L’Horreur dans le Musée (1932, une révision pour Hazel Heald, Weird Tales
1933). Là encore, Lovecraft reconnaîtra être pour l’essentiel l’auteur de ce
texte. Et il est vrai que sa patte est reconnaissable, tant par sa méthode
inimitable d’instillation progressive de l’horreur que par une utilisation
généreuse des grands canons du Mythe (monstres, lieux et livres maudits).
Nous sommes à Londres,
en compagnie de Stephen Jones qui va se prendre de passion pour le musée des
horreurs de Georges Rogers. Un ancien de chez Madame Tussaud qui s’est mis à
son compte pour développer sa propre sensibilité morbide. La pièce principale
regroupe les grands classiques, comme Gilles de Rais ou Landru. Une seconde
pièce, « réservée aux adultes », propose aux visiteurs les pires
horreurs évoquées dans des manuscrits sulfureux, comme Cthulhu, Tsatogghua, Chaugnar
Faugn. Même si Jones reste sur sa réserve, il est fasciné par le vieux
sculpteur qui l’invite dans son bureau-atelier au sous-sol. Les visites se répètent
et, quelques verres de whisky aidant, il raconte à son visiteur une mission qu’il
a menée en Arctique et sa découverte, dans une grotte, assise sur un trône, une
monstrueuse créature qu’il a ramenée en Europe. Une bestiole comme Lovecraft
les aime, avec un corps tonnelé, des tentacules qui sortent de la tête et une
énorme pince de crabe. Cette créature était dans un état de sommeil profond et
il a pu la « réveiller » en lui offrant un chien qu’elle a déchiqueté
dans une pièce secrète attenante au bureau. Jones ne croit pas un mot aux
propos de Rogers, même si celui-ci lui montre des photos troublantes prises
lors de son expédition. Énervé par son scepticisme, Rogers le met alors au défi
de passer une nuit dans le musée, dans la pièce principale.
Et arrivera ce qui
devait arriver : il s’agit d’un piège destiné à offrir Jones comme proie
au monstre, Rhan Teggoth. Le visiteur déjouera le piège et s’enfuira du musée. Deux
semaine plus tard, il y reviendra et apprendra que Rogers est parti
précipitamment en Amérique. Le conservateur-adjoint lui montrera sa dernière
création, un monstre abominable enserrant une créature humaine écrabouillée.
Jones y reconnaîtra pourtant le visage de Rogers avec sa balafre sur le front !
° Livres évoqués :
Le Necronomicon, die Unausspreclichen
Kulten, Le Livre d’Eibon, Les Manuscrits Pnakotiques, Les Chants Dhol
° Créatures évoquées :
Cthulhu, Tsatogghua, Chaugnar Faugn, Yog Sotthoth, Gnothket, Shub_Niggurath, Rhan-Teggoth.
Dans une lettre du 9 mars 1928, Lovecraft déclarait : comme Dunsany, j’adore inventer des dieux, des démons et des choses
merveilleuses apparentées. On ne s’en doutait pas !
° Contrées évoquées :
Lomar, plateau de Leng, Yuggoth
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