Quoi de mieux que des légendes locales pour pimenter les soirées à la belle étoile ? Aujourd'hui, direction l'Aude. En plus d'une grenouille prisonnière de la pierre et des aventures de Dame Carcas, le trésor de l'Abbé Saunière alimentent l'imaginaire autour du département.
Un grenouille de bénitier pas comme les autres
L'histoire de la grenouille de Saint-Paul a plusieurs versions. Mais toutes s'efforcent de percer le mystère narbonnais. L'une rapporte que, sur son retour de Rome, Paul-Serge a dû s'arrêter à Bages. Les habitants l'auraient très mal accueilli, allant jusqu'à vouloir se moquer de lui. Pour cela, ils l'ont obligé à traverser l'étang en roulant sur un rocher, alors qu'une tempête faisait rage. N'écoutant que sa foi, Saint-Paul serait monté sur le rocher qui se serait transformé en barque. Une grenouille aurait alors embarqué afin de lui montrer le chemin de Narbonne, qu'il allait évangéliser. Afin de remercier l'amphibien, Saint-Paul l'aurait immortalisé dans le bénitier de l'église.
Une autre histoire raconte que la grenouille, venue se réfugier dans cette même église, aurait trop coassé lors d'une office. Dieu, excédé, l'aurait alors changé en pierre pour la punir...
La suite de la légende parle des mésaventures d'un tailleur de pierre. Lors de son périple aux quatre coins de la France, Callixte omet de visiter Narbonne. De retour à Nancy, il fait part à Moran, son père, de cet oubli. Celui-ci entre dans une colère noire et ordonne à son fils de repartir sur le champ. Comment a-t-il pu manquer l'église Saint-Paul alors qu'elle est si somptueuse ? Il a fallu deux mois au jeune homme pour rejoindre Narbonne. Deux mois pendant lesquels sa fureur n'a fait que grandir. Arrivé à l'église, il ne tient plus et, armé de son marteau, il assène trois coups au bénitier. L'eau, devenue sang, aurait éclaboussé Callixte qui serait mort peu de temps après. Quant à la grenouille, il le manquerait une patte depuis ce jour.
Dame Carcas, mère courage de la cité audoise
La légende veut que le Saint empereur Charlemagne, après avoir appris que la cité était au pouvoir des Sarrasins, ait rassemblé une armée colossale pour l'assiéger. En bon seigneur de forteresse, le prince Balaach convoque ses soldats pour se protéger de l'envahisseur. Sa femme, Dame Carcas, prend la tête des chevaliers chargés de garder la citadelle. Dès lors, Charlemagne aurait été tenu en échec pendant cinq longues années.
Mais un jour, les vivres ont commencé à manquer derrière les murs de la cité. Tout comme les soldats supposés la défendre. Dame Carcas, aussi courageuse qu'ingénieuse, décide de se fabriquer une armée... de paille ! Après avoir mis en place les mannequins habillés en soldats, elle tire des flèches à l'arbalète afin de duper Charlemagne. L'empereur a bien cru qu'une armée défendait encore la cité mais n'est pas parti pour autant.
Obstinée, Dame Carcas a gavé le dernier petit cochon de la cité avec le dernier sac de blé restant avant de jeter le pauvre animal du haut des remparts. Le ventre de la bête, déchiré par le choc, laisse échapper les grains qu'on lui avait donnés. Presque aussitôt, Charlemagne aurait levé le siège. A quoi bon vouloir prendre une cité dont les granges regorgent de blé, au point de nourrir les cochons avec ? Voyant l'armée s'éloigner, Dame Carcas demande que la bonne nouvelle soit annoncée au son des cloches. "Carcas sonne !" se serait exclamé un proche de Charlemagne. Trouvant le nom à son goût, l'empereur aurait baptisé la cité ainsi.
Rennes-le-Château : un trésor et... des extraterrestres ?
Les rumeurs ne manquent pas sur Rennes-le-Château et ses environs. Et un abbé du nom de Bérenger Saunière n'y est pas étranger. Ce catholique menait une vie modeste jusqu'en 1891, année où il est nommé prêtre du village. Il entreprend des travaux dans l'église et découvre un secret... L'attitude de l'abbé Saunière change du tout au tout. Il s'absente beaucoup, ne dit pas où il se rend et va jusqu'à déplacer une pierre tombale ! Puis, le curé se met à dépenser des sommes folles pour son église, construit un tour, s'achète six terrains et y fait construire une petite villa. Après sa mort, sa fortune et ses terres vont à sa servante, Marie Dénarnaud qui emportera le secret dans sa tombe.
Depuis, les rumeurs sur l'existence d'un trésor vont bon train. Trésor des Wisigoths, des Cathares, des Templiers ? Certains vont jusqu'à dire que l'abbé aurait trouvé un document qui prouverait que Jésus s'était marié avec Marie-Madeleine. Quoi qu'il en soit, les curieux affluent à Rennes-le-Château. La municipalité a dû interdire aux gens de creuser des trous près du village. Certains bâtiments menaçaient de s'effondrer. Mais les chercheurs de trésors ne croient pas tous à la théorie du village. Une partie pense que le butin est caché dans le mont Bugarach.
Attention, ce n'est pas n'importe quelle montagne. Alors qu'autour, rien ne dépassent les 700 m, elle culmine à 1 200m. Selon la légende, une fée et deux nains se sont plaints à Jupiter du vent Cers. Aussi glacial que le Mistral peut l'être, il détruisait les vignes. Pour mieux se faire entendre, Bug, l'un des nain, est monté sur le dos de son camarade, Arach. Offensé, Jupiter les a changé en montagne et depuis, les nains forment le pic Bugarach.
Aujourd'hui, certains disent avoir vu des ovnis depuis son sommet, d'autres qu'une base extraterrestre a été construite dessous. D'autres encore prétendent que l'arche d'Alliance y est cachée. La montagne est même considérée comme un lieu où, lorsque l'apocalypse s'abattra sur la terre le 21décembre 2012, l'humanité pourra se réfugier. Rendez-vous dans quelques mois pour le vérifier !
A suivre : l'Averyon et la légende du mont Guiral
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire