dimanche 31 décembre 2017

ON SE LA SOUHAITE ?


Bonne année mes chers amis, moi je vais passer le réveillon paisiblement au chaud chez moi. Je vous attend samedi 6 janvier pour fêter le Nouvel Eon (il y a déjà beaucoup de monde, inscrivez-vous !)

Philippe


vendredi 29 décembre 2017

LE JOURNAL DE SAUNIERE DANS LA LETTRE DU CROCODILE



Une première chronique de notre dernier ouvrage. Rappelons que celui-ci est en vente en ligne (paiement sécurisé, net de port) sur

BOUTIQUE ODS


Le journal de l’abbé Saunière 1901 à 1905. Un trésor à Rennes-le-Château commenté par Patrick Mensior. Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

Après de nombreuses péripéties, voici publié le journal personnel de l’abbé Saunière qu’il rédigea avec application chaque jour du 26 mai 1901 au 19 septembre 1905. Il rend compte de la vie quotidienne au village de Rennes-le-Château et dans ses environs : météo, états des travaux dans le domaine, commandes de matériaux, activités des ouvriers, relations familiales, relations avec l’évêché, petits et grands déplacements… Le premier intérêt du journal est de découvrir la vie des habitants du village, l’abbé en premier, jour après jour. C’est un témoignage sur la vie difficile dans un village isolé.

Pris isolément, le journal semblerait rébarbatif à de nombreux lecteurs éloignés d’un intérêt socio-historique mais, croisé avec d’autres documents comme les carnets de correspondance de Saunière, le journal apporte des précisions utiles. L’appareil de notes qui accompagne le journal présenté en fac-similé et en transcription, permet de rendre vie au journal et de situer le quotidien de l’abbé dans le contexte de ses activités religieuses mais aussi de tout ce qui alimente le mystère entourant la personnalité de Saunière et le site de Rennes-le-Château. De plus, Patrick Mensior identifie ou dresse le portrait quand cela est nécessaire des personnages cités dans le journal.

Patrick Mensior aborde également la question du trésor et pose l’hypothèse d’un trésor matériel retrouvé par Saunière, probablement caché ou enfoui pendant la période révolutionnaire. Divers documents attestent que les membres du clergé de la région ont cherché à préserver les biens de l’Eglise en les dissimulant. L’abbé Saunière a pu découvrir une cache. Il est question d’un souterrain qui se serait effondré en 1905 justement. Patrick Mensior met en perspective des documents municipaux de l’époque avec les extraits du journal, ce qui vient étayer son hypothèse.

On peut penser que d’autres documents sont encore à découvrir, d’autres témoignages, qui contribueront à clarifier le mystère ou plus simplement les questions sans réponse.
Cette belle édition intéressera tous ceux qui s’intéressent, de près ou de loin, au trésor de Rennes-le-Château.

dimanche 24 décembre 2017

JOYEUX NOËL

Et c'est parti les zamis : plein de bulles, de douceur et de paix dans les étoiles !


lundi 18 décembre 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : SUR LES TRACES DE LOVECRAFT, anthologie





Sur les traces de Lovecraft T1 (anthologie, Nestiveqnen, 2017).

Les anthologies néo-lovecraftiennes continuent de pleuvoir et, après celle de Bragelonne, c’est à Nestiveqnen de poursuivre le bal. Et il s’agit d’un premier tome.

Arkham

Hélène Duc nous propose, avec La Terreur dans ses Ténèbres une promenade dans les quartiers mal famés dArkham, en compagnie dun policier qui enquête sur les disparitions mystérieuses de 8 prostituées. Le coupable, qui ne cherche pas véritablement à se dissimuler, sera facilement arrêté et expliquera quil cherche « de la chair fraîche » pour nourrir un puissant dieu hyperboréen dont il est devenu lesclave Atlach-Nacha. La police, le considérant comme fou, le fera interner alors que le jeune inspecteur décidera daller au fond des choses. Son expédition dans les sous-sols de la ville lui révélera maintes horreurs et le mettra en contact avec le monstre, qui, usant de son charme hypnotique, le chargera de reprendre son approvisionnement.
On notera qu’Altach-Nacha, immense araignée, est le fils béni du grand Abhoth.

Azathoth

Pierre de Beauvillé sait manier l’humour et nous le prouve avec Le Loch. Tobias est hanté par une tache noire qui ne cesse de s’étendre sur le tapis de son appartement de Münich. Son chat l’évite soigneusement, les objets qu’il y plonge disparaissent sans ressortir en dessous et l’aberration ne cesse de s’étendre. Les investigations menées avec sa fiancée, un vieux savant russe et un prêtre ne donneront aucun résultat tangible, la seule évocation de ce phénomène étant un passage du Necronomicon où il est dit que « le trou est une manifestation du millénaire Azathoth, qui ne cessera de grandir pour engloutir la terre, car telle est la volonté du Chaos ». Tobias déménagera avec ses amis. Le quartier, la ville, la région, l’Allemagne etc disparaitront tour à tour. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies décidera de lâcher quelques bombes atomiques, sans aucun effet. Une petite équipe sera envoyée dans l’espace pour tenter de préserver la race humaine avec de nombreuses archives-témoignages et le Nécronomicon, au cas où

L’ami Serge Rollet nous sert une petite pièce bien sympathique avec Azathoth où nous assistons à la mise au point d’un super accélérateur de particules, aux Etats-Unis, capable de fournir des résultats étonnants, et pourquoi pas de devenir le Maître du Monde. C’est la raison pour laquelle ce projet est soutenu par le Président. Il est mené par un savant fou, Thotep, génie de la physique des particules, mais aussi redoutable occultiste. Une petite équipe, pilotée par le Dr Armitage, avec  Kate, une savante qui a quitté le projet et son ex, Fred Marsh, journaliste à sensation, va chercher à déjouer les plans de Thotep. Kate conduira ses acolytes dans le laboratoire où l’expérience va être tentée, à Innsmouth, où ils tomberont entre les griffes de l’apprenti démiurge. Celui-ci officie avec un exemplaire du Codex DoSoto, du manuscrit Voynich et du Necronomicon, son but étant d’ouvrir la porte qui libérera Azathoth. Cela se terminera en carnage, Kate réussissant finalement au prix de sa vie à repousser Celui du Dehors en brandissant le Necronomicon.

Cthulhu

Les Démons d’Ynis Mon de Paul Marin Gal obéit à un schéma bien rôdé dans la fiction lovecraftienne. Deux jeunes archéologues d’Oxford mènent, pour le compte du musée Pitt River, une mission au Pays de Galles. Une mission prétexte puisque l’un des protagonistes est un cultiste à la recherche d’une pierre noire pour invoquer le Grand Ancien qui sommeille au fond de l’océan. L’expédition se terminera dans un bain de sang, le cultiste y laissant la vie alors que son coéquipier, poursuivi par les Créatures d’Innsmouth, rejoint Oxford en catastrophe pour se réfugier chez son Professeur. Et pourtant, ce texte est très original, l’auteur mettant sa grande culture gallo-celte au service du Mythe de Cthulhu pour lui donner une couleur tout à fait intéressante. Les prêtres du Culte de R’Lyeh savaient décidemment beaucoup de choses à l’ère pré-druidique !

Avec L’Île Hallucinée de Barnett Chevin nous restons dans la néo-lovecrafterie dobédience classique ; on croirait lire du Derleth ! Un jeune homme amoureux de la mer décide de sembarquer en 1872 pour une traversée qui lui permettra de réunir un petit pécule afin d’épouser sa fiancée et de fonder une famille à son retour. Une cargaison mystérieuse, faite d’énormes fûts - officiellement de l’alcool de contrebande - est embarquée sur le navire, sous la surveillance d’un personnage bizarre qui va participer au voyage. Il s’appelle Wilbur Whateley ; son corps est dissimulé sous le lourds vêtements et son visage caché par un turban. Après quelques jours de traversée sans histoire, des gargouillis étranges émanent des cales et plusieurs marins, bravant l’interdiction de visiter ces lieux, sont retrouvés affreusement déchiquetés. Whateley ne sortant que la nuit, le jeune matelot profite d’une de ses absences pour visiter sa cabine. Il y découvre de piles de livres bizarres, dont un certain Necronomicon. Je n ‘y ai recensé qu’un fatras d’inepties à propos des choses de l’au-delà, de divinités cosmiques appelées les « Grands Anciens » qui régissent notre monde ou qui dorment loin de notre civilisation en attendant le moment opportun pour nous asservir. Un grand tableau représentant un paysage malsain est accroché au mur, ainsi qu’une gravure consacrée à « l’île sans nom ». Cette dernière est en fait le véritable but de l’expédition que nos aventuriers finiront par découvrir et explorer. Elle abrite une cité cyclopéenne dont les murs sont ornés d’odieuses gravures. Les tonneaux sont débarqués du navire, libérant des créatures putrescentes qui se répandront dans la cité. En son centre se dresse un Temple recouvrant un abîme dont on ne peut localiser le fond. Whateley, manifestement familier des lieux, se mettra à invoquer Yog-Sothoth, Shub-Niggurath, Nyarlathotep et Cthulhu. Sensible à l’appel, la créature tentaculaire surgira de sa grotte et le jeune matelot aura tout juste le temps de se sauver en se précipitant dans la chaloupe du navire.

Par-delà la mer sans sommeil de Yan Quero relève également de l’orthodoxie lovecraftienne la plus stricte. Un jeune étudiant en archéologie, James Flaherty, s’inscrit à l’Université de Miskatonic pour obtenir sa dernière UV. Il est le seul élève du professeur Gladstone, personnage fantasque qui possède, soigneusement enveloppée dans un coffret en bois une statue dotée d’étranges pouvoirs. Il ne fera que l’entrouvrir, plongeant l’étudiant dans une immense cité dans laquelle il rencontrera une jeune fille ravissante avant qu’elle ne se transforme en monstre. Le professeur lui explique qu’il a eu une vision de Kadath, la cité mythique des Grands Anciens, décrite notamment par Lovecraft dans son œuvre. Il lui parle des temples construits près de Damas à la gloire des Grands Anciens, informations qu’il a recueillies dans Le Necronomicon d’Abdul Alhazred. C’est le vestige d’une collection de mythes, de récits et de prières dédiées à des divinités archaïques dont les noms malgré de multiples variantes, correspondaient pour sa trinité principale à Cthulhu, Azathoth (dont il ne fallait jamais prononcer le nom à voix haute) et Yog-Sothoth.
Gladstone possède également un autre texte, Par-delà le mur sans sommeil, dont il na pu effectuer une traduction cohérente. L’étudiant se met à la tâche et y découvre d’histoire du poète dément avant la rédaction de son fameux ouvrage. Il sest rendu en Chine avec son père, commerçant, plus particulièrement dans la région de X’ian. Lempereur a été assassiné par sa femme, Wu Zetian, qui organise une expédition vers les îles de lEst, refuge des Grands Anciens, qui possè
 qui possèderaient le remède lui permettant de se transformer en homme et dasseoir son pouvoir. Cest Nyarlathotep lui-même qui apportera la précieuse potion avant, pour remerciement, d’être enfermé dans une pyramide scellée dans la cité aux soldats enterrés. Alhazred passera pour sa part plusieurs années en prison avant de repartir en Arabie dont il rapportera la mystérieuse statuette.
Gladstone confie ensuite à son disciple une liasse de feuillets anciens qu’il a trouvé dissimulés sous la couverture du Necronomicon. Il sagit du récit du père jésuite Alexandro de Cominado, parti en expédition pour découvrir la fabuleuse île de California et évangéliser la Reine des Amazones. Arrivé sur place après de nombreuses péripéties, le prêtre et ses compagnons découvrent une cité cyclopéenne dont ils franchissent les portes de bronze. Ils seront faits prisonniers par une équipe de cultistes et s’enfuieront péniblement, poursuivis par les tentacules du monstre marin.
Avec laide dun généreux sponsor, Glastone montera une expédition pour retrouver les ruines de la cité quil suppose être Kadath. Opération couronnée de succès, si ce n’est que les membre de l’équipe seront possédés par des « minions » dont ils pomperont l’esprit et possèderont le corps. James, le temps de la possession, saisira la problèmatique de ces êtres :
Les fragments du Necronomicon et des Manuscrits Pnachotiques prenaient sens, bien au-delà des laborieuses et pitoyables interprétations quen faisaient leurs lecteurs humains. Je me rappelais, où Cthulhu lavait rayé sur notre planète natale, autour de la première étoile créée après le big-bang. Je voyais Kadath, la rayonnante cité construite par l’oppression sans pitié de foules esclaves : Kadath laNoire ; Kadath que des millénaires de corruption spirituelle avait mué en temple de la cruauté, cernés de taudis infinis.
Je   me souvenais de notre soleil moribond quil avait fallu quitter lorsquaprès 10 milliards d’années d’ardeur, ses feux s’étaient éteints. Les Grands Anciens ne disposaient pas de vaisseaux pour traverser l’espace, mais ils étaient capables de léviter et de s’enkyster pour franchir le vide sidéral. Nous avions dérivé entre les amas de galaxies, jusqu’à finir sur cette planète bleue, voilà des dizaines de millions d’années. Des êtres aux dents acérées contestèrent notre venue et notre suprématie. Nous étions cependant plus forts et surtout plus puissants qu’eux. Cthulhu attira vers notre planète d’accueil un astéroïde qui les extermina. Son erreur ne lui apparut que dans un deuxième temps. En se fracassant au sol, le météore qui détruisit nos adversaires envoya une quantité phénoménale de poussière dans l’atmosphère, plongeant la planète dans un hiver semblant de ne jamais y devoir finir. Nous avions cru revivre. Le froid nous obligea à nous enkyster de nouveau, sans que nous ayons recouvré suffisamment de force pour repartir.
Seul James parviendra pourtant à s’échapper après avoir détruit les « enveloppes corporelles » de ses compagnons et rejoindra Arkham où il ira fouiller dans le bureau de Gladstone, exhibant la statuette soigneusement enveloppée. Il sera à nouveau projeté à Kadath et une nouvelle fois fait prisonnier par Cthulhu. Il ne devra son salut que grâce à une incantation magique prononcée par Abdul Alhazred.
Laborieux, tout cela…

