dimanche 28 mars 2010

A LA MEMOIRE DU COMTE DRACULA


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C’est en 1897 que paraît la première édition du Dracula de Bram Stoker (Archibald Constable & Company, Londres). Les éditions en toutes langues sont innombrables ; pour ma part, j’ai découvert ce chef-d’œuvre dans sa version française chez Marabout en 1963. Signalons également deux autres éditions intéressantes, celle chez Robert Laffont en 1989, dans l’anthologie Les Evadés des Ténèbres, et celle en 2009 chez Omnibus, dans le recueil Bram Stoker, Dracula et autres chefs-d’œuvre.
Il est toujours intéressant de revenir aux sources, et ma relecture récente (dans l’édition Omnibus) a été une véritable surprise. Le roman n’a pratiquement pas vieilli, et la magie opère toujours, faite d’une violence équivoque qui colle rapidement à la peau. Mon propos n’est pas de reprendre la trame de l’ouvrage, mais de proposer quelques notes prises à l’occasion de cette redécouverte.
° Géographie : Jonathan Harker pénètre en Roumanie (la Roumanie a été créée en 1878) par la Hongrie et fait escale à Bistritz (Bistrita). Nous sommes à l’extrême Nord de la Transylvanie. Il fait escale à l’hôtel de la « Couronne d’Or » qui existe toujours (Coroana de Aur), tourisme vampyrique oblige. A noter sous ce registre qu’a été ouvert un autre hôtel dans cette jolie petite cité, le « Castel Dracula » bien sûr. Notre clerc de notaire franchit ensuite le col de Borgo, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Bistritz. Puis il rallie le château du Comte qui n’est pas identifié dans le récit. La tradition, notamment cinématographique, le localisera à Bran, à proximité de Brasov, ce qui est évidemment impossible (la distance entre Bistritz et Brasov est de 308 km.
° Gastronomie : elle a une faible place dans le récit, mais…… Lors de son escale à Budapest, Johnatan Harker déguste à l’Hôtel Royal du « Paprika hendl », un plat des Carpates fait de poulet aux piments. Au petit déjeuner, il calera son estomac avec de la « mamaglia », porridge à base de farine de maïs et des « impletata » ou aubergines farcies. A Bistritz, il découvrira le « steak du brigand », morceaux de lard, oignons et bœuf assaisonnés de poivre rouge, piqués sur de bâtonnets et rôtis à la flamme (ce plat est évidemment toujours à la carte du restaurant de l’hôtel aujourd’hui). Et pour faire passer le tout, il dégustera quelques verres de mediasch doré, « qui picote aimablement la langue ». On apprend par ailleurs que la table du Comte était somptueuse, mais on n’a pas d’autres détails qu’une « irrésistible odeur de poulet rôti », « une salade de fromage » et « une bouteille de vieux tokay ».
Histoire : il est intéressant de souligner que le nom de Vlad Tepes n’est jamais évoqué, mais force est d’admettre qu’on en est très proche…. Lors d’une soirée avec Harker, le Comte s’enflamme à propos de l’histoire de la Transylvanie et sur du rôle joué par sa famille, les « Szeklers », dans la lutte menée contre les envahisseurs, et notamment le peuple du Croissant. Il est même fait allusion à la trahison du frère de Vlad Tepes qui « vendit son peuple aux Turcs et fit peser, sur tous ses sujets, la honte de l’esclavage ».

Nous n’apprendrons hélas pas comment Vlad Tepes devint vampire. Mais quelques pistes nous sont fournies par l’érudit Van Helsing, qui de son côté disserte volontiers sur le personnage historique : "selon Arminius, les Dracula appartenaient à une grande et noble race, encore que, de temps à autre, certains d’entre eux eussent entretenus des rapports avec le Malin – s’il faut en croire les contemporains. Ils auraient appris des secrets infernaux à Solomance, parmi les montagnes qui dominent le lac d’Hermanstadt où le Diable estime détenir des droits sur un dixième de ses disciples. Les documents regorgent de mots comme « stregoica », sorcière, « ordog », satan et « pokol », enfer. Un manuscrit, même, parle du comte Dracula comme d’un « vampyr »"…………… Alors ? Un pacte avec le Diable ????
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