La grande peur de Bugarach
Publié le 14/10/2012 07:15
Les acteurs européens antisectes (fecris), réunis hier à
Salses-Le-Château (Aude) ont fait le point sur le dossier de
l'apocalypse de Bugarach, du nom de cette fameuse montagne des Hautes
Corbières. Cette dernière serait préservée au jour de la fin du monde
programmé pour le 21 décembre prochain selon un calendrier Maya,
réinterprété par d'éminents pataphysiciens autoproclamés sur le net.«Il y a lieu d'être inquiet au vu de l'emballement que génère cette angoisse millénariste. On a relevé 2,5 millions de pages internet sur Bugarach. L'afflux prévu de milliers de personnes nous fait craindre le pire. Il est donc important qu'il y ait un quadrillage du terrain sur place et que la surveillance s'exerce notamment sur le net grâce aux moyens d'investigation des gendarmes de la cybercriminalité à Rosny-Sous-Bois», explique Georges Fennec, député du Rhône et ancien président de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).
Déjà, avant même la date fatidique, curieux et illuminés ont déjà effectué des séjours mystique à proximité de Bugarach où d'autres légendes plus ou moins farfelues abondent.,
Perquisition du site
Les néo-habitants ont commencé à retaper des maisons avec des caves incongrues mais immenses afin sans doute de pouvoir survivre au jour de l'apocalypse. «Je connais ça par cœur. Pendant près de vingt ans de ma vie, j'ai creusé le sous-sol d'une montagne proche de Bugarach pour essayer de découvrir le trésor des Wisigoths et pour se mettre à l'abri au moment de l'apocalypse. C'était paraît-il l'endroit le plus approprié», témoigne Irène, soixante ans dont trente passés dans une secte repliée dans une ferme du Larzac non loin de la Cavalerie (Aveyron).«Au début, nous sommes arrivés à Camps sur Agly très discrètement. Il ne fallait pas se montrer. Nous dormions dans la forêt, sous la tente. Nous étions armés jusqu'aux dents pour nous défendre en cas d'agression par un autre groupe. Le gourou était persuadé qu'il fallait se mettre à l'abri de l'apocalypse. Il stockait la nourriture et les lingots d'or. Nous étions ses esclaves», raconte-t-elle encore après avoir quitté la fameuse «divine protection» pour enfin vivre sa vie en 2003, juste avant de déposer une plainte qui a finalement débouché sur un non-lieu en 2009.
Les apocalyptiques du Larzac ont abandonné les fouilles autour de Bugarach en 1998. En août 2004, les gendarmes ont perquisitionné le site du sud-Aveyron pour découvrir un véritable arsenal.
En attendant, le jour J tant redouté, un arrêté municipal interdit l'accès au pic de Bugarach pendant tout le mois de décembre.
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