La Clé de Salomon de JR Dos Santos (Pocket,
2014) se présente comme la suite de La
Formule de Dieu. Le professeur Tomàs Noronha est cette fois confronté à un
nouveau mystère. Le responsable du Département Scientifique de la CIA est
retrouvé mort dans les locaux du CERN à Genève, alors qu’une nouvelle expérience
sur le boson de Higgs venait de débuter. Et qui plus est avec un message entre
ses mains semblant accuser l’expert en textes anciens et en cryptographie.
L’enquête, pour passionnante qu’elle soit, est un nouveau prétexte pour nous
faire plonger dans les méandres de la Physique de l’Impossible.
Elle
débute, sous forme de clin d’œil, par une visite à l’hôpital où l’universitaire
a été appelé d’urgence, sa mère ayant eu une crise cardiaque fatale. Et de la
retrouver en pleine forme, émergeant d’une étonnante expérience de NDE. Une
façon de s’interroger sur les liens du cerveau et de l’esprit, et de tenter de
cerner l’incompréhensible. Comment le thanatonaute peut-il conserver des
souvenirs de son existence alors que son électroencéphalogramme est plat, et
son « disque dur » débranché ?
Mais
ce n’est qu’une mise en bouche afin de nous permettre de mieux comprendre la
suite. Le savant de la CIA aurait rédigé un mémoire, L’œil Quantique, que les Services Spéciaux veulent retrouver à tout
prix, car il contiendrait la méthode pour fabriquer un ordinateur quantique,
capable de faire sauter instantanément tous les codes, clefs, combinaisons.
Bien utile pour une Agence Fédérale qui multiplie les échecs dans sa lutte
contre le terrorisme. Et on aura droit à un cours très pédagogique sur les
contradictions apparentes entre la physique classique (déterministe) et la
physique quantique (aléatoire), avec en permanence une question
lancinante : l’observateur a-i-il une influence sur l’observation et, plus
grave encore, les choses existent-elles lorsqu’on ne les observe pas. Le
dénouement sera grandiose : le chercheur américain n’avait pas décrit la
technique de fabrication d’un ordinateur quantique, mais son mémoire montrait
qu’il avait enfin résolu l’énigme de la « Théorie du Tout », à savoir
la conciliation scientifique des inconciliables, sur fond d’un univers
conscient s’observant en permanence pour se réguler. On revient bien sûr à La Formule de Dieu.
Une
mention spéciale pour les « notes de l’auteur » qui clôturent chacun
des romans de Dos Santos. La liste de ses sources, les références des
universitaires à qui il a soumis pour vérification son travail, et la part des
choses entre réalités avérées et fiction. Et quand on dit fiction, on ne parle
pas d’Imaginaire au sens traditionnel, mais d’intuitions de l’auteur pour
tenter d’approcher le Mystère de l’Univers.
Un
nouveau bravo.
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