Avec
La Formule Dieu (Pocket, 2012 pour
la version française, 2006 pour la VO), José Rodriguez Dos Santos signe un
petit chef d’œuvre sur fond de théofiction. Et quelle fiction quand il est dit en exergue
« (que)toutes les données scientifiques ici présentes sont vraies ;
(que) toutes les théories scientifiques ici exposées sont défendues par des
physiciens et des mathématiciens reconnus » ! Ici, pas de Jésus, ni
de Marie-Madeleine, ni de petits mérovingiens gambadant dans le Razès, mais une
plongée abyssale au cœur du grand mystère de l’Univers.
Un
jeune universitaire portugais, expert en langues anciennes, Tomàs Norona, se
voit approché par les services spéciaux iraniens pour décrypter un texte inédit
d’Einstein, die Gottesformel. Un
texte également convoité par la CIA car il contiendrait la recette pour
fabriquer de façon simple et rapide une bombe atomique ultra-puissante. Mais de
codes en signes, de décryptages en témoignages de divers universitaires,
l’enquêteur se rend rapidement compte qu’il est face à un immense contresens.
De bombe atomique point, mais une enquête serrée du grand savant pour prouver
l’existence de Dieu. D’un Dieu qui n’est pas le Dieu cruel d’Abraham ni le Dieu
bienveillant du catéchisme, d’un Dieu qui n’est pas le Dieu bouche-trou que
l’on invoque lorsqu’on ne sait plus expliquer, mais le Dieu qui est au cœur de
l’Univers dont il est le Grand Architecte. Et de nous offrir une plongée dans
la physique quantique, la théorie du chaos et l’astrophysique, à la poursuite
du Big Bang. Une plongée d’autant plus fascinante qu’elle est extrêmement
pédagogique et se lit « comme un roman » pour le plus grand plaisir
du lecteur dont l’intellect est pour le moins flatté. Et ce qui ne gâche rien,
c’est que, par le biais d’un brillant mathématicien devenu moine tibétain, la
démonstration fait en permanence la passerelle avec les grands textes sacrés
(hindous, bouddhistes, cabalistes ou chrétiens comme la Genèse) pour montrer
qu’ils reposaient tous sur une intuition qui sera ensuite étayée par les
mathématiques.
Les
perspectives que nous offre l’écrivain en conclusion sur l’avenir de l’univers,
de l’homme et surtout de l’intelligence sont assez inouïes et dans un autre
contexte relèveraient de la meilleure des Science-Fiction spéculatives.
718
pages qui se lisent d’un trait.
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