mercredi 27 septembre 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : A LA RECHERCHE DE MON PERE, Peter Reich




Etait-ce un génie ou un fou ? Wilhelm Reich (1897-1957[1]) était certainement les deux à la fois. Son fils, Peter, nous livre dans A la recherche de mon père (Albin Michel, 1977) un magnifique témoignage sur les dernières années du psychanalyste alors qu’il n’était que petit garçon. Son père décédera en effet en prison alors qu’il n’avait que 13 ans. Un récit plein d’amour et d’admiration pour un personnage qui le fera rêver et transformera son enfance en un véritable récit de science-fiction. Il lui fallait manipuler les brise-nuages pour faire pleuvoir sur leur domaine d’Orgonon dans le Maine tout en luttant contre les envahisseurs en soucoupes volantes. Mi cowboy, mi soldat spatial, Peter réunira autour de lui une bande de copains auxquels il conférera des titres ronflants, son père étant bien sûr le Général de cette petite armée. Mais le petit garçon a du mal à comprendre pourquoi on veut tant de mal au grand savant. Certainement suppose-t-il parce qu’il avait mis au point un outil redoutable pour soigner les maux d’une humanité qui n’était pas prête. On assistera avec lui à une descente de la police, venue détruire les caissons d’énergie créés par Reich. Et on partagera son émotion lorsque les « hommes en noir » viendront chercher ce dernier pour le conduire dans une prison qui sera sa dernière demeure. Le récit se poursuit sous forme d’alternance entre un présent où Peter est devenu journaliste et un passé qui l’obsède. Il ne revendique en aucune manière un quelconque rôle de « conservateur de l’œuvre de Reich » mais aime revenir à Orgonon pour tenter, parmi les vestiges du laboratoire, de percer le mystère d’une vie qui lui échappera toujours.
Un récit envoûtant.


[1] On lira avec intérêt l’étude de synthèse de Georges Bertin sur Reich (in Rencontres de Berder 2016, ODS)

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