lundi 31 juillet 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA CAGE DE VERRE, Colin Wilson




Roman – La Cage de Verre (1966 ; Planète, 1969 ; Les Belles Lettres 1998)

L’instant d’illumination chez le mystique partage avec l’intuition du poète la puissance libératrice des niveaux les plus profonds de la conscience. Pour reprendre les mots de William Blake, « Si les portes de la perception étaient dégagées, chaque chose apparaîtrait à l’homme comme étant infinie. »
Poetry and Mysticism (1986)

Voilà un thriller digne de ce nom. Impossible de s’arrêter lorsqu’on l’a commencé. Un polar ? Oui, si on veut, puisqu’il y a une batterie de crimes atroces commis à Londres, au bord de la Tamise, avec à chaque fois gravé sur un support quelconque un extrait d’un poème de William Blake. Une enquête psychologique surtout, menée par le jeune universitaire Damon Reade qui vit en reclus dans une maison perdue dans la région des Lacs. Un spécialiste du poète et peintre anglais bien sûr, auquel il a consacré plusieurs ouvrages. C’est à ce titre qu’il sera contacté par la police pour l’aider dans son enquête. Damon Reade est le type même de l’anti-héros wilsonnien qui promène un regard cynique sur une humanité aveugle, engoncée dans le quotidien, alors que la conscience est infinie. Ce qui le perturbe, au fond, c’est comment un amateur de Blake a pu se transformer en criminel de la pire espèce. ? Ce qui l’amènera à partir à Londres en solo et, avec quelques amis de l’underground artistique de la capitale, mener une étonnante investigation. C’est du Sherlock Holmes alternatif qui s’intéresse peu aux éléments matériels mais procède par une extrapolation de nature purement psychologique. Ses supports seront un vieux voyant, les études sur Blake au British Museum, les témoignages des veilleuses de nuit des hôpitaux situés près des lieux du crime, le tout sur fond de sexe et de gueules de bois monumentales. Et le profilage l’amènera à un certain Sudheim, un inquiétant original doté d’une belle culture, fils d’une nymphomane et d’un père détraqué. Le contact se nouera entre les deux hommes et Reade flirtera avec un étonnant mystère : le crime n’est-il pas une voie détournée du mysticisme ? Lors du dénouement final style « assaut par la police de la maison d’un psychopathe fou et armé », Reade jouera les bons offices et conseillera Sudheim sur la conduite à tenir : demander à ce que l’enquête puisse prouver qu’il est bien le meurtrier, car il n’a laissé aucune trace. Ce qui lui vaudra au pire quelques années dans un hôpital psychiatrique de luxe, puisque le bourreau dispose de confortables moyens financiers.
Reade quittera avec soulagement la capitale qu’il abhorre pour retrouver le calme de ses Grands Lacs et sa jolie fiancée de 16 ans, Sarah ! Il n’oubliera pas de prendre avec lui le crotale qui était l’animal de compagnie de Sudheim, animal alors en pleine phase de mue !

Colin Wilson expliquera avoir retravaillé les thèmes fondamentaux de son premier roman, Ritual in the Dark (1960, Le Sacre de la Nuit, Belles Lettres, 1999), afin «de créer un contraste plus clair entre la psychologie du criminel et le mystique. Wilson a déclaré qu'il voulait « confronter les deux extrêmes : le mystique et le criminel, l'homme dont le sens de la bonté et la valeur de la vie est constant et pleinement conscient, et l'homme dont l'apitoiement et le manque de confiance en soi l'ont conduit à exprimer sa vitalité de la manière la plus négative qu'il soit ».

Livres imaginaires
Blake le Magicien, Cecil Chagworthy
La Vérité sur William Blake, Orville Sundheim
La Bête de l’Apocalypse, id
Blake de Lambeth, Damon Reade
Les Symboles de Blake, id
La Vision Mystique, id



samedi 29 juillet 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE RETOUR DE RICHARD UPTON PICKMAN (Bragelonne)




Notre cher Richard Upton Pickam continue d’inspirer les « pasticheurs fous ». Avec L’Autre Modèle de Pickman, Caitlìn R. Kiernan (in Les Chroniques de Cthulhu, anthologie dirigée par S.T. Joshi, Bragelonne/Sans Détour, 2017) met en scène un ami de Thurber[1], perturbé par le suicide de ce dernier. A la demande de la famille, il met de l’ordre dans les papiers du défunt et tombe sur quelques croquis représentant une jolie jeune femme. Les coupures de presse jointes au carton à dessin lui apprennent qu’il s’agit d’une actrice de seconde zone, Vera Endecot dont l’histoire est pour le moins sulfureuse : participation à des orgies, meurtre, satanisme… Obsédé par l’actrice, et après de longues recherches, il finit par la rencontrer. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et avoue avoir servi de modèle à Pickman, en raison de sa particularité physique : sa colonne vertébrale se prolonge par une queue. Elle avoue aussi que Endecot est un pseudo pour dissimuler sa véritable identité, celle d’une famille d’Ipswich. On la retrouvera quelque temps après pendue à un arbre et affreusement déchiquetée.
Il est amusant de noter que le narrateur, qui se veut un pur rationaliste, consacre un long développement à Charles Fort et aux « imbécilités » qu’il véhicule dans Le Livre des Damnés.


