SAUNIERE AU THEATRE DES VIGNES (Couffoulens)







La Fabuleuse Histoire de Bérenger Saunière au Théâtre dans les Vignes de Couffoulens (11) du mercredi 28 août au dimanche 1 septembre

lundi 29 juillet 2019

ALCHIMIE A CARENNAC

 Jean-Luc Chaumeil (à droite) avec son ami Henri Chemin (conférencier et formateur en ésotérisme, occultisme et haute magie)

Jean-Luc Chaumeil, journaliste, écrivain et artiste, dernier survivant du Prieuré de Sion (il reste le seul témoin de ce qui est une fumisterie, une renaissance ou une piste à suivre selon les avis des chercheurs), a rouvert, comme chaque année, sa galerie d'art de Carennac, «L'Atelier du Prieuré». L'exposition «La licorne alchimique» de ce passionné par tout ce qui touche au mystère et au paranormal, ne laisse aucun doute au visiteur : sculptures, peintures, littérature, documents. Les artistes locaux Lucien Ghomri et Gérard Colas sont présents bien sûr, mais les œuvres d'exposants venus d'ailleurs sont nombreuses. En particulier, 37 têtes précolombiennes trouvées par Alexander Von Wuthernau qui a fouillé en Colombie, au Mexique ou en Argentine, mais aussi Giacomo De Pass, Corinne Gros, Olivera Morice, Almodovar et quelques autres… Jean-Luc Chaumeil présente également ses deux ouvrages consacrés à l'énigme de Rennes-le-Château «Le Testament du Prieuré de Sion» et «Les archives du Prieuré de Sion». De quoi apporter quelques renseignements sur une organisation fondée en France en 1956 par Pierre Plantard. Mais qu'en est-il exactement ? L'exposition est ouverte depuis le 14 juillet jusqu'au 30 septembre, de 10 heures à 20 heures. Entrée libre et gratuite.

(La Dépêche du 28 juillet 2019)

samedi 27 juillet 2019

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE MASQUE DE LA MORT ROUGE, Edgar Poe




1845, Publie dans le Broadway Journal Le masque de la Mort Rouge (un texte de 1842). Un grand classique, traîté avec une magnifique maîtrise. Alors que la mort rouge (la peste ?) décime la région, le Prince Prospero s’enferme dans une abbaye avec ses courtisans et mène grand train. Il décide un jour d’organiser un grand bal dans les sept pièces de l’abbaye, chacune décorée d’une couleur différente dont le noir pour la dernière. Les festivités sont rythmées par un énorme pendule qui fige sur place les invités lorsqu’elle sonne l’heure. À minuit, pendant le carillonnage, apparaît un personnage sinistre, dans la dernière chambre, portant le masque de la mort rouge. Le Prince se précipite sur lui, mais sera tué. Il en est de même pour les invités qui, lors de leur tentative de lynchage, découvriront que le costume de l’intrus est vide…
On notera pour l’anecdote que, dans les années 1930, un fervent lecteur de l’écrivain, new-yorkais, milliardaire et humoriste neurasthénique, s’est donné le plaisir de reconstituer le palais conformément au texte.
Ce conte gothique a certainement inspiré Stanley Kubrick pour Eyes Wide Shut avec son magnifique bal masqué aux couleurs érotiques (1999).


vendredi 26 juillet 2019

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : ENTRE L'ANGE ET LA BÊTE, Jala





Je dois avouer à Jala avoir passé un moment inoubliable à la lecture de son Entre la Bête et l’Ange, Rennes-le-Château (Editions Bénévent, juin 2006). Nous sommes ici dans la catégorie des autobiographies au parfum castelrennais prononcé, parfum mâtiné de fragrances new âgeuses entêtantes. La narratrice, car c’est une femme, artiste peintre de vocation, est en contact avec de multiples plans spirituels qui la propulseront d’abord en Iran, après un petit stage au Mandarom de Castellane ! En Iran donc, à la rencontre d’un grand amour annoncé par les forces de l’au-delà au détour de moultes séances d’écriture automatique. Et le grand amour sera au rendez-vous, pour le pire plutôt que le meilleur. Car le bel iranien à la peau cuivrée a un tout petit défaut ; il est sodomite et Jala n’aime pas cela ! … Ce penchant pervers la plonge dans des abîmes de désespoir et la font rentrer manu militari en France où elle va tomber dans les bras d’un gourou satanique qui lui aussi a une particularité intéressante : il est lycanthrope et se transforme sous les rayons blêmes de la lune en une créature poilue aux dents acérées. Le rebond viendra de notre Colline Favorite, où ses messagers spirituels l’orienteront, car il y a là un grand trésor. Cela nous vaudra quelques épisodes de recherches auxquels nous sommes bien habitués, recherches qui aboutiront à la grotte de la Madeleine. Mais pour aller au but final, il faut une clef. Et cette clef lui sera révélée en astral. C’est notre bon Johnny Hallyday qui la possède, et c’est en sa compagnie qu’elle doit poursuivre ses investigations. Suit le récit d’une course-poursuite de l’idole à l’occasion de ses concerts, en essayant de le rencontrer quelques instants en tête à tête pour lui dévoiler sa mission. Tentatives évidemment vouées à l’échec.
Après quelques détours ufologiques d’un intérêt évident, Jala terminera son récit par une supplique à Johnny. J’espère qu’elle lui a envoyé son livre……

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : DU PRINCIPE POETIQUE, Edgar Poe





° 1850 (31 août), publication du Principe poétique dans le Southern Literary Messenger, reprenant les nombreuses conférences d’Edgar Poe sur l’Art Poétique. Un texte magnifique, à ranger aux côtés d’Eurêka et qui permet de toucher du doigt l’unité fondamentale de son œuvre.
Ce n’est que dans la contemplation de la Beauté qu’il nous est possible d’atteindre cette élévation enivrante, cette émotion de l’âme, que nous reconnaissons comme le sentiment poétique, et qui se distingue si facilement de la Vérité, qui est la satisfaction de la Raison, et de la Passion, qui est l’émotion du cœur
La démarche du poète est donc d’approcher la Beauté, qui est de nature divine, et d’essayer de faire partager cette « émotion esthétique » au lecteur. Sa démarche est un acte d’imagination créatrice, tout le contraire de la « fancy » qui n’est que vulgaire rêverie. C’est par cette traque de « l’imaginal » qu’il peut éprouver une « intuition fulgurante ». La poésie s’exprime également par la musique, qui est certainement sa forme la plus aboutie. Poe donne de nombreux exemples de poèmes ayant approché ce but, mais sans jamais donner dans « l’Art de la Versification ». Un poème ne doit pas être trop court, au risque de n’être qu’un vulgaire acrostiche. Mais il ne doit pas non plus être trop long, au risque de diluer le « choc esthétique » qui perdrait alors toute sa substance auprès du lecteur.
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JEAN-EMILE CHARON ET PLANÈTE

 

 

Notre contributeur Mickael Korvin dresse le portrait de ce grand chercheur, décédé en 1998 et trop vite oublié. 

(L'Express 22/8/2014)

Dans la continuation d'Einstein

"On ne peut plus être aujourd'hui un "physiciste"* pur, qui ne s'intéresse qu'aux propriétés de la matière, qui renonce à parler de la conscience, de l'esprit, en espérant, contre tout espoir, qu'un jour l'esprit sera réduit aux seules lois physiques", explique Raymond Ruyer dans la revue Question de janvier-février 1978. Cet article, vieux de 36 ans, a pour sujet Jean Emile Charon (1920-1998), le premier physicien à justement avoir réussi à démontrer - en théorie du moins - l'existence de l'esprit par la Physique.
Pour Charon, l'esprit est né dès les premiers instants du big bang, et a donc très largement précédé l'apparition du premier neurone. Il ne s'agit pas de l'esprit tel que nous le concevons, mais d'un esprit infiniment petit (par la taille seulement) et qui ressemblerait plutôt à un électron, ou plus probablement à l'ombre imperceptible de celui-ci.

L'éon, l'esprit de l'électron

Commençons par une donnée de base irréfutable: l'initiation de toute réaction chimique, qu'elle soit déclenchée sur une étoile distante ou dans la nano-structure de nos cerveaux, dépend forcément du mouvement d'au moins un électron. Or un électron est un univers en soi, inaltéré, où en principe rien ne rentre ni sort**. Dans ces conditions, comment fait l'électron pour mettre en mouvement la Création (c'est à dire la réaction chimique mentionnée plus haut)? Par le pouvoir d'un esprit qui puisse agir au niveau de l'électron, répond Charon. Mais comment un esprit, qui est quelque chose d'immatériel, peut-il agir sur un électron, qui lui est matériel? En agissant lui-même comme un électron!
Il ne parle pas d'un électron "solide", mais d'un corps éthérique, qui par projection virtuelle entre en contact avec un autre électron, pour produire un effet sur la matière. Ce pouvoir de l'esprit, de l'ordre de l'infiniment petit et ignoré par la physique traditionnelle, est pour le physicien l'embryon de toute conscience. Il l'a baptisé "éon". Les éons, projections inversées des électrons dans l'immatériel, conservent 100% de l'information virtuelle reçue lors des échanges télépathiques: non seulement chacun garde intacte sa propre mémoire et son propre "spin" (paramètres de rotation), mais de plus emmagasine la mémoire et le spin de l'autre. Comme un trou noir avalant tout ce qui est de l'esprit, en accélération constante de savoirs, l'éon crée sans cesse des configurations mieux ordonnées; et orchestre les rythmes les plus propices à la vie consciente.


L'esprit n'est pas le propre de l'homme

Ainsi l'esprit est-il fait d'un océan d'éons, indécelables, car exactement de l'autre côté du miroir de notre dimension, et qui semblent mus par un désir de vie consciente. D'un point de vue charonien, seul un éon aurait pu provoquer, par psychokinésie et suite à un nombre phénoménal de tentatives, les réactions électro-chimiques indispensables à l'avènement de la première cellule vivante. Depuis cette époque, peu lointaine à leur échelle, chaque éon oeuvre sans relâche à perfectionner les "véhicules" que nous sommes pour le continuum de l'esprit; mais que sont également tous les mammifères, les poissons, les insectes, les oiseaux, les reptiles, les plantes, les éventuels extraterrestres... L'idée n'est pas si perchée, car à la lumière de l'hypothèse de Charon, des armadas d'éons issus des origines flottent encore en abondance dans l'espace.
Notre chercheur n'accepte pas non plus, par exemple, que chaque nouvelle génération d'esprits humains puisse germer, dans sa globalité, en partant de rien de plus que la génétique, l'environnement et l'éducation. Chez l'homme, c'est la combinaison des éons immortels et de nos neurones temporaires qui nous donnent conscience. Les éons de nos neurones, bien davantage que nos neurones eux-mêmes, sont devenus extraordinairement complexes. D'autres éons se spécialisent dans les atomes de nos reins, notre coeur, nos poumons... et chacun se perfectionne dans son domaine, gardant en lui un lien avec tous les autres éons qui ont croisé son destin. Pour finir laissons parler le maître: "Vos éons se souviendront de votre 'Je' toute leur vie. Ils l'emporteront avec eux dans leur vie future... Et la vie future des éons peut être très longue, presque aussi longue que celle de l'univers lui-même."
Pour plus d'informations, le

RAYMOND DE BECKER ET PLANETE


De Becker s'est illustré par sa collaboration avec l'Allemagne Nazie en Belgique. Même s'il a pris progressivement ses distances avec l'occupant, il sera condamné à mort, peine commuée à la prison à la perpétuité avant d'être gracié, mais interdit de séjour en Belgique. Il se réfugiera en France et s'investira dans les travaux de Jung tout en collaborant à Planète. On lui doit un ouvrage très intéressant sur le rêve, Les Machinations de la nuit, ainsi qu'un Bilan de la psychologie des profondeurs et La vie tragique de Freud. 
Il se suicidera en 1969.

Une étude lui a été consacrée : Olivier Dard (dir.), Étienne Deschamps (dir.) et Geneviève Duchenne (dir.), Raymond de Becker (1912-1969) : itinéraire et facettes d’un intellectuel réprouvé, Peter Lang, coll. « Documents pour l'Histoire des Francophonies » (no 32), , 409 p.

Ici une note de lecture sur son ouvrage majeur :

Les Machinations de la Nuit 

lundi 22 juillet 2019

ANDRE AMAR DANS PLANETE




À Sciences Po, j’ai eu ma période philosophique. J’ai fait Sciences Po Service public, je me préparais au concours d’entrée à l’ENA. On voit très bien la matière première sur laquelle je travaillais, la finance publique, l’économie, le droit administratif, etc. Mais il y avait aussi des matières optionnelles : j’avais choisi l’option philosophie. Mon professeur de philosophie (décidément, les professeurs de philosophie m’ont marqué !) était un philosophe reconnu, André Amar, juif revenu des camps de concentration. Le titre de son cours était « L’Europe a fait le monde ». André Amar — tout est lié — était un collaborateur de la revue Planète, et les éditions Planète ont publié le cours que je suivais, L’Europe a fait le Monde (Présence Planète, 1966).
Ce cours avait pour moi quelque chose de fabuleux. Il y a deux grandes théories philosophiques de l’histoire : l’histoire cyclique, la loi de l’éternel retour, thèses développées par Jean-Charles Pichon, par exemple ; on est dans des univers cycliques ; ce sont des univers qui me déroutent, ce n’est pas satisfaisant parce que si l’histoire est cyclique, c’est que quelqu’un a créé le cycle, il manque quelque chose pour moi. L’autre grande théorie de l’histoire, dont André Amar était un représentant moderne, c’est l’histoire évolutive, dont Hegel est le père ; l’histoire n’est pas un trait linéaire, mais un trait avec des creux et des bosses ; contrairement au cycle, auquel il manque quelque chose, avec Hegel, on a la réponse : c’est la montée de l’esprit dans l’histoire. André Amar professait cette thèse qui me fascinait.
Pour l’anecdote, j’ai rédigé une petite note de lecture sur cet ouvrage que j’ai adressé au Monde des Livres. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir une réponse amicale de Dominique de Roux, le patron des « Cahiers de l’Herne », qui devait également collaborer à l’époque au quotidien. J’ai eu le plaisir d’aller prendre un pot avec ce grand bonhomme trop tôt disparu et nous avons, dans un bistrot de la rue d’Assas, refait le monde autour de Lovecraft. Allusion, bien sûr, au monumental « Cahier » qu’il venait de publier.

  • La pensée planétaire, qu'est-ce que c'est ?, Planète no 22, mai/juin 1965.
  • Pourquoi la philosophie ?, Planète no 31, 1966.
  • L’Europe a fait le monde - Une histoire de la pensée européenne, Présence Planète, 1966.
  • Machines, publicités, drogues… L’homme artificiel cède la place à l’homme naturel, Planète no 31, novembre-décembre 1966, p. 182-183.
  • Pour comprendre le structuralisme, Planète no 37, 1967.
  • Qu’est-ce que la politique-fiction ?, débat avec J. Bergier, R. Merle, H. Viard, B. Thomas, B. de Jouvenel, Planète no 41, 1968.

dimanche 21 juillet 2019

TOURISME DANS LE RAZES




Dialogue qui m'a été rapporté entre un touriste et une employée au bureau du tourisme de Couiza :

- bonjour, avez-vous le programme des conférences de l'été dans la région ?

- non, ça n'existe pas.

- pourtant, il y a des conférences au Domaine de la Salz.

- oui, c'est sur leur site internet.

- et à Rennes-les-Bains ?

- nous n'avons pas d'informations.

- et à Rennes-le-Château ?

- là c'est plus compliqué, il y a eu des problèmes et le Maire n'aime pas qu'on communique. Mais il y aura comme tous les ans le Festival du Film Insolite, l'affiche est là.

samedi 20 juillet 2019

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : FRERES DE SANG, Jerry Ahem





La fiction castelrennaise se faufile parfois dans des créneaux surprenants, et notamment celui de la littérature populaire dite « de gare ». La trouvaille concerne cette fois, dans la collection « Gérard de Villiers présente », la série dite « Le Survivant ». Une saga sur fond de civilisation post-cataclysme, dans une Amérique ravagée par un conflit avec l’Union Soviétique. Elle met en jeu un « héros » qui tire plus vite que son ombre, à la recherche, dans des citées dévastées, de sa petite famille disparue suite à la débâcle de la guerre nucléaire. Sexe et violence sont bien sûr les deux ingrédients de cette aventure. Frères de Sang de Jerry Ahern (numéro 29, 1985, Editions Vaugirard) nous entraîne, dans les ruines d’une ville du Nouveau-Mexique, dans le bistrot (je devrais dire le claque) de laquelle se trouve une étrange dalle. Ce machin est la réplique d’une dalle qui était autrefois exposée dans le musée de la ville. On l’appelait « la dalle du chevalier ». Un mécène du coin l’avait fait venir de France à la fin du siècle dernier. Un archiduc austro-hongrois, selon les racontars, la lui aurait vendue. Ca daterait du temps de Charlemagne. Un petit curé français l’aurait trouvée dans son église. Le ton est donné ! On ne sera pas surpris alors d’apprendre que l’hôpital de Cape Romain (c’est le nom du bled) est ceinturé par un chemin de croix disposé à l’envers…. Ni que le patron des blouses blanches se livre à d’étranges expériences d’alchimie du sang. Il est vrai qu’il appartient à une étrange confrérie, « Les Frères de la Maison d’Or », chargée de protéger la descendance du Christ. Et nous assisterons à une scène rocambolesque dans laquelle le chirurgien fou extradera d’Amérique le Nouveau Messie, l’embarquant sur un cargo de Kabbalistes intégristes chargés de le ramener en Palestine….
Nous sommes en 1985 ; l’auteur vient manifestement de lire l’Enigme Sacrée (1982) et ne s’en est pas remis !
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mercredi 10 juillet 2019

