dimanche 27 mai 2018
LES CHRONIQUES d'EL BIB : LOVECRAFT, AU COEUR DU CAUCHEMAR
Lovecraft, au cœur du cœur du cauchemar, collectif, ActuSF 2017.
Un recueil d’études sur Lovecraft, voilà qui est très original, et ce pratiquement 50 ans après la publication du légendaire « Cahier de l’Herne ». L’objet est volumineux (450 pages), de belle facture (format « Planète), joliment illustré et présenté sous couverture rigide. L’édition a été permise grâce à un financement participatif « Ulule » largement souscrit. Le recueil est un mélange de présentations pour néophytes et d’études d’une belle érudition, ce qui rend sa lecture parfois déroutante. Mais cela reste au total un très bon travail, indispensable pour tout lovecraftien qui se respecte.
L’ouvrage s’ouvre sur une contribution de Bernard Bonnet, H.P. Lovecraft entre mythe et faits, fort bien écrite. En une première partie, l’auteur développe l’explosion post-mortem de l’œuvre, en pointant les grandes dates du phénomène, le décès de Derleth en 1971 qui était le gardien de « son » orthodoxie et le démarrage, dans les années 80, des « Études Lovecraftiennes » qui permirent de mieux cerner la personnalité de l’écrivain. Il ne cherche pas en revanche à répondre à la question fondamentale, pourquoi cet emballement actuel de la Lovecraftomania ? Voir à ce sujet l’excellent ouvrage d’un collectif d’universitaires américains, The Age of Lovecraft (University of Minneapolis Press, 2016).
Dans une seconde partie, B. Bonnet trace une bio-bibliographie de Lovecraft, reprenant les grandes étapes de sa vie auxquelles il intègre sa production littéraire. Rien de bien neuf, mais l’ensemble est agréable à lire.
Puis Christophe Thill, sous forme d’interview, nous parle de Lovecraft et les préjugés. C’est un peu du « Lovecraft pour les nuls » qui reprend et critique les habituels poncifs (racisme, solitude, misogynie…).
Bien que très court, l’interview de S.T. Joshi Je n’avais jamais rencontré des écrits aussi poignants et puissants que ceux de Lovecraft apporte d’intéressants lumières sur le « Pape de la Lovecraftologie ». D’abord par son parcours personnel où il nous explique se sentir sur bien des points proche de la personnalité de l’écrivain. Ensuite sur ses travaux, expliquant que sa nouvelle grande œuvre est en cours, à savoir l’édition de l’intégralité de la correspondance de Lovecraft (25 tomes dont 9 sont déjà sortis chez Hippocampus Press).
Mathilde Manchon nous parle ensuite des Lieux et Lovecraft. Une compilation assez classique des éléments du « Massachusetts Imaginaire » et des « Contrées du Rêve ». La contributrice insiste, à juste titre, sur le rôle du rêve dans les créations géographiques. Elle n’hésite pas, de surcroît, à se demander, reprenant les thèses de l’occultiste Kenneth Grant et de l’ésotériste Donald Tyson, si Lovecraft ne maîtrisait pas le voyage astral ! Elle date de 1918 (Polaris) ses premières incursions dans l’Ailleurs (cf The Dream World of H.P. Lovecraft, Donald Tyson 1954, second printing 2011, Llewellyn Publications).
L’interview de François Bon, Sur les traces de Lovecraft à Providence apporte la fraîcheur de l’homme de terrain. Celui qui va fouiner à la bibliothèque John Hay pour dénicher le matériel nécessaire à ses traductions ; celui qui arpente les ruelles de la ville à la recherche de l’ombre du Maître.
