avec Edgar Hoffmann Price, Through the Gates of the Siver Key in Weird Tales, 1934). E.H. Price avait adoré La Clef d’Argent et proposa à Lovecraft, lors de leur rencontre l’été 32 à la Nouvelle Orléans, de lui donner une suite. Cela se traduira par Le Seigneur de l’Illusion (1932, The Lord of Illusion, texte publié en France par « Le Cri Mécanique »,1988), un texte que Lovecraft révisera en profondeur tout en en gardant la trame. 

Nous sommes dans la demeure de Etienne-Laurent de Marigny, à la Nouvelle-Orléans. Amateur éclairé de mystères, il est devenu l’ami de Randolph Carter qu’il a rencontré dans la Légion Étrangère, en France. Exécuteur testamentaire du disparu, il a réuni Ward Phillips, un vieil occultiste érudit, ami et correspondant de Carter, Ernest B. Aspinwall, cousin de l’intéressé et un mystérieux pandit Chandraputra, venu spécialement de Bénarès pour faire d’importantes révélations. La réunion se déroule dans le salon de l’hôte, sous des volutes de fumée d’herbes odorantes et au son du tic tac d’une horloge aux cadrans déroutants. Très vite, l’assemblée se divise quant à la pertinence du règlement de la succession, car à l’exception du cousin, tous les participants sont persuadés que Randolph Carter vit toujours, prisonnier de quelque méandre du temps.
Le pandit prend la parole, abondant dans ce sens, expliquant qu’il a gardé le contact avec le disparu. Et de retracer l’aventure de ce dernier, franchissant une porte sacrée où il est attendu par le Grand Ancien Urm At-Tawil, littéralement le plus Ancien de tous dont il est fait état dans le Necronomicon (cf citation en infra) et Le Livre de Thot. Face à la détermination de Carter, il acceptera d’ouvrir à son visiteur la porte ultime et de lui révéler le secret de toutes choses. Carter est alors terrassé par une panique sans nom, perdant son identité pour devenir tous les Carter passés et futurs. Il lui est expliqué que le temps n’existe pas, et que toute chose est l’apparence d’une chose plus importante. Considérez la forme que vous appelez un cône. Vos géomètres la coupent à l’aide d’un plan et ils obtiennent un cercle. S’ils changent l’angle de la coupe, ils obtiennent une ellipse. S’ils changent à nouveau d’angle, c’est une parabole qu’ils obtiennent. Une parabole dont les extrémités vont se confondre avec les plus extrêmes limites de votre espace. Et pourtant, il s’agit du même cône, rien n’a changé, vous l’avez simplement coupé selon des angles différents…. Les ellipses, les paraboles, les hyperboles sont par conséquent des illusions dont vous dites qu’elles changent, car vous oubliez qu’elles ont toutes pour origine une figure spatiale inaltérable… A cette explication qui est de Price, Lovecraft va ajouter une véritable dimension métaphysique.
A l’origine de tout, il y a l’Être ou encore l’Archétype Universel. Et chaque chose, chaque individu, n’est qu’une des phases de l’infinité de phases comportant l’Archétype Suprême. Et il suffit de changer l’angle de son observation pour se retrouver ailleurs. Il s’agit d’un texte important qui résonne étrangement, à la lumière de la physique quantique et des mathématiques de l’impossible. On sent poindre la thématique de « on a retrouvé Dieu » au travers des équations, un Dieu qui n’est pas celui de la Bible, mais une Intelligence Cosmique que d’autres appelleraient le Grand Architecte de l’Univers. Et Carter, qui est devenu Zbauka, le magicien de Yaddith, demande à L’Être, de l’aider à changer son angle d’observation pour revenir à Boston. Mais pour retrouver son apparence humaine, il lui faudra récupérer le parchemin qui était dans le coffret avec la clef d’argent, document qu’il a laissé dans sa voiture.
Le cousin crie à l’imposture et condamne les élucubrations du pandit. Celui-ci exhibe alors la clef d’argent et avoue qu’il est Randolph Carter. Aspinwall fait tomber sa tenue et découvre le corps d’un monstre qui part se réfugier dans l’horloge dont il referme la porte. Lorsqu’on la réouvrira, il aura disparu ! 
Une chute qu n’en est pas une et qui aurait permis une suite (cf 2010)…

° Citation du Necronomicon
Et bien qu'il existe des gens ayant osé jeter un regard par-delà le Voile et accepter l'Entité comme guide, ils eussent été plus prudents en évitant tout commerce avec elle. Il est écrit dans le Livre de Thoth de quel terrible prix se paie le moindre regard. Ceux qui vont de l'autre côté du Voile ne peuvent jamais revenir car, dans ces espaces infinis qui dépassent notre monde, il y a des ténèbres qui saisissent et qui lient. L'être qui, pas à pas, avance au hasard dans la nuit, le Mal qui défie les Anciens Signes, le Troupeau qui monte la garde dont on connaît l'existence dans chaque tombeau et vit de ce qui pousse des morts - tous ces êtres du monde des ténèbres sont de loin inférieurs de Celui qui garde la porte ; de Celui qui guidera l'imprudent par-delà l'univers dans l'abîme où gîtent des formes innomables toujours prêtes à dévorer. Celui-là, le très ancien, c'est UMR-AT-TAWILL, nom que le scribe a traduit par "Celui dont la vie a été prolongée".

mercredi 16 novembre 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA CLEF D'ARGENT, Lovecraft



La clé d’Argent (The Silver Key 1926, Weird Tales, 1929). Randolph Carter, âgé de 30 ans, a perdu la clef qui lui permet d’accéder au Monde des Rêves. Il essaie de se raccrocher à la vie par la philosophie, la religion puis l’épicurisme, mais tout lui semble creux. Même son engagement dans la Légion Étrangère Française, durant la Grande Guerre, ne parvient pas à lui redonner du sens. Alors, il reprend l’écriture, et même si ses livres ont beaucoup de succès, ses créations l’ennuient profondément. Il se tournera encore sur l’occultisme et rencontrera un inquiétant spécialiste avec lequel il partagera quelque temps. Une relation qui se soldera par la disparition de son nouvel ami lors de l’exploration d’une tombe dans un vieux cimetière (cf L’Innomable, 1923). De retour à Arkham, il s’adonnera à la drogue et rencontrera en rêve son grand père qui lui signalera l’existence d’un vieux coffret, transmis par ses ancêtres, et contenant une clef d’argent. Il retrouvera dans le grenier le coffret, la clef et un parchemin incompréhensible. Muni de ce matériel, il retournera dans la vieille demeure abandonnée de ses ancêtres, et par une « boucle du temps », retrouvera ses années d’enfance avec son oncle Christopher, sa tante Marthy et le vieux majordome Benijah Corey. Il reprend ses expéditions dans la campagne et notamment son exploration de « la tanière du serpent ». Ses proches seront surpris par ses « intuitions prophétiques » se manifestant par une étonnante prescience de l’avenir.
Randoph Carter disparaîtra et on retrouvera sa voiture à mi-pente d’Elm Mountain, à proximité du vieux manoir familial.

YANN MINH A LA SORBONNE

Bonjour,

Pour info, jeudi prochain, je présente le noomuseum à la Sorbonne à 14h dans le cadre d'une série de conférences qui s'annoncent passionnante aux Journées du Numérique.
http://jnum.parisdescartes.fr/yann-minh/
http://jnum.parisdescartes.fr/

"Sa conférence, intitulée Préhistoire des créatures artificielles : de l’Iliade à la singularité est donnée en temps réel au sein même d’un jeu vidéo où les auditeurs peuvent évoluer et jouer durant l’intervention.
Celle-ci aborde toute l’histoire de la cybernétique à travers les mythes fondateurs, de l’aube de l’humanité aux rêves de demain. L’évolution des robots, de la sexualité numérique, des avatars, attendez-vous à une conférence interactive décapante!"

à bientôt j'espère dans le monde matériel ou dans les immatérialités du cyberespace

yann

mardi 15 novembre 2016

ANDRE RUELLAN (1922-2016), RIP

 
 
 (Photo ActuSF)
 
Né en 1922, après avoir été instituteur puis médecin, André Ruellan se met à écrire pour la collection Fleuve noir sous de multiples pseudonymes, dont le plus connu est Kurt Steiner.
Il publie en 1963 Le Manuel du savoir-mourir, illustré par Topor, puis il signe ensuite des œuvres de science-fiction ambitieuses comme Tunnel ou Mémo. Il a aussi été scénariste pour L’Ibis rouge de Jean-Pierre Mocky, ainsi que pour Le Distrait avec Pierre Richard. (Actu SF)

André était un grand Monsieur, digne et affable, qui savait nous recevoir dans son appartement-musée autour d'une bouteille de whisky de belle facture. Puis nous poursuivions la discussion sur les mondes de l'Ailleurs dans un petit restaurant libanais, près de chez lui, où il avait "son rond de serviette". Fidèle parmi les fidèles des "déjeuners du lundi", il laissera un grand vide dans les littératures de l'Imaginaire et le cœur de ses amis. 

Saluons à cette occasion l'initiative des éditions Mnémos de rééditer son œuvre, dont le premier tome sort le mois de son départ :
 
Ortog, Intégrale de andré Ruellan
La Guerre Bleue a provoqué trente milliards de morts. La Terre survit mais un mal inconnu ronge les hommes : ils meurent de plus en plus jeunes – une maladie acceptée comme une fatalité.
Ce destin, Dâl Ortog le jeune berger, le rejette. Quand son père meurt à son tour, il se rebelle. Il veut sauver l’espèce humaine à tout prix, trouver le remède, dût-il pour cela explorer tout l’univers et voyager au-delà de la mort…
Ortog est un joyau unique de l’imaginaire francophone. Palpitant, initiatique et métaphysique, il nous emporte au croisement de la science-fiction humaniste et de l’épopée mythique.
Voici un récit atypique et poignant qui fait de ce roman un incontournable du genre en France.

A LA MEMOIRE DE RENAUD VINCENT


 Renaud Vincent vient de s'éteindre, au terme d'une longue et douloureuse maladie. Il était l'époux de notre amie, l'anthropologue Véronique Campion-Vincent. Il fut, pendant près de 30 ans, chroniqueur à France-Soir. Sa dernière mission est ici :

Le dernier procès de Renaud Vincent

Toutes nos condoléances à Véronique et à sa famille.

LES OVNIS ET LE RAPPORT COMETA, conférence le 30/11/2016



Prochaine conférence, le mercredi 30 novembre 2016
"Les OVNI et le rapport COMETA par l'un de ses rédacteurs" avec Christian Marchal

 
Cher(e)s ami(e)s,

Tous les amateurs d’ufologie et d’OVNI se réfèrent au rapport COMETA. Ce rapport, présidé par un Général de l’Armée de l’Air, visait à informer le Président de la République Française et le grand public de la réalité du phénomène OVNI.

Le rapport recense plusieurs dizaines de cas et en détaille certains : ceux qui ont fait l’objet d’enquêtes approfondies et qui peuvent être corroborées par plusieurs témoins crédibles et par des moyens radars.

Publié en 1999 le rapport COMETA a été repris largement par la presse internationale y compris aux Etats Unis. Mais, s’il a été commenté, interprété et parfois dénoncé, il n’a semble-t-il été suivi d’aucun effet, au moins d’aucun effet connus du grand public.

Pour la première fois l’un de ses rédacteurs, Christian Marchal, s’exprimera sur ce rapport, son contenu, les moyens de l’enquête, l’équipe qui l’a mené, son accueil en France et à l’étranger.

Si Christian Marchal semble convaincu du phénomène OVNI, il nous donnera aussi son avis sur les visiteurs extraterrestres que le rapport considère encore comme étant une hypothèse, alors que plusieurs témoignages sérieux sont relatés dans le rapport.

Enfin, il nous donnera son avis sur les agro glyphes ou "crop circle", ces figures géométriques qui apparaissent dans les champs de céréales.

A l’issue de sa présentation d’une heure, une large plage horaire sera consacrée aux questions du public.

Bien cordialement

Rémy Pécot
Directeur de l'Observatoire du Réel

A venir prochainement
Projection du documentaire La fièvre des particules

Documentaire "La fièvre des particules"

    

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Informations pratiques

Horaires
Retrait des places à 19h15
Début de la conférence à 19h45

Lieu
35 bis, rue Paul Valéry, 75016 Paris

Participation aux frais
pour les réservations faites
- jusqu'au 21 novembre 2016 inclus : 15€
- à partir du 22 novembre 2016 : 20€

Billetterie
- Commande des places en ligne
- Commande des places par chèque*
- Paiement le jour même, 20 € sur place, dans la limite des places disponibles

*Les chèques sont à envoyer au plus tard une semaine avant la conférence, à l'ordre de Observatoire du Réel et à adresser à l'Observatoire du Réel, 111, avenue Victor Hugo, 75116 Paris. Précisez impérativement les noms et mails des personnes concernées.


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A LA MEMOIRE DE JEAN-DOMINIQUE DEVAUD (1944-2016)





Jean-Dominique Devaud (1944-2016) vient de s’éteindre. Un collaborateur fidèle de nos maisons d’édition, qui œuvrait discrètement dans l’ombre, mettant à notre service son immense érudition pour promouvoir des textes oubliés. On retiendra de lui sa collaboration avec Jean- Pierre Deloux (1944-2009) pour « ressusciter » l’œuvre de Grasset d’Orcet, historien, cryptographe et ésotériste. Il venait de terminer la révision de La Tunisie de ce dernier que nous aurons prochainement le plaisir de publier. Proche de Pierre Plantard, on lui doit également, toujours avec Deloux, Les Archives Secrètes du Prieuré de Sion (Edite/ODS), recueil d’articles inédits du Grand Nautonier. Il nous a laissé beaucoup de documents sur ce personnage contesté, mais sans lequel l’affaire de Rennes-le-Château ne serait pas ce qu’elle est devenue.
RIP



LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA QUETE ONIRIQUE DE KADATH L'INCONNUE, Lovecraft





Attention, chef d’œuvre ! Avec La quête onirique de Kadath l’Inconnue (1926/1927, The Dream-Quest of Unknown Kadath, in Beyond the Wall of Sleep, 1948), Lovecraft ouvre toutes grandes les portes de la fantasy et rentre par avec maestria dans le panthéon de créateurs d’univers. La saga de Randolph Carter, que nous avions déjà rencontré avec Le Testament de Randoph Carter (1919) et dans L’Innomable (1923), est foisonnante, et il faudrait pratiquement lire ce petit roman avec un carnet à la main pour noter lieux et créatures que nous rencontrons au fil de l’aventure. Carter est un rêveur de Boston qui va partir à la recherche de Kadath l’inconnue et le château d’Onyx des Très Hauts. On notera ici que cette aventure « s’emboite » parfaitement avec les écrits précèdents de Lovecraft traitant des Contrées du Rêve, que ce soit Le Bateau Blanc (1919), Celephais (1920), Les Chats d’Ulthar (1920) ou encore Les Autres Dieux (1921). La « théologie lovecraftienne » développée dans ces textes forme en effet l’ossature de la nouvelle aventure. Les Dieux des Hommes ont été évacués par les Anciens Dieux, et la queste de Carter est de retrouver la trace des Très Hauts et de la fabuleuse cité d’onyx de ses rêves.
La démarche est très « initiatique ». Il convient d’abord de descendre les 70 marches, menant à la caverne de la flamme, puis les 700 marches, menant à la Porte du Sommeil Profond qui s’ouvre sur le Bois Enchanté. Je ne retracerai pas tout le périple, alternance de décors merveilleux et d’endroits épouvantables peuplé de monstres redoutables, au service de Nyarlathotep chargé de préserver la tranquilité des Divinités en exil. Mais notre aventurier pourra compter sur l’aide des Chats d’Ulthar et des goules, ces dernières flirtant en permanence entre le monde des rêves let les vieux cimetières de notre réalité. Il est vrai que les goules sont dirigées par un vieil ami (!), Pickman, qui a rejoint son monde de prédilection après ses aventures picturales hors-normes (Le modèle de Pickman, 1926). Même les fameuses « maigres bêtes de la nuit » viendront à la rescousse du voyageur qui aura droit du reste à un petit voyage en navire su la face cachée de la lune !
Après moultes péripéties, il finira par pénétrer dans le château recherché, niché sur le redoutable plateau de Leng et sera reçu par Nyarlathotep. Les Très Hauts ont quitté le château et ripaillent dans la cité merveilleuse, qui n’est rien d’autre que le produit des souvenirs d’enfance de Carter et des années heureuses qu’il a vécu en Nouvelle-Angleterre. Après maintes péripéties, il se retrouvera à … Boston.

