Publié le 04/12/2012 07:38
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Bugarach. Mauvais temps pour les éoliennes
bugarach
La Dépêche
Le rapport du commissaire enquêteur est accablant pour le maire./Photo archives DDM, D. Donnat.
Des Raëliens aux éoliens, Bugarach passe sans difficultés.
Pendant que les journalistes et les Mayas sont dans les starting-blocks à
l'approche de la fin théorique du monde le 21 décembre, la vie continue
à Bugarach, le village censé y survivre. La vie administrative, en tout
cas, suit son cours sans se soucier de l'Apocalypse. Et à chaque étape
le projet contesté du maire, Jean-Pierre Delord, d'attirer des
promoteurs d'éoliennes au village, prend un peu plus de plomb dans les
pales. Le rapport du commissaire enquêteur qui vient d'être publié à
l'issue de l'enquête publique lancée dans le cadre de la nouvelle
version du Plan local d'urbanisme est accablant. Le commissaire
enquêteur émet un avis défavorable justifié par des arguments massue.
Contraire à l'intérêt général, risqué pour la population et les finances du village
Non seulement une famille pourrait être sommée de déguerpir à cause
de la modification des zones habitables («Le conseil municipal décide
unilatéralement sans base légale qu'un domicile est une''ruine
inhabitable''», constate l'enquêteur), mais un parc éolien aurait des
conséquences bien au-delà de ce cas particulier.
En tout cas, le rapport accable «le risque financier pour la commune
contraire à l'intérêt général» lié à l'absence de prévisions
démographiques ; «le risque pour la sécurité publique» ; le risque
encouru par les habitants des 15 logements en projet en cas d'orages
violents ; une implantation d'éoliennes «incompatible avec les objectifs
affichés de la commune de la préservation de l'environnement et de la
qualité de la vie»… Pas dupe, le commissaire enquêteur, qui dit ne pas
croire à la sincérité du Plan local d'urbanisme qu'il qualifie de «copié
collé de celui qui a précédemment été rejeté, censuré des éléments qui
fâchent». Quant à l'avenir de la famille que le projet pourrait déloger,
il demande au préfet de statuer sur l'interdiction ou l'autorisation
d'habiter son domicile.
Nous avons sollicité Jean-Pierre Delord. En vain.
Si vous avez manqué le début
Le 12 mai 2009, Jean-Pierre Delord signe un protocole d'accord éolien
avec la société SAS Enerpole. Un contrat de droit privé qui autorise
l'occupation du domaine privé de la commune contre versement d'une
redevance. Cependant, l'implantation d'éoliennes, à laquelle
l'association Pic en colère est hostile, est soumise à la création d'une
zone de développement éolien (ZDE). Un contrat que le rapporteur public
a demandé au tribunal administratif d'annuler, puisque le maire a signé
le document sans que le conseil municipal n'ait donné son feu vert.
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