Elle gère le Relais du Bugarach par où transitent des milliers de touristes chaque année. Originaire de la région parisienne, elle a d'abord choisi de voyager. Puis un jour, elle a posé ses valises à Bugarach avec Patrice, son compagnon. Elle connaissait bien la région, elle venait y passer ses vacances, en famille : "Avec mes fromages de Meaux, dans le train Paris - Perpignan, c'était quelque chose !", dit-elle en souriant.
Car elle sourit beaucoup. L'air de Bugarach semble l'épanouir. Elle est zen en permanence. Elle a même enregistré un CD dans un studio près de Paris où elle exprime son amour de la vie.
Elle est revenue à Bugarach comme Josiane, son amie alsacienne, de Mulhouse. Mais elle, c'était pour la première fois. Voici une dizaine d'années, elle et son mari ont eu le coup de cœur pour ce petit coin des Corbières : "On recherchait la nature, le calme, une région préservée, loin de la civilisation. On est donc venus ici, pour échanger avec des personnes qui ont la même démarche que nous : retrouver une dimension humaine de la vie, plus conviviale". Des propos que ne renie pas Corine Leblanc : "Beaucoup de gens veulent vivre en harmonie avec la nature, tout simplement".
Une harmonie que rien ne doit troubler. À tel point que les amoureux de la nature, voici environ quatre ans, se sont opposés à un projet d'implantation d'éoliennes proposé par la mairie : "Les Bugarachois de souche étaient pour, et nous, les néoruraux, nous étions contre. À cause de notre refus, on nous a traités de secte alors qu'on n'a rien à voir avec ça". Ni avec les profiteurs de la fin du monde que Corine Leblanc condamne. Notamment cette vente "insensée de cailloux du Pic vendus à des prix exorbitants sur un site internet" (le site a disparu).
Josiane estime que "le maire devrait faire une grande déclaration télévisée pour dégonfler toute cette affaire de fin du monde". Les deux amies n'ont cependant noté aucun mouvement de foule quelconque lié à la terrible prédiction...
"C'est vrai qu'il y a des groupes mais ils sont de passage. Ils vont méditer sur la montagne. On ne les voit pas".
En revanche, de nombreuses personnes, pour une bonne part des Américains, se renseignent pour savoir s'il y a des maisons à acheter : "Pour eux, confie Corine Leblanc, Bugarach représente une base de repli possible". En cas de fin du monde ? Si c'est le cas, et vu les prix atteints par certaines maisons en vente dans le village, seuls les riches pourront se réfugier ici.
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