samedi 5 octobre 2013

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LES DOIGTS DU DIABLE Dominique Delpiroux





Non, Les Doigts du Diable de Dominique Delpiroux (L’Ecailler, 2011) n’est pas vraiment une fiction castelrennaise, même si l’abbé Saunière y joue un rôle intéressant et tout à fait inédit. L’auteur, journaliste à La Dépêche, nous livre une vraie curiosité, du ressort de la paléontofiction. Et de nous promener entre deux espaces temporels, celui du crétacé et celui de notre monde contemporain. Il nous présente une race (fabuleuse), celle des Omis, sorte d’hippopotames aux petites jambes, munis d’une trompe, herbivores, et surtout dotés d’une véritable conscience et d’une grande intelligence. Cette race, vieille de 65 millions d’années, vivait dans un univers paisible, quasiment « immobile », jusqu’au débarquement des Carnassiers, bipèdes (ancêtres de l’homme ?), à la recherche de nourriture. Et jusqu’à ce qu’une comète menace de détruire leur continent. Les fossiles de ces créatures seront retrouvés au XIX ème siècle dans l’Ariège par l’abbé Pouech et rapidement retirés de la circulation par des autorités bien pensantes, car une des pattes, appelée la Main de la Princesse, portait des bijoux ! De jeunes paléontologues retomberont de nos jours sur les restes de ces créatures et se retrouveront très vite pris dans un violent conflit, entre une secte catholique réactionnaire, partisane du créationnisme, et un autre groupuscule mystérieux, rassemblant des surdoués d’origine extrahumaine, les Ophites, cherchant à faire éclater la vérité.
Le récit est extrêmement bien mené et la description que nous donne l’auteur de la civilisation des Omis (moeurs, coutumes, religion, écriture…) pourrait faire les délices d’un étudiant en ethnologie, adepte des Littératures de l’Imaginaire. Et pour tout avouer, on aura compris que l’origine de la fortune de l’abbé Saunière était bien sûr le trafic, non pas de messes, mais de fossiles sulfureux.

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