Je l’ai déjà signalé au sujet d’autres textes sur « les Contrées », mais ce roman s’inscrit parfaitement dans les intuitions du philosophe Jean-Charles Pichon, avec sa forme vide et ses marchines littéraires. La cosmogonie lovecraftienne n’est-elle pas en effet une « Machine », à savoir un ensemble auto-explicatif en perpétuel mouvement du fait de ses adjonctions permanentes et avec une curieuse tendance à boucler sur elle-même en revenant au point de départ ? Et cette attente du retour des Grands Anciens ne revoie-t-elle pas à cette inquiétante phase de l’histoire, celle de « la Forme Vide », où les Anciens dieux ont disparu faute de disciples, alors que les nouveaux ne sont pas encore apparus (où n’ont pas encore été reconnus). A l’instar des divinités païennes, les Grands Anciens subsistent à l’état d’une mince égrégore qui ne demande qu’à…..



° Géographie

Wiki : Les contrées du Rêve sont divisées en quatre régions principales indiquées par les points cardinaux.
·       L'Ouest est le territoire le plus connu des contrées du Rêve, comprenant de nombreuses villes splendides.
·       Le Sud est connu uniquement par sa région côtière et son ile d'Oriab sur laquelle se trouve le Mont Ngranek.
·       L'Est est un continent largement inhabité l'exception de l'Ooth-Nargai. La cité de Celephaïs qui est la capitale de l'Ooth-Nargai a été créée de toutes pièces par son monarque le roi Kuranes, le plus grand de tous les rêveurs. Au-delà s'étendent les Contrées Interdites, de dangereux royaumes au sein duquel le voyage est interdit.
·       Le Nord est un continent montagneux effroyable célèbre pour son plateau de Leng, une région que se partagent des araignées géantes et des êtres semblables à des satyres, connus sous le nom d'hommes de Leng. Le nord contient aussi d'autres endroits plus agréables telle la ville d'Inquanok, célèbre pour ses carrières d'onyx. Les contrées plus reculées du Nord sont connues pour abriter Kadath l'inconnue, la demeure des dieux.
En plus de ces différentes régions, les contrées du Rêve se composent de deux autres territoires.
·       Le monde souterrain qui court sous l'ensemble des contrées du Rêve. Ses principaux habitants sont les goules, qui peuvent physiquement entrer dans le monde de l'éveil à travers les cryptes et les cimetières. Le monde souterrain est aussi la demeure des Gugs, des géants monstrueux bannis de la surface pour leurs blasphèmes indicibles. La zone la plus profonde du monde souterrain est la vallée de Pnath, une dangereuse et obscure crevasse habitée par d'énormes bêtes appelées Bholes. Les Bholes sont les ancêtres des Dholes de Yaddith.
·       La Lune a son pendant dans les contrées du Rêve : elle est habitée par les monstrueuses bêtes lunaires, des créatures amorphes ressemblant à des crapauds et alliées à Nyarlathotep. De façon intéressante, il est possible pour un navire de faire voile depuis l'extrémité des contrées du Rêve afin de rejoindre la Lune à travers l'espace.


° JDR, cf 1987

ES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE TEMOIGNAGE DE RANDOLPH CARTER, Lovecraft






1919 (11/12) : dans une lettre à Alfred Galpin et Maurice Moe, Lovecraft décrit un rêve effrayant. Il était avec Loveman dans un très vieux cimetière perdu quelque part en Nouvelle-Angleterre. Loveman soulevera la dalle d’une tombe et mettra à jour un puits. Il descendra, tout en s’équipant d’un téléphone de campagne laissant le récepteur à Lovecraft. Après l’échange de quelques banalités, Loveman demande à son ami de s’enfuir au plus vite. Ce que ce dernier refuse de faire. Puis il entend une voix gélatineuse presque surnaturelle lui dire : « Pauvre imbécile, Loveman est mort ». Un texte qui inspirera la nouvelle Le Témoignage de Randolph Carter.

