Non, Les Doigts du Diable de
Dominique Delpiroux (L’Ecailler, 2011) n’est pas vraiment une fiction
castelrennaise, même si l’abbé Saunière y joue un rôle intéressant et tout à
fait inédit. L’auteur, journaliste à La
Dépêche, nous livre une vraie curiosité, du ressort de la paléontofiction.
Et de nous promener entre deux espaces temporels, celui du crétacé et celui de
notre monde contemporain. Il nous présente une race (fabuleuse), celle des
Omis, sorte d’hippopotames aux petites jambes, munis d’une trompe, herbivores,
et surtout dotés d’une véritable conscience et d’une grande intelligence. Cette
race, vieille de 65 millions d’années, vivait dans un univers paisible,
quasiment « immobile », jusqu’au débarquement des Carnassiers,
bipèdes (ancêtres de l’homme ?), à la recherche de nourriture. Et jusqu’à
ce qu’une comète menace de détruire leur continent. Les fossiles de ces
créatures seront retrouvés au XIX ème siècle dans l’Ariège par l’abbé Pouech et
rapidement retirés de la circulation par des autorités bien pensantes, car une
des pattes, appelée la Main de la Princesse, portait des bijoux ! De
jeunes paléontologues retomberont de nos jours sur les restes de ces créatures
et se retrouveront très vite pris dans un violent conflit, entre une secte
catholique réactionnaire, partisane du créationnisme, et un autre groupuscule
mystérieux, rassemblant des surdoués d’origine extrahumaine, les Ophites,
cherchant à faire éclater la vérité.
Le récit est extrêmement bien mené et la description que nous donne
l’auteur de la civilisation des Omis (moeurs, coutumes, religion, écriture…)
pourrait faire les délices d’un étudiant en ethnologie, adepte des Littératures
de l’Imaginaire. Et pour tout avouer, on aura compris que l’origine de la
fortune de l’abbé Saunière était bien sûr le trafic, non pas de messes, mais de
fossiles sulfureux.
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