L’ouvrage de Richard Matheson, Je suis une légende (1954 ; Présence
du Futur 1955 ; Denoël 2001), est certainement l’un des premiers à
revisiter le thème du vampire. Certes, les « codes de
chasse » sont respectés (croix, pieu, lumière du jour, eau...). Mais
l’environnement gothique habituel est totalement abandonné. Nous sommes dans un
univers de science-fiction type « le Survivant », et la catastrophe
qui a décimé l’humanité n’est ni une guerre nucléaire, ni un sinistre
écologique, mais une épidémie de vampirisme. Robert Neville a échappé à la
catastrophe, une morsure de chauve-souris subie dans le passé l’ayant
manifestement immunisé. Et nous allons participer à la survie du dernier homme,
barricadé la nuit dans sa maison pour échapper aux zombies assoiffés de sang.
Ce qui fait la véritable force du roman, c’est le besoin de comprendre ce qui
s’est passé, amenant Robert Neville à aller fureter dans les rayons
« biologie » des bibliothèques d’universités désertes et de se
procurer le microscope nécessaire pour analyser les prélèvements opérés le jour
sur les non-morts en léthargie. Il finira par localiser le virus dont les
mutations successives sont autant de révélations sur ce que pourrait être les
germes d’une nouvelle humanité. Un petit chef d’œuvre servi par une agréable
traduction de Nathalie Serval.
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