Avec 16 Rue du Repos (Rivière
Blanche 2009), Philippe Ward réalise une véritable performance. Il nous propose
en effet un roman vampirique, mais très loin des canons habituels de ce genre
littéraire. Pas de créature de la nuit au nom germano-slave ; pas même de
gentillet adolescent à la sauce Bit’Lit. Non,
le vampire ici est un lieu vivant, un lieu débordant d’énergie à force de se
nourrir de cadavres. Et quel lieu puisqu’il s’agit du cimetière du Père
Lachaise à Paris. L’aventure met en scène Luc, un photographe paumé, qui s’est
mis en tête de réaliser une exposition de clichés sur le thème de La Beauté et la Mort. Ou plus
prosaïquement le nu féminin sur les tombes. Un projet sulfureux qu’il déroule
avec Jennifer, jeune et joli modèle dont il ne manquera pas de s’éprendre. Mais
le mise en œuvre révélera bien des surprises, le cimetière étant de plus en
plus gourmand, gobant également les vivants et recherchant, lui aussi, l’amour
de la jeune femme. Une belle écriture au service de jolies trouvailles (le
cimetière produit de magnifiques fleurs lorsqu’il s’est rassasié !), le tout sur
fond d’érotisme macabre.
Bravo l’artiste.
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