mercredi 16 octobre 2019

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA PAIX DES BRAVES, Michel Doury




Michel Doury fut mon professeur d’anglais au Lycée de Sedan. Je le retrouve, au hasard de mes pérégrinations littéraires, dans un numéro spécial (no 63) que lui a consacré l’excellente revue les Amis de l’Ardenne en 2019. Un sacré souffle de nostalgie ! Je revois ce grand gaillard, toujours tiré à quatre épingles avec son blazer bleu marine terriblement british. Il résidait, avec un de ses collègues, au château de Bellevue à Sedan, connu pour avoir abrité la réunion de capitulation de la France, en 1970, avec Napoléon III et Bismarck. On l’appelait affectueusement « le philosophe du Roi de la Bière », du nom de ce pub qui était devenu son quartier général après les cours. Un bistrot à la décoration duquel il avait largement contribué. Il était plus que discret sur sa « carrière » littéraire, et c’est par hasard qu’avec quelques amis du lycée nous avons mis la main sur son premier roman. On aurait eu du mal à ne pas le repérer dans la vitrine de la librairie Scherrer.

La Paix des Braves a été publié en 1964 chez Julliard, et mon exemplaire est dédicacé de son écriture « patte de mouche » à PM, bien amicalement. Un petit roman déconcertant qui nous raconte une « histoire sans histoire », celle d’un jeune homme de Laon, fils d’un artisan coutelier, qui va faire l’apprentissage de la vie. Un contexte glauque – une vie en Province sans horizon-, des amourettes ratées, une famille ultra-conventionnelle, des études d’une banalité affligeante. Mais un récit rédigé par une plume incisive, à la fois cruelle et désabusée sans jamais se départir d’une ironie féroce. Le personnage et l’auteur se confondent de façon presque caricaturale. Un ouvrage à sortir des oubliettes !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire