Professeur Nathaniel Wingate Peaslee
(Département d’Histoire Politique et Économique, Arkham, Massachusetts)
1. Données biographiques essentielles
Nathaniel
Wingate Peaslee (né en 1867, Arkham) appartient à la génération
d’universitaires américains ayant contribué à structurer l’économie politique
comme discipline hybride entre histoire, sociologie et sciences juridiques.
Formé à Harvard puis recruté par la Miskatonic University, il
s’impose dès les années 1890 par des travaux traitant de la dynamique cyclique
des civilisations et des fluctuations économiques de longue durée.
Son existence se divise pourtant en deux périodes nettement distinctes :
- 1908–1913 : période d’amnésie profonde, correspondante à l’épisode central de l’« Affaire Peaslee ».
- 1913–1935 : reconstruction intellectuelle et obsession croissante pour les phénomènes de mémoire ancestrale, d’historicité non linéaire et de contacts intertemporels.
2. Le « cas d’amnésie de 1908 » : état de la recherche
Le
14 mai 1908, Peaslee subit en plein cours un effondrement cognitif décrit par
ses étudiants comme « une réorganisation de la personnalité ». Les archives du Arkham
Sanitarium évoquent une perte totale des souvenirs antérieurs, suivie d’un
comportement méthodique mais dénué d’affects.
Durant cinq années, il mène une activité compulsive de collecte intellectuelle,
s’intéressant à des domaines aussi variés que :
- la paléo-astronomie,
- l’anthropologie comparée,
- les systèmes d’écriture non conventionnels,
- les théories de la
conscience étendue.
La cohérence souterraine de ces recherches ne sera comprise que plus tard, lorsqu’il développera la théorie d’un transfert de personnalité avec une entité appartenant à une civilisation préhistorique disparue.
3. La thèse du transfert de conscience
Dans
ses manuscrits tardifs (1928–1934), Peaslee soutient avoir été « habité » par
un esprit issu de la Grande Race de Yith, civilisation ayant existé
probablement au Permien supérieur et capable de projeter son psychisme dans des
hôtes situés à travers le temps.
Cette thèse, rejetée par la communauté scientifique, demeure un élément
fondateur de l’ésotérisme lovecraftien. Les documents attribués à Peaslee
décrivent :
- une cité souterraine au cœur du désert,
- des archives mémorielles contenant les histoires complètes de milliers de peuples,
- des apparats de transfert basés sur une dynamique psycho-élective non reproductible.
Si
l’on considère ces écrits comme fictionnels, ils constituent un jalon majeur
dans la naissance d’une épistémologie des « civilisations impossibles ».
Si l’on admet leur authenticité, ils offrent un modèle radical de communication
intertemporelle.
4. L’expédition australienne (1934–1935)
Peaslee
participe à une mission scientifique dans le Great Sandy Desert, avec
pour objectif officiel l’étude de vestiges préhistoriques.
Les résultats publiés mentionnent des anomalies géologiques et l’effondrement
d’une structure non datable.
Les documents non publiés rapportent la découverte d’un ensemble de galeries
correspondant à ses visions yithiennes.
La fermeture rapide du site par les autorités australiennes nourrit encore aujourd’hui les spéculations sur une censure institutionnelle.
5. Réception académique et postérité
Considéré officiellement comme un cas pathologique, Peaslee n’en demeure pas moins une figure influente dans plusieurs domaines :
- histoire des idées occultes (introduction d’un modèle cyclique non humain),
- anthropologie spéculative,
- performativité mémorielle et hypnagogie scientifique,
- préfiguration de théories contemporaines sur la conscience distribuée.
Les Wilmarth Papers et les archives scellées du Cabot Museum alimentent encore aujourd’hui une littérature secondaire abondante.


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