samedi 24 octobre 2009

MYCROFT's TESTIMONY, premières réactions



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Que de fois n'a-t-on pas prétendu que la personnalité de Sherlock Holmes était bipolaire ? Certains exégètes parmi les plus audacieux ont autrefois affirmé que le fameux détective et son médicinal compagnon n'étaient pas une préfiguration de Laurel et Hardy mais bien une seule et même personne. Depuis ces temps éloignés la poursuite des travaux holmesologiques - d'autant plus sérieux qu'ils sont sans prétention - a permis de mettre à bas une hypothèse aussi séduisante par son audace que dépourvue de validation.
La question de la dualité de Sherlock Holmes restait cependant posée jusqu'ici. Elle ne le sera plus, elle ne pourra plus l'être grâce au brillant travail de Sophie Bellocq- Poulonis que les éditions de l'Oeil du Sphinx viennent de publier.
Sous le titre "Mycroft's testimony" Madame Bellocq- Poulonis, éminente chercheuse basco-béarnaise, livre en effet deux documents d'une portée exceptionnelle et, les ayant lus, on ne peut se contenter de penser qu'une thèse vient d'être brillamment soutenue. On doit reconnaître, en toute honnêteté intellectuelle, qu'un problème est résolu. Définitivement.
Le premier texte donne son titre au volume mais moins que d'un témoignage il s'agit d'un aveu écrit, rédigé au moment de gagner l'au-delà par Mycroft, très haut fonctionnaire au service de Sa Majesté Britannique et frère aîné du plus fameux des détectives. Découvert par Mary-Ann Watson, arrière-petite-fille du docteur, on ignore encore pour quelle raison cette dernière n'a pu mener à bien son projet de la faire éditer. Seuls l'acharnement et la persévérance de Madame Bellocq- Poulonis ont pu permettre de le retrouver une seconde fois et de concrétiser le choix exprimé par Miss Watson dans une note introductive.
Le second écrit est, si nous pouvons nous exprimer ainsi, moins rare. En ce sens qu'il s'agit de l'extrait d'un travail universitaire dû au Dr Aaron Kosminsky, l'éminent et bien connu psychiatre franco-américain. Si la version intégrale est consultable dans les bibliothèques spécialisées le lecteur moyen lui trouverait sans nul doute une forte ressemblance avec une barrique de porridge et c'est un autre mérite de Madame Bellocq- Poulonis que d'en avoir tiré une substantifique moelle peu visible à l'oeil nu. Là encore on peut imaginer le nombre d'heures de patiente activité nocturne nécessaires pour aboutir à un si passionnant résultat.
Mycroft Holmes s'est exprimé avec son coeur. Le Dr Kosminsky a utilisé toutes les ressources d'un cerveau exceptionnel*. Nous devons à Sophie Bellocq-Poulonis d'avoir montré que l'un et l'autre s'accordaient pour nous convaincre que Sherlock Holmes était aussi un autre.

PROF. LYNION ST IVES (actually : Fiction and Dream Literary Dept, Lambic University)

* On regrettera l'absence d'une note de l'éditeur rappelant que les recherches de Kosminsky ont débuté durant son séjour sabbatique à l'université de Beaumont.


Je l'ai acheté lors de la fiesta de l'ODS et dévoré dans la foulée, pour faire mentir un certain Yves Lignon qui se plaignait du peu d'intérêt des français pour les études holmésiennes. Je ne le regrette pas, ce livre est passionnant et tellement plein d'humour qu'il devrait être remboursé par la sécu pour le soin des phases dépressives des cyclothymiques.

Yragaëlle
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