Notre
cher Richard Upton Pickman continue d’inspirer les « pasticheurs
fous ». Avec L’Autre Modèle de
Pickman, Caitlìn R. Kiernan met en scène un ami de Thurber[1],
perturbé par le suicide de ce dernier. A la demande de la famille, il met de
l’ordre dans les papiers du défunt et tombe sur quelques croquis représentant
une jolie jeune femme. Les coupures de presse jointes au carton à dessin lui
apprennent qu’il s’agit d’une actrice de seconde zone, Vera Endecot dont
l’histoire est pour le moins sulfureuse : participation à des orgies,
meurtre, satanisme… Obsédé par l’actrice, et après de longues recherches, il
finit par la rencontrer. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et avoue avoir
servi de modèle à Pickman, en raison de sa particularité physique : sa
colonne vertébrale se prolonge par une queue. Elle avoue aussi que Endecot est
un pseudo pour dissimuler sa véritable identité, celle d’une famille d’Ipswich.
On la retrouvera quelque temps après pendue à un arbre et affreusement
déchiquetée.
Il est
amusant de noter que le narrateur, qui se veut un pur rationaliste, consacre un
long développement à Charles Fort et aux « imbécilités » qu’il
véhicule dans Le Livre des Damnés.
C’est au
tour de Brian Stableford de poursuivre les investigations sur le peintre
démoniaque avec La Vérité sur Pickman.
Silas Eliot, petit fils d’un ami de Pickman, vit isolé dans une maison de l’île
de Wight et reçoit la visite de Aleister Thumber, petit-fils du Thumber de la
primo-nouvelle. C’est un savant biologiste qui travaille sur les processus de
dégénérescence qui ont affecté Pickman et ses « modèles ». A ce
titre, il souhaite compulser les archives de Silas sur l’artiste, à la
recherche d’un ADN « pur ». Il remarque dans la salle de séjour un
tableau étonnant. En fait, il ne s’agit pas d’une œuvre de Pickman, mais de
Silas qui a attrapé le virus de dégénérescence, particulièrement contagieux…
In
Les Chroniques de Cthulhu, anthologie dirigée par S.T. Joshi, Bragelonne/Sans
Détour, 2017.
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