C’est au tour de Brian Stableford (in Les Chroniques de Cthulhu, anthologie dirigée par S.T. Joshi, Bragelonne/Sans Détour, 2017) de poursuivre les investigations sur le peintre démoniaque avec La Vérité sur Pickman. Silas Eliot, petit fils d’un ami de Pickman, vit isolé dans une maison de l’île de Wight et reçoit la visite de Aleister Thumber, petit-fils du Thumber de la primo-nouvelle. C’est un savant biologiste qui travaille sur les processus de dégénérescence qui ont affecté Pickman et ses « modèles ». A ce titre, il souhaite compulser les archives de Silas sur l’artiste, à la recherche d’un ADN « pur ». Il remarque dans la salle de séjour un tableau étonnant. En fait, il ne s’agit pas d’une œuvre de Pickman, mais de Silas qui a attrapé le virus de dégénérescence, particulièrement contagieux…



[1] Ami de Pickman dans la primo-nouvelle de Lovecraft.

vendredi 28 juillet 2017

RENÉ GUILHEM DANS LA LETTRE DU CROCODILE


René Guilhem, instituteur à Rennes-le-Château

Publié le 28 Juillet 2017, 08:03am




René Guilhem, instituteur à Rennes-le-Château (1933 – 1939, Editions L’œil du Sphinx.
C’est grâce au long travail du fils de René Guilhem, Henri, que ce témoignage, très intéressant et sérieux peut aujourd’hui être publié.
C’est en 1933 que, jeune instituteur, René Guilhem est nommé en poste à Rennes-le-Château. C’est à partir des récits de ses souvenirs mis sur papier que ce livre-témoignage a pu voir le jour.
Nous découvrons la vie d’un instituteur de campagne à une époque où enseigner était une mission qui faisait sens pour tous malgré la stupidité de l’administration de l’Education Nationale, une constante. Enseignant et militant pour les valeurs républicaines, c’est par Marie Dénarnaud, seize ans après la mort de l’abbé Saunière, que René Guilhem va s’intéresser à l’affaire de Rennes qui, à l’époque, n’a pas le retentissement connu aujourd’hui. Marie est sa logeuse sur la colline et c’est très naturellement que le sujet viendra dans leurs conversations alors même que l’instituteur dormait dans le lit du défunt abbé.
René Guilhem va se plaire à Rennes-le-Château et refuser d’autres postes. Il est satisfait de l’organisation pédagogique qu’il a pu mettre en place en s’appuyant sur les travaux de Freinet et il est parfaitement intégré à la vie locale. Il marie vit d’enseignant avec vie syndicale et politique. Membre du Parti Socialiste, il se sent aussi proche des communistes. Il est donc plutôt sceptique face aux mystères entourant l’abbé et ne se laisse pas embarquer par des thèses fantaisistes. Il étudie quelques documents qui prouvent les démêlés de l’abbé Saunière avec sa hiérarchie pour des questions financières. Il ne croit pas, tout comme Marie Dénarnaud à l’hypothèse du trésor et finit par conclure qu’on ne saura pas. Ce qui ne l’empêche pas de s’interroger :
« La hiérarchie catholique ne l’avait-elle pas expédié dans ce pays perdu pour cacher son jeu ? B.S. messager clandestin, d’où ses voyages à Paris et ailleurs, modeste prêtre n’inspirant aucune méfiance et servant d’intermédiaire entre les primes, les futurs notables de la future royauté est somptueusement gratifié. L’abbé est confiant. Que va-t-il faire de cet argent ? Il va bâtir… mais comme il ne peut dévoiler l’origine de sa fortune, il laisse croire qu’il a trouvé un trésor… »
Une hypothèse, plutôt rationnelle, parmi d’autres plus étranges dans cette affaire.
« L’incroyable passion collective qu’elle a suscitée, analyse-t-il lucidement, est riche d’enseignements : il est presque impossible de prédire l’avenir, l’irrationnel l’emporte sur le bon sens, l’homme a besoin de l’imaginaire, de la magie, une propagande bien engagée peut faire croire n’importe quoi, rendre vraisemblables les pires chimères, enfanter les héros, les saints et les dieux. Elle démontre la fragilité de la raison… »
C’est un beau témoignage que nous offre René Guilhem, à la fois sur la vie à Rennes-le-Château à son époque et sur le rapport de la population avec les mystères entourant l’abbé et sur la vie sociale et professionnelle d’un instituteur engagé.
Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
www.oeildusphinx.com

jeudi 27 juillet 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE DIEU DU LABYRINTHE, Colin Wilson


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Roman – Le Dieu du Labyrinthe (1970, Belles Lettres 2004). Colin Wilson n’est pas à une provocation près, et dans une interview au Guardian, il avouait être fétichiste, fasciné par les petites culottes. Et de nous livrer un ouvrage étonnant, mélange entre le pornographique Ma Vie Secrète, les enquêtes littéraires du Club Dumas et ses réflexions récurrentes sur l’élargissement de la conscience. Le narrateur est Gérard Sorme, un de ses « héros » préférés, écrivain et auteur du Journal érotique de Gérard Sorme. Un clin d’œil à son propre ouvrage, Man Without a Shadow (US title The Sex Diary of Gerard Sorme, 1963, reprinted by Valancourt Books, 2013). L’écrivain se voit commander par son éditeur une étude-préface à un manuscrit érotique qu’il aurait déniché, Mémoires d’un libertin irlandais, écrit par un certain Esmond Donelly. Commence alors une recherche passionnée pour cerner l’œuvre et la personnalité de cet auteur méconnu (…. – 1832). Manuscrits retrouvés dans de vieilles demeures familiales, correspondances entre le libertin et ses amis tout aussi libertins, souvenirs et anecdotes rapportés par les descendants de Donelly, tout cela forme un matériau très riche dans lequel Gérard Sorme va se plonger, entre quelques parties de jambes en l’air avec ses interlocutrices de passage ! Sa plongée dans l’univers de Donelly prendra du reste un aspect fusionnel au point qu’il finira par parfois s’identifier au personnage qui semble chercher à le possèder. Il ressort de l’enquête que Donelly était un brillant érudit, passionné par le sexe en tant que moyen de réalisation de soi-même et vecteur de libération de la conscience. Il faisait partie d’une société très discrète, la Secte du Phénix, groupuscule créé par J.L. Borgès dans une de ses nouvelles (cf infra). Mais cette secte, pour Donelly, est essentiellement un cénacle de fins connaisseurs recherchant la libération par le sexe. Elle existe toujours actuellement et Sorme réussira à se faire convier à l’un de leurs séminaires. Et de nous décrire une cérémonie épicée qui n’est pas sans évoquer la fameuse « Messe Rouge » de Eyes Wide Shut de Stanley Kübrick (1999).
Colin Wilson expliquera sa démarche dans une postface. Il est rigoureusement contre toute forme de censure, et la pornographie a droit de cité comme toute autre littérature. Mais il ajoute que si l’ouvrage n’est qu’une collection de coïts de passage, comme Ma Vie Secrète, il s’agit d’une littérature qui ne débouche sur rien, sinon sur l’ennui. Le sexe est un moyen de doper l’énergie vitale et d’ouvrir l’esprit, afin d’accéder à ce qui restera son leitmotiv tout au long de son œuvre, à savoir aux niveaux supérieurs de la conscience.