Bertrand Bonnet reprend la plume et nous livre une très solide étude sur H.P. Lovecraft et R.E. Howard (en partie déjà publiée dans le no 84 de Bifrost). Une étonnante aventure épistolaire entre deux personnes qui ne se rencontrèrent jamais mais firent connaissance par Weird Tales interposé. Les deux écrivains s’appréciaient mutuellement, et le jeune Howard, cadet de 16 ans de Lovecraft, sera fortement marqué dans sa propre écriture par la fiction de son aîné. La Pierre Noire (WT 1931) en est un des plus beaux exemples. Le plus étonnant sera cependant la correspondance qu’ils entretinrent de 1930 à 1936, totalement monstrueuse en volume. Et si comme le fait remarquer B. Bonnet la recension n’est que partielle, les deux tomes publiés par Joshi, Schultz & Burke, A Means to Freedom, The Letters of H.P. Lovecraft & Robert E. Howard (Hippocampus Press, deux volumes, 2017) n’en font pas moins plus de 1500 pages. Patrice Louinet en donnera quelques exemples à la suite de l’étude. Ces lettres sont à proprement parler des œuvres à part entière dans les œuvres respectives des deux auteurs. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces échanges ne portent que marginalement sur leurs fictions, mais prennent rapidement la dimension de dissertations philosophiques, historiques et politiques dont certaines pourraient véritablement faire penser à des travaux de « master » ! Les discussions tournent autour du celtisme (histoire, linguistique, anthropologie) avec chez Howard la lancinante question de l’origine du peuplement de la Grande-Bretagne. Elles accordent aussi une place importante au régionalisme : Lovecraft, pour qui la Nouvelle-Angleterre est le réceptacle de l’indicible, incite pourtant son correspondant à creuser le légendaire du Sud, ce qui donnera lieu à l’écriture d’une excellente fiction, Les Pigeons de l’Enfer (1934). L’horreur se terre ici dans le manoir abandonné d’une famille de planteurs mystérieusement disparus.
Mais sous prétexte d’anthropologie, le débat va devenir de plus en plus musclé, Lovecraft mettant au sommet de la civilisation l’Empire Romain alors que Howard défend farouchement le camp des barbares. Tout cela débouche sur des débats philosophiques infinis sur barbarie/progrès – barbarie/intelligence, et si les deux auteurs s’accordent sur l’absurdité de notre monde, Howard est partisan d’une lutte farouche pour le progrès qu’il n’estime pas contradictoire avec la barbarie alors que l’écrivain de Providence s’accroche à l’insignifiance de l’homme et à son impuissance corollaire à modifier le cours des choses. Les plus belles pages de Howard sont celles sur la liberté dans lesquelles il brocarde violemment Lovecraft qui s’était fait le chantre du fascisme italien. Les noms d’oiseaux ne sont pas rares sous la plume de Howard, souvent excédé par le ton professoral de Lovecraft et sur son art perfide de lui faire dire le contraire de ce qu’il a écrit. Il n’empêche que les deux hommes s’estimaient profondément et que Lovecraft sera bouleversé par le suicide de son ami texan.
Le dossier de Patrice Louinet donne un bel échantillon de ces échanges avec quelques curiosités d’ordre gastronomique ! Lovecraft liste ce qu’il aime, et surtout ce qu’il n’aime pas (et la liste est longue !). Howard défend à l’opposé son régime de cow boy carnassier buveur de grandes chopes de bière !!
Regret personnel : dommage que ce gros bouquin n’ait pas consacré une étude parallèle et de même qualité à la correspondance avec C.A. Smith.
Todd Spaulding analyse ensuite Lovecraft et les révisions. Une analyse succincte pour nous dire que cette partie « révisions » de l’œuvre est importante (certes), sans pour autant citer ce véritable chef-d’œuvre qu’est Le Tertre 1.
Christophe Thill reprend la plume pour étudier Lovecraft sous presse, brève histoire (et préhistoire) éditoriale des écrits de Lovecraft. Une bonne synthèse d’éléments connus.
Originale en revanche est l’étude d’Emmanuel Mamosa, Cthulhu, l’envergure d’un Mythe. Il montre bien que la création de Lovecraft était tout sauf structurée et que c’est August Derleth qui lui a donné une structure se voulant cohérente, au risque de déformer la démarche de l’auteur. Il n’y a rien, dans la philosophie de Lovecraft, qui puisse faire penser à un combat entre le bien et le mal dans le cadre d’une théologie qui se voudrait chrétienne. Il faut, pour bien comprendre le soi-disant Mythe, revenir à l’approche fondamentale de l’auteur : l’homme n’est qu’une poussière cosmique, une sorte de jouet des Grands Anciens, un parasite dans un monde qu’il croyait sien. Et c’est la prise de conscience de cette situation qui suscite « la terreur cosmique ». Dès lors, la religion moderne n’est-elle qu’une tentative pathétique de la part des humains de se voiler la face et de ne pas se retrouver confrontés à l’atroce vérité de leur propre insignifiance. A l’instar de Burleson, Price, Joshi, Murray et Schultz, Marmosa insiste sur le fait que le Mythe n’est dès lors rien d’autre que l’expression de la vision du monde de Lovecraft, habillée aux couleurs de la fiction.
L’étude se poursuit par un examen de l’actualité du Mythe qui résonne étrangement à nos oreilles : l’astronomie nous montre le gigantisme de l’univers au sein duquel nous ne sommes qu’une infime forme de vie ; le capitalisme a développé d’énormes structures dans lesquelles nous ne sommes plus qu’un jouet ; l’histoire des Anciens est cyclique et nous annonce une fin proche, alors que nous sommes dans un contexte de dérèglement de l’environnement, de réchauffement climatique et de barbarie terroriste ; quant à l’Intelligence Artificielle, n’est-elle pas prête à se substituer à nos faibles capacités ? Il ressort de cette analyse un malaise social évident, semblable à celui éprouvé par Lovecraft face au progrès mettant à mal sa culture traditionnelle.
L’article se termine par un survol rapide de la façon dont le « Mythe » a infiltré « la pop culture » (BD, cinéma, jeu de rôle, musique) sans pourtant évoquer son incursion étonnante dans certains milieux occultistes. On se référera sur ce sujet à l’étude fort bien faite de John Steadman, H. P. Lovecraft & The Black Magickal Tradition : The Master of Horror's Influence on Modern Occultism (Weel/Weiser, 2015).
Petite pause avec l’interview de Raphaël Granier de Cassagac, jeune auteur de fiction, qui nous explique comment il a découvert Lovecraft. Par le jeu de rôle, bien sûr ! Cet auteur a collaboré à l’album Kadath chez Mnémos.
Bertrand Bonnet poursuit avec un gros dossier, Lovecraft en 25 œuvres essentielles. Tout choix est évidemment subjectif, mais l’approche est intéressante, car les textes sont présentés par ordre chronologique, illustrant de façon pertinente la formation de l’imaginaire de l’auteur. Je travaille personnellement de la sorte, classant dans mon « scrap book d’étude » tous les textes, y compris les poésies et les autres contributions marquantes (lettres, articles..). Le résultat en vaut vraiment la peine ! Quant au fond, les notes de Bonnet sont très Nébalia (du nom de son blog) à savoir longues et pleins d’allers-retours (oui, mais non, encore que, alors peut-être). Mais l’ensemble est agréable à lire.
C’est au tour de Christophe Thill de passer au grill de l’interview sur le thème de L’œuvre de Lovecraft. Un papier comme sait bien le faire notre ami, essentiellement destiné à un public de néophyte.
L’universitaire Florent Montaclair, avec Lovecraft et le Génération Perdue, nous donne un cours de littérature comparée, nous montrant que Lovecraft est un parfait représentant de la jeune génération américaine qui s’exprime dans les années 20. Son analyse s’appuie sur une comparaison entre plusieurs œuvres de Lovecraft et Manhattan Transfer de John Dos Passos.
Elisa Gorusuk livre, avec Lovecraft et la science, une contribution très solide. Elle passe rapidement sur le chimiste et l’astronome en herbe pour nous montrer comment Lovecraft était à la fois passionné et terrifié par le progrès scientifique. Un progrès qu’il suivait de près et qui lui donnera l’occasion de créer d’invraisemblables machines.
On trouvera le capteur psychique pour prendre connaissance des visions du patient (Par-delà le mur du sommeil, 1919), la technique pour élargir ses capacités sensorielles (De l’Au-Delà, 1920), la « potion » pour ressusciter les cadavres « relativement frais (Herbert West, réanimateur, 1921), l’appareil de réfrigération pour maintenir les morts « en vie » (Cool Air, 1926), le traitement de la fièvre noire ou fièvre récurrente (Le Dernier Examen, 1927 et La Mort Ailée, 1932), la refonte de la technique de la chaise électrique (L’Exécuteur des Hautes Œuvres, 1929), la technologie pour conserver « en vie » les cerveaux issus du corps (Celui qui chuchotait dans les ténèbres, 1930), ou encore la découverte de la fibrodysplasie ou maladie de la pierre (L’Homme de Pierre, 1932) etc….Dans Le Défi d’Outre-Espace et Dans l’Abîme du temps (1935) Lovecraft ira jusqu’à imaginer » l’échange d’esprit entre un humain et un représentant de la Grande Race, l’un prenant le corps de l’autre et vice-versa.