Le témoignage de Randolph Carter (1919, The Statement of Randolph Carter in The Vagrant, 1920 & Weird Tales, 1925 et 1937). Lovecraft ne perdra pas de temps à « novelliser » son rêve, reprenant parfois mot pour mot la lettre précèdente. Ici, Lovecraft devient Randolph Carter (qui fait ici sa première apparition) et Loveman Harley Warren. Il donne ici à ce dernier personnage une image de féru d’occultisme toujours fourré des des manuscrits maudits (non cités).

lundi 14 novembre 2016

POUR LES AMIS MYTHOLOGUES

L’Amythologue Novembre 2016


Conférences

Mercredi 23 novembre 18h30 « Clovis et la formation du royaume des francs ». Par Régine Le Jan, professeur émérite d'histoire du Moyen Âge. Dans le cadres des Rencontres au musée de Cluny / Nouveau collège de Cluny
Comment Clovis s'est-il imposé comme seul successeur de son père Childéric, puis comme seul roi des Francs ? La confrontation des sources disponibles, y compris archéologiques, permet de mettre en lumière les fondements de cette royauté barbare,  le mode d’exercice du pouvoir par Clovis et la difficile mise en place d’une dynastie.
http://www.musee-moyenage.fr/activites/programmation/clovis-formation-royaume-franc.html

Vendredi 25 novembre à 19h30 : « L’Irlande celtique, avant les anglais » Conférence de Bernard Sergent (CNRS)
Cette intervention est la deuxième d’une série de conférences qui auront lieu les derniers vendredis de chaque mois jusqu'à mai 2017. Entrée : 5 €
salle de Conférences du Centre Culturel Irlandais, 5, rue des Irlandais, 75005 Paris (métro : Place Monge, Luxembourg).

Mercredi 30 novembre à 19 h : « Mythologie de l’herbe aux cent têtes : du panicaut au gorgonion » par Annick Fédensieu (ethnologue)
Découverte des propriétés prodigieuses de cette plante mythique… Cette intervention clôturera le cycle annuel des conférences organisées par le Groupe Île de France de mythologie française, sur le thème des plantes et de la végétation.
Mairie du 9ème, Paris (salle du conseil 2è ét.), métro Richelieu-Drouot. Entrée gratuite
http://legende-et-conte.com/mythologie-de-lherbe-aux-cent-tetes-panicaut-gorgonion/

Expositions
16 octobre 2016 au 30 janvier 2017 "L'Ours dans l'art préhistorique"
Beaucoup de pierres avec dessins tracés, incisés… pas toujours faciles à distinguer.
Musée d'Archéologie Nationale au Château de Saint-Germain-en-Laye.
https://www.franceculture.fr/evenement/lours-dans-lart-prehistorique-partenariat-rmn-gp

Un peu plus ludique, une expo sur le même sujet à visiter en famille
Jusqu’au 19 juin 2017 : «Espèces d’ours !»
Grande galerie de l’évolution du Muséum d’histoire naturelle, Jardin des Plantes, 57 rue Cuvier, 75005 Paris.
http://www.liberation.fr/futurs/2016/10/12/l-ours-laisse-son-empreinte-au-museum-d-histoire-naturelle_1521235

Du 26 octobre au 13 février : « Le temps des mérovingiens »
Musée de Cluny 6 place Paul Painlevé - 75005 PARIS ; Tél : 01 53 73 78 00
http://www.musee-moyenage.fr/activites/expositions/expositions-en-cours-.html

Formations
- samedi 19 et 20 novembre « Du souffle rythmique à l'ordre du langage : les outils de la musicothérapie » par Willy Bakeroot (musicothérapeute et mythologue)