La Secte du Phénix
(Jorge Luis Borges, in Fictions (Ficciones) ; titre original : La Secta del Fénix)
Ceux qui écrivent que la secte du Phénix eut son origine à Héliopolis, et qui la font dériver de la restauration religieuse qui succéda à la mort du réformateur Aménophis IV, allèguent des textes d'Hérodote, de Tacite et des monuments égyptiens. Mais ils ignorent, ou veulent ignorer, que la dénomination de Phénix n'est guère antérieure à Hrabano Mauro, et que les sources les plus anciennes (disons les Saturnales ou Flavius Josèphe) parlent seulement des Gens de la Coutume ou des Gens du Secret. Grégorovius avait déjà observé, dans les petits couvents de Ferrare, que la mention du Phénix était rarissime dans le langage oral. À Genève, j'ai conversé avec des artisans, qui ne me comprirent pas quand je leur demandai s'ils étaient des hommes du Phénix ; mais ils admirent sur-le-champ qu'ils étaient des hommes du Secret. Sauf erreur de ma part, il en est de même pour les bouddhistes : le nom sous lequel le monde les désigne n'est pas celui qu'ils prononcent.
Miklosich, dans une page trop fameuse, a comparé les sectaires du Phénix aux gitans. Au Chili et en Hongrie, il y a des gitans et aussi des sectaires : hormis cette sorte d'ubiquité, les uns et les autres ont très peu de chose en commun. Les gitans sont maquignons, chaudronniers, forgerons, ou diseurs de bonne aventure ; les sectaires exercent avec bonheur les professions libérales. Les gitans configurent un type physique et parlent, ou parlaient, une langue secrète ; les sectaires se confondent avec les autres hommes, comme le prouve le fait qu'ils n'ont pas été persécutés. Les gitans sont pittoresques et inspirent les mauvais poètes ; les romances, les chromos et les boleros omettent les sectaires… Martin Buber déclare que les juifs sont essentiellement pathétiques ; tous les sectaires ne le sont pas, et quelques-uns abominent le pathétisme ; cette vérité publique et notoire suffit à réfuter l'erreur vulgaire (absurdement soutenue par Urmann) qui voit dans le Phénix une dérivation d'Israël. Les gens raisonnent à peu près ainsi : Urmann était un homme sensible ; Urmann était juif ; Urmann fréquenta les sectaires dans la juiverie de Prague ; l'affinité que sentit Urmann prouve un fait réel. Sincèrement, je ne peux pas admettre cette opinion. Que les sectaires, dans un milieu juif, ressemblent aux juifs, cela ne prouve rien ; le fait indéniable est qu'ils ressemblent, comme le Shakespeare infini de Hazlitt, à tous les hommes. Ils sont tout pour tous, comme l'Apôtre ; naguère le docteur Juan Francisco Amaro, de Paysandú, vanta la facilité avec laquelle ils prenaient les habitudes créoles.
J'ai dit que l'histoire de la secte ne consigne pas de persécutions. C'est vrai ; mais comme il n'y a guère de groupe humain où ne figurent pas de partisans du Phénix, il est sûr également qu'il n'y a pas de persécutions ou de cruautés dont ils n'aient été les victimes ou les agents. Dans les guerres occidentales et dans les guerres lointaines d'Asie, ils ont répandu séculairement leur sang sous des drapeaux ennemis ; leur identification avec tous les pays du globe ne leur sert pas à grand-chose.
Sans un livre sacré qui les rassemble, comme les Écritures rassemblent Israël, sans un souvenir commun, sans cet autre souvenir qu'est une langue, dispersés, à la surface de la terre, différents par la couleur et les traits, une seule chose — le Secret — les unit et les unira jusqu'à la fin des temps. Un jour, outre le Secret, il y eut une légende (et peut-être un mythe cosmogonique), mais les hommes superficiels du Phénix l'ont oubliée, et ils ne conservent aujourd'hui que l'obscure tradition d'un châtiment. D'un châtiment, d'un pacte ou d'un privilège, car les versions diffèrent et laissent à peine entrevoir la sentence d'un dieu qui assure l'éternité à une race si les hommes de cette race, génération après génération, exécutent un rite. J'ai compulsé les informations des voyageurs, j'ai conversé avec patriarches et théologiens ; je peux certifier que l'accomplissement du rite est la seule pratique religieuse observée par les sectaires. Le rite constitue le Secret. Celui-ci, comme je l'ai indiqué, se transmet de génération en génération, mais l'usage veut qu'il ne soit enseigné ni par les mères à leurs enfants, ni par des prêtres ; l'initiation au mystère est l'œuvre des individus les plus bas. Un esclave, un lépreux ou un mendiant sont mystagogues. Un enfant peut également instruire un autre enfant. L'acte en soi est banal, momentané et ne réclame pas de description. Le matériel est constitué par du liège, de la cire ou de la gomme arabique. (Dans la liturgie on parle de limon ; le limon est également utilisé.) Il n'y a pas de temples consacrés spécialement à la célébration de ce culte ; mais des ruines, une cave ou un vestibule sont considérés comme des lieux propices. Le Secret est sacré, mais il n'en est pas moins un peu ridicule ; l'exercice en est furtif et même clandestin, et ses adeptes n'en parlent pas. Il n'existe pas de mots honnêtes pour le nommer, mais il est sous-entendu que tous les mots le désignent ou, plutôt, qu'ils y font inévitablement allusion ; ainsi, au cours du dialogue, j'ai dit quelque chose et les adeptes ont souri ou bien ils ont été gênés, car ils ont senti que j'avais effleuré le Secret. Dans les littératures germaniques il y a des poèmes écrits par les sectaires, dont le sujet nominal est la mer ou le crépuscule du soir ; j'entends répéter que ce sont, en quelque sorte, des symboles du Secret. Un adage apocryphe enregistré par Du Cange dans son Glossaire dit : « Orbis terrarum est speculum Ludi. » Une sorte d'horreur sacrée empêche quelques fidèles d'exécuter le rite très simple ; les autres les méprisent, mais les premiers se méprisent encore davantage. En revanche, ceux qui renoncent délibérément à la Coutume et obtiennent un commerce direct avec la divinité jouissent d'un grand crédit ; pour manifester ce commerce, ils utilisent des figures de la liturgie. Ainsi John of the Rood écrivit :
Sachent les Neuf Firmaments que le Dieu
Est délectable comme le Liège et le Limon.
J'ai mérité l'amitié de nombreux dévots du Phénix dans trois continents. Je suis persuadé que le Secret, au début, leur parut banal, pénible, vulgaire et (ce qui est encore plus étrange) incroyable. Ils ne voulaient pas admettre que leurs ancêtres se fussent rabaissés à de semblables manèges. Il est étrange que le Secret ne se soit pas perdu depuis longtemps ; malgré les vicissitudes du globe, malgré les guerres et les exodes, il arrive, terriblement, à tous les fidèles. Quelqu'un n'a pas hésité à affirmer qu'il est devenu instinctif.
Traduction P. Verdevoye

