lundi 18 juillet 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB, LE SURVIVANT, Lovecraft & Derleth





Le Survivant (1954, un texte de Derleth d’après des notes de Lovecraft, The Survivor in Weird Tales 1954). Il n’est pas évident de faire la part des choses dans la fiction rédigée par August Derleth sur la base de notes inachevées de Lovecraft. J’ai fouillé dans les travaux de Joshi, mais je n’ai pas trouvé les sources précises. Disons simplement que cette nouvelle respecte bien la construction littéraire à laquelle Lovecraft nous a habitué, avec un démarrage sur des considérations onirico-générales et une chute sur l’indicible. L’histoire met en scène Alijah Atwood (participant à l’expédition des Montagnes Hallucinées) de retour à Providence. Lors de ses pérégrinations, il tombe amoureux d’une maison dans Benefit Street, la maison Charrière, au sujet de laquelle courent d’étranges légendes. Il décide de se renseigner auprès de son confrère archéologue, le Pr. Gamwell, résidant Barnes Street (les Gamwell sont des ascendants de Lovecraft). Il apprend que le propriétaire, médecin biologiste, est décédé en 1927 mais que la maison est toujours parfaitement entretenue selon les volontés (et la générosité) du défunt. Malgré les réticences de Gamwell, il loue la maison pour six mois. L’examen du cabinet du docteur montre que celui-ci s’intéressait aux sauriens sur lesquels il faisait des recherches approfondies. Atwood cherche à documenter la vie de Charrière, mais ne trouve pas trace de sa naissance ; il repère en revanche un quidam à l’identité similaire, né à Bayonne en 1636. Gamwell lui décrit Charrière comme une salamandre qui aurait appris à marcher sur ses pattes de derrière, un homme glacial et inquiétant. Une vieille voisine de Benefit Street précise qu’il se promenait parfois avec une créature serpentine à ses pieds et que des bruits effrayants sortaient souvent du puits de son jardin. Atwood poursuit l’examen des papiers du défunt, même s’il est incommodé par une odeur de batraciens et perturbé par une présence qui rôde dans le bureau. Cela dit il tombe sur des notes de la main du Docteur, dont certaines très anciennes, ayant trait à la prolongation de sa propre existence et à des références à Cthulhu, Dagon, ainsi que sur une bibliothèque dans laquelle figurent les Unaussprechlichen Kulten, le Culte des Goules, les Manuscrits Pnakotiques… Il met également la main sur toute une série de fiches retraçant des croisements entre humains et batraciens dont une bonne partie auraient été réalisés à Innsmouth. Il sera interrompu dans ses recherches sur une nouvelle irruption de la présence sur laquelle il tirera avec son revolver. Le monstre prendra la fuite et ira se réfugier dans le puits. Grâce à une échelle scellée dans le mur, il y descendra, et empruntant un boyau latéral dans laquelle se trouve une tombe, celle de Jean-François Carrière, un reptilien vaguement humanoïde ensanglanté.
S’il n’y avait cette mention « à partir des notes de Lovecraft », on pourrait penser être en présence d’un pastiche assez classique, reprenant tous les poncifs du Mythe.

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