jeudi 14 juillet 2016

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : JE SUIS D'AILLEURS, Lovecraft





Je suis d’ailleurs (1921, The Outsider, Weird Tales 1926). Une belle nouvelle qui a un petit parfum autobiographique. Le narrateur, non nommé, vit reclus dans un vieux manoir sans miroirs, à l’ombre de personnes très âgées, et ne connaît rien d’autre que les livres de la bibliothèque et la pelouse où il aime rêvasser, sous d’immenses arbres qui l’empêchent de voir le ciel. Contempler les étoiles devient une obsession et il va escalader une tour en ruine, attenante au manoir. De façon curieuse, le sommet de la tour débouche sur le sol d’un vaste domaine dans lequel se dresse un château illuminé. Il entend des cris de joie et de la musique et pénètre dans la demeure. Les participants à la fête se figent, se mettent à hurler et s’enfuient. Le narrateur cherche ce qui a pu les effrayer et découvre, dans une alcôve, une créature répugnante aux formes vaguement humaines. Il s’approche et se heurte à une surface froide et immuable de verre lisse.
Lovecraft raconte dans une lettre que, de tous ses récits, celui-ci est celui qui s’approche le plus du style de son idole, Edgar Allan Poe. Les premiers paragraphes font écho à ceux de Bérénice tandis que l’horreur qui met fin aux festivités rappelle la scène du levé de masque dans Le Masque de la mort rouge.
A noter que Lovecraft fait allusion, dans la nouvelle, et dans le cadre des rêveries du narrateur, aux catacombes de Nephrem-Ka dans la vallée secrète de Hadoth près du Nil, aux roches tombales de Neb
et aux fêtes sans nom de Nitokris sous la Grande Pyramide.


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