Les livres imaginaires
° De la défloration des pucelles, Esmond Donelly, Berne, 1800
° Mémoires d’un libertin irlandais, Esmond Donelly
° Journal d’Esmond Donelly, Dublin, 1817
° Journal de voyage, Esmond Donelly
° Observations sur la France et la Suisse, Esmond Donelly
° Réfutation des théories du Dr Hume, avec des renvois au Discours Préliminaire de d’Alembert, Esmond Donelly
° Allardyce et Leontia, Esmond Donnelly (roman)
° En souvenir de Charles Churchill, Esmond Donelly (poème)
° La vie de Johnson, Boswell, Yale
° Voyage dans les îles Hébrides avec le Dr Johson, Boswell
° Reliques du Nord (récits populaires des Highland), Glenney, 1793
° Lettres d’une Montagne, Reginald Smithson, 1780
° Dénonciation de la conspiration néfaste connue sous le nom de la Société du Phénix, Henry Martell, maître es lettres et George Smithson, docteur en théologie Old Bankside, 1793
° Nuits de Paris, Henrik van Griss (Cubières-Palmézaux), 1778
° Clonmacnoise et autres poèmes, George O’Hefernan
° Magan et son cercle de Pierres, George O’Hefernan
°Mémoires d’un Rebelle Irlandais, George O’Hefernan
° Méthodes et Techniques de l’Auto-Illusion, Gerard Sorne
° Sociologie du Crime Violent, Gerard Sorme
° Confessions du Frère Achazius de Düren
° Les Prêtres Scandaleux, anonyme

LES SAMPANS DE NOLANE DANS LA LETTRE DU CROCODILE



 
Un cadavre entre les Sampans de Richard D. Nolane, Editions L’œil du Sphinx,

Il y a un délicieux parfum de criminalité dans ces trois enquêtes de l’Inspecteur Collins dans la Singapour de l’entre-deux-guerres, si différente de la Singapour lisse et moderne d’aujourd’hui.
Dans les années 30, la Singapour coloniale est l’une des principales plaques tournantes de la criminalité asiatique, lieu de prédilection de l’action des Triades qui ont basculé dans la criminalité, les trafics en tout genre et la prostitution. C’est aussi le centre névralgique de la politique complexe de l’Asie du Sud-Est, à la croisée des tensions avec l’Occident.
 Richard D. Nolane nous est bien connu pour son talent d’écrivain mais aussi d’auteur de BD. C’est au début des années 1980 qu’il s’est laissé fasciner par cette Singapour aussi séduisante que venimeuse. Il a rassemblé une documentation importante avant d’écrire une première nouvelle, Un cadavre entre les sampans (1997),  suivie de Mort d’un traiteur chinois (2001), puis Une histoire chinoise (2002), nouvelles rassemblées aujourd’hui dans ce volume.
Sa recherche historique lui permet de restituer le contexte et l’ambiance sulfureuse de l’époque jusque dans les détails :
« Les enquêtes de l’inspecteur Collins relèvent du roman policier tel que je le conçois, précise Richard D. Nolane en introduction, c’est-à-dire sans considérations modernes artificielles et privilégiant les mœurs et les spécificités de l’époque, notamment pour les sujets des intrigues. C’est d’ailleurs dans ce souci de « coller » au maximum aux années Trente de l’Asie du Sud-Est que j’ai conservé la transcription des mots et noms chinois classique, la seule qui personnellement me « parle », en évitant d’adopter le pinyin utilisé officiellement depuis 1979 par la Chine communiste et donc chronologiquement absurde pour des histoires se déroulant vers 1930…
Bienvenue dans la moiteur tropicale de la Cité du Lion… 
Les méandres de la Singapour coloniale, ses coins secrets, ses mystères, ses ambiances délétères imprègnent les psychés des acteurs de cette ville, qu’ils soient puissants ou anonymes. Richard D. Nolane restitue avec brio les ambiances tant externes qu’internes. Le lecteur peut se délecter en plongeant dans la cruauté sophistiquée et dans la criminalité toute en nuances des années 30 singapouriennes.


Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

mardi 25 juillet 2017

LES VAMPIRES DE L'ESPACE (suite), Colin Wilson


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Colin Wilson avait l’intention d’écrire une suite aux Vampires de l’Espace. Nous avons retrouvé le synopsis sur le site colinwilsonworld.net. Nous en avons fait une traduction rapide, car ce texte reprend et approfondit ses réflexions sur le Qi ainsi que sur l’énergie sexuelle, sujet de Le Dieu du Labyrinthe. Nous n’avons hélas pas trouvé d’explication à sa conclusion sur Nikola Tesla.

