samedi 11 avril 2015

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LES MYSTÈRES DU NAZISME, Stéphane François

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Stéphane François est bien connu pour ses travaux universitaires sur la conspiration et les mythologies de droite. Avec Les Mystères du Nazisme (PUF, 2015), il nous livre une bonne synthèse sur le fameux ésotérisme nazi, thème largement popularisé depuis le Matin des Magiciens. L’analyse proprement dite de ce courant a déjà été faite à plusieurs reprises et il en ressort toujours la même chose ; à part les élucubrations de Himmler, fondateur du Wevelsburg et de l’Ahnenerbe, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent, les fameuses sociétés secrètes comme le Vril ou Thulé étant au mieux des groupuscules insignifiants, au pire des mythes. En revanche, ce qui est tout à fait intéressant dans cet ouvrage, c’est la façon dont cette thématique a par la suite été récupérée. Sur le plan idéologique, par des auteurs comme Serrano, Saint Loup, Saviri Devi, mais aussi sur le plan « romantique », au point de se glisser dans les méandres de l’archéologie alternative, de l’histoire mystérieuse ou de l’ufologie. Au point que l’occultisme nazi est devenu un véritable phénomène de contre-culture, repris par la fiction littéraire, la BD, le cinéma, voire la musique. Le tableau qui nous en est brossé donne le vertige, l’engouement qu’il suscite étant qualifié par l’auteur de nazimania.
Deux remarques :
J’ai toujours du mal à admettre que les papes de l’archéologie alternative, comme Charroux ou Von Däniken, étaient des racistes pour avoir vu dans les constructions cyclopéennes (pyramides, statues de l’Ile de Pâque, pistes de Nazca…) la marque des extraterrestres, déniant ainsi aux indigènes les capacités nécessaires à ces réalisations. Après tout, Jacques Bergier a aussi donné dans ce type d’explication, alors que juif, il était un rescapé des camps de la mort.
Par ailleurs, et pour l’anecdote, j’ai souri en lisant : certains des scénaristes des œuvres citées ci-dessus évoluent parallèlement dans les milieux de l’occultisme. C’est la cas de Richard Nolane, à l’origine de la bande dessinée Wunderwaffen. Cette proximité offre l’avantage d’accroître leur audience, limitée par définition.

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