mardi 8 mai 2018

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : SIGNE DE VIE, J.R. Dos Santos





J.R. Dos Santos poursuit et termine (?) son cycle de thrillers métaphysiques avec Signe de Vie (HC éditions, 2018). Pour bien comprendre ce monument, il faut certainement résumer les conclusions auxquelles il était arrivé dans La Formule de Dieu et La Clef de Salomon, conclusions inspirées d’une étude approfondie des sciences d’avant-garde, et notamment de la physique quantique : son héros, Tomàs Noronha pensait que Dieu existait peut-être, mais pas le Dieu de la Bible ni d’aucune autre religion d’ailleurs. S’il y avait éventuellement un Dieu, c’était l’intelligence intentionnelle qui était à l’origine de la création et de la mécanique cosmique, l’entité qui avait conçu les lois de l’univers et les constances de la nature, la source des mathématiques, de la physique et de la chimie, l’architecte qui avait permis de créer la vie, l’intelligence et la conscience….
Et de nous faire plonger cette fois dans les mystères de la vie, au prétexte d’un contact vraisemblablement extra-terrestre, connu sous le terme de wow, en provenance de Tau Sagittari et détecté par l’observatoire de l’Institut Seti de Hat Creek par l’Allen Telescope Array (15/8/1977). Sur la base de ce fait inexpliqué, mais aussi en se référant aux analyses d’échantillons martiens (par les sondes Viking ou par divers laboratoires ayant recueilli des météorites), l’auteur fabrique un thriller haletant, sorte de cocktail de (Premier) Contact, Seul dans l’Espace et Alien. Car le signal s’est répété et son décodage fait apparaître un message, le symbole Pi, écrit avec 42 chiffres, qui est le signe du cercle, mais aussi le calcul du périmètre de l’univers visible à partir du rayon d’un électron. Il y a de la vie dans l’univers, et cette vie n’est pas seulement biologique, mais consciente et obéissant à une intelligence. Mathématiques, physique quantique et astrobiologie sont largement sollicitées pour démontrer que le phénomène vital résulte d’un plan cosmique et qu’il est universel.
La localisation de ce signal montre qu’il se rapproche de la Terre et une mission internationale est mise rapidement sur pied pour aller à la rencontre de l’objet que nous envoient les émissaires de Tau Sagittari. Tomàs N. sera de l’équipe, en tant qu’historien-cryptologue de renommée mondiale, afin d’essayer de nouer contact avec les visiteurs. La Russie refusera de s’associer à la mission, faisant bande à part en estimant que ces extra-terrestres sont une menace et qu’il convient de les détruire.
Le trip spatial dans la navette Atlantis, remise en service pour l’occasion, est remarquablement bien documenté et la rencontre avec Phanès, nom de code de l’engin utilisé par les extra-terrestres, défiera toutes les prévisions. Sans donner la chute afin de ne pas gâcher la lecture, on y découvrira que la vie peut transcender la biologie et générer une intelligence post biologique dont la motivation n’est rien d’autre, dans le cadre du cycle de l’évolution, que de remplacer le maillon le plus faible de la chaîne.
Une lecture ébouriffante, très érudite, mais facilement digestible grâce à la technique d’écriture éprouvée de Dos Santos, des chapitres courts, nerveux et qui se terminent toujours par un rebondissement imprévu.

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