L’idée de base de ce livre est que lorsque les créatures vivantes font l'amour, leurs auras vitales se fondent, et elles échangent de l'énergie ; lorsque cela se produit, l'amour est profondément épanouissant pour les deux. C'est l'amour comme il doit l’être (si D H Lawrence l'avait compris, par exemple, sa philosophie sexuelle aurait été plus claire (sic)). De même, une mère échange l'énergie vitale lorsqu'elle câline son bébé - et la plupart des mères le savent bien.
Beaucoup de gens sont des « vampires négatifs » sans le savoir - une demi-heure avec eux nous laisse curieusement épuisés. D'autres semblent nous revitaliser, et c'est parce que, tout à fait inconsciemment, nous prenons une partie de leur énergie vitale. Ils pourraient être appelés « vampires positifs ».

Le psychiatre Richard Carlsen est perturbé en découvrant un jour qu'il est un « vampire » - c'est-à-dire que, dans le processus d'amour, il peut prendre de l'énergie vitale. Il est conscient qu'il a hérité de cette particularité de son grand-père, le célèbre capitaine Olof Carlsen de l'affaire de « Étranger » (allusion au premier roman).
Alors qu'il essaie d'en apprendre davantage sur son étrange état, il reçoit les confidences d’une jeune mariée japonaise qui a tenté de se suicider après avoir été victime d'un vampire.
Il suit ce vampire, masculin, - un professeur de musique – qui part rendre visite à inventeur célèbre qu'il connaît vaguement. Il pense qu'il devrait avertir l'inventeur que le professeur de piano de sa fille est un vampire. Mais il découvre que l'inventeur et sa fille, Heidi, sont également des vampires (ou, comme ils préfèrent désigner cet état, des diphyllis, d'un mot grec ancien signifiant « posséder deux natures »).
Son inquiétude est de courte durée quand il apprend que leur vampirisme est totalement bienveillant. Heidi lui montre par un baiser (complètement habillé et debout) comment l'énergie passe de sa langue dans son corps, puis à travers ses organes génitaux. Aussi il n'y a pas seulement un échange de force de vie, mais, dans une certaine mesure, de personnalité ; il contient maintenant un peu d'elle, et elle de lui.
Il découvre, lors de la visite d'un restaurant « vampire » à New York (où se déroule le premier tiers du roman) que le vampirisme est fondamentalement positif et que, si les êtres humains pouvaient apprendre à échanger leur force de vie, la plupart de nos problèmes disparaîtrait : les guerres, les meurtres, les suicides, les maladies mentales. . . Car presque toutes les activités humaines négatives sont dues à la frustration consécutive à l’absence d’échange de ce flux vital entre les êtres humains.
 Une visite à la prison de Leavenworth au Kansas (où il est conseiller en criminologie) le renforce dans cette certitude. En ce qui concerne les criminels sexuels - les violeurs, les nécrophiles, même les « vampires pathologiques » qui consomment le sang de leurs victimes-, il se rend compte qu'ils sont, pour ainsi dire, des diphyllis frustrés, dont la violence résulte de leur envie instinctive d'échanger de l'énergie vitale, et leur incapacité à le faire. Carlsen constate que, même pour ces criminels sexuels, son « vampirisme » lui confère des pouvoirs de guérison remarquables.

Mais tout n'est pas aussi merveilleux qu'il le pensait. Comme il tente d'appliquer ses nouvelles capacités télépathiques à un tueur en série de jeunes filles, son propre esprit est « possédé » par une entité négative. Il ne réussit à s’en dégager que grâce au champ électrique protecteur du train qui le ramène à New York.
Les vampires « malveillants » existent toujours. Ils sont connus sous le nom de « gruodis » et, comme les «vampires de l'espace» du roman précédent, ils peuvent échanger les corps et posséder des êtres humains. En s’attaquant à des meurtriers en série, ils ont réussi à satisfaire leur besoin en force de vie, au point de détruire leurs victimes. Les vampires « bienveillants » désapprouvent ces pratiques, mais sont impuissants – tout comme les végétariens à l’égard des mangeurs de viande ! 
Carlsen sera menacé par un gruodi, Kreiski, qui supporte mal ses activités thérapeutiques, mais sera sauvé car un vampire ne peut détruire un autre vampire. Kreiski essaie de le persuader que d’absorber les êtres humains est aussi acceptable que de manger de la viande ! Pour Carlsen, la notion semble absurde, puisqu’elle conduit au meurtre. Mais Kreiski n'est pas aussi naïf qu'il en a l'air. Il lui explique que cela n’a rien de différent que ce qu’il y a au fond du cœur de tout homme, à savoir l'attraction ultime du sexe qui est un élément de « l’interdit ». Il est vrai que Carlsen avait passé les premières années de l'été de sa vie dans un climat de culpabilité excitante, du fait d’une relation sexuelle avec une jeune cousine. Nous pourrions dire qu'il est, en quelque sorte, prêt à accepter l'argument de Kreiski sur « l’interdit » et son rôle crucial dans le sexe.

