En tant qu'historien, Charles Peytavie estime que "la véritable histoire de Bugarach reste encore à écrire". Il rappelle en effet que ce village a un riche passé économique. Un passé qui fait l'objet d'études approfondies menées par des membres de la SESA : "L'exploitation des forêts ; les seigneuries ; les gentilshommes verriers du XVIIe siècle qui travaillaient autour de Bugarach et Sougraignes... Il y a beaucoup à dire et écrire mais malheureusement, la vraie histoire de Bugarach est masquée par toutes ces légendes millénaristes".
Légendes qui ne l'étonnent pas particulièrement : "Le concept de fin du monde n'est pas nouveau. On a tous entendu parler de la fameuse terreur de l'an 1000 : à l'époque, les gens croyaient que la terre allait s'effondrer". Et elle ne s'est pas effondrée...
Que personne ne s'effraie si un site internet affirme que la dernière bataille livrée par Dieu contre les méchants (l'Armageddon) se déroulera à Bugarach. "J'ignore si la date du 21 décembre attirera la foule dans ce village. Personnellement, je suis dans l'expectative. Mais je sais que les pouvoirs publics sont inquiets de même que les botanistes : la flore risque de ne pas sortir indemne si des masses de gens débarquent dans le village" et s'ils envahissent les terrains et les propriétés. Les riverains sont d'ailleurs invités (par les gendarmes) à ne pas quitter leurs domiciles avant, pendant et après le 21 décembre.
Charles Peytavie rappelle qu'au Moyen-Age, "le Pic de Bugarach servait de repère topographique aux bergers, notamment ceux de la partie pyrénéenne qui plus tard deviendra l'Ariège, le but étant de faire paître leurs troupeaux".
Le 21 décembre, ce sont peut-être des bergers d'un autre genre qui viendront faire paître leurs troupeaux. Pour les tondre...
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