samedi 19 septembre 2020

LA VIE PRIVÉE DE H.P. LOVECRAFT, Sonia H. Davis


 

 

La vie privée de Lovecraft (S.T. Joshi) suivi d’Un Mari nommé H.P. L. de Sonia Greene (Bouquins T II, 1991). De façon assez incroyable, Sonia n’apprendra le décès de son ex-mari qu’en 1945, par Wyler Dryden. Cela manifestement ravive ses souvenirs et la décide à les mettre sur papier. Un texte dont la publication connu maintes vicissitudes et dont nous devons la version originale grâce aux recherches de S.T. Joshi et à la traduction française de Joseph Altairac pour les éditions Encrage[1] en 1989. Un petit récit touchant qui retrace la véritable « lutte » de Sonia pour mettre Lovecraft sur les rails « de la vraie vie », mais aussi une occasion pour Sonia de redresser certaines inexactitudes produites dans les textes d’hommage de certains de ses amis. Elle insiste beaucoup sur son rôle « financier », une assistance pleine de tact face à un mari pour qui le travail salarié était d’un autre monde. Une assistance sur fond d’amour profond et d’une foi inébranlable dans les talents de son mari. Une relation qui sera gâchée pas les difficultés économiques qui frappèrent Sonia dans son travail dans un magasin de mode à New York, la contraignant à quitter Big Apple pour retrouver un emploi. Lovecraft restera à New York, entouré par sa bande de copains avec lesquels il avait plaisir à se balader la nuit, même lorsque sa femme était de passage ! Une relation qui sera également perturbée par la discrète défiance des tantes de l’auteur vis-à-vis de Sonia. Celle-ci s’accrochera jusqu’au bout, même après que Lovecraft eut décidé de retourner dans sa chère cité de Providence.

Une belle histoire au goût amer qui a été joliment racontée dans Howard, mon amour, une petite pièce de théâtre signée Martine Chifflot (Aigle Botté éditions, 2018).



[1] LOVECRAFT (H.P.), Lettres d’Innsmouth, suivi de Défense de « Dagon » et de Un mari nommé H.P.L. par Sonia H. Davis, [Uncollected Letters ; In Defence Of « Dagon » ; The Private Life Of H.P. Lovecraft], textes réunis et traduits [de l’américain] par Joseph Altairac à partir des trois volumes composés et annotés par S.T. Joshi, introduction de Joseph Altairac, postface de Christian Bonnefous, illustrations de Jason Eckhardt, Amiens, Encrage, coll. Travaux, série Cahiers d’études lovecraftiennes, [1985-1986] 1989, 174 p.

 

 


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