Assez curieusement, Carlsen sera sauvé - et les gruodis défaits - par une invention du grand scientifique Nikola Tesla du 19ème siècle qui, je le prétends en annexe, ne doit en aucun cas être considérée comme une fiction. (sic !!!)

LE MYSTÉRIEUX PARCHEMIN DE L'ABBÉ SAUNIÈRE ENFIN AU MUSÉE DE RENNES-LE-CHÂTEAU

Notre nouveau Président de la République considère, à juste titre, que la communication est l'arme suprême de la guerre. Le musée de Rennes-le-Château l'a bien compris. Lisez attentivement cet article de la Dépêche (C) du 22 juillet (on clique sur l'image pour l'agrandir). Et vous comprendrez que vous verrez le balustre, et que vous pourrez chercher longtemps le parchemin.
Bienvenue à nos amis les touristes naïfs !

lundi 24 juillet 2017

LA TERRE SACRÉE DU RAZÈS


Je connaissais les sachets de Terre Sainte de Jérusalem, les fragments du Mur à Berlin, les boîtes d'air marin de la Pointe du Raz ; voilà un nouveau souvenir indispensable : la fiole de la terre sacrée de Rennes-le-Château. En vente à la boutique du musée.

dimanche 23 juillet 2017

FULCANELLI, COMMANDEUR DU TEMPLE, dans la Lettre du Crocodile

Fulcanelli, Commandeur du Temple

Publié le 23 Juillet 2017, 07:56am





Fulcanelli, Commandeur du Temple par Roger Facon, Editions L’œil du Sphinx.
Il est difficile de tirer quelque chose de cet ouvrage tant se mêlent vraies et fausses informations, considérations personnelles, propos fantasmés et interprétations infondées. L’ouvrage manque sérieusement d’étayage et le fait que Roger Facon se présente comme agent infiltrant des milieux rosicruciens et néo-templiers ne plaide pas pour une quelconque rigueur.
Selon Roger Facon, Fulcanelli aurait dirigé depuis 1946 une commanderie de l’Ordre du Temple à Paris. Aucun document ne vient appuyer cette thèse. L’intérêt du livre réside dans certains témoignages ou faits permettant de retracer, avec prudence et en partie, les activités agitées et souvent troubles de la mouvance néo-templières depuis un siècle.
L’histoire, souvent la petite histoire, des organisations dites initiatiques et tout particulièrement celles qui prétendent poursuivre l’œuvre de l’Ordre du Temple est souvent complexe. Dans le cas des mouvements néo-templiers, se mêlent souvent à un idéal templier plus ou moins malmené, quelques politiciens, trafiquants, barbouzes qui finissent toujours par polluer le projet templier quel qu’il soit.
Dans le long et chaotique trajet du néo-templarisme du XXème siècle dressé par Roger Facon de manière brouillonne, nous croisons de nombreux personnages intéressants comme René Guénon, Valentin Bresle, Robert Ambelain, Lydie Bastien, Jacques Bergier, Raymond Bernard, Jacques Breyer et d’autres. Parmi eux, se trouve Jean-Marie Parent, qui fonda en 1978 la Fraternité Johannite pour la Résurgence Templière qui devint en 1984 l’Ordre des Chevaliers du Temple du Christ et de Notre-Dame, l’une des rares organisations néo-templières à proposer un projet sérieux.
Le lecteur devra ainsi trier parmi les informations ou propositions de Roger Facon et s’extraire de la vision bas-occultiste de l’auteur pris entre prétendues forces blanches et prétendues forces noires pour trouver quelque matière fiable.

Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

mercredi 19 juillet 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : IBN STELLARIS, L.V. Cervera Merino






Les Contrées du Rêve sont moins sollicitées que le Mythe de Cthulhu par les pasticheurs fous. Aussi l’ouvrage de L.V Cervera Merino, Ibn Stellaris (Lulu.com, 2015) fait-il figure de curiosité. Nous y retrouvons notre rêveur préféré, Randolph Carter, qui vieillit paisiblement dans son manoir d’Ulthar, en compagnie de son majordome Pancrace. Une déferlante de froid venu d’Ailleurs va cependant perturber les Contrées et amener le rêveur, sur l’instigation de son mentor Nyarlatothep, à reprendre du service. Pour traquer cette nouvelle forme de mal, sa quête le mènera dans la région de Saturne où il rencontrera un maître-chat répondant au nom de Gilles d’Argyre. Un clin d’œil à l’écrivain de science-fiction Gérard Klein dont c’était l’un des pseudos[1]. Il tombera également sous le charme de la sorcière saturnienne Magdala Lui. Après de nombreuses péripéties et notamment le vol de l’un de ses souvenirs par des créatures maléfiques, il recevra l’assistance d’Abdul Alhazred et partira sur la piste des Dieux Blancs, antérieurs aux Grand Anciens et aux Anciens Dieux. Il parviendra empêcher de revenir leur leader, Ibn Stellaris, retrouvant la mémoire, celle de la localisation de clef d’argent perdue dans le monde de l’éveil. Dérobée par les sectateurs du Froid Absolu, elle reviendra à son légitime propriétaire lors du combat final dont elle favorisera l’issue.
Le récit est haut en couleurs, faisant intervenir des tas de créatures dont bien évidemment les maigres bêtes de la nuit et les shantaks. Outre Nyarlatothep, on y croisera le grand Nodens venu prêter main forte aux croisés. L’auteur cherchera également à donner une dimension métaphysique à son aventure, sur fond de cycle cosmique des saisons où à chaque passage les divinités sortent renforcées dans un nouveau plan.
Je termine ma lecture comme celle d’un conte de fée, émerveillé même si le style excessivement ampoulé de L.V. Cervera Merino brouille parfois la bonne compréhension de certains passages.

Livres : outre le Necronomicon auquel il est fait brièvement allusion, est évoqué à plusieurs reprises Le Livre des guerres de R’Lyeh. Est également cité Le printemps des étoiles de Georges Beau, un livre d’une grande sagesse vénéré par la confrérie des Bessindhes. Ce livre existe et a été publié en 1958 par Robert Laffont.


[1] Je me souviens avec émotion de l’excellent Vaisseaux du Soleil !

VISITONS ARKHAM

Arkham, comme Innsmouth, est sur Second Life.


dimanche 9 juillet 2017

LES TEMPLIERS DE CHARLY SAMSON DANS LA LETTRE DU CROCODILE

Les Templiers

Publié le 9 Juillet 2017, 09:06am




Les Templiers. Protecteurs des Secrets du Graal et de l’Arche d’Alliance de Charly Samson, Editions L’œil du Sphinx.
Cet ouvrage relate de manière synthétique l’histoire de l’Ordre du Temple et de l’idée templière depuis le XIIème siècle jusqu’à nos jours. Charly Samson relève toutes les singularités qui accompagnent la fondation et l’activité de cet ordre jusqu’à sa disparition. Entre faits historiques et éléments de mythes croisés, Charly Samson adhère à la thèse des secrets du Temple (et du Graal), de la recherche de l’Arche d’Alliance et de découvertes spirituelles, scientifiques et techniques contribuant au développement et à la puissance de l’Ordre du Temple, puissance bien établie. Il tente de distinguer quelques faits avérés des nombreuses légendes qui se sont édifiées autour de cette question. Le rôle central de Bernard de Clairvaux est mis en avant ainsi que la place obscure de l’Ethiopie dans cette aventure.
La partie la plus étayée est celle traitant de la fin de l’Ordre et du rôle terrible de l’Inquisition. Au passage, nous apprenons qu’en 1996, fut déclarée au Journal Officiel de la République Française une Association pour la restauration de l’Inquisition. La double trahison de Philippe le Bel et du Pape s’inscrit dans un contexte politique et économique particulier qui permit aux nombreuses jalousies envers l’Ordre du Temple de converger pour sa perte à travers une parodie de procès. Aujourd’hui, la Charte de Chinon qui innocente les Templiers de toute hérésie a été retrouvée et publiée. Mais l’objectif de Philippe le Bel, à la tête d’un royaume endetté, était avant tout de s’approprier les biens de l’Ordre.
Dans la seconde partie de l’ouvrage, Charly Samson tente de suivre les nombreuses survivances, réelles, comme au Portugal et en Espagne, ou souvent fantasmées, de l’Ordre du Temple. L’idée du Temple persiste d’abord à travers les lieux. Vrais vestiges templiers ou faux vestiges contribuent à la fois à l’histoire et à la légende. Le templarisme survit à l’Ordre, il l’avait d’ailleurs précédé comme l’a démontré Henri Corbin, notamment avec le cycle du Graal. L’histoire de l’Ordre du Temple, et les légendes qui l’entourent, comme les mystères du Graal, pointent vers une même réalité et finalité initiatiques.
Un chapitre traite des néo-templarismes, depuis la fausse résurgence de Fabré-Palaprat jusqu’aux « petites glorioles » d’aujourd’hui. Pour Charly Samson, l’idéal templier et la spiritualité templière perdurent, indépendamment de prétendues survivances historiques. Si l’Ordre du Temple, entre histoire et mystères, nourrit aujourd’hui un tourisme templier qui se porte bien, il continue aussi d’orienter certains courants traditionnels, par exemple en Franc-maçonnerie. Dans le chaos de ce début de millénaire, l’idéal chevaleresque porté par l’Ordre du Temple, ou que nous lui faisons porter aujourd’hui, véhicule des valeurs et une dynamique qui peuvent se révéler salutaires pour peu qu’on ne les laisse pas s’enliser dans les considérations personnelles.
Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

jeudi 6 juillet 2017

UNE VISITE D'INNSMOUTH

 Dans les petites rues d'Innsmouth


 



Retrouvez  Innsmouth sur SECOND LIFE qui prépare la Lovefest d'août.