UNE NOTE D'INCOHERISM : LE SACRE DU NOIR de Lauric Guillaud

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Le Sacre du Noir de Lauric Guillaud. Editions Cosmogone 6, rue Salomon Reinach, 69007 Lyon.
Lauric Guillaud, professeur émérite de littérature et de civilisation américaines à l’Université d’Angers, est un spécialiste des imaginaires anglo-saxons et notamment de Lovecraft. Dans ce nouvel ouvrage, beau par sa forme et passionnant par son propos, il invite le lecteur à explorer l’imaginaire gothique et ses relations avec l’imaginaire maçonnique.
Lauric Guillaud ne s’est pas restreint à la littérature, ni à la culture nord-américaine et britannique, il a mis en place une véritable démarche interdisciplinaire, s’inscrivant même dans cette transdisciplinarité appelée de ses vœux par Gilbert Durand, et a recherché des matériaux dans les cultures allemande et française.

D’emblée, le lecteur se demandera quel peut bien être le lien entre le gothique et la Franc-maçonnerie. Lauric Guillaud met au jour pour la première fois des terreaux, des influences, des croisements improbables qui ont pu irriguer certains aspects de l’imaginaire maçonnique.
« Nous verrons d’abord, annonce Lauric Guillaud, les grandes tendances du gothique avant de les mettre en perspective avec certains rituels maçonniques. Nous vérifierons enfin cette double influence sur les productions contemporaines. A l’ombre des colonnes, nous découvrirons l’effroi délicieux du romantisme noir ; à l’ombre des cachots et des souterrains gothiques, nous découvrirons les mystères de la Franc-maçonnerie. »
Lauric Guillaud commence ce voyage imaginaire, parfois imaginal, dans l’Angleterre des débuts du XVIIIème siècle, un siècle où prolifèrent les clubs les plus divers et les sociétés plus ou moins secrètes. Nous découvrons les Hell-Fire Clubs, réceptacles d’anciens cultes, de pratiques libertines ou de défis divers. Le premier de ces clubs, transgressif, anti-religieux, libertaire fut fondé à Londres en 1719 par le duc de Wharton. Il accueille femmes et hommes sur un pied d’égalité. Ce nouvel égalitarisme réservé contribuera plus tard à faire évoluer les pratiques dans la société anglaise et tardivement dans la Franc-maçonnerie. Les Hell-Fire Clubs se développeront sous des formes et avec des objectifs très divers allant de la société savante aux cérémonies sexuelles pseudo-satanistes, en passant par les très nombreux rites paramaçonniques qui animent la scène ésotérique britannique. Progressivement, ces groupes quittent les tavernes pour la clandestinité. L’expérience des Hell-Fire Clubs semble caractériser cette période de transition et de confusion pendant laquelle la religion perd de son influence sous les avancées de la science, la pensée rationnelle se développe, et les pouvoirs se déplacent.
« Ainsi, nous dit Lauric Guillaud, coexistaient les perspectives progressistes reflétées par les philosophes des Lumières et la fascination durable pour les pratiques rituelles dont l’origine se perdait dans la nuit des temps (cultes païens, druidisme, rosicrucianisme, etc.). »
Dans cette tension entre ombre et lumière, entre ville et nature, entre progrès et régression, entre conformisme et excès, de nouvelles créativités vont apparaître qui influenceront aussi bien les arts que la pensée, initiatique ou profane. Dès le siècle précédent, la mélancolie annonce le romantisme, noir puis gothique. La rupture des Lumières avec les sociétés traditionnelles est violente et suscite un mal-être sociétal, des résistances et des résurgences de pratiques anciennes plus ou moins comprises.
Lauric Guillaud analyse divers aspects de ce vaste mouvement de transformation complexe : Y-a-t-il eu un proto-gothique américain ? Comment se sont développées les sociétés secrètes gothiques, quelles questions pose le Frankenstein de Mary Shelley ? Qu’est-ce qui caractérise l’initiation gothique ?
La seconde entrée de l’ouvrage est donc maçonnique et débute par une recherche sur l’impact littéraire et artistique de la Franc-maçonnerie. L’un des ponts entre l’imaginaire maçonnique et l’imaginaire gothique se trouve dans leurs approches respectives de l’architecture et de l’archéologie.
« Pourquoi, interroge Lauric Guillaud, le roman « maçonnique » se présente-t-il comme une extension culturelle d’une pratique circonscrite à la Loge ? Sans doute parce que l’imaginaire du romantisme dit « noir » a été exacerbé par des notions purement maçonniques comme le lieu clos (reflet de la Loge), l’obligation du secret, les oppositions ténèbres/lumière, rejet/admission, soleil/Lune et surtout vie/mort. C’est l’initiation qui cimente ces notions en les incorporant dans des rituels proches du psychodrame. »
Au fil des pages, à travers les très nombreux extraits ou références, apparaît au lecteur une « étroite parenté de plusieurs textes gothiques et de certains rituels maçonniques marqués par le goût du noir et du cérémonial ». Cette attirance vers l’obscur et la nuit est cependant associée à une orientation vers un « centre », un axe, à une recherche de verticalité. Il s’agit de rester dans l’ombre pour mieux trouver la lumière. Il existe une dimension initiatique propre à l’originalité et la liberté du courant gothique qui trouve un reflet, parfois une réponse dans l’imaginaire maçonnique.
Un livre à ne pas manquer pour son originalité et la richesse de son contenu.

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : L'HOMME ÉTERNEL, Pauwels et Bergier

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Dix ans après (1970) Le Matin paraissait L’Homme Éternel, ouvrage inachevé qui devait être le premier tome d'une série d'essais sur l'homme, son passé, son avenir et son espace intérieur. Pauwels voulait que cette série soit un « Manuel d'embellissement de la vie ». Ce livre ne connut pas le succès du Matin des magiciens et le réalisme fantastique lassa le public puisque la revue « Planète » issue de ce mouvement disparut au même moment. Comme dans le Matin des magiciens, Pauwels et Bergier sont obsédés par les sociétés secrètes. Ils démarrent l'Homme éternel en affirmant que « notre civilisation, comme toute civilisation, est une conjuration ». Cette conjuration aurait pour but de nous faire méconnaître qu'il y a un autre monde dans celui que nous habitons. Le réalisme fantastique est résumé dans cette phrase du baron Gleichen que les deux auteurs reprennent à leur compte : le penchant pour le merveilleux, inné à tous les hommes, notre goût pour les impossibilités, notre mépris pour ce que l'on sait, notre respect pour ce que l'on ignore, voilà notre mobile.
L’ouvrage est une sorte de « traité d’archéologie mystérieuse », bien écrit et richement documenté. On y retrouve tous les « classiques » bien connus comme les incertitudes sur les théories de l’évolution, la dérive des continents et les cartes anciennes, les météorites géantes et le Déluge Universel…, avec toujours en fond d’écran la recherche des « Grands Anciens », de ces civilisations évoluées qui nous auraient précédé. Force est cependant d’admettre qu’après avoir lu Le Matin et Planète, la magie n’opère plus avec autant de puissance. Certainement parce que les sujets choisis ont été largement défrichés et que les « littératures différentes » ne sont guère sollicitées pour illustrer la recherche.
La série d'ouvrages prévue par Pauwels et Bergier devait comprendre cinq volumes : Après L'homme éternel, essai et rêverie sur le thème des civilisations disparues, L'homme infini devait traiter de la condition surhumaine. L'homme en croix devait évoquer les risques et les chances de notre civilisation, du pari sur les chances. L'homme relié, devait reposer sur le contact avec des intelligences différentes dans le ciel et ici-bas. Et enfin L'homme et des dieuxà venir devait développer l'idée qu'il n'est peut-être pas possible de créer un mythe nouveau mais que la venue d'un tel mythe est indispensable. On notera que le fonds Pauwels à la BNF possède le manuscrit (inédit) de ce qui devait être le second volume de cette suite (La Condition Surhumaine).

lundi 8 juillet 2019

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : EURÊKA, E.A. POE




° 1848 (juillet), publication d’Eurêka. Poe écrira à sa tante Maria Clemm : Je dois mourir. Je n’ai plus le désir de vivre puisque j’ai fait Eurêka.
Dans sa biographie, George Walter* n’hésite pas à qualifier ce texte comme étant un autoportrait spirituel sans équivalent dans la littérature. Et de fait, nous sommes en présence d’un véritable « monument » que le poète qualifiera modestement de poème. Mais c’est bien plus que cela : un essai très dense dans lequel l’écrivain développe sa propre « Théorie du Tout », sur base de connaissances scientifiques pointues et d’intuitions fulgurantes. L’Univers est le poème de Dieu. Il est le fruit d’une explosion initiale, fruit de la volonté divine. Les particules projetées s’organisent en atomes qui s’agglomèrent pour créer les corps célestes, mais dans un phénomène d’expansion sans cesse contrecarré par une force répulsive qui veut que la matière revienne à sa source pour retrouver le Grand Tout. L’Univers est baigné dans la lumière divine et l’homme en est partie intégrante. L’homme traverse son existence bizarre environné de souvenirs, obscurcis mais toujours présents, d’un Destin plus vaste qui remonte loin, bien loin dans le passé. Ses tentatives, souvent maladroites, pour percer le voile (retrouver l’Unité), sont à l’origine du mal.
Cette publication sera un échec commercial. Le texte est difficile à lire et sa « spiritualité » choquera la classe des scientistes. Mais il sera progressivement redécouvert, dans la mesure où il anticipe plusieurs découvertes de la physique du XXe siècle : l’âge fini des étoiles comme explication du noir de la nuit, les trous noirs et les trous de ver, la théorie du chaos, la matière sombre, l’existence des nébuleuses extragalactiques et leurs regroupements en amas de galaxies, l’expansion de l’espace, l’atome primitif, le Big Crunch, la notion d’espace-temps etc. Le cosmologue Jean-Pierre Luminet consacrera du reste une préface fouillée sur l’importance de ces « intuitions » dans une récente réédition d’Eurêka (Dunod, 2017)

jeudi 4 juillet 2019

L'AGENDA CONTRE-CULTUREL DE L'ODS (juillet & août 2019)


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04.07.2019

Évènements récurrents


(Classés par date de fin de l’événement)


L'Au-delà Incarné : Médiumnité, Art et Métapsychique.
Du 9 juin au 12 juillet, à la galerie Art Absolument
 Pour la première fois dans son histoire, l'Institut ouvre au public son riche patrimoine constitué au cours de cent ans de recherche métapsychique.
 Dessins médiumniques de Fernand Desmoulins et d’Augustin Lesage, photographies 'spirites', appareils insolites de mesure des phénomènes psi, les fameux moulages ectoplasmiques de Kluski…
 Une collection unique, interpelante, à la frontière entre pratiques médiumniques, recherches scientifiques et art. 

La Lune, du voyage réel aux voyages imaginaires, Grand Palais, jusqu’au 22 juillet. À l’occasion des 50 ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune, cette exposition dévoile les relations que l’homme entretient avec cet astre.
De l’exploration scientifique à la création artistique, l’exposition invite à une promenade à travers les œuvres d’art et les objets qui ont incarné les innombrables visions et sentiments que la lune a inspirés.
Observable par chacun de nous à l’oeil nu, discrète et omniprésente à la fois, la Lune nous interroge depuis toujours. Les avancées de la connaissance accomplies depuis le XVIIe siècle ont permis aux hommes de l’observer et même de la conquérir.
Pourtant, cela ne semble pas avoir changé fondamentalement nos rapports avec elle. L’astre conserve son aura et son pouvoir de fascination. Elle continue de nous interroger sur nous-mêmes, à la façon d’un miroir.
La Lune nous invite au rêve et à la contemplation au Grand Palais, depuis l’antiquité jusqu'à nos jours, avec des œuvres essentiellement produites en Europe mais venant aussi des civilisations africaines, arabes et extrême-orientales. Vous découvrirez également des instruments scientifiques témoignant de la recherche des connaissances sur l’astre.


