jeudi 24 août 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE TUEUR, Colin Wilson

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Roman – Le Tueur (1970 ; Belles Lettres, 1998). Colin Wilson continue à vouloir comprendre ce qu’il se passe dans la tête d’un tueur et met en scène, pour cette nouvelle enquête, Samuel Kahn, médecin psychiatre dans une institution spécialisée. Son patient, Arthur Lingard, est enfermé pour avoir sauvagement assassiné un fermier lors d’une tentative de cambriolage. Il est aussi suspecté du meurtre et du viol d’une jeune fille. Fasciné par un personnage redoutablement intelligent qui veut se faire passer pour stupide, Kahn réussira à briser la glace et à mener toute une série d’entretiens. Et cela commence fort, Lingard étant persuadé d’être surveillé par les Gardiens Noirs, créatures maléfiques qui veulent prendre le contrôle de la Terre. Il est vrai qu’il a mené un parcours poisseux sur un arrière-fond de rêve, Lingard étant friand de pulps (son fascicule fétiche retraçait les aventures de Marvo le Magicien), des œuvres de Merritt de de E. R. Burroughs (il avait commis une grande carte de Mars) et de Conan Doyle. Il s’assimilait volontiers à Moriarty, le Roi du Crime.


Le médecin se transformera progressivement en un super-policier pour mener une investigation approfondie sur le patient pour lequel il ne cache pas une certaine sympathie. Et de nous plonger dans le glauque d’une banlieue misérable anglaise. Lingard a perdu son père et sa mère lors de la guerre, a été récupéré par un oncle libidineux qui viole sa sœur, Pauline, à laquelle il voue un amour fou. Nous assistons à un grand spectacle pornographique, fait de « touche pipi », de parties de « le docteur et l’infirmière », en passant par l’inceste et la sodomie homosexuelle. Lingard tripote sa sœur Pauline qui accepte parfois de le « soulager », puis couche avec sa cousine Angie qu’il prête volontiers à des malfrats. Car le sujet a entamé une carrière très active de cambrioleur, à la fois pour rentrer de l’argent mais aussi pour compléter sa collection de petites culottes féminines.
Puis tout va basculer et le médecin découvrira progressivement qu’il est également l’auteur de trois autres crimes sexuels sur des jeunes filles qui ont une certaine ressemblance physique avec Pauline et Angie. Le « déclencheur » sera vite trouvé. Pauline puis Angie ont convolé en justes noces et Arthur, se sentant abandonné, a cherché se venger de la gente féminine. On retrouvera le patient étranglé quelque temps après la fin de l’enquête par un autre détenu, suite à une violente dispute portant sur une petite culotte féminine.
Au total, un roman d’une rare violence et terriblement ambigu. Wilson se complaît dans une empathie trouble vis-à-vis du criminel. Quant à l’aspect « pornographie de banlieue », il est traité avec tant de détails que la nausée guette à chaque page. On est loin de la « pornographie distinguée » du Dieu du Labyrinthe.

Livres imaginaires
° Le Rêveur ou La vie de Arthur James Lingard, Samuel Khan
° Le Kid de Louiseville, Idris T. Moroney (roman érotique dans les milieux de la boxe)

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