Quelque chose en pierre de Jean Pascal Martin nous fait partager une expédition géologique en Sibérie où un trou noir vient de faire son apparition dans le permafrost. Igor, le chef de la mission, découvrira au fond du gouffre une pierre taillée recouverte d’étranges inscriptions qu’il emportera sans en parler à son équipe. De retour à Moscou, il étudiera l’objet et sera la proie de rêves terrifiants. Ses collègues et notamment son assistante Anna finiront par s’inquiéter de ne plus le voir au laboratoire et se rendra à son domicile. Un appartement totalement dévasté mais sans aucune trace d’Igor. Elle  trouvera cependant la pierre enveloppée d’un papier sur lequel il est écrit : NOUS L’AVONS RÉVÉILLÉ. Elle prendra l’objet et plongera à son tour dans un univers onirique dans lequel elle rejoindra Cthulhu.

Sur la mer des ténèbres de Sylwen Norden est une véritable petite perle qui développe une atmosphère glauque particulièrement prenante. Nous sommes dans un univers « post » où l’homme a détruit la planète par la pollution et le crime. Un navire de survivants accoste sur la côte d’une petite île de Nouvelle-Angleterre, repoussant difficilement à l’aide de petites étoiles à cinq branches une population de créatures marines repoussantes. Sur cette île -un ancien bagne- réside un vieil original, Markham, qui mène inlassablement la guerre contre les Profonds qui ne cessent de gagner du terrain. Avec l’aide de quelques rescapés et avec son hydravion, il se décide de frapper la source du mal, le Pic du Diable, îlot rocheux au large d’Innsmouth. Il s’agit de la partie émergée de R’Lyeh où le Grand Cthulhu se prépare à régner sur son nouvel empire du mal.

Horreur

Howard de Kéti Touche nous entraîne sur les pas de William, jeune photographe américain, venu faire ses armes dans un manoir anglais situé près d’une falaise et tenu par la charmante et mystérieuse Armelle Clogwyn. Une créature fantasque, toujours revêtue d’un châle, et qui a perdu son mari, Howard, lors d’une terrible tempête. William se gorge des paysages sublimes du domaine et se laisse chouchouter par la maîtresse de maison qui se révèle de surcroît être une excellente cuisinière. Howard découvre dans la bibliothèque de sa chambre-donjon les carnets de voyage de son mari et devine qu’il était sous l’empreinte maligne de son épouse. Lors d’une nuit d’orage, il aperçoit de sa fenêtre une femme nue dotée d’une flamboyante chevelure rousse qui semble psalmodier face aux éléments déchaînés. Une de ses dernières expéditions photos, à la recherche d’un œil flamboyant qui semble briller entre les rochers – se terminera de façon dramatique : il sera lui-même surpris par une tempête d’une violence inouïe. Il sera sauvé par la créature mystérieuse hurlant « Yorr’e ! Hai Fhtagn ! ». De retour aux USA, il enverra à Armelle Clogwyn la photo qui a été retenue pour le premier prix d’un concours : celle d’une femme minuscule qui déambulait sur la côte, nue !
Un texte très agréable à lire.

Le Sieur de Cauquemont que nous présente Franck Stevens est une curieuse momie, entreposée dans un musée improbable, sur laquelle il est demandé au narrateur d’effectuer des analyses afin d’en déterminer l’origine. Le chercheur opérera les batteries de test d’usage, dans aucun résultat. La momie semble défier les lois les plus élémentaires de la physique et se refuse à toute analyse.  Il sent de surcroît, à force de côtoyer le cadavre, d’étranges modifications corporelles se produire sur lui. Il se rendra dans la chapelle où a été découverte la créature et sera pris de visions terrifiantes dans la crypte où celle-ci reposait. Il la ramènera sur place et l’incendiera avec du pétrole.

Innsmouth

Etrange disparition que celle que nous relate Marie Thuillien dans La Disparition de James R. Nixon. Il s’agit d’un avocat de renom dont on perd la trace après qu’il ait acquis à prix d’or, lors d’une vente aux enchères, un coffret de documents ayant appartenu à un obscur écrivain du Rhode Island. Les témoignages de ses proches et son propre journal nous apprennent que l’avocat, hanté par des rêves atroces, plongeait progressivement dans la folie. Il finira par retourner chez les siens, sa mère et sa tante, à Innsmouth et disparaîtra définitivement. Les policiers, aux yeux globuleux et avec des traces de branchies sur le cou retrouveront son petit coffret rempli de feuillets couverts d’une écriture illisible !

Nazisme

Retour au Wewelburg de Cyril Durr fait figure d’originalité dans un ensemble plutôt convenu. L’étude du jeune Werner Hartmann, Ce qui se reflète dans les flasques molles a retenu l’attention du Reichsfüher Heinrich Himmler, dans la mesure où il évoque la survivance d’Ancien Dieux qui pourraient, pense le dignitaire nazi, être utilisés à des fins stratégiques. Il envoie le jeune chercheur à Providence prélever dans l’église de Federal Hill la pierre à laquelle Lovecraft et Robert Blake ont fait allusion dans leurs écrits. Un larcin qui le remplit de malaise, le polyèdre voir le laissant deviner une entité gigantesque et malfaisante dans un décor de ruines cyclopéennes. Il ramènera la pierre au Wewelsburg, mettant en garde Himmler contre son pouvoir néfaste. Sans tenir compte de son avis, Himmler ira la faire déposer sur le site sacré des Externsteine dans le cœur mystique de la Germanie. Mais au lieu de protéger le Reich, la gemme ne fera qu’accélérer sa chute !




dimanche 17 décembre 2017

LE LABORATOIRE DE L'IMPOSSIBLE (16 décembre 2017)





Une réunion du Conseil de l’ODS est toujours un moment important, d’autant que ce samedi le board était au complet. Nous avons eu le plaisir d’inviter Erick Russo, un nouveau membre fortéen et d’associer Nicolas, fort actif désormais dans l’équipe. 




Outre l’agenda culturel, que vous retrouverez par ailleurs (sur le site de BTLV notamment), nous avons travaillé sur les nouveaux projets d’édition, nombreux en cette fin d’année. Le détail sera donné dans la prochaine lettre de l’ODS, réservée à nos adhérents. On peut se féliciter de ce que 15 membres de l’ODS soient également devenus membres de l’association Portes de Thélème présidée par Jean-Christophe Pichon. Il est vrai que les sujets d’intérêt commun sont très nombreux.


La séance s’est prolongée par une réunion du « Laboratoire de l’Impossible » où nous testons les projets en cours. Claude Arz nous a évoqué la mémoire de son ami Régis Blanchet, fondateur et animateur de la revue ésotérique Le Jardin des Dragons » et de son ami le druide Gwenc’hlan Le Scouëzec, fondateur des rites forestiers. Jean-Michel Nicollet, proche de ces deux personnes, a enrichi la discussion notamment sur l’aspect fraternel de leur démarche.


Emmanuel Thibault a pris le relais sur sa vision des origines du christianisme, sérieusement challengé par la théologienne Geneviève Beduneau et par l’historien Didier Leroux. 




Les discussions, passionnantes, se sont prolongées tardivement autour d’un somptueux buffet concocté par Lady Ta et par Sabrina. 


vendredi 15 décembre 2017

BREIZ ATAO (décembre 2017)


Breiz Atao

 Julie

De retour d’un périple de 10 jours en Terres Celtiques qui, fidèles à leur tradition, étaient nimbées d’un petit crachin glacial délicieusement dégoulinant. Première étape à Elven, la fameuse cité à laquelle on revient toujours, bien sûr. Le Festival de Littérature Populaire était cette année consacré aux Pirates, thématique qui m’a permis de retrouver Julie « Petite Fée » qui a consacré un ouvrage à cette redoutable engeance. Julie est une archéo-odésienne qui avait publié chez nous, dans la magie de ses 16 ans d’alors, son premier recueil de poésies, Fantasmique et Faeries. Nous étions en 2000. Nos chemins se sont ensuite séparés, mais Julie a maintenu le cap. Son amour de la littérature l’a conduite vers l’enseignement, ce qui ne l’empêche évidemment pas de continuer de chatouiller sa plume personnelle. 

 La saucisse aux choux

Nous avons bien sûr sacrifié au rituel initiatique de la dégustation de la saucisse aux choux, le samedi midi, avec un petit voile de tristesse au fond des yeux partagé avec Lauric Guillaud : Jean-Paul Debenat, qui avait beaucoup apprécié ces rencontres les dernières années, a franchi la porte des étoiles. Il est allé retrouver ses avions de guerre chinois et son cher Big Foot.
Les conférences ont lieu l’après-midi, à l’heure de la sieste, et rassemblent un groupe de copains qui traversent les années sans que leur humour ne prenne une ride. Mad Marc, par exemple, nous offre pratiquement tous les ans une projection des meilleurs nanars cinématographiques sur le thème retenu. Nous sommes ici à l’antipode du colloque universitaire. C’est léger, d’une érudition « champagne » et – regret partagé par plusieurs amis- ne laisse aucune trace. Il n’y a pas ici d’Actes du Colloque. Le samedi se termine par la remise du prix de l’année, les discours incontournables des notabilités, le cocktail et sa fameuse pièce montée, et le dîner de gala. Tout cela bien sûr sous la houlette de la sympathique Annie Kerviche, responsable de la Médiathèque et porteuse de l’événement. 

 La pièce montée

Le dimanche, nous nous retrouvons au Carré d’Art pour le Salon du Livre. Comme à l’accoutumée, nous n’avons pas le temps de sortir les livres des cartons que celui que nous appelons « le client » se précipite pour acquérir les dernières nouveautés de l’ODS. En parlant de cartons, Richard D. Nolane arrive également pour prendre livraison de son dernier ouvrage, un recueil de nouvelles de Rog Phillips, que nous venons tout juste de sortir. Nous avons du reste vu, en fin de journée, un ecclésiastique repartir avec ce précieux petit livre rouge ! 


Beaucoup de rencontres sympathiques et de projets arrêtés, notamment avec Jean-Pierre Moumon (reprise de ses études de SF) et Marine Blond (traduction d’une novellae lovecraftien de Colin Wilson). 


Plaisir encore de croiser notre bon vieux Kanux, autre archéo-odésien, aujourd’hui libraire à Rennes. Je quitte le Salon avec, autre tradition locale, l’indispensable andouille de Bretagne qui alimentera mes grignotages hivernaux.


Soirée pot-au-feu à Logodec chez les Pichon qui ont eu la gentillesse de m’héberger. La conversation roule sur la prochaine réunion de Berder de juin 2018 qui aura pour thématique le temps. Sujet suffisamment large pour remplir des pages de brain-storming dont je retiendrai, pêle-mêle, la régression temporelle, l’urchronie, les paradoxes temporels en SF, l’archéo-fiction, le temps inversé… Je suggère aussi de traiter, sous forme de groupes de travail, de la Machine chez Jean-Charles Pichon.

Le Burning Man
 
Semaine nantaise consacrée au repos, à la lecture/écriture et à la retrouvaille de vieux copains. Il est vrai que j’ai passé 8 ans dans les années 90 auprès de la belle Ligérienne et qu’il fait bon d’arpenter à nouveau les rues animées de ses quartiers branchés et son incroyable hall à Machines qui recevra en avril prochain la visite du Burning Man américain (on ne sort décidément pas de la Machine). Je place la TV en sourdine pour échapper à ce pauvre Johnny qui n’en finit plus de m’arracher des larmes et boucle quelques notes sur C.G. Jung, le Seigneur de l’inconscient, met une dernière main à la réédition de Moi, HPL de Jacky Ferjault et commence à parcourir son tapuscrit sur HPL et l’Art. Sans oublier de consommer, sans modération, la dernière anthologie parue chez Mnémos de nouvelles néo-lovecraftiennes. Les étoiles doivent être à nouveau dans une conjonction favorable, car nous sommes actuellement, des deux côtés de l’Atlantique, littéralement inondés de recueils cthulhuiens. Pas facile d’innover sur ce marché hyper saturé. Les perles sont rares mais n’en ont que plus de valeur.