Du 23 avril au 25 août 2019, Le Merveilleux Scientifique à la BNF François Mitterand
En pleine période de la découverte des rayons X, de la photographie des auras et des essais de communication avec Mars, l’écrivain Maurice Renard donne forme à un mouvement littéraire auquel il donne le nom de « roman merveilleux- scientifique ». Le parcours revient sur la genèse et les thématiques de ce corpus, imprégné des découvertes et spéculations scientifiques de son temps, qui met en lumière la vitalité de l’imaginaire francophone, parallèlement au développement de la science-fiction américaine des années 1930.

Du 23 mars au 15 septembre 2019, Le Trésor de Toutankhamon à la Grande Halle de la Villette.

La Maison d’Ailleurs à Yverdon (Suisse) propose L’expo dont vous êtes le héros du 18.11 au 27.10.2019.

Jusqu’au 17 novembre 2019, Dracula, l’exposition (1890 Saint Maurice, Valais, Suisse)
Il ne reste plus rien du souvenir de «Petzi» au château de Saint-Maurice, sinon la promesse d’un nouveau succès. Fini les crêpes de l’ourson star de l’expo précédente (23'000 visiteurs, un record). Place à des recettes à base d’ail cru, d’hosties consacrées et de sang humain mis en bouteilles et délicatement disposé sur les marches en pierre. L’ombre de Nosferatu indique le chemin : c’est au bout du couloir à droite. En découvrant « Dracula, l’exposition », on partage le (très) lointain frisson que ressentit Jonathan Harker en passant le seuil du comte des Carpates, confusément persuadé qu’il ne serait pas rentré chez lui pour la course aux œufs.

Van Gogh, La Nuit Étoilée, du vendredi 22 février 2019 au mardi 31 décembre 2019

Atelier des lumières - 38 rue Saint-Maur 75011 Paris 11

Exposition JRR Tolkien
Du 21 octobre 2019 à Janvier 2020, Bibliothèque nationale de France, Quai François Mauriac, 75006

Exposition Blake et Mortimer au Musée des Arts et Métiers du 26/06 au 05/01.
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Évènements Ponctuels



Du 4 au 6 juillet, Congrès de l’Association de Parapsychologie Internationale au FIAP, Convention de la Parapsychological Association (PA)
Paris, du 4 au 6 juillet (en anglais, ouvert à tout public)
Trois jours animés par de chercheurs venant des 5 continents, et présentant leurs travaux sur les phénomènes psi, avec des approches allant des sciences humaines aux sciences dures.
Invité d'honneur : le physicien Antoine Suarez du Centre de philosophie quantique de Zurich.

6 & 7 juillet, Dinoblog à Espéraza

Explorateurs de la conscience :
de l'expérience exceptionnelle à la métapsychique
(IMI)
Paris, le 7 juillet (en français, ouvert à tout public)
Un congrès consacré à la Métapsychique française et ses contributions au sujet de la conscience humaine et sa relation avec le monde.
Introduite par un invité surprise, notre journée apportera des éclairages venant de multiples perspectives (sociologiques, historiques, neuroscientifiques, cliniques, expérimentales, théoriques) et sera également animée par des expériences interactives et des échanges avec le public.

26 juillet, seconde Nuit des Légendes à Pleuven.


27 juillet à 16 h, Vivre sur Mars au Relais de Diane à 27170 Beaumontel - Eure (avec Sophie Herefort).

7 et 8 août, Les Médiévales de Peyrepertuse

Du 8 au 11 août, Salon du Livre et de l’Image, salle polyvalente à (50) Pirou.

Du 9 au 10 août, Festival du Film Insolite de Rennes-le-Château. 

 Festival International du Film Insolite de Rennes le Château 2019 - https://festivalfilminsoliterenneslechateau.fr

Du 9 au 11 août, Contes et Légendes à la Ferme, ferme de Chastel à Provins.

Du 15 au 19 août, 77th Worldcon, Dublin 2019, An Irish Worldcon, at the Convention Centre Dublin

Du 22 au 25 août, Eurocon 2019 à Belfast (Hôtel Hilton)

Du 22 au 25 août, Convention francophone de SF à l’Isle sur La Sorgue

Du 22 au 25 août, Necronomicon Convention à Providence.