Introduction au dépoussiérage des mythes de Tchalaï Unger. Collection Les Archives de Geneviève Béduneau. Editions de L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
L’ouvrage est composé à partir de notes prises au cours de séminaires privés animés par Tchalaï Unger en 1989-1990 en France et aux USA. Ce séminaire, consacré au « Dépoussiérage des mythes » inaugura une série de six séminaires sur les « Mythes Essentiels » sous le titre global « Les Cinq Fleuves de l’Âme ». Les séminaires qui suivirent eurent pour thèmes : La Queste – La Source Unique (mythe du Père) – La Caverne Cosmique (mythe de la Mère) – Belle au Bois et Prince Charmant (mythe de la Rencontre) – du Jardin à la Ville.
Tchalaï Unger observe que tous les mythes connus peuvent se résumer à cinq « Mythes Essentiels », trois d’action et deux d’état, qu’elle désigne comme les « Fleuves de l’Âme ». « On s’y abreuve, ils vous transportent, ils circulent » dit-elle.
Tchalaï Unger commence par identifier les principes généraux et les fondements des mythes et les modalités de leur action sur nos représentations et nos expériences avant d’examiner plus précisément les cinq « Mythes Essentiels » qu’elle a identifié dans différentes cultures du monde. Ces cinq mythes se mêlent les uns aux autres dans des proportions très variables.
C’est une pratique des mythes qu’elle cherche à transmettre à travers des exemples pris aussi bien dans les traditions antiques (Dédale, Prométhée, Méduse…) que dans les contes (Blanche Neige) ou dans les réinterprétations plus récentes (Œdipe et la psychanalyse, Arthur Pendragon dans le film de John Boorman, Excalibur)). Elle illustre également son propos par des expériences plus personnelles dans le ton, très libre, qui est le sien.
Tchalaï Unger veut mettre en évidence l’intérêt des mythes mais aussi les mésusages trop fréquents qui peuvent avoir des conséquences néfastes.
« Quand l’intelligence et l’imaginaire, dit-elle, font quelque chose sans prétendre être dans la demeure de l’intelligence, aucun problème, on fait de la poésie, de l’art, et Dieu sait si c’est important et s’il n’y en a jamais suffisamment. Le poète a une fonction dans la société, le créatif a une fonction dans la société qui est une fonction quasi divine. Mais quand on opère cette copulation dans la demeure de l’intelligence, on n’attend même pas qu’un bébé en sorte, c’est tout de suite paralysant et empoisonnant. On peut appliquer cela a beaucoup de choses. »
L’intérêt du rapport au mythe proposé par Tchalaï Unger réside dans la possibilité d’une mise en œuvre immédiate dans le quotidien et par le corps.
« Il faut d’abord avoir les choses dans les sens ; et ensuite, le modèle que les sens construisent nous permet de nous asseoir sur quelque chose de tangible, pour aller vers une manière qui est de moins en moins tangible. Il faut commencer par le tangible, car si on ne lui règle pas son compte tout de suite, on ne va nulle part. »
« L’héritage de la chair » offre la possibilité d’une découverte, d’une ascension. Il en est la base. Dans les propos de Tchalaï Unger, le lecteur trouvera beaucoup à découvrir et à expérimenter que cela soit au côté d’Arthur et Guenièvre ou perdu dans le labyrinthe.
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