La chevelure de Méduse (1930, une révision pour Zélia Bishop, Medusa’s Coil in Weird Tales 1939). Là encore un texte qui est pratiquement du pur
Lovecraft, dans lequel il intégrera du reste ses « petits » cailloux
mythologiques.
Il
s’agit d’une histoire au démarrage très classique. Un voyageur dans le Sud du Missouri
est surpris la nuit par un orage et se réfugie dans une demeure en fort mauvais
état. Après des hésitations, Antoine de Russy, propriétaire des lieux, accepte
de lui prêter asile malgré la vétusté des lieux. Mis en confiance par le
visiteur, il se met à lui raconter son étrange existence. Il est le dernier
d’une lignée de planteurs, propriétaire d’un vaste domaine autour de Riverside,
nom de la maison. Les affaires ont périclité mais Riverside a eu ses heures de
gloire. Son fils, Denis, a fait les meilleures écoles américaines (Harvard et
Princeton), puis est parti en France étudier à la Sorbonne. Il s’est lié avec
un cercle d’étudiants décadents, et notamment l’artiste Frank Marsh qui va
devenir son meilleur ami. Il rencontre également Tanit-Isis (de son vrai nom
Marceline) qui se fait passer pour prêtresse d’un culte très ancien pratiqué au
Zimbabwe. La jeune femme est très jolie et possède une chevelure extraordinaire.
Il en tombe éperdument amoureux, l’épouse et rentre avec elle dans le domaine
familial. Le père fait de gros efforts pour la supporter, malgré de nombreuses
réserves liée à son aura empreinte de paganisme.
Frank
écrit à Denis, il est au fond du trou depuis leur départ, ayant perdu toute
inspiration en plongeant dans l’alcoolisme. Il demande à son ami de l’héberger
à Riverside pour tenter de réaliser son grand œuvre, le portrait de Marceline.
S’instaure alors une relation de couple à trois particulièrement malsaine, avec
un Denis jaloux et un Frank complétement envouté. Les conversations entre l’artiste
et la jeune femme tournent autour de Yuggoth, R’Lyeh, les secrets antiques de
Kadath et les mystères du Necronomicon.
Les choses se dégradent sérieusement et Antoine de Russy conseille à son fils d’aller
prendre l’air en France. Mais rongé de jalousie, il reviendra en catimini et assassinera
Marceline, devenue d’incarnation du mal. Il essaiera de lui couper les cheveux
dont une tresse ensanglantée s’échappera pour aller étrangler l’artiste dans
son atelier. Le plus affreux sera encore de contempler le tableau de ce
dernier. De Russy propose de le montrer au visiteur : les yeux sont plein
de vie, les cheveux semblent bouger, le tout dans un décor fait de ruines
cyclopéennes immergées au fond de l’océan. Le voyageur s’enfuira pour ne pas
devenir à son tour victime de la chevelure maudite.
Lorsqu’il
demandera son chemin à un indigène pour quitter les lieux, il apprendra que
Riverside n’existe plus, le domaine ayant été ravagé par les flammes il y a 5
ou 6 ans.
Un
récit bien rythmé, dans lequel, mais c’est tellement habituel chez HPL, la
femme est toujours une créature maudite !
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