 André teste la Loco

J’ai établi ma cantine à La Loco (Rond-Point de la Duchesse Anne) pour la qualité de ses plats-brasserie, mais aussi pour le sourire de la belle Anastasia qui officie au service. Je ferai partager cette adresse de qualité à André Savéant, fidèle nantais et autre archéo-odésien. Un gastronome hors pair et un pâtissier redoutable. Sa sœur me fera déguster at home d’excellentes cailles grillées et ensemble nous testerons le Nazca, un improbable restaurant péruvien planqué dans une petite rue de la Cité des Congrès. Ici le ceviche est le seigneur des lieux, sous toutes ses formes. Une merveille pour faire passer un Pisco Sour bien tassé.


Retrouvailles le vendredi soir dans un petit thaï avec les deux compères, Lauric Guillaud et Georges Bertin, en plein boom préparatoire du Salon du Livre Maçonnique du lendemain. Ils étaient accompagnés de la pétulante Laurence Vanin, sœur bien sûr, mais aussi philosophe et pompier ! Elle me fait penser à Julie, la fille de Lauric, qui est philosophe… et danseuse ! La science des Sages mène à tout.


C’était la première version de ce salon du livre nantais et ce fut une belle réussite. Un endroit agréable (l’ancienne Manufacture des Tabacs, dite « la Manu »), une belle organisation sous la houlette de Lauric et du dynamique Thomas Grison et une participation nombreuse avec des intervenants de qualité. Nelly Besnard, la Grande Prêtresse du Salon de Blois, illuminait la manifestation… ainsi qu’Éric Giacometti qu’elle ne lâchait pas d’une semelle. 



Notre chère Fabienne La Louve était venue nous éclairer sur le corps de métier très mystérieux des femmes-sœurs alors que Georges Bertin, un verre de muscadet à la main, favorisait les échanges. 



Dans la philosophie du prochain Berder, il nous a proposé la publication d’un recueil qui sommeillait dans un de ses tiroirs sur Le Temps et l’Imaginaire. 




L’Énigme du Temps est aussi le titre d’un ouvrage de Laurence Vanin que nous nous sommes faits dédicacer avec Pichon tout en la débauchant pour notre manifestation de culture alternative de juin. 



Une mention particulière encore à Lina Chelli, notre voisine de stand, qui assurait la promotion très efficace de son petit livre rouge, Vibrations Maçonniques. Technique très éprouvée qui consiste à mettre l’ouvrage entre les mains de la victime en lui déroulant un argumentaire musclé jusqu’à totale capitulation. Et ça marche !


Bravo à tous les artisans de cette manifestation et une pensée spéciale pour Lauric qui s’est retrouvé le lundi au fond de son lit avec une belle crève !


Quel séjour les Zamis et en route pour le Laboratoire de l’ODS samedi prochain !

mercredi 13 décembre 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : C.G. JUNG, LE SEIGNEUR DE L'INCONSCIENT, Colin Wilson





Etude – Jung, le seigneur de l’Inconscient (1984 ; Le Rocher, 1985)

Jung (1875 – 1961) est certainement un pilier important dans « l’Odyssée de la Conscience » entreprise par Wilson. Il était normal qu’il lui rende hommage en lui consacrant une biographie, passionnée certes, mais écrite avec suffisamment de recul pour ne pas être une simple hagiographie. Colin Wilson, partisan de la théorie du « double cerveau » (le gauche, celui de la quotidienneté ; le droit, celui du calcul et de la réflexion) est d’emblée en harmonie avec le penseur suisse. Jung en effet se plaisait à dire qu’il était deux en un, le romantique fasciné par les phénomènes de l’esprit et l’occultisme, le scientifique qui ne pouvait avoir pour seule maîtresse que la raison. Et c’est cette dichotomie qui fera le drame intime de Jung tout au long de sa vie.
Jung prolongera les travaux de Freud sur l’inconscient, tout en prenant progressivement ses distances avec celui qui était considéré comme le père de la psychanalyse. Outre les pulsions sexuelles, Jung estime en effet que l’homme éprouve d’autres préoccupations fondamentales en tête desquelles figure la religion. Il a en effet la forte conviction qu’il existe quelque chose de beaucoup plus grand que les êtres humains et que l’homme est capable de s’ouvrir à cette force supérieure.
Jung, au cours de ses enquêtes parapsychologiques, arrive à la conclusion que les « esprits » sont des « projections » de l’inconscient ; cela dit, après plusieurs enquêtes de terrain, il finit par admettre qu’il s’agit d’autre chose, l’esprit étant vraisemblablement capable d’agir sur la matière. Et de franchir une nouvelle fois la ligne rouge ! Mais c’est avec sa théorie de l’inconscient collectif et ses archétypes que le psychiatre brouille définitivement les cartes (et dans la foulée se fâche définitivement avec Freud). Une théorie inspirée par ses recherches en mythologie qui lui fait penser qu’il existe un « réservoir enfoui » dans le plus profond du subconscient des hommes dans lequel il leur arrive d’accéder et de retrouver les fondamentaux que tous partagent (l’idée de Dieu par exemple).
Les applications qu’il croira y trouver pour expliquer l’alchimie ou l’ufologie ne sont pas entièrement convaincantes et susciteront maintes critiques. Il voit dans la recherche de la « lapis philosophicae », la Pierre philosophale, la métaphore du cheminement de l'esprit vers davantage d'équilibre, vers une réalisation pleine et complète, le « Soi ». Pour Jung toute la recherche de la transmutation du plomb en or n'a servi, au cours de l'histoire, qu'à représenter ce besoin psychique humain, et à en préserver les règles et processus, et la connaissance des menaces de la société de l'époque (l'Inquisition notamment). Pour ce qui est de l’ufologie, son hypothèse principale est que les ovnis ont une forme circulaire de soucoupe par analogie avec les mandalas, eux-mêmes symboles d'un désir de complétude et qu'ils sont une reconduction de l'archétype du salut, au sein d'une société où « Dieu est mort »

Wilson terminera son étude avec beaucoup de réserves, insistant sur la fait que la théorie de l’inconscient collectif, pour séduisante qu’elle soit, est loin d’être démontrée. Il retiendra surtout de Jung un chercheur persuadé de l’existence des pouvoirs infinis de l’esprit et de la possibilité d’un élargissement de la conscience. Dans un dernier chapitre sur « l’imagination créatrice », il insistera sur le fait que la seule voie possible pour y parvenir est un travail sans relâche sur la volonté. C’est ainsi que pourra se réaliser ce que Jung appelle « l’individuation », c’est à dire l’établissement d’une relation harmonieuse entre les deux hémisphères du cerveau permettant d’utiliser pleinement « la faculté X ».

vendredi 24 novembre 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE SCEAU DE R'LYEH, August Derleth





Le Sceau de R’Lyeh (August Derleth 1957, in Tome III, Robert Laffont). Encore un texte terriblement téléphoné, la clef de l’énigme nous étant donnée dès les premiers paragraphes. Il s’agit du dernier des rejetons de la branche des Phillips qui hérite de son oncle d’une maison sur un promontoire près d’Innsmouth. Une demeure qui remue parfois comme si elle était édifiée sur un « immense corps vivant ». Il se plonge dans l’étude des papiers et des ouvrages du défunt et découvre que ce dernier était à la recherche du « sceau de R’Lyeh », afin de libérer Cthulhu prisonnier au fond de l’océan. Toute la littérature maudite sera bien évidemment sollicitée (Sussex Fragments, Manuscrits Pnakotiques, Culte des Goules, Livre d’Eibon, Unaussprechlichen Kulten) et le Necronomicon consulté à l’université de Miskatonic. Il plongera également dans la fiction de Lovecraft, riche en enseignements. Avec l’aide de sa gouvernante, Ada Marsh, descendante d’Obadia Marsh, il découvrira dans sa maison un tunnel qui descend dans une grotte sous la maison et exploreront ensemble ce qu’il reste du Récif du Diable. Ils constateront à cette occasion qu’ils n’ont pas besoin d’appareil de plongée mais sont capables de « respirer » sous l’eau. Fort des indications trouvées dans les papiers de l’oncle, ils monteront une expédition à Ponape et finiront par localiser R’Lyeh où ils feront sauter le sceau qui emprisonne Cthulhu.
Une nouvelle sans grand intérêt dans laquelle, une fois de plus, Derleth transforme la mythologie lovecraftienne en lui donnant le parfum chrétien du bien et du mal.