dimanche 25 octobre 2009

MANUSCRITS SULFUREUX


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Thierry Maugenet nous propose, avec Manuscrit MS 408 (Liana Levi, 2005) un excellent thriller dont le manuscrit Voynich est…… le héros. Tous ceux qui auront cherché à le décrypter décéderont dans des circonstances atroces. Peut être parce que ce qu’il révèle est tout simplement insoutenable. Une enquête palpitante, menée par un agent du FBI et son ancien professeur de philosophie, sur base d’une excellente documentation, à la fois historique et cryptographique. La thèse retenue est, pour ce qui est de son auteur, le sulfureux Roger Bacon qui devait soumettre ses textes au Pape himself avant toute publication. Et pour ce qui est du décodage, on sent que Thierry Maugenet a passé de nombreuses nuits sur les forums de www.voynich.net, afin d’évaluer la pertinence des thèses en présence.
Du bon boulot (PM)


Plus documentaire est l’ouvrage de Pierre Barthélémy, Le Code Voynich (Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2005). Il s’agit en fait d’un magnifique livre d’art, reprenant en fac similé toutes les pages du manuscrit. La préface fait le tour du sujet, là aussi sur le plan de l’histoire et sur celui du décryptage. La thèse Roger Bacon, développée en fait par « l’inventeur » du manuscrit, Wielfried Voynich, est passée au crible. Aucune preuve de cette paternité n’existe, pas plus que celle du passage de ce document entre les mains de John Dee. Le seul point établi est que le livre était bien détenu par un membre de la Cour de l’empereur Rodolphe II, ainsi que l’atteste une mention en marge de page. On apprend par ailleurs, ce qui est étonnant, c’est que le manuscrit n’a jamais été soumis au test de datation par carbone 14 !
Et puis, pour le plaisir, on rappellera que Colin Wilson, dans sa nouvelle « Le Retour du Lloigor » in Contes du Mythe de Cthulhu,, voit dans le manuscrit une copie partielle du fameux Necronomicon….


La couverture est magnifique et le titre alléchant. Je fais bien sûr référence à Les Ecritures Interdites, Asmodeus redituS, œuvre de JC Bataille paru aux éditions québécoises Le Calamane fin 2006. Un théothriller qui s’annonce comme le premier tome d’une trilogie dont nous attendons impatiemment la suite. Car la mécanique proposée par l’auteur est parfaitement huilée. Un jeune historien est mis fortuitement sur la piste des « écritures interdites », documents datant de l’époque Christ et conservés dans un monastère qui sera saccagé au Moyen-âge. On imagine aisément que cette recherche sera sans cesse contrariée par la partie adverse, l’Église, en la personne d’un inquiétant et dangereux agent qui répond au doux nom d’Asmodée. Mais la force du thriller est de nous délivrer progressivement la solution, c'est-à-dire le lieu de la cache, par un impressionnant travail de décodage des documents habituels de la Belle Histoire (parchemins, inscriptions de la stèle et de la dalle….). Car évidemment, notre brave Saunière était sur le coup….

JC Bataille tient sa promesse et nous revient avec le second tome de sa saga Les Ecritures Interdites. Les Ruines Oubliées (Le Calamane, juillet 2007) sont de la même veine qu’Asmodeus Reditus, à savoir une théofiction haletante dans laquelle nous retrouvons avec plaisir les personnages de la précédente aventure. L’idée est ici que les documents qui avaient été découverts par nos investigateurs ne sont pas complets et que la dernière pierre à la bonne compréhension des origines du christianisme se trouve……. dans le fameux Manuscrit Voynich. Ou plutôt dans les pages manquantes à l’exemplaire conservé à l’université de Yale. Et si j’ajoute que ces pages sont précieusement conservées par certains héritiers directs de la tradition cathare, héritiers qui ont été mystérieusement assassinés……. Le dénouement final aura lieu, comme il se doit, à Rennes-le-Château……
A ne pas rater !


Le Da Vinci Code a ouvert les portes à un torrent de théo-fictions, de qualités diverses, mais dans l’ensemble agréables à lire. Avec Codex, le Manuscrit Oublié, Lev Grossman (Calman Lévy, juin 2007) renoue avec un courant alternatif du genre, celui de la biblio-fiction ; un genre, est-il utile de le rappeler, brillamment lancé par Arturo Perez-Reverte et son Club Dumas. Un jeune banquier d’affaires new-yorkais se voit confier, par une riche cliente, le soin de retrouver un manuscrit mystérieux, une œuvre mineure d’un certain Gervase de Langford intitulé Voyage au pays des Cimériens. Un conte philosophique, publié à Londres en 1366, et qui devrait permettre d’éclairer l’histoire familiale de la commanditaire. Un beau sujet, prétexte à dérouler un thriller haletant, à la fois dans les vieux papiers et dans les mondes virtuels. Car à la thématique de base se superpose une autre énigme, celle d’un jeu vidéo qui semble recouper de façon perturbante la recherche dans le monde réel.
Un ouvrage à dévorer !

El'Bib
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