samedi 13 juin 2020

NICOLAS FLAMEL est parmi nous ?

Roger Facon affirme que Nicolas Flamel est parmi nous

Publié le par MG
Roger Facon affirme que Nicolas Flamel est parmi nous
Nicolas Flamel est entré dans ma vie à la Noël 1965 pour ne plus en sortir. Avec un roman du Fleuve Noir, collection Angoisse, intitulé La figurine de plomb, de B. R. Bruss. Ma grand-mère Louise, fille de l’alchimiste rouge Léon Patin, ami de Fulcanelli, enquêtait sur lui. Elle disparaissait pendant des journées entières, en faisant du stop. Le fruit de ses découvertes, elle m’en offrait la primeur…
Roger Facon, 20 mai 2020.
Quand Roger Facon frappe à la porte de La Belle Journée, c’est souvent pour m’offrir un exemplaire dédicacé de son dernier ouvrage. Celui reçu hier vient d’être publié aux éditions de l’Oeil du Sphinx, association active coordonnant de nombreux événements dans les domaines de l’imaginaire, de la science-fiction et du fantastique. Un roman vrai, précise l’auteur, dont l’illustration d’André Savéant placée en première de couverture ouvre sur une énigmatique biographie du plus célèbre des Adeptes, Nicolas Flamel (1330 ou 1340-1418). Une enquête policière qui se termine, le vendredi 24 juin 1966, dans le jardin médiéval du musée de Cluny. Retour en arrière !
De l’expédition militaire d’Alger de juillet 1830 aux sombres affaires politiques des années 1960, Roger Facon nous invite à reconsidérer l’Histoire au travers des investigations du détective Roger Fage qui révèlent que « Flamel est parmi nous [...]. Quand il s’absente de Paris, une fois sur trois, c’est pour se rendre en Inde et deux fois sur trois pour se rendre à Jérusalem. Le sort de la Terre Sainte, les comportements d’Israël le préoccupent particulièrement… C’est un homme de paix et d’amour comme tous les immortels. Il a créé la Société des Nautes afin de préserver ce qui doit l’être. Il a besoin d’hommes et de femmes de bonne volonté pour mener sa tâche à bien… Une tâche faite d’observation et d’action. Vous allez comprendre très vite pourquoi il s’intéresse à vous, Roger. Cette nuit, avant de sombrer dans le sommeil, glissez ce plomb de Seine sous votre oreiller et accueillez avec humilité ce qui vous sera transmis. »
Ce plomb de Seine renvoie au tapuscrit La figurine magique que devait publier en mars 1954 Pierre Dron, ancien conseiller de Pétain en matière de renseignement intérieur et de lutte contre les sociétés secrètes, s’il n’avait pas été dérobé par un certain Christian Soreau de la SDECE (ancêtre de la DGSE), assassiné peu de temps après son méfait. Cette figurine de plomb permettant le voyage dans le temps est aussi l’objet d’une histoire de chasse au trésor, celui de la Casbah d’Alger qui, après l’inventaire du 6 juillet 1830 par une commission, fut estimé selon le général en chef du corps expéditionnaire contre la Régence Louis Auguste Victor de Ghaisne comte de Bourmont (1773-1846) à plus de 80 millions en espèces d’or et d’argent et 20 millions de denrées et de marchandises. Un butin qui aurait été pillé et détourné !
Balthasar Moncornet, Portrait de Nicolas Flamel, XVIIe siècle, gravure, Österreichische Nationalbibliothek
Balthasar Moncornet, Portrait de Nicolas Flamel, XVIIe siècle, gravure, Österreichische Nationalbibliothek
Répondant à l’appel de son camarade de lycée Jacques Bromy avec qui il avait fondé en 1938 le club des Argonautes, Roger Fage part en quête de vérité. Ses recherches se cristallisent d’abord autour de la « Diabolique de Caluire » comme l’écrivait Pierre Péant (1938-2019) : Lydie Basténi. Maîtresse de René Hardy dit Didot (1911-1987) représentant du mouvement Combat, elle est celle qui a permis à la Gestapo conduite par Klaus Barbie d’arrêter le chef de la Résistance Jean Moulin et six de ses camarades le 21 juin 1943. La prêtresse à la beauté fatale, passionnée d’occultisme et de spiritisme ne sera par la suite jamais inquiétée par la justice. Parmi ses « pions d’échiquier, marionnettes à manoeuvrer », on compte Samuel Ogus, puissant homme d’affaire lié aux milieux financiers du parti communiste.
L’enquête de Fage va progressivement tisser une multitude de liens entre le service de renseignement Abwehr et certains intellectuels de l’extrême-droite. L’auteur nous livre au travers de cette aventure spatio-temporelle les aspects peu glorieux de l’orientaliste, essayiste, journaliste et scénariste du film Les Forces occultes Jean Marquès-Rivière (1903-2000) ou du dessinateur Pierre Plantard (1920-2000) connu pour s’être déclaré dirigeant du Prieuré de Sion et revient sur les périodes les plus troubles d’après-guerre (l’assassinat de Lumumba en 1960 ou les liens secrets entre l’armée française et Tsahal relatifs à l’élaboration de la bombe H, par exemple). L'histoire du XXe siècle semble ne tenir qu'à un fil ... d'or !
Passionné par les grandes énigmes, Roger Facon nous emmène, entre autres, sur les traces de l’abbé Saunière (1852-1917) à Rennes-le-Château et du fermier Roger Lhomoy à l’ombre du château de Gisors, tous deux à la recherche d’un trésor. Du même trésor ? Celui alchimique de Flamel ? Mais l’art de Facon tient surtout au fait d’entremêler avec brio les mystères et les faits établis, l’histoire du Douaisis (celle de la voie du verre) dont il est originaire et l’histoire universelle, celle de ses aïeulx (Louise et Léon Patin, Marcel Dana) et celles de personnalités historiques ou emblématiques (Fulcanelli, Léonie et François Jollivet-Castelot). C’est pourquoi, ce roman truffé de références, tantôt de passerelles, tantôt de caches culturelles, est difficilement résumable. En définitive, le plus grand des mystères ne serait-il pas l’auteur lui-même ?
MG – 13 juin 2020.

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