Curiosités
Visiter la bibliothèque patrimoniale du centre culturel irlandais.
Magnifique Bibliothèque patrimoniale du 18ème siècle avec une collection riche de quelque 8000 ouvrages, parmi lesquels trois manuscrits médiévaux enluminés. Intégralement numérisés et accessibles depuis le site, ceux-ci méritent également d’être admirés de près !
http://www.centreculturelirlandais.com/agenda/visite-de-la-bibliotheque-patrimoniale-22

NOTER
Vous pouvez noter dès à présent une manifestations dans le sud de la France :
Les 1er et 2 juillet 2017 : La ronde des Géants et Totems européens  
A l'initiative des Amis du Poulain, Pézenas accueillera les 1er et 2 juillet 2017 un rassemblement majeur d'animaux totémiques, de géants et dragons processionnels, de France, de Belgique et de Catalogne. On pourrait imaginer une sortie exceptionnelle dans le sud…
https://fr.ulule.com/ronde-des-geants/
Le monde des conteurs endeuillé
20 Octobre 2016, jeudi après-midi, ce fut dans une église du XVe arrondissement de Paris, que le dernier adieu fut donné à madame Marie-Louise Delarue-Teneze, auteur entre autres de 4 volumes relatant les diverses versions des contes dans les régions françaises  « Le conte populaire français ». La famille distribua une photo de celle à qui les conteurs, ethnologues et autres chercheurs doivent tant. (visible dans le PDF)




L'Amythologue
Groupe Île de France de Mythologie Française
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vendredi 11 novembre 2016

POLITICA HERMETICA, COLLOQUE ESOTERISME ET REVOLUTIONS, Paris le 3 décembre

XXXIIe colloque international

POLITICA HERMETICA


Images intégrées 3
Ésotérisme et révolutions

samedi 3 décembre 2016

École pratique des hautes Études,

190 avenue de France, Paris, salle 123, 1e étage

(Métro : Bibliothèque François Mitterrand)

Programme :

9 heures 15

Laennec Hurbon : « Revisiter les rapports entre le vodou et la révolution haïtienne (1791-1804) »
Reinhard Markner : « Juifs et franc-maçons comme instigateurs de la Révolution : Barruel et ses correspondants Simonini et Starck »
Jean-Noël Tardy : « “l'ésotérisme” des carbonari »
14 heures 30

Guillaume Cuchet : « Des insurgés et des initiés. Notes sur les religions de la gauche quarante-huitarde »
Gian Mario Cazzaniga : « Courants ésotériques dans le Risorgimento italien »
Christian Jambet : titre non encore communiqué


Pour tout renseignement : politicahermetica@gmail.com

+33 6 85 73 36 98

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA MALEDICTION QUI S'ABATIT SUR SARNATH, Lovecraft

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La malédiction qui s’abatit sur Sarnath (1919 ; The Doom that came to Sarnath in the Scot, 1920, Marvel Tales, 1935, Weird Tales, 1938). Une nouvelle très dunsanienne qui, après Polaris (1918), commence à donner de la consistance à la géographie des Contrées du Rêve. Le récit n’est pas la narration d’un personnage mais se se présente plutôt comme la chronique historique du pays de Mnar. Un pays avec un grand lac et deux cités côtières. Ib, la cité de pierre grise et ses populations hideuses à la peau verte, qui adorent une idole de pierre vert océan, taillée à l’image de Bokrung. Sarnath la fière, qui déteste les habitants de sa voisine. Il s’en suivra une guerre qui conduira à la destruction de Ib ; les vainqueurs tenteront de s’emparer de l’idole qui chutera cependant dans le lac. Il s’en suivra pour Sarnath une grande période de prospérité, ses jardins, palais et temples en faisant la plus belle ville du monde. Une grande fête sera organisée à l’occasion du millénaire de la chute de Ib. Mais les éléments se déchaîneront et une créature verdâtre émergera du lac, détruisant la cité orgueilleuse.
A noter que Sarnath, en hindi सारनाथ (Sārnāth), est une cité bouddhiste se trouvant à une dizaine de kilomètres au nord de Varanasi dans l'État indien de l'Uttar Pradesh. C'est le lieu du premier sermon du Bouddha et est de ce fait l'un des quatre lieux saints du bouddhisme.

jeudi 10 novembre 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA QUETE D'IRANON, Lovecraft





La Quête d’Iranon (1921, The Quest of Iranon, in The Galleon, 1935, puis Weird Tales, 1939). Un récit très dunsanien qui met en scène le jeune poète Iranon de la merveilleuse cité d’Aira. Il arrive dans la grise localité de Teloth, où il compte séduire les habitants en leur contant les merveilles de sa cité perdue. Mais point de place ici à la poèsie et il quittera la ville en compagnie de Romnod, un jeune disciple. Ils s’installent à Oonai, plus ouverte aux rêveurs, mais victime d’une débauche qui anéantira son compagnon. Seul, il reprendra la route à la recherche d’Aira et s’arrêtera dans la forêt dans la cabane d’un vieux berger. Ce dernier lui expliquera qu’Aira n’existe pas et que c’était une invention de son fils Iranon, un doux rêveur. Sous le choc, Iranon ira se perdre dans les marais pour mourir.

mercredi 9 novembre 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LES AUTRES DIEUX, Lovecraft







Les Autres Dieux (1921, The Other Gods in Fantasy Fan, 1933 & Weird Tales, 1938). Un texte tout à fait intéressant pour qui souhaite mieux cerner « la théologie » de Lovecraft. Les Dieux de la Terre ont été chassés par les hommes qui ne croient plus en eux et se sont réfugiés au somment du Hateg-Kla, la plus haute montagne de Kadath. On les entend parfois pleurer la nuit. Un sage d’Ulthar, Barzai, décide d’aller les rencontrer, bien préparé à une telle expédition par l’étude des Sept Livres Cryptiques de Hsan et celles des Manuscrits Pnakotiques. Il sera accompagné dans cette mission par Atal, un jeune prêtre d’Ulthar. La montée sera prérillleuse et arrivé au somment, Barzai disparaîtra dans les nuages en hurlant « Les Autres Dieux, créatures de l’Enfer, ont fait prisonnier les Dieux des hommes ». La mission de sauvetage ne permettra pas de retrouver Barzai, mais un curieux symbole, gravé sur la pierre, que l’on retrouve dans les Manuscrits Pnakotiques.
On rencontre ici la « forme vide » du philosophe Jean-Charles Pichon, moment de l’histoire où disparaissent les Anciens Dieux (ici les Dieux des Hommes) en qui plus personne ne croit, alors qu’arrivent les nouvelles divinités (ici les Autres Dieux). Il ne restera plus à Lovecraft qu’à introduire les Grans Anciens !
Sur le plan des livres maudits, après les Manuscrits Pnakotiques qui ont fait leur apparition dans Polaris (cf 1918), c’est au tour des Sept Livres Cryptiques de Hsan d’être injectés dans « la Bibliothèque » (cf 4200 av JC).
Enfin, avec la création de Kadath, la machine des « Contrées du Rêve » est désormais en place, et les deux personnages de cette nouvelle proviennent du texte sur Les Chats d’Ulthar (cf 1920).

mardi 8 novembre 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : CELEPHAIS, Lovecraft





Celephais (1920, in The Rainbow, 1922 à l’initiative de Sonia Greene). Un court texte « onirique », mettant en scène un jeune anglais qui s’est surnommé Kuranès. Ses rêves l’amènent au bord d’une falaise d’où il plonge, rejoignant la fabuleuse cité de Celephaïs dans la vallée d’Ooth-Nargaï. Mais même si lors de rêves suivants il découvre d’autres contrées splendides, il n’arrive plus à retrouver Celephais. Il prend de plus en plus de drogue pour prolonger ses phases de sommeil, au point de se ruiner. Il est éjecté de son appartement londonien et erre dans les rues de la capitale. Il est récupéré par une troupe de cavaliers qui semplent le vénérer. Ceux-ci le conduisent au bord de la falaise pour un nouveau plongeon. Il retrouvera Celephais dont il deviendra le roi, car c’est lui qui a créé la cité par ses rêves. Pendant ce temps, le cadavre d’un clochard est balloté par la mer au bas de la falaise, près de la sombre ville d’Innsmouth.
Un texte toujours très dunsanien et une première apparition d’Innsmouth, anglaise avant d’être transférée en Nouvelle-Angleterre !