dimanche 19 juin 2022

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : THANATOS, LES RECIFS, Yann Minh

 


 

Les hasards d’une déambulation dans ma PAL m’ont mis sous la dent Thanatos, les Récifs, de Yann Minh (Florent Massot, 1997). J‘ai lu ce livre juste après avoir terminé Notre Part de Nuit de Mariana Enriquez (cf 2021) et j’ai été frappé par leur point commun, le Mal, le Mal Absolu. Mais ce point commun prend la forme de deux droites parallèles, qui ne se recoupent pas. Chez Enriquez, le Mal est extérieur à l’Homme, et gare à celui qui le rencontre. Chez Minh, le Mal n’a rien de métaphysique, c’est une création de l’Homme, et pour son propre plaisir. L’auteur nous fait plonger dans un monde hallucinant, celui du cyber-sexe, du sado-masochisme et de la Jouissance Suprême sur fond de science-fiction et de techno-drogues. Le grand jeu dans cet univers est de trucider sa victime (souvent consentante) et la faisant jouir comme une bête, de filmer la scène et d’en tirer un implant que l’on s’injecte pour partager ses émotions. Un trafic très lucratif de surcroît. Le récit est mené en compagnie de deux jeunes gens, Tristan et Dyl, qui cherchent à échapper aux horreurs de la Cité dirigée par le sadique Gillian Retz et rejoindre un monde magique, celui des Récifs, où « dragons, magie et vaisseaux empruntent d’impressionnants couloirs basaltiques flottants ». Il faut avoir le cœur bien accroché pour participer à cette aventure, mais la plume est alerte, non dépourvue d’humour et parfois de poésie. Quant à l’imagination de l’auteur, sur le plan des inventions technologiques, elle est ahurissante !

A noter que la chute du roman est très ouverte et appelait certainement une suite.


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