Mais ce progrès a quelque chose de terrifiant, et surtout parce qu’à la suite des travaux d’Einstein et de Planck, il ouvre de nouvelles perspectives métaphysiques qui confirment sa propre approche cosmique. L’homme n’est que poussière insignifiante dans l’univers, balloté par des forces obscures qui l’ignorent. L’anthropocentrisme est mort et le mystère des origines prend une dimension nouvelle, celle de la pré humanité avec ses géométries impossibles et ses créatures innommables. Le Pr Upham goûta particulièrement sa démonstration de la parenté des mathématiques supérieures avec certains moments du savoir magique transmis à travers les âges depuis une indicible antiquité humaine ou préhumaine où la connaissance du cosmos et de ses lois était plus vaste que la nôtre. (La Maison de la Sorcière).
Cette contribution se termine par une petite note amusante relatant la découverte par une équipe de biologistes canadiens d’un microbe qu’ils ont baptisés Cthulhu en raison de son comportement similaire à celui d’une pieuvre !
Christophe Thill continue de remplir le bouquin, cette fois avec une étude sur L’anti heroic fantasy de H.P. Lovecraft. Une synthèse sympathique, mais qui appelle un certain nombre de remarques :
° Pourquoi anti HF ? Parce ce que selon le contributeur, la vraie HF, c’est celle de Howard, avec des héros musclés qui se battent férocement pour le bien. Chez Lovecraft, ce sont des anti-héros qui courent à leur perte ou, comme Randolph Carter, qui aspirent au retour à leur pays d’origine. Bon, c’est un point de vue !
° Le cycle du rêve, pour Christophe Thill, n’est pas très onirique. Ah bon !
° Il est convenu de faire dater le début de ce cycle par la nouvelle Polaris (1918), de veine typiquement dunsanienne alors que Lovecraft n’avait pas encore découvert l’œuvre du baron anglais. Mais cela s’explique très bien : c’est tout simplement un type de visions similaires face à l’inconnu avec des stocks similaires de connaissances en matière de folklore et d’histoire. On flirte ici avec les théories jungiennes de l’inconscient collectif et des archétypes. Pourquoi pas ! Lovecraft lui-même dans Par-delà le mur du sommeil (1919) écrivait : Je me suis souvent demandé si la majeure partie des hommes ne prend jamais le temps de réfléchir à la signification formidable de certains rêves, et du monde obscur auquel ils appartiennent. Sans doute nos visions nocturnes ne sont-elles, pour la plupart, qu’un faible et imaginaire reflet de ce qui nous est arrivé à l’état de veille (n’en déplaise à Freud avec son symbolisme puéril) ; néanmoins, il en est d’autres dont le caractère irréel ne permet aucune interprétation banale, dont l’effet impressionnant et un peu inquiétant suggère la possibilité de brefs aperçus d’une sphère d’existence mentale tout aussi importante que la vie physique, et pourtant séparée d’elle par une barrière presque infranchissable.
° Le chroniqueur termine son étude par La Quête onirique de Kadath en remarquant que Lovecraft ne retournera jamais dans les Contrées du Rêve. Mais pourquoi ne pas évoquer A travers les Portes de la Clef d’Argent (1932). Je sais que cette nouvelle est souvent considérée comme secondaire, car coécrite à partir du draft de E.H. Price, Le Seigneur de l’Illusion (1932). Mais il est intéressant de comparer les deux textes et de voir quel a été l’apport de Lovecraft. Et on remarquera qu’il a ajouté, à la parodie de vision cosmique de Price, une véritable dimension métaphysique : à l’origine de tout, il y a l’Être ou encore l’Archétype Universel. Et chaque chose, chaque individu, n’est qu’une des phases de l’infinité de phases comportant l’Archétype Suprême. Et il suffit de changer l’angle de son observation pour se retrouver ailleurs. Il s’agit d’un texte important qui résonne étrangement, à la lumière de la physique quantique et des mathématiques de l’impossible. On sent poindre la thématique de « on a retrouvé Dieu » au travers des équations, un Dieu qui n’est pas celui de la Bible, mais une Intelligence Cosmique que d’autres appelleraient le Grand Architecte de l’Univers.
David Camus n’est pas seulement un bon traducteur, mais il nous montre dans L’Invitation au Voyage 2 qu’il possède une intéressante approche de l’œuvre du Maître. Lovecraft écrit pour témoigner, mais cela ne sert à rien car il convient de laisser tranquilles certains sombres et défunts recoins du globe, certaines profondeurs insondées de la terre. Mais, le sachant, je ne vais pas pouvoir m’empêcher d’y aller voir. Nous sommes les héros des histoires de Lovecraft, mais des héros impuissants. Le regain d’intérêt actuel pour l’auteur est certainement lié au fait qu’il nous donne à voir et à toucher du doigt l’abîme de noirceur dans lequel nous nous noyons. Lovecraft était une sorte de Pascal matérialiste.
Le contributeur montre également que dans l’horreur lovecraftienne se trouve aussi la beauté. Radiolaires, végétaux, monstruosités, larves stellaires, quoi qu’ils aient été, c’étaient des hommes !
Autre solide contribution, celle de Marie Perrier sur Les traductions françaises de Lovecraft, de l’introduction à la tradition. On démarre par « la manipulation idéologique » de Bergier afin de faire rentrer l’auteur dans sa conception du « réalisme fantastique » pour s’arrêter longuement sur le fameux Jacques Papy. Marie Perier cite longuement l’article incendiaire de Joseph Altairac de 1990, dénonçant les erreurs et surtout les coupures qui massacrent les textes. A titre anecdotique est relevé le contre-sens qui fait de Kadath une cité merveilleuse, alors qu’il s’agit d’un pic vertigineux. Puis est analysée l’avalanche de nouvelles traductions (David Camus, François Bon, Marcheteau & Savio…), toutes de qualité, mais balançant toujours entre le strict respect du texte original et l’effort indispensable pour rendre en français toute l’originalité de la plume du Maître. Cette contribution sera complétée par la reprise de la préface de David Camus sur sa traduction des Contrées du Rêve et par une interview de l’éditeur Stella Maris sur leur traduction des Fungi de Yuggoth. Deux bons exemples de la complexité de la tâche.
Suis un gros dossier sur L’Univers Étendu de Lovecraft avec en ouverture une interview de l’excellent Patrick Marcel, auteur des Nombreuses Vies de Cthulhu chez Mnémos,. Lui aussi explique « l’explosion » actuelle du phénomène Lovecraft par son adéquation avec « l’air du temps », du fait de la prise de conscience par l’homme de son statut négligeable face à un univers qui le dépasse.
Alex Nikolavitch nous propose ensuite une étude très documentée sur « Lovecraft en BD » et arrive à la conclusion suivante : Lovecraft fait partie de ces visionnaires dont l’impact sur l’imaginaire collectif dépasse largement son œuvre elle-même, au point de faire partie intégrante de la boîte à outils conceptuelle utilisable par tous, de ces formes que la création vient animer à nouveau à intervalles plus ou moins réguliers… Le monde lovecraftien existe désormais par lui-même, il est partout…
Puis ce sera au tout du « jeu vidéo » avec Jean-Marc Gueney, du « cinéma » avec Sam Azulys, du « dessin » avec François Baranger, Nicolas Fructus et Philippe Caza et du « jeu de rôle » avec Cédric Ferrand de Sans-Détour.
1 Le Tertre (1930, une révision pour Zélia Bishop, The Mound, in Weird Tales 1940). Un véritable mini-roman, là encore pour l’essentiel dû à la plume de Lovecraft. Et un récit à classer dans la catégorie des « fondamentaux », aux côtés des Montagnes Hallucinées et de Dans l’Abîme du Temps, par la profondeur de sa vision cosmique et la densité de son « monde perdu ».
2 Reprise de la préface aux Montagnes Hallucinées